Chapitre 29
Un sourire apaisé aux lèvres Malia commençait tout juste les essayages alors que les derniers mots de Caleb résonnaient dans son esprit lui insufflant de terribles bouffées de chaleur. Elle dut se ressaisir en agitant la tête et posa ses deux mains sur ses joues avant d'enfiler la première tenue. Il s'agissait d'une robe rouge à la coupe volante. Elle quitta la cabine pour lui montrer mais aussitôt son cœur s'emballa de le voir assis une cheville sur le genou, les bras croisés, gonflant ainsi ses muscles qui tendaient le tissu de sa chemise.
Dès qu'il la vit, il inclina légèrement sa tête en arrière comme s'il voulait l'admirer sous un angle différent...mâchoires serrées.
- Tourne, ordonna-t-il d'une voix qui trahissait son impassibilité.
Malia tourna sur elle-même faisant ainsi virevolter les volants de la robe.
- Encore...encore...
Au bout de trois voire quatre tour sur elle-même Malia s'arrêta pour lui adresser un regard interrogateur. Un lent sourire s'installa sur ses lèvres alors qu'il la dévorait du regard.
- J'espère que tu t'amuses bien, lança-t-elle en plaquant ses mains sur ses hanches.
- Oh que oui...affirma-t-il sans la quitter des yeux.
Aux bords des lèvres Malia sentit un sourire amusé frétiller et elle dut le retenir pour ne pas lui montrer qu'elle aimait la tournure que prenait cette virée shopping. Il s'efforçait à la détendre et il n'imaginait pas à quel point elle adorait ça.
- J'approuve, chuchota-t-il en l'invitant à rejoindre la cabine.
Malia pivota les talons et tira le rideau d'un coup sec en évitant soigneusement son regard.
Elle enfila une autre tenue puis une autre avant que la troisième le fasse rugir de fureur.
- Non ! Gronda-t-il en adressant un regard noir à la vendeuse.
Malia grimaça en tirant sur la robe beaucoup trop petite et dépourvue d'élégance.
Caleb assassinat l'italienne du regard car il s'agissait d'une pure humiliation. La jalousie méprisante de la vendeuse était de loin la plus laide qu'il ait vu jusqu'ici.
La robe était tout simplement trop petite et les coupes à la limite de la vulgarité. Ses seins semblaient écrasés par le décolleté.
Un pas de plus de la part de la jeune femme et il pouvait voir la dentelle de sa culotte. Si elle avait le malheur de se baisser légèrement c'en était fini. Caleb se leva d'un bond qui les firent sursauter toutes les deux.
Il poussa Malia dans la cabine et referma le rideau d'un coup sec avant que les autres clients puissent la voir...essentiellement les hommes qui comme lui, attendaient leurs compagnes sur les canapés.
- Change-toi, nous partons, ordonna-t-il d'une voix implacable.
L'idée que l'un d'entre eux puisse l'avoir vu lui retourna l'estomac.
Il jeta un coup d'œil aiguisé dans la cabine et se glissa à l'intérieur alors qu'elle reboutonnait sa chemise.
- Abandonne tout ça, dit-il en balançant la robe rouge sur le banc sans délicatesse.
- Je n'aurais pas du sortir.
- Tu as très bien fait, parvint-il à dire en lui prenant la main alors que la colère menaçait de poindre à tout moment.
Ils quittèrent la boutique en laissant l'italienne honteuse et jugée par les autres clients pour son attitude peu professionnelle.
Sans un mot il la traîna dans la rue en tirant sur sa main puis entra dans une boutique encore plus luxueuse.
- J'aimais bien la robe rouge.
- Nous allons en trouver une autre, dit-il d'une voix ferme.
Cette fois-ci ce fut un homme vêtu élégamment qui les accueillit.
Caleb lui demanda s'il était possible d'avoir un salon privé et ils furent tout de suite guidé dans un salon très espacé avec canapé en cuir et cabine d'essayage privée.
- À partir de maintenant c'est moi qui t'apporte mes choix en espérant que je te connaisse suffisamment pour qu'ils te plaisent.
Malia n'eut guère le temps de dire quoi que ce soit qu'il avait déjà refermé la porte en la laissant seule. Exhalant un soupir elle se laissa choir sur le canapé en retirant ses chaussures.
Cinq minutes plus tard son bel amant revenait les bras chargés de pièces de collections. Robes, pantalon, hauts élégants, chemisiers, collant, jupes.
- Ils va me falloir des mois pour essayer tout ça ! S'exclama Malia en se levant au ralenti.
- On va commencer par ceci, décréta-t-il en lui tendant la robe rouge encore plus belle que celle de l'autre boutique.
Malia s'exécuta et tira le rideau. S'ensuivit un ballet d'essayage qui contre toute attente la fit sourire joyeusement car le cheikh prenait plaisir en s'incruster dans la cabine pour lui voler quelques baisers fougueux.
Caleb, parcourait les allées avec minutie sous le regard anxieux du gérant. Il savait qu'il avait dans sa boutique l'un de ses plus gros client si bien qu'un filet de sueur apparut sur son front.
Le coude appuyé sur son bras croisé, Caleb se passa le pouce sur les lèvres en étudiant les robes. Jusqu'ici il ne s'était pas trompé et Malia était enfin détendue, se prêtant aux essayages sans rechigner.
- Avez-vous de la lingerie ? Demanda-t-il soudain.
Le gérant bondit sur ses pieds pour lui indiquer le chemin.
Caleb prit la robe vert émeraude et le suivit d'un pas nonchalant.
