Chapitre 42
- Alors ! Comment est la vie à Zyarhan ?
Devant l'empressement et l'impatience de Cassie, Malia quitta la grande fenêtre pour la rejoindre à la table. Caleb était parti depuis plus d'une heure et l'absence de sa présence commençait à devenir pesante. Néanmoins, retrouver Cassie lui apportait le soutien qu'elle attendait depuis son arrivée à New-York.
- C'est différent d'ici, c'est merveilleux et le temps est toujours chaud.
Excitée Cassie frappa dans ses mains.
- Tu te rends compte de la chance que tu as ? S'exclama-t-elle en la dévisageant.
Malia ne voyait pas ça comme une chance et elle se sentait irritée chaque fois que quelqu'un réduisait son amour pour le cheikh comme une chance.
- Parce qu'il est riche c'est ça ?
Cassie leva les yeux au ciel.
- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire mais admet qu'il est hyper riche !
- Ce n'est pas son argent qui m'intéresse mais lui, rétorqua Malia sans pouvoir cacher son exaspération : La presse de Zyarhan cherche à étriper mon passé parce qu'ils pensent exactement comme toi. Ils pensent que je suis une américaine intéressée par son argent.
- Il faut dire que ces précédentes conquêtes n'ont pas été un exemple parfait d'honnêteté, dit Cassie en grimaçant.
Malia n'était plus étonnée qu'elle soit toujours la dernière au courant de tout.
- Tu le sais par le biais de la presse je suppose ?
- Lorsque tu m'as dit que tu étais avec le cheikh Al-Eydhar j'ai aussitôt fait des recherches et si une bonne partie des articles exposent ses sept années de disparition et l'exécution de son demi-frère je peux t'assurer que le reste regorge d'articles sur les femmes qu'il a fréquenté et l'une d'entre elles a même parlé à la presse et lâchant des informations sur lui extrêmement confidentiels sur sa vie personnelle notamment sur ses parents.
Malia reposa sa tasse de thé en inspirant imperceptiblement.
- Beaucoup de femmes se sont battues pour l'avoir et bien d'autres encore essayeront Malia. Tu as beaucoup d'ennemis à présent.
- Tu es hyper rassurante Cassie, je te remercie, dit-elle en crispant un sourire.
- Je ne fais que dire la vérité mais rassure-toi cet homme semble avoir d'yeux que pour toi.
Malia baissa les yeux sur sa tasse de thé tandis que son cœur battait follement.
- Tu es amoureuse de lui ? S'informa Cassie d'une voix hésitante.
- Oui, je suis amoureuse de lui, je n'ai jamais ressentie ça auparavant. C'est comme si j'étais incapable d'envisager ma vie sans lui.
Cassie lui sourit en portant ses mains à son cœur.
- Si un jour on m'avait dit que tu tomberais amoureuse ! Toi Malia Hunter qui a passé son temps à repousser les hommes.
- Pas celui-là, murmura-t-elle en mordillant dans sa crêpe.
- Et donc tu es prête à partir là-bas ? Tout quitter pour lui ?
- Je n'avais pas grand chose dans ma vie avant son arrivé Cassie. Je quitte seulement mon appartement et pour ce qui est de mon travail j'ai dans l'intention de reprendre mes croquis et je voudrais ouvrir un site internet dédié à la lingerie.
Cassie ouvrit de grand yeux ronds.
- Félicitations Malia, je suis vraiment heureuse que tu reprennes enfin cette voie tu as toujours été très douée.
Émue par le soutien qu'elle lui apportait Malia se leva pour l'enlacer amicalement.
Sans vergogne Cassie se leva pour se laisser tomber sur le lit puis se mit à caresser les couvertures avec un sourire en coin.
- Et donc niveau sexe tout va bien ?
- Cassie ! S'écria Malia en rougissant.
- C'est une question comme une autre tu sais, se justifia Cassie en se redressant.
Choquée, Malia leva les yeux ciel en secouant de la tête.
- Et puis le cheikh est un homme sacrément musclé alors je me dis que...
- Ne dis rien Cassie, par pitié arrête, la coupa-t-elle en se cachant le visage.
- Pourquoi ? Tu as honte ?
- Non, je suis seulement pudique sur certaine partie de ma vie, répondit Malia en se levant à son tour pour gagner de nouveau la fenêtre.
Cassie poussa une plainte, insatisfaite de sa réponse.
- J'espère que tu te protèges au moins ?
Malia fit volte face.
- Évidemment ! Pourquoi une telle question ?
Cassie haussa des épaules tout en la fixant.
- Un oublie est très vite arrivé et je trouve que ton utérus est un peu arrondi enfin, c'est juste un avis.
Malia secoua de la tête comme si elle venait de recevoir un coup de poing en plein visage.
- Tu racontes n'importe quoi, enfin regarde ! Ai-je l'air d'être enceinte ?
Pour lui prouver qu'elle se trompait Malia fit un tour sur elle-même.
- Tu as maigri et je trouve que ce n'est pas bon pour ta santé et oui j'ai comme l'impression que tu es enceinte, affirma Cassie campée sur ses positions.
