Chapitre 37




  - Que se passe-t-il ? Demanda Malia en se redressant sur les coudes.

Guettant sa réaction, elle le suivit des yeux lorsqu'il partit en direction du boîtier qui émettait un bip depuis plusieurs secondes.

- Quelqu'un qui visiblement a dans l'intention de m'ennuyer encore ! Siffla-t-il entre ses dents.

Caleb enfila ses chaussures à la hâte.

- Reste ici, ça ne sera pas long.

Il disparut sous un souffle de protestation de la part de Malia. Caleb parcourut le couloir d'un pas agacé tout en essayant de réfréner son érection. Une fois dans la salle de surveillance il jeta un coup d'œil aux écrans et eut la surprise de découvrir un visage qui ne lui était pas méconnu.

Caleb parcourut le palais puis la cour extérieure pour déverrouiller l'entrée.

- Quelle surprise de te revoir, lança Malik en lui donnant une accolade.

Caleb se raidit, poussant Malik à s'écarter aussitôt.

- Que fais-tu ici aussi tard ? S'enquit Caleb légèrement sur la défensive.

- J'ai longuement hésité à venir depuis que j'ai eu vent de ton retour mais je ne pouvais plus attendre.

Caleb s'écarta pour le laisser passer. Une fois à l'intérieur du palais Caleb s'empressa de prendre des mesures radicales et boucla la salle dans laquelle ils venaient de pénétrer.

Bien qu'il s'agissait d'une connaissance et d'un soldat qui avait combattu à ses côtés à la dernière minutes, Malik demeurait néanmoins celui qui avait passé plus de temps aux côtés de Tahar.

- Tu es venu pour me dire quelque chose en particulier ?

Malik se gratta l'arrière de la tête.

- Des excuses pour commencer.

- C'est inutile, le coupa-t-il fermement : Tu n'as pas eu le choix d'obéir aux ordres, j'espère seulement que tu étais sincère lorsque tu as pris les armes à mes côtés et non un moyen pour que je t'épargne.

Pâle, Malik s'empressa d'agiter sa tête négativement.

- La plus part des gardes qui étaient sous ton commandement sont resté loyaux envers toi Caleb, nous avons tous essayé de trouver un moyen de te retrouver jusqu'à ce que l'espoir s'affaiblisse d'année en année.

Caleb dévisagea ce dernier avec le sentiment qu'il était sincère.

- Sur deux cent hommes, seuls sept se sont laissé happé par le discours de Tahar, ajouta-t-il tristement : Depuis que tu es de retour beaucoup attende de pouvoir revenir à tes côtés pour apprendre de ton savoir et moi le premier.

Caleb serra les mâchoires et demeura un instant silencieux.

- Ils seront bientôt de retour au palais mais pour l'heure j'ai d'autres priorités.

Malik esquissa un sourire qui traduisait les profondeurs de ses pensées.

- Est-ce vrai que tu as une compagne prénommée Malia Hunter.

- Oui, dit-il d'une voix sombre.

- Je suis vraiment heureux pour toi.

Caleb s'approcha vers la table en verre et se servit un thé mais sentit sa main trembler de rage.

- C'est la jeune femme que j'ai sauvé des hommes de Tahar.

Malik écarquilla les yeux, stupéfait.

- Mais...

- Le destin m'a remis sur sa route, c'est tout ce qui compte pour moi, coupa-t-il en braquant sur lui un regard noir.

- Tes hommes n'ont pas cessé de parler de cette histoire depuis ton départ, ils disaient que tu cherchais une fille, lança Malik toujours sous l'effet de la surprise.

- Et je l'ai retrouvé et à présent les seules pulsions meurtrières qui pourraient me gagner c'est si quelqu'un s'approche un peu trop près d'elle.

Caleb avait mis toutes ses menaces dans un seul et même regard.

- Cela veut dire qu'elle...

- Oh que oui, affirma Caleb d'une voix aussi noir que l'encre de ses yeux.

Malik s'inclina en guise de réponse.

- Elle est à moi et je tuerais quiconque osera s'approcher d'elle, conclut Caleb en s'approchant vers lui avec nonchalance.

Comme il ne répondit rien, les traits fissurés par la peur Caleb décida d'apaiser le jeune homme.

- Malik es-tu venu ici avec l'espoir d'être dans ma garde ?

- Oui, votre Altesse, admit-il enfin les yeux baissés.

- Alors la réponse est oui, mais tâche de garder à l'esprit que le moindre pas de travers ne sera pas toléré, je serais intransigeant.

Le jeune homme acquiesça en souriant comme si l'espoir vivait à nouveau en lui.

- File à présent, va rejoindre ta fiancée.

Malik baissa la tête, gêné qu'il sache en avance ce qui l'avait conduit ici au beau milieux de la nuit. Le jeune Malik commençait une nouvelle vie avec une jeune femme qu'il était sur le point d'épouser. Un emploi dans sa garde lui assurait l'avenir.

