2. Le labyrinthe tridimensionnel 1
Plusieurs jours étaient passés depuis la tentative de suicide de Jim. Il était toujours dans la chambre privative de l'infirmerie sous haute surveillance pour éviter une rechute. Spock était sorti le lendemain de l'incident. Il avait assuré se porter mieux et comme un Vulcain ne saurait mentir ... Même si Léonard savait qu'il pouvait déformer la réalité, il l'avait laissé sortir. D'ailleurs depuis Spock semblait réellement aller mieux. Il se plongeait corps âme dans le travail. Avec l'aide de Sulu et d'un autre lieutenant, ils assuraient un roulement dans les quarts puisque Jim ne pouvait pas assurer les siens. Léonard avait diffusé un communiqué informant l'équipage que le Capitaine souffrait d'une grippe andorienne de stade 3 (la plus virulente). Même si le prétexte manquait cruellement de véracité, personne n'avait posé de question pour respecter l'intimité du Capitaine. Des rumeurs sur un état plus grave qu'une grippe circulaient et inquiétaient tout de même l'équipage. Si James Tiberius Kirk ne s'en sortait pas, qu'allaient-ils devenir ?
Jim était maintenant conscient mais n'avait quasiment rien dit du pourquoi il avait commis cette folie. Léonard organisait tous les jours des petites discussions avec lui, souvent à l'heure du repas pour essayer d'en savoir un peu plus. Comme aujourd'hui. Léonard s'était rendu au mess et avait généré un bon et généreux steak-frites pour l'amener à son ami. Quand il était rentré dans la chambre, Jim lui avait souri et il avait manger de bon appétit. Ils avaient discuté de tout et de rien, fait un point sur la situation du vaisseau étant donné qu'un rapport lui était fait quotidiennement, mais Léonard n'arrivait pas à trouver un moyen de lui faire cracher le morceau. Enfin jusqu'à ce que Jim lui tende une perche involontaire ou non, Léonard n'aurait su le dire.
« - Quand m'autoriseras-tu à avoir des couverts en métal ? »
Puis il jeta lesdits couverts au sol et le plateau repas quasiment vide valsa.
« - Putain Léonard ! Quand vas-tu me laisser sortir ?! »
Quand Jim en voulait au Docteur McCoy, il l'appelait toujours par son prénom et jamais par son surnom. Mais Léonard aussi était fâché et comparativement, ce qu'il lui infligeait était vraiment infime.
« - A ton avis Jim ?!
- Mais tu vas arrêter de jouer au con, médecin de mes deux ! »
Jim remua plus violemment dans son lit mais les sangles l'empêchèrent d'en sortir. Un redshirt s'avança mais Bones lui fit non d'un signe de tête. Il rapprocha sa chaise du lit de Jim, la retourna et s'assit à califourchon. Il prit l'air le plus sérieux qu'il pouvait faire et parla non comme l'ami de Jim mais comme le médecin du Capitaine Kirk, celui-là même qui avait tenter de mettre fin à ses jours.
« - Le Médecin de tes deux, comme tu dis, te laissera sortir quand tu auras accepté d'ouvrir ta grande gueule ! »
Bon, là il devait se l'avouer, c'était l'ami qui parlait.
« - Tu vas me dire pourquoi tu t'es fait ... ».
Léonard regarda le poignet bandé et le pointa de la main avec dégout.
« - ... ça ! »
Face au silence de Jim qui le regardait fixement, il avait de plus en plus de difficulté à garder son calme.
« -Mais tu vas parler petit con ! »
Trop de peine, trop de colère s'était accumulé en lui. Joignant le geste à la parole, il gifla Jim d'une force digne d'un homme de sa stature c'est-à-dire très fort. Un blanc s'installa dans l'infirmerie. Les gardes s'étaient un peu éloignés de la porte et Mlle Chapel s'était stoppé dans la pièce d'à côté. Jim était mué de stupeur. C'était la première fois que Léonard portait la main sur lui. Les larmes lui montèrent aux yeux et tombèrent sur ses joues pâles sans qu'il n'ait eu besoin de cligner des yeux.
