Chapitre 39
Malia accepta la main du cheikh mais redoutait de découvrir cette fameuse tente. Le ventre noué elle se laissa guider jusqu'à la voiture en emportant avec elle le souvenir de cette fabuleuse journée. La voiture chevaucha des kilomètres de dunes sans s'arrêter et plus ils s'enfonçaient dans les profondeurs du désert plus Malia sentait sa nervosité grandir.
Puis soudain des lumières tamisées attirèrent son attention. Elle redressa sur son siège en agrippant la portière alors qu'une grande tente se dressait quelques mètres plus loin.
- Nous voilà arrivés, j'espère que la dimension te convient ?
Malia étouffa un rire, stupéfaite, émerveillée.
Il descendit de la voiture l'invitant à en faire de même. Lorsque ses pieds s'enfoncèrent dans le sable, Malia esquissa un sourire tout en s'approchant de l'immense tente.
- C'est très impressionnant, murmura-t-elle en suivant le chemin qu'il empruntait.
Il prit sa main et souleva la première tenture.
À intérieure, tout semblait hors du temps et si grand à la fois. Chaque recoin regorgeait de trésor. Avec les yeux d'une petite fille, Malia observa le lit dressé au milieu de la tente et son cœur martela ses tempes aussitôt.
- Est-ce que ça te plaît ? S'enquit le cheikh en refermant la tente.
- C'est merveilleux Caleb, tu me gâtes trop, je n'ai pas l'habitude.
Cet aveu embrasa les yeux du cheikh qui ôta son keffieh pour lui offrir un baiser langoureux. Malia s'efforça de ne pas pleurer car elle avait secrètement peur que tout s'arrête brutalement. Sa pire crainte c'était d'être séparé de lui par la contrainte ou bien qu'il puisse un jour en décider. Avec lui, Malia n'avait pas seulement l'impression de revivre, elle se sentait plus forte malgré quelques accès de vulnérabilités. Inspirant profondément elle ferma les yeux en imaginant ce qu'aurait pu devenir sa vie si elle ne l'avait jamais rencontré. Un écran de fumée passa dans son esprit résumant ainsi la vie qui l'attendait à New-York.
- Je n'ai pas l'intention d'arrêter de te gâter Malia, crois-moi sur parole.
D'un geste tendre mais autoritaire il la poussa sur le lit pour qu'elle s'y installe.
Il s'agenouilla près de ce dernier puis posa ses mains sur ses cuisses. Malia en ressentit toute la chaleur qui se diffusait sur ses paumes hâlées.
- Tu n'imagines pas à quel point tu me rends fou Malia, confessa-t-il le regard presque douloureux.
Malia bloqua sa respiration.
- Au-delà de tout ce qui nous unis, je n'ai jamais ressenti ça pour personne, poursuivit-il d'une voix rauque ; Je sais avec certitude qu'aucune autre femme ne pourra jamais m'apporter ce que toi tu me donnes.
Retenant difficilement ses larmes, Malia déglutit péniblement puis leva la main vers sa joue ombragée pour la caresser mais il la captura pour la porter à ses lèvres.
- C'est la plus belle déclaration que tu aurais pu me faire Caleb, je...
- Je n'ai pas fini, la coupa-t-il en posant une main sur sa bouche.
Malia cligna des yeux, observant les sombres lueurs qui dansaient dans ses yeux noirs.
Délicatement, il ôta sa main de sa bouche puis se leva lentement pour la dominer de toute sa hauteur.
Une forte chaleur combla ses joues alors qu'il venait de prendre possession de son menton entre ses doigts.
Malia inclina sa tête en arrière, le regard rivé au sien.
- Je ne veux pas que tu deviennes ma compagne aux yeux du monde, je veux plus.
Malia frémit de la tête aux pieds, le cœur battant à la chamade. Les yeux du cheikh n'étaient plus qu'un brasier de détermination.
- Que veux-tu Caleb ? S'entendit-elle répondre les lèvres sèches.
D'une lenteur presque insupportable, il se pencha en avant puis s'arrêta à hauteur de ses lèvres. Irrésistiblement attiré par sa bouche dure, résiliée à ne plus bouger, Malia attendit la réponse en crispant ses doigts sur les draps.
- Je veux que tu deviennes ma femme, lâcha-t-il tout proche de ses lèvres.
Aspirant un hoquet de surprise elle le dévisagea pour être sûre d'avoir bien entendu. Une joie secrète comblait déjà son cœur mais une peur légitime lui comprima l'estomac.
- Ta femme ?
- Oui, affirma-t-il en se redressant.
La bouche sèche, Malia se pinça les lèvres, l'esprit hors de contrôle.
- C'est ainsi que notre histoire finira de toute façon Malia, reprit-il avec une détermination sans faille ; Je t'ai voulu depuis le premier jour et j'ai dans l'intention de te faire mienne pour l'éternité.
Il marqua une pause pour glisser ses doigts autour de son menton.