Quand il fut parti, Caleb scella les entrées du palais et remonta les étages pour retrouver sa belle Malia. Caleb verrouilla l'appartement et se retourna pour embrasser le lit du regard.

Malia se tenait assise au bord du matelas, les yeux brillants d'inquiétudes.

- Tout va bien ma chérie, il s'agissait seulement d'une connaissance.

À sa voix, elle redressa la tête et se leva à la hâte.

- J'ai eu si peur ! S'exclama-t-elle en le rejoignant pour lui sauter au cou.

Caleb la serra contre lui avec une puissance démesurée et embrassa son épaule.

- N'aie plus peur, personne ne peut entrer ici sans y être autorisé, murmura-t-il en la déposant sur le sol.

Elle acquiesça en souriant timidement.

- Je sais, mais l'attente était insupportable.

- Ah oui habibti ? S'enquit Caleb en prenant son visage entre ses mains.

À son départ précipité Malia s'était sentie abandonnée alors qu'elle commençait tout juste à se livrer aux premières chaleurs et images érotiques.

Il glissa ses doigts dans ses cheveux puis la souleva pour la porter jusqu'au lit.

Malia sentit sa tête lui tourner alors qu'il commençait à explorer son corps par de longs baisers. Mais très vite, il s'arrêta pour caresser son visage en prenant soin d'effleurer les contours de sa mâchoire.

- Je crois qu'il est temps pour nous de dormir, annonça le cheikh avec regret.

Malia en fut déçue mais accueillit sa proposition avec un bâillement.

Caleb désirait tant lui faire l'amour mais devait s'y résoudre jusqu'à ce qu'il obtienne sa réponse. Sa proposition comportait d'immenses sacrifices pour Malia et il craignait qu'elle refuse sa demande. Il ne se voyait pas vivre sans elle peu importe l'endroit. Elle était son point d'ancrage, sa lumière dans l'obscurité. Avec elle il n'y avait ni souffrance, ni souvenir douloureux.

- Je n'en reviens toujours pas que tu es persuadé ma mère de venir jusqu'ici.

Caleb se glissa dans le lit avec un sourire en coin.

- Je sais me montrer persuasif.

- Tu es conscient que mère est très possessive et qu'elle va sans doute te tordre de questions.

Caleb inspira profondément en esquissant une grimace faussement craintive.

- J'aime lorsque mes adversaires sont tenace.

Malia éclata de rire jusqu'à ce que celui-ci finisse en un son étranglé.

- Si jamais elle apprend que tu m'as enlevé, cheikh ou pas elle te tuera Caleb...enfin du moins elle va essayer.

Un rire de gorge combla le silence paisible. Malia frémit en acceptant de se nicher dans ses bras.

- Cela m'étonne que tu me dépeignes ta mère de la sorte, elle m'a paru charmante au téléphone.

Profitant d'avoir le visage dissimulé, Malia ferma les yeux pour échapper aux souvenirs douloureux de son enfance.

- Mon père vivait une double vie, il est parti lorsque j'avais six ans, il est ensuite revenu et puis...

Malia chercha l'avant-bras du cheikh pour le serrer.

- En réalité il s'est joué d'elle pendant plusieurs années et elle était tellement amoureuse qu'elle ne sait pas rendu compte à quel point ça m'a fait du mal.

L'instant d'après, Malia fut renversée sur le lit, le visage grave du cheikh au-dessus du sien.

- Pourquoi tu ne m'as pas parlé de ça plus tôt Malia ?

Réprimant un tremblement elle trouva la force de hausser des épaules.

- Parce que j'essaye de ne pas y penser par peur que cela me donne une mauvaise image de l'amour. Depuis, ma mère tente de se faire pardonner on me couvant même de loin. Quant à mon père ça va faire deux ans que je ne l'ai pas vu. Pour dire vrai je suis fatiguée de l'entendre prétendre qu'il tient toujours à ma mère alors que je sais que c'est faux.

Il glissa ses doigts dans ses cheveux, une expression douloureuse sur le visage.

- Je suis désolé mon ange, je peux comprendre ta peine...du moins je peux essayer de la comprendre car j'ai eu la chance d'avoir des parents qui s'aimaient.

Malia força un sourire, le jalousant presque.

- Tu as peur ?

- Comment ça ? S'enquit Malia en posant ses mains sur ses épaules.

- Peur de revivre ce que ta mère a vécue.

Redoutant cette question Malia avait fini par se résoudre à y réponde avec sincérité.

- Oui, ça me terrifie, avoua-t-elle en plongeant son regard dans le sien.

Une seconde plus tard ses lèvres furent couvertes d'un baiser rassurant.

- Tu ne vivras pas ça avec moi, je te le promets.

Caleb la prit dans ses bras en inspirant profondément alors que ses mâchoires lui faisaient mal à force de les serrer convulsivement.

Car demain, le destin de Malia allait changer, et c'est elle qui en aura les clés...

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