« - Jim, parle moi s'il te plait ... »
Léonard l'enjoignait à parler en lui prenant la main dans les siennes. En la serrant jusqu'à ce que leurs jointures soient blanche. Mais Jim allait craquer. Il devait vider son sac pour pouvoir aller de l'avant.
« - Léo ... Je ...
- Vas-y, Jim, tu peux me parler.
- Je suis désolé. »
Les larmes coulèrent à flot. Il joignit ses genoux à son torse et se mit à se balancer comme un enfant apeuré.
« - Elle me parle, tu sais. Elle vient me voir tous les jours et elle me disait de le faire ...
- Qui est-elle, Jim ? »
Léonard connaissait la réponse mais Jim devait le dire pour se confronter à la réalité. Sans cela, il se perdrait un peu plus chaque jour dans les méandres de la folie.
« - Maggy, elle me parle. Je l'ai tué, Léo.
- Jim, tu ne l'as pas tuée. Tu as abrégé ses souffrances.
- Ce n'est pas ce qu'elle dit ...
- Ce n'est pas Maggy, Jim. Maggy est morte. »
Jim releva la tête vers Léonard. Il avait l'air vraiment bouleversé.
« - Ce que tu entends n'est pas Maggy. C'est dû au choc post-traumatique. Ton cerveau mélange ta tristesse et tes remords, cela rajouté au stresse ... Tu es en dépression, une sévère dépression et des hallucinations. »
Jim se calmait doucement. Le seul point positif est que cela lui avait redonné des couleurs.
« - Mais ça se soigne ! Ecoute-moi : pendant quinze jour, tu vas rester ici pour commencer le traitement. Si ton état s'améliore, tu pourras sortir de l'infirmerie.
- Je pourrais reprendre mon poste ?
- Non, pas tout de suite. D'abord, tu te reposeras et tu viendras me voir tous les jours. Tu reprendras le travail quand je t'en donnerais l'ordre. »
Jim hocha la tête.
« - Excuse-moi, Bones. Lui Jim en tendant sa main vers lui.
- Ce n'est pas grave, gamin. On va te soigner et tout va rentrer dans l'ordre. »
Léonard saisit son bras et le serra de façon réconfortante comme le grand-frère qu'il aurait toujours dû être. Son communicateur sonna.
« - Tu m'excuses. »
Léonard se leva en souriant gentiment et sorti de la chambre.
« - Docteur McCoy au rapport.
- Docteur ? Pourriez-vous venir sur la passerelle ?
- Je termine quelques dossiers et j'arrive.
- C'est urgent, docteur.
- Bien, J'arrive de suite. »
La voix de Spock était sans appel. Que pouvait-il bien se passer encore. Il retourna à l'infirmerie et s'excusa auprès de Jim prétextant un accident sévère d'un Yeoman de classe 2 à la machinerie. Sur le chemin, il regarda sa montre : 13h45. Les couloirs étaient mouvementés. Aussi devait-il se frayer un chemin avec les coudes même si globalement l'équipage se poussait quand il voyait le médecin arriver. Il monta dans le turbolift et en profita pour souffler un peu. L'instant lui parut court surtout quand les portes s'ouvrirent sur une passerelle qui courait dans tous les sens. Il s'approcha du commandeur Spock qui fronçait les sourcils sur un PAD. Les nouvelles devaient vraiment être mauvaises ...
« - Commandeur, vous m'avez appelé.
- Oui, que voyez-vous ? »
La question le surprit un tant soit peu mais il suivit du regard la direction vers laquelle le visage de Spock était tourné. L'immense vitre qui donnait d'ordinaire sur l'espace offrait une vue pour ainsi dire peu ordinaire ... Un brouillard se dirigeait droit sur l'Enterprise.
« - Du brouillard ? Une nappe de vapeur provenant d'une planète humide à proximité d'un soleil ou du gaz peut-être, dans ce cas, il faut essayer de contourner ou d'amorcer la procédure de protection de la coque avec la membrane ignifugée.
- Ni l'un, ni l'autre. Nous avons essayé de l'analyser à notre distance mais l'échantillon est d'une matière inconnue.