- Je veux que tu deviennes ma femme Malia, tu entende ce que je dis ? Je suis sérieux et cette demande relève d'une démarche sincère et qui changera à jamais le cours de l'histoire. Lorsqu'un souverain Al-Eydhar demande une femme en mariage cela ne se représente jamais deux fois.
Les yeux baissés, Malia mesurait l'impact de la réponse qu'elle était sur le point de lui donner. Devenir la femme de Caleb était un rêve qu'elle avait mis de côté depuis bien longtemps car pour elle, c'était irréalisable.
- Je deviendrais ta femme, murmura-t-elle tout haut.
- Oui ma douce, ma femme, répéta-t-il contre sa joue sur un ton captivant.
Pour Caleb elle l'était déjà depuis longtemps voire depuis son enlèvement. La jeune femme releva ses beaux yeux vers les siens en exhalant un soupir tremblant. Caleb voulait l'entendre de vive voix, il voulait qu'elle lui dise, qu'elle le hurle dans ce désert silencieux.
- Veux-tu devenir ma femme ? Répéta Caleb d'une voix si rauque qu'il eut peine à la reconnaître.
- Oui Caleb, je veux devenir ta femme.
Poussant un râle de satisfaction il captura sa bouche pour lui imposer la plus douce des tortures. Soumise à la violence de son baiser la jeune femme poussa un long gémissement.
- Est-ce que c'était...oh...une décision déjà prise depuis longtemps ? Demanda-t-elle entre deux respirations.
Caleb s'écarta et releva les pans de son caftan. La soie qui l'empêchait d'accéder à sa belle féminité fut réduit en miette.
- Si je te réponds depuis le premier jour est-ce que tu me crois ? Dit-il d'une voix de plus en plus rauque.
- Ou...oui...je te crois, balbutia-t-elle en se mordant les lèvres.
Il fondit sur ses lèvres sans plus attendre puis encadra son visage entre ses mains. Une émotion indéchiffrable passa dans ses yeux opaque...il semblait touché, profondément heureux d'avoir atteint son but...son désir le plus secret.
- Je te promets que tout ira bien Malia.
Du bout des doigts elle effleura sa bouche dangereuse.
- Je te fais confiance Caleb, je crains simplement de ne pas faire l'unanimité.
- Toi ? Ne pas faire l'unanimité ? Répéta-t-il stupéfait qu'elle puisse tenir de tel propos.
Il caressa sa hanche, songeur avant que son visage devienne dure comme de la pierre.
- Je crois qu'au contraire il va m'être très difficile de contenir ma colère et mon instinct possessif lorsque je devrais l'annoncer au pays.
Alors qu'elle n'était plus qu'un feu de paille à moitié nue bloquée en dessous de lui, Malia fronça des sourcils interloquée par les sombres prédictions qu'il venait d'émettre.
- Que veux-tu dire par-là ?
Il soupira lentement par les narines sans pour autant interrompre ses caresses sur sa cuisse nue.
- Dans le monde superficiel qui m'entoure je sais assurément que certaines personnes malintentionnées chercherons à se mettre entre nous. Cependant j'ignore si j'aurais la patience et l'énergie nécessaire pour ne pas...
Il tiqua, lui renvoyant un regard aussi menaçant que lorsqu'il avait étranglé l'italien sur le yacht.
- Peu m'importe, tout ce qu'on pourra me dire à ton sujet ne m'effraie pas, je connais l'essentiel et c'est tout ce qui compte.
Il esquissa un mince sourire en coin. Malia ne craignait pas le monde de Caleb ce qu'elle craignait c'est que la bête qui peu à peu quittait l'homme reprenne le contrôle sur Caleb. Si jamais ça devait se réaliser...ici...à Zyarhan, Malia ne voulait même pas y songer alors qu'un frisson glacial parcourait sa peau jusqu'à la refroidir entièrement.
- Je suis sérieuse Caleb, il est hors de question que quelqu'un nuise à mon bonheur, dit-elle en enroulant ses jambes autour de ses hanches.
Il léger grognement atteignit la gorge du cheikh qui se pencha pour l'embrasser fiévreusement alors qu'enfin sa main descendait sur son ventre lentement.
Mais à peine avait-il atteint son bas-ventre que son fichu téléphone sonna à l'autre bout de la tente.
Malia poussa une plainte, agacée alors que son amant poussa un juron entre ses dents.
- Je vais jeter ce téléphone ! L'enfouir dans le sable ! Gronda-t-elle en se tenant les joues.
- Dans deux minutes je suis à toi, grogna-t-il entre ses dents serrées.
Malia souffla en se redressant sur les coudes.
- Dans deux minutes je serais en flammes Caleb ! Depuis notre arrivée je brûle et crois-moi ça n'a rien à voir avec le soleil.
Il poussa un rire de gorge en se levant pour répondre.
Comme d'habitude, la conversation se tenait en arabe, ce qui n'arrangeait rien à son état car sa voix chaude et sévère la mettait dans tout ses états.
Malia retomba mollement sur le lit et se cambra langoureusement avant que son esprit....et son corps décide ensemble qu'il était temps pour elle de prendre les devant et rendre son futur mari...complètement fou.
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