Chapitre 46
Malia ne parvenait pas à faire le vide dans son esprit alors que cette journée était cruciale pour elle et pour Caleb. En effet après l'annonce fracassante de leur union la presse avait cherché désespérément une photo à mettre sur son nom. Deux semaines venaient de s'écouler dans lesquelles Caleb avait attisé les flammes des curiosités...un acte volontaire et purement réfléchi. Le but était limpide. Rendre les journalistes aussi fou que lui l'avait été depuis son retour au pays.
" C'est leur punition " Avait-il dit simplement et ravi de les avoir sous son contrôle.
Mais aujourd'hui tout serait différent car après deux semaines de silence, ils allaient ensemble assister au gala de charité créé par Caleb avant qu'il disparaisse dans les montagnes de Zyarhan. Elle allait devoir affronter des personnalités politiques, des riches hommes d'affaires et surtout...les journalistes et le peuple. La gorge nouée elle entra dans le bain chaud pour se détendre et ferma les yeux. Le silence qui régnait était comme un havre de paix qu'elle ne voulait pas quitter. Glissant ses mains sur la surface de l'eau elle songea à son bonheur et à cette nouvelle page de leur histoire qui commençait, comme un nouveau chapitre.
Posant ses mains sur son ventre naissant elle tenta d'imaginer leur enfant et un sourire se dessina sur ses lèvres.
- Malia ? Où es-tu ?
À cette voix grave Malia se redressa en manquant de glisser.
- Ici !
Des pas lourd retentissaient déjà dans sa direction jusqu'à ce qu'une silhouette sombre se découpe à l'entrée de la salle de bain. Malgré les mètres qui les séparaient Malia pu voir ses prunelles s'enflammer.
- J'avais besoin d'un bain pour me détendre, expliqua-t-elle alors qu'il s'approchait d'un pas délibérément lent.
Après tout ce temps elle ne parvenait toujours pour à endiguer les frissons qui la parcouraient devant cet homme aux allures de guerrier. Le hâle de sa peau l'hypnotisait, sa carrure l'empêchait de respirer...quant à son regard...Malia avait l'impression de fondre chaque fois qu'il lui imposait ce regard possessif que toute femme rêverait de voir dans les yeux d'un homme.
- Tu es nerveuse ? S'enquit le cheikh en se posant ses mains sur les deux rebords de la baignoire.
- Un peu, je pense que c'est normal, en réalité je n'aime pas être au centre de l'attention sauf quand c'est toi qui me dévore du regard.
Il promena son regard sur elle en souriant.
- Aujourd'hui, seulement aujourd'hui ma douce, ensuite nous reprendrons une vie normale...du moins la plus normale possible.
Malia grimaça car elle savait que ce n'était pratiquement pas possible.
- Quoi qu'il en soit, je suis fier de toi Malia, reprit-il en glissant ses doigts sous son menton.
- Vraiment ?
Une émotion indicible couvrit le regard de son mari.
- Tu as su montrer au conseil à quel point tu étais impliqué pour le pays. Tu as su démontrer que tu étais intelligente et chargée de savoir, désireuse d'apprendre ma langue.
Il se pencha pour l'embrasser mais ce baiser lui parut fébrile. Le regard du cheikh était profond et une myriade d'émotions se bousculaient sur l'esquisse pourtant sévère de ses traits.
- Je te demande beaucoup depuis que...
Incapable de prononcer ce mot qui pourtant reflétait la réalité, il serra les mâchoires avant de poursuivre.
- Tu as tout sacrifié pour moi Malia, murmura-t-il avec émotion.
- Arrête Caleb, pour moi ce n'est pas un sacrifice mais une preuve de mon amour pour toi.
Ses yeux s'enflammèrent à nouveau. Il se pencha pour emprisonner ses lèvres contre sa bouche exigeante. Malia répondit à son exigence avec urgence et sentit son corps frissonner de plaisirs secrets.
- Laisse-moi faire, chuchota-t-il l'aidant à se lever.
Malia se leva alors que des pétales de roses lui collaient encore à la peau.
Il la sécha avec une infinie délicatesse en prenant soin de caresser son ventre naissant. Un souffle chaud courut sur sa peau. Il la souleva pour l'allonger sur une table de massage et avec autorité, lui ordonna de ne plus bouger.
- Caleb, il me reste une heure pour me préparer, parvint-elle à dire alors qu'il s'éloignait au fond de la pièce.
- Aurais-tu oublié que je suis celui qui donne les ordres, dit-il d'une voix rauque en revenant vers elle ; Nous irons à ce gala quand je l'aurais décidé.
Malia se mordit la lèvre quand elle sentit ses mains caresser ses jambes. Une odeur délicieusement parfumé lui fit comprendre qu'il badigeonnait son corps d'huile sans réaliser que ses caresses accentuait ses respirations qui devenaient plus erratique.
- Nous irons à ce gala quand tu seras complètement détendue, reprit-il au-dessus de ses lèvres.
Malia garda ses yeux dans les siens alors qu'il passait ses mains sur son ventre pour mieux remonter jusqu'à ses seins.
- Caleb je te préviens si tu vas plus loin je ne serais pas détendue je serais incapable de marcher, dit-elle entre deux hoquets.
Il sourire machiavélique couvrit sa bouche qu'il approcha vers la sienne.
- Je te porterais, chuchota-t-il d'une voix de plus en plus chaude.
Malia se cambra, emprisonnée par le désir, incapable de maîtriser ce flux de plaisirs.
- Caleb, je...enceinte c'est...mes hormones...