- Organique ?
- Peut-être. Les molécules ne cessent de se modifier et de se multiplier. Pour avoir un aperçu plus complet, il faudrait aller chercher un échantillon »
Léonard réfléchit quelques instants.
« - Et si on envoyait un scientifique ?
- J'y ai pensé mais c'est un officier qui doit y aller car le risque est trop élevé et cela nécessite des connaissances plus approfondies. Je ne peux pas quitter mon poste étant l'officier le plus gradé actuellement actif.
- C'est pour ça que vous m'avez appelé. Vous voulez que j'y aille.
- Dans la mesure du possible. S'il y a le moindre danger, vous serez remorqué.
- Bien. Je vais me préparer. Je vous recontacte quand je suis prêt. Mais je vous ferai remarquer que l'Espace est un danger constant ... d'où mes inquiétudes Commandeur. »
Spock soupira intérieurement, le docteur McCoy et son naturel pessimiste revenait au galop. Un quart d'heure plus tard, Léonard recontacta Spock. Il se trouvait dans le sas de décompression. A travers le hublot de la porte, Scotty lui fit ok d'un signe de la main. Spock ordonna l'ouverture du sas.
Leonard ne se sentait pas bien. Il était médecin donc il était aussi un officier scientifique et comme Spock avait toute confiance en lui, il lui donnait souvent des missions importantes à exécuter mais si quelque chose l'effrayait au plus haut point : c'était bien les sorties dans l'espace, dans une combinaison qui pouvait se déchirer ou dont le scaphandre pouvait exploser. Et que lui arriverait-il dans cet univers glacial et sans oxygène ? la réponse était simple : il mourait. Et c'était sans parler sur les maladies diverses que l'on pouvait y trouver.
L'oxygène quitta l'habitacle. La sensation était étrange. Cet impression de ne pas exister, de ne pas avoir de prise sur quoi que ce soit. Quand la porte s'ouvrit, il ne put s'empêcher d'être émerveillé. Certes, l'espace était un lieu inhospitalier mais il devait l'avouer. En cette instant, voir au plus près cette immensité d'encre, avoir l'impression de pouvoir toucher les étoiles ... Magnifique.
« - Vous pouvez y aller Docteur McCoy. Dit Spock dans son casque.
- Stabilisateur magnétique actif. Lança Scotty. »
Léonard avança un pied au dehors et instantanément son pied heurta la coque du vaisseau grâce au champs magnétique prévu à cet effet dans les semelles. D'une démarche assez robotique, il parcourra les 500 mètres qui le séparaient du bord du vaisseau.
Il regarda en bas. C'était impressionnant de voir son vaisseau comme ça. Il inspira un grand coup et se jeta dans le vide. Et il flotta. Des frissons lui parcoururent le corps entier. A l'aide de petites manettes placées dans les gants, il activa les propulseurs dans son dos et se dirigea jusqu'au brouillard. Progressivement, il ne vit plus rien. Il captura dans une fiole un peu de la brume et rappela Spock.
« - Commandeur, remorquez-moi. Je ne vois rien et je suis donc dans l'obligation de m'immobiliser. »
Personne ne répondit. Il rappela.
« - Enterprise ? ici le Docteur McCoy. A vous. »
Toujours rien à part un grésillement stressant.
« - Et Merde ! Je l'avais dit ! Le prochain qui me dit que je suis pessimiste, je crois que je ne réponds plus de rien ! »
Il leva son bras et tapota sur le clavier intégré pour enclencher le remorquage automatique. Il sentit sa combinaison se faire tirer en arrière. Une voix robotique lui parla.
« Temps estimé avant retour au vaisseau : 6 minutes approximatives. »
Le temps lui parut très long d'autant qu'il était toujours entouré du brouillard. Comment cette émanation avait-elle put rejoindre le vaisseau aussi rapidement ? Il commença à apercevoir la porte du sas ... ouverte ?! Pourquoi n'était-elle pas fermée ? Il se raccrocha au vaisseau grâce au magnétisme et retourna dans ledit sas. Il dut fermer la porte manuellement, ce qui lui donna du fil à retordre car il était loin d'égaler Khan sur le plan physique. Quand il put rentrer dans le vaisseau, il fut surpris de ne pas trouver Scotty. D'ailleurs pourquoi n'y avait-il personne ?