Malia déglutit péniblement, la bouche sèche.
- À quand remonte ta première fois avec lui ? Et surtout à quand remonte tes dernières règles ? S'enquit Cassie avec sérieux.
Un long film passa dans son esprit résumant à peu près toutes les fois où ils avaient fait l'amour. L'agression sur le yacht remontait à six semaines soit le même jour où enfin, ils avaient fait l'amour. Malia posa la naissance de ses doigts sur sa tempe douloureuse en essayant de se souvenir si elle avait prit sa pilule.
- Bon sang Malia as-tu été si stressé au cours des derniers jours au point de ne pas avoir remarque ça ? Insista Cassie en pointant son ventre.
Sans voix Malia se retourna pour lui cacher la pâleur de son visage alors qu'elle refusait catégoriquement de toucher son ventre.
- Tu te trompes, murmura-t-elle en fermant les yeux brièvement.
- Non Malia je ne pense pas me tromper, crois-moi sur parole.
~
Caleb quitta le véhicule le regard fixé sur le bâtiment qui se dressait devant lui. D'un pas déterminé il s'avança vers les portes coulissantes et pénétra dans l'entreprise de Paul.
Quand il croisa le regard de Paul ce dernier se redressa sur la défensive.
- Puis-je vous parler en privé ? C'est urgent, déclara Caleb sans perdre de temps.
- Oui bien sûr venez dans mon bureau.
Caleb étudia les lieux sans grand intérêt et le suivit en le fixant d'un regard noir. À peine la porte refermée qu'il le martela sans attendre.
- Votre fille espérait vous donnez une seconde chance hier soir mais j'ai bien l'intention de lui faire comprendre que c'est inutile.
- Je ne comprends pas, dit-il avec un rire nerveux.
Sans se départir de sa colère Caleb déplia les papiers soigneusement rangés dans sa poche et les posa sur la table. Paul qui jusqu'ici tentait de masquer ses réactions devint subitement pâle mais sa fierté lui fit lever le menton en signe de défiance.
- J'ai décidé de léguer une partie de mon entreprise à ma fille où est le mal ?
Devant un tel culot, Caleb enfonça ses mains dans les poches de son pantalon pour les fermer en poings.
- Savez-vous à qui vous, vous adressez ? Vous pensez tout de même pas pouvoir duper votre fille aussi facilement ?
Caleb esquissa un sourire diabolique avant que ce dernier disparaisse derrière une vive noirceur.
- Je suis un homme d'affaire, je sais reconnaître les fraudeurs de votre espèce, poursuivit Caleb d'une voix sombre ; Si Malia signe elle devra subir les pertes et la faillite de votre entreprise. Vous vous êtes probablement dit que je me chargerais de payer pour vous.
- Il...il y a un énorme malentendu, bafouilla-t-il en mettant ses mains en avant.
- Non il n'y a pas de malentendu, vous êtes simplement un homme qui ne mérite pas d'être père, siffla-t-il entre ses dents tout en s'approchant d'un pas menaçant ; Malia espérait tellement vous croire et encore une fois vous allez ruiner ses espoirs. Comment avez-vous pu tomber si bas ? Est-ce la raison pour laquelle vous vous êtes remis avec sa mère ? Pour mon argent ?
- Ce que je lui ai dit était sincère, je....
- Sincère ? Après des années de silence ? C'est à se demander si vous connaissez encore la date de son anniversaire !
Sentant ses muscles se crisper, Caleb recula car il avait beaucoup trop de sentiments pour Malia et c'est eux qui l'empêchaient de faire une lourde bêtise.
Paul baissa la tête et son expression n'exposait aucune once de regrets.
- Ne vous approchez plus jamais d'elle, sinon la prochaine fois je serais beaucoup moins clément, dit-il d'une voix ruisselant de colère.
Caleb quitta l'entreprise épris d'une colère qu'il dut faire taire. Il ignorait comment annoncer ça à Malia sans lui faire de la peine. Pire encore...il se sentait coupable d'avoir penser à ses propres douleurs sans savoir que elle aussi avait les siennes.
Gagnant l'hôtel par l'entrée principale, Caleb dut faire face à une horde de paparazzis qui tentèrent de lui poser des questions concernant Malia. Les ignorant délibérément, Caleb pénétra dans l'ascenseur impatient de retrouver Malia.
Quand il pénétra dans la suite et fut étonnamment surpris d'être confronté à un silence absolu.
- Malia ?
- Je suis là !
Guidée par sa voix il pénétra dans la chambre et la trouva plantée au milieu de la chambre, les mains croisés devant elle.
- Où est Cassie ?
- Elle est partie il y a dix minutes.
Caleb inspira imperceptiblement et s'approcha pour la confronter à une pénible nouvelle.
- Malia il faut que je te parle de quelque chose d'important.
- Moi aussi, il faut que je te parle d'une chose importante, s'enquit la jeune femme les yeux brillants, les traits marqués par une inquiétude sans précédant...
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