Sa phrase ne voulait rien dire mais elle savait qu'il avait compris car la seconde suivante sa main reposait sur son intimité déclenchant en elle un raz-de-marée de sensations fortes. Elle se redressa cherchant à combattre mais c'était inutile...Caleb détenait toutes les cartes.
- Malia, murmura-t-il d'une voix rauque en poursuivant ses caresses de plus en plus impatientes.
Incapable de produire le moindre son elle se contenta de s'accrocher à son cou lorsqu'il la souleva pour la déposer sur le lit et lui donna un énième plaisir indescriptible.
- Si je suis en retard ça sera de ta faute Caleb, dit-elle alors qu'il reprenait son souffle.
- Je ne peux pas te résister, c'est plus fort que moi. Pourtant j'ai tenté de lutter.
Il se redressa l'air tourmenté.
- J'espère que nous avons le droit d'avoir des rapports pendant...
- Oui, évidemment, dit-elle en riant.
- Me voilà rassuré.
Il se leva précipitamment pour s'emparer d'un peignoir afin qu'elle l'enfile. Prenant son visage en coupe il embrassa son nez puis son front.
- Est-ce que tu te sens plus détendue ?
- Je me sens alanguie, complètement épuisée et ça par ta faute.
- Tu n'avais pas l'air mécontente il y a moins de cinq minutes, nota-t-il en levant un sourcil.
Malia se mordit la lèvre pour se retenir de sourire.
- Je ne suis jamais mécontente avec toi Caleb.
- Tant mieux, et puis de toute façon tu es ma femme à présent, et j'ai bien l'intention d'honorer mes vœux.
Malia sentit son cœur se gonfler de joie.
- Je...
Caleb s'interrompit brutalement quand un son vint effleurer son ouïe. Sur ses gardes il s'approcha de la fenêtre et découvrir une masse noir se profiler au loin. La dernière fois, qu'il avait été témoin d'un tel acte de soutien c'était à l'aube de son couronnement malgré les doutes et les peurs des habitants.
- Maintenant j'ai peur.
La voix faible de sa femme l'obligea à reprendre le contrôle de la situation.
- S'ils sont là Malia c'est pour toi et pour moi, tu ne dois pas avoir peur.
Ses grands yeux azuré étaient comme percés d'une lueur d'espoir et de confiance mêlés...
Elle avait confiance en lui et toute cette confiance qu'elle lui offrait lui donnait toutes les raisons valables pour la protéger.
- Va te préparer, je reviens te chercher dans moins de trente minutes.
Sans pouvoir y résister Caleb embrassa ses lèvres chaudes avec une forme de puissance et de détermination.
Malia se prépara avec l'aide précieuse de Hasma. Avec bienveillance elle l'aida à fermer sa robe. Une robe simple, dans les traditions du pays et qui dissimulait son ventre naissant.
- Tu es sûre que l'on ne voit rien Hasma ?
- Quand bien même on le verrait ! Je trouve que c'est une si belle nouvelle.
Hasma semblait si excité par cette grossesse qu'elle ne voulait pas lui ôter l'espoir qui brillait dans ses yeux noisette.
- Merci d'être là Hasma et ta bienveillance m'aide énormément pour affronter l'inconnu.
Amicalement celle-ci vint poser ses mains sur ses épaules.
- Je sais à quel point vous n'avez pas été bien accueillie à Zyarhan mais je vous en prie Malia, croyez-moi sur parole, le peuple vous aimera. Ce sont les journalistes qui sont à l'origine de toute cette tension.
Hasma secoua tristement de la tête.
- Quand Caleb a disparu ils sont parvenu à soulever le peuple contre Tahar jusqu'à ce que nous soyons tous bâillonnés par lui et ces hommes. Depuis le retour de Caleb ils ont redoublé de vigilance contre ceux qui entre sur le territoire. Ils travaillent en étroite collaboration avec la police de Zyarhan.
- Ils aiment Caleb à ce point ? S'enquit Malia en palissant.
- Ils l'aiment car lorsqu'il gouvernait Caleb a relevé le pays que son père avait laissé dans un triste état. Le père de Caleb était un homme bon mais pas suffisamment stratégique.
Malia s'accorda une pause et s'installa sur le fauteuil pour écouter Hasma.
- Au début de son règne Caleb n'avait pas l'approbation du pays, beaucoup redoutait son accession au pouvoir car son jeune âge faisait craindre. Caleb a prouvé qu'il en était capable. Il a renversé l'opinion publique et politique en moins d'un an. Lorsque nous avons tous cru qu'il était mort, le pays s'est effondré physiquement et économiquement. À présent, la prudence est de mise dans leur esprit. À leur yeux la vie de Caleb a été trop sombre, trop chargé de sacrifices pour envisager un autre scandale.
Malia sentit sa tête lui tourner.
L'amour du peuple à Caleb dépassait les frontières, c'était fort et indestructible.
- Mais ne vous inquiétez pas Malia ! S'écria Hasma en la voyant blêmir ; Ils vous aimerons comme moi je vous aime parce que vous êtes une belle personne.
- Et je dois prouver ça à quatre-vingt-dix millions d'habitants, dit-elle d'une voix vaseuse.
- Non, car tu n'as rien à prouver à personne, tonna une voix sombre et catégorique.
Dans son costume sombre prévu pour l'occasion il s'avança pour lui prendre la main. Avait-il entendu leur conversation ?
À en juger son air sévère...oui
- Allons-y, il est temps qu'ils découvrent qui est ma femme.
Malia sentit son front brûler à son baiser et le suivit en inspirant profondément alors que le silence qu'elle aimait tant semblait être remplacé par brouhaha de bruits et de voix lui indiquant que c'était le moment...
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