Il ôta sa combinaison et n'oublia pas de récupérer la fiole contenant le nouvel échantillon. Puis il sorti son communicateur.
« - Enterprise ? Ici Docteur McCoy ! Quelqu'un va-t-il répondre ? A vous ? Spock ?! Khan ?! »
La panique commençait à le prendre à la gorge. Il se mit à arpenter les couloirs mais au bout de vingt minutes de marche, il se mit à courir. La panique s'installa définitivement. Non seulement il ne croisa personne mais en plus il ne reconnaissait pas la partie du vaisseau. Les couloirs étaient tous semblables ...
« - Je rêve ... Comment est-ce possible ? »
Le docteur McCoy était perdu. Perdu dans son vaisseau. Il était seul.
Pavel était de repos. Il était passé voir Sulu, qui lui aussi était au repos, pour lui demander une fleur de sa serre. Le japonais était un escrimeur expérimenter, il savait conduire un vaisseau spatial et il avait aussi de l'or dans les mains. C'était un passionné des plantes, aussi il avait obtenu de diriger une serre où il pouvait cultiver différentes espèces récupérer sur différentes planètes.
« - Tu recherches quelque chose en particulier ? lui avait-il demandé en replantant un arbuste bleu foncé aux baies de couleur or.
- Aurrrrais-tu une jolie fleur discrrrète et ... orrriginale ?
- Je vais voir ce qui peut te convenir. C'est pour un usage en particulier ? »
Le jeune russe rougit sous ses boucles blondes. Il se mit à trépigner sur place.
« - Nooon ! C'est pour Mlle Uhura !
- Chuut, pas si forrrt ! lui intima Pavel en regardant la porte entrouverte dans son dos. »
Sulu rigola. Il tapota l'épaule de son ami et le réconforta. Puis il se retourna et alla dans la pièce d'à côté. Il entendit des bruits de métal et de papier.
« - Vient voir si celle-ci te plait ? l'appela le japonais. »
Quand Pavel entra, il fut subjugué par la fleur que lui présentait son ami. Elle avait de grands pétales rose pâle qui retombaient sur leurs extrémités dont le bout était violine. La tige qui reliait la fleur à l'arbre était noir et était tacheté d'argent.
« - Elle est magnifique ... dit le russe émerveillé.
- N'est-ce pas. C'est une hybride que j'ai créé en alliant une rose romulienne et un lys terrien. L'arbre ne fleuri qu'une fois tous les ans. Tu as de la chance, elle a fleuri il y a trois jours. »
Hikaru avait l'air fier de ses belles créatures. A tel point que Pavel eut du remord d'autant que la fleur était rare. Mais son ami lui fit un clin d'œil en la coupant à l'aide d'une paire de ciseau adéquat. Puis d'une main experte, il lui enveloppa la délicate chose dans un papier noir puis la lui tendit.
« - J'espère qu'elle te sera utile. Lui dit-il avec un sourire franc et entendu. »
Puis il partit dans la ferme intention d'inviter la ravissante jeune femme à dîner et plus si affinité ! Enfin ça, c'est ce qu'il espérait. Parce que dans les faits, il avait une jolie fleure mais le courage qui marchait avec ... Les couloirs étaient bondés. Il regarda à sa montre : 13h50. Il avait du mal à se frayer un chemin. Il percuta quelqu'un : le Docteur McCoy. Il s'excusa auprès de son ainé mais ce dernier continua sa route sans avoir fait attention. Pavel se dit qu'il devait surement être pressé. Puis il se dirigea vers une borne de service et demanda où se trouvait le lieutenant Uhura en ce moment. La borne lui indiqua la cabine du lieutenant.
« - C'est ma chance ... On est dans son envirrronnement et on serrra que tous les deux. »
Ni une, ni deux, direction les appartements de la jeune femme. Mais au fur et à mesure qu'il se rapprochait, le stresse prenait le dessus. Devant la fameuse porte, sa main resta suspendue dans le vide. Il entendait de la musique pop-rock. Il imagina pendant un court instant, la jeune femme danser. Il donnerait la cachette de ses bouteilles de vodka, ne serait-ce que pour danser une fois avec elle.
Chekov ferma les yeux et inspira fortement. Il devait y arriver. Il ne pouvait pas ne rien faire après tout ce qu'ils avaient traversé. Il appuya sur le bouton près de la porte puis Uhura apparut. Elle était habillée en tenu civile : Jean bleu clair, bottine de cuire noir, un débardeur blanc et un gilet crème à motif floral noir. Elle parut surprise.
« - Chekov ? »
Il n'arrivait pas à parler. Elle allait le trouver idiot s'il ne disait rien.
« - Parrrle, parrrle, .... Mais fais quelque chose bon sang ! » se martela-t-il.
Puis il se souvint de la fleur qu'il serrait dans son dos. Il l'a lui tendit. Nyota sourit. Qu'est ce qu'il pouvait la trouver belle ... Elle regarda alternativement la fleur et le jeune homme. Puis elle saisit la plante et en huma l'odeur.
« - Elle est magnifique, je te remercie. »
Sans crier garde, elle lui déposa un baiser sur la joue. L'effet fut immédiat, le jeune russe d'ordinaire si pâle rougit jusqu'à la pointe de ses cheveux. Les regards commençaient à les fixer dans les couloirs. D'autant que Pavel perdait ses moyens. Elle se recula doucement et l'invita à entrer. Ils étaient enfin seul.
« - Tu peux respirer Pavel, je ne vais pas te manger. Rigola-t-elle pour détendre l'atmosphère.
- Oui, excusez-moi ...
- Tu peux me tutoyer. »
Elle lui laissa un peu d'espace le temps de prendre un vase, de le remplir d'eau et d'y plonger le végétal. C'était la première fois qu'on lui offrait des fleurs et pour cela, elle le remerciait. Elle était magnifique. Et lui qui restait planté au milieu de la pièce.
« - Tu veux un thé ?
- S'il vous -te plait. Se rattrapa le jeune homme. »
Elle lui sourit encore une fois et alla au synthétiseur. Puis elle posa les deux boissons sur une table et invita Pavel à s'assoir. Ils discutèrent gentiment pendant une grosse demi-heure de tout et de rien. Le russe avait beau de décontracter un peu, il n'arrivait pas à dire ce qu'il avait sur le cœur. Il finit par donner congé à la jeune femme.
« - Je vais y aller, j'ai assez profité de votrrre temps. Dit-il en se levant. »
Mais Nyota le retint par la main. Elle aussi rougissait.
« - Tu n'était pas venu me dire quelque chose ? »
Elle l'avait dit. Maintenant aucun des deux ne pouvait reculer. Et si elle s'était trompée ? Pavel se retourna et la regarda dans les yeux. Il semblait être en plein débat avec lui-même.
« - Je ... »
Il ne termina pas sa phrase. Il saisit le poignet de la jeune femme et doucement se rapprocha d'elle. Il passa une main sur sa joue droite et délicatement, il l'embrassa. Nyota ferma les yeux. Elle était touchée et ravie. Elle l'embrassa à son tour, approfondissant le baiser. Puis elle brisa le baiser en souriant.
« - C'est ce que tu avais à me dire ?
- Non ... je voulais te demander de dîner avec moi. Dit-il en rigolant ».
Soudain, l'attention de Nyota fut attirée par quelque chose en bas de la porte. Pavel se retourna et poussa Nyota dans son dos. Une fumée blanche passait sous la porte et se propageait rapidement dans la pièce.
« - Qu'est-ce que ... » dit Pavel en se jetant sur la porte.
Il l'ouvrit mais personne ne se trouvait derrière. En fait, le vaisseau était plongé dans le silence. Et quand il se retourna, Nyota était au sol, inanimée. Le temps de la rejoindre et il s'effondra à son tour à ses côtés. La dernière chose qu'il entendit fut le bruit de la porte qui se refermait.
Khan était en quart. Il faisait l'inventaire de l'armement de défense Quand il croisa l'écossais Montgomery Scott. Il profita de sa présence pour lui toucher deux mots.
« - Monsieur, je viens de terminer l'inventaire et nous disposons d'encore 6 mois de carburant. Il faudrait aussi envoyer un ingénieur au sous-sol n° 9, je crois qu'il y a une fuite. »
Scotty se stoppa et le salua.
« - Bien le bonjour Khan, oui je suis au courant pour la fuite au sous-sol. J'ai demandé par trois fois que quelqu'un vienne.
- Vous avez vu d'où cela vient ?
- Du tout, mais mon genou me fait mal quand je reste longtemps là-bas. Donc il y a une fuite quelque part qui humidifie l'endroit et je suis d'accord avec vous, si on ne règle pas le problème, ça va gripper les machines. »
Scotty regarda sa montre.
« - Veuillez m'excuser, je suis pressé. Le Docteur va faire une sortie dehors pour récupérer un échantillon.
- Le Docteur McCoy ?
- Oui, apparemment il est le seul officier scientifique disponible et je dois le préparer.
- Bien monsieur, je peux me rendre au sous-sol pour voir d'où la fuite peut venir ?
- Faite ça ! Si j'attends après les Yeoman pour transmettre ma demande, on aura plus de carburant que le problème ne sera pas réglé. Si vous savez ce qu'un peut d'initiative peut me faire plaisir ! »
Scotty le remercia d'un large sourire en lui tapotant l'épaule. Khan remarqua que l'homme avait l'air épuisé. Ses yeux étaient marqués par des cernes et ses ridules se marquaient davantage. Depuis un certain temps, il s'était beaucoup rapproché de l'Ingénieur en chef et il arrivait même à le considérer comme un ami. Il se saisit de sa caisse à outil et prit la direction du sous-sol. Plutôt que de prendre un turbolift, il emprunta un tube de Jefferies. A mi-parcours, il réalisa quelque chose. Pourquoi diable Léonard avait-il accepté ? Il détestait l'espace ! Peut-être n'avait-il pas eu le choix. De toute façon, il ne pouvait aller contre les choix de Léonard. Mais cela ne l'empêchait pas d'être inquiet. Quand il arriva au sous-sol en question, il se mit en quête de rechercher l'origine de la fuite. Ce ne fut pas compliqué mais cela lui prit plus de temps car son esprit n'était pas là. Il était avec son Léonard. Le nez dans les entrailles de la machinerie, il l'entendit.
« - Enterprise ? Ici Docteur McCoy ! Quelqu'un va-t-il répondre ? A vous ? Spock ?! Khan ?! »
Il tourna la tête si rapidement qu'il aurait pu se le tordre.
« - Léonard ? »
Il avait beau avec une ouïe plus que surdéveloppée, plus de 11 niveaux les séparaient s'il était de nouveau sur l'Enterprise, il ne pouvait pas pouvoir l'entendre ... Il reporta son attention sur la fuite mais ce n'était plus de l'eau qui s'en échappait. De la brume blanche et opaque s'écoulait et enveloppa la tête de l'Augment. Tout se mit à tourner autour de lui. Un mal de tête lui vrilla le crâne.
« - Et Merde ... »
Son métabolisme essaya de résister mais petit à petit, sa vue se brouillait. Il descendit de son échelle lentement et essaya de remonter au niveau 0 mais en prenant le turbolift cette fois. La brume arrivait à ses genoux et prenait possession du bâtiment. Il ouvrit l'ascenseur et s'y engouffra mais il tomba et ne put se relever. La dernière chose qu'il vit était le plafond aux spots éblouissants.
« - Léo ... ».
Hikaru Sulu s'occupait de ses dames. La visite de Pavel l'avait ravi. Il était vraiment heureux pour son ami. C'est pourquoi il lui avait offert l'un des plus beaux spécimens qu'il avait. D'ailleurs il espérait qu'il lui ferait un compte rendu ! Cela faisait plus d'un an qu'il était tombé amoureux du Lieutenant et à part une ou deux fois, il n'avait jamais osé lui parler. Sauf quand il l'avait raccompagné quand elle veillait le commandeur et le capitaine. Là, il s'était absenté un long moment et quand il était revenu, il avait les cheveux en bataille et les joues rouges. Mais Hikaru n'avait rien demandé. Cela ne voulait pas dire qu'il ne voulait pas savoir mais il voulait que cela vienne de son ami. Mais cela n'est jamais venu.
Donc qu'y avait-il de mal à donner un coup de pouce ? En tout cas, il était bien content de lui. Il rangea la serre, rempila les pots et arrosa une dernière fois ses plantes. Il était indispensable pour lui d'aller faire une sieste avant de reprendre son quart et peut être de manger un bout aussi. Il ferma la serre à l'aide de son code d'accès et se dirigea vers les appartements des sous-officiers. En chemin, il tomba sur l'Ingénieur en Chef qui courait dans le couloir.
« - Monsieur Montgomery ? »
L'écossais s'arrêta principalement pour reprendre son souffle.
« - Mr Sulu. Vous revenez de votre serre ?
- Oui, je ne vais pas pouvoir revenir avant un petit moment donc j'ai pris mes précautions. Et vous ?
- Le Docteur McCoy est en sortie pour prendre un échantillon d'une brume qui fonce sur le vaisseau, je me suis absenté pour vérifier quelque chose dans mon bureau. Il devait en avoir pour un gros quart d'heure. Là, il doit bientôt revenir. »
Les personnes autour d'eux murmurèrent. Scotty et Hikaru se retournèrent. Une nappe blanche avançait lentement dans le couloir. Elle arriva au niveau de leurs pieds et continua sa route. Progressivement la brume monta le long de leur jambe.
« - Qu'est-ce que c'est que ça ? cracha Hikaru en levant un pied dont la chaussure était recouverte d'un voile d'eau.
- Ce dont je vous parlais à l'instant, le brouillard a atteint le vaisseau plus rapidement que nous le pensions. »
Scotty sorti son communicateur.
« - Spock ? Ici, Montgomery. Je me trouve dans le couloir E115, la brume a atteint la serre et elle continue son chemin. Quand le brouillard a-t-il atteint le vaisseau ? Quelle est la situation sur la passerelle ? »
Silence radio.
« - Je n'aime pas ça du tout. » dit Scotty en regardant Hikaru dont le visage affichait la même inquiétude.
Au même moment, les personnes présentent dans les couloirs tombèrent un à un.
« - Putain, c'est quoi le bordel ? dit Scotty. »
Hikaru bafouilla quelque chose que Scotty ne comprit pas. Mais il réceptionna le jeune japonais à la volée. Heureusement d'ailleurs parce que l'angle de sa chute était dangereux parce que sa tête allait heurter le coin d'un mur. Mais Scotty eut soudain la nausée et des vertiges. Ses jambes lâchèrent et il sombra dans l'obscurité.
La situation tournait au drame. La brume envahit complètement le vaisseau et Morphée devint maître sur l'Enterprise. Le commandeur Spock n'avait rien pu faire et était désormais inconscient dans le fauteuil de commandement de la passerelle. L'Augment Khan avait perdu connaissance au onzième niveau malgré son super métabolisme. Le jeune russe et la lieutenant Uhura était l'un l'autre dans les ténèbres de la brume tout comme Scotty et Sulu. Quant au Docteur McCoy, il était perdu et seul.
Ils étaient inconsciemment entrés dans une brume dont les molécules modifiaient tout ce qu'elles touchaient. Transformant le vaisseau, leur si fier bâtiment en un labyrinthe vivant tel le labyrinthe de Dédale créé à la demande du roi Minos de Crète pour enfermer le Minotaure, mi-homme mi-taureau. Mais quel était le secret de ce labyrinthe spatial d'un quadrant inconnu ? Qu'allait-il arriver ?
Mais surtout que devenait le capitaine James Tiberius Kirk face à cette brume ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top