D'instinct il s'approcha vers les ensembles de couleur noir et imagina son corps sensuel glissé dedans. Caleb sentit son désir s'éveiller à la simple image de son corps nu pressé contre le sien.
Il s'empara de l'ensemble et retourna dans le salon privé. Avec l'aisance d'un félin il glissa son bras dans la cabine pour accrocher la robe et l'ensemble puis s'installa en guettant sa réaction.
Dix secondes plus tard il reçut l'ensemble dans la figure.
Caleb esquissa un sourire amusé en refermant son poing sur la culotte.
- Tu n'aimes pas habibti ? S'enquit-t-il en déployant la culotte en dentelle.
- Non ! Répondit-elle en passant la tête par-dessus le rideau.
- Pourquoi ? C'est la couleur qui ne te plaît pas ? Insista-t-il avec un lent sourire.
Ses yeux s'enflammèrent.
- C'est trop cliché, chuchota-t-elle en refermant le rideau.
Caleb se leva d'un bond et la rejoignit dans la cabine alors qu'elle passait les bretelles de la robe émeraude.
- Trop cliché ? Répéta Caleb en lui faisant relever le menton.
- En me proposant ces sous-vêtements tu avais l'intention de me les faire porter n'est-ce pas ?
- En effet.
- Alors tu n'as alors aucun goût en matière de lingerie féminines, conclut-elle avec un sourire en coin qui le fit chavirer.
Caleb s'approcha en saisissant sa taille et la plaqua contre la paroi.
- Éduquez-moi mademoiselle Hunter, je meurs de découvrir votre talent.
Les joues cramoisies elle se mordit la lèvre en rejetant la tête en arrière.
- Je suis étonnée que tu n'aies pas jeté un coup d'œil à mes croquis laissés à l'abandon sur mon bureau.
Caleb tiqua en se grattant la joue.
- Je n'ai pas eu le temps de me laisser happer par ton appartement, je te voulais, c'est tout ce qui comptait pour moi.
Capturant ses lèvres Caleb enferma son visage entre ses mains et lui imposa un rythme langoureux puis sauvage. Lorsqu'un gémissement couvrit le silence Caleb sentit sa virilité s'éveiller et du brider son désir avant qu'il ne soit trop tard. Elle trembla contre lui, se mouvant avec passion alors qu'il ne parvenait pas à se détacher de ses lèvres.
D'un son rauque il rejeta sa tête en arrière en fermant les yeux alors qu'il caressait son visage comme s'il voulait se l'approprier.
Le souffle court elle posa ses mains sur les siennes. Il rouvrit les yeux pour admirer ses mains si fines contre les siennes. Caleb posa son front contre le sien.
- Rhabille-toi nous en avons fini, dit-il d'une voix rauque.
Il quitta la cabine avant de ne plus pouvoir se contrôler et se passa les mains sur le visage.
Dix minutes plus tard elle quitta la cabine vêtue de sa chemise qu'il rêvait de lui arracher. Il récupéra les vêtements et s'empressa de payer au plus grand plaisir du gérant qui emballa les affaires dans des paquets luxueux.
Ils quittèrent la boutique et se dirigèrent vers la voiture en silence. Mais lorsqu'il ferma le coffre son regard fut attiré par une boutique consacrée à la lingerie. Il chercha le regard de Malia qui se mit à froncer des sourcils interloquée.
- Je crois que le destin est le moteur de notre relation habibti, lui chuchota-t-il à l'oreille en lui prenant la main.
Malia avisa la boutique de lingerie alors qu'un frisson parcourait sa nuque. Sans plus attendre le cheikh poussa la porte d'un paradis entièrement féminin et presque instantanément Malia se remémora la boutique de sa mère. Une joie intérieure lui fit battre le cœur. Elle était dans son élément et l'inspiration pulsait déjà dans sa tête.
Malia s'approcha lentement vers un ensemble bleu marine en dentelle accompagné de bas noirs en nylon.
Depuis qu'elle se passionnait pour la lingeries et les vêtements elle ne s'était jamais réellement penché sur ce qu'elle pourrait porter pour un homme. C'était une première pour elle, si bien qu'une violente chaleur noua son bas-ventre.
- Dis-moi à quoi tu penses ? Murmura-t-il d'une voix exigeante en enlaçant sa taille.
- Je pensais que je n'avais jamais songé à porter ce genre de lingerie auparavant.
- Et maintenant ? S'enquit le cheikh en écartant ses cheveux pour poser ses lèvres sur son épaule.
Le dos pressée contre son torse Malia songeait à diverses fantasmes et surtout...se sentait femme, désireuse de libérer le désir qui pulsait contre sa peau. Elle ne s'était jamais sentie aussi complète, aussi désirée et à la fois vulnérable devant cet homme au regard constamment et inconsciemment menaçant. Ses yeux étaient naturellement perçant et à la fois impénétrable. Et cette peur qui affluait en elle devenait sans cesse délicieuse presque aphrodisiaque...
- Maintenant j'aimerais me rendre belle, avoua-t-elle en rejetant la tête pour chercher son regard à l'envers.
Il trouva ses lèvres, effleurant son menton avec son nez alors que sa barbe agaçait son visage. Sa main se glissa sur sa gorge déployée puis relâcha ses lèvres.
- Prend ce que tu désires, souffla-t-il sur ses lèvres en relâchant sa gorge.
Malia redressa la tête en manquant de vaciller. En réalité elle n'avait besoin de rien dans cette boutique. Car si Caleb avait bien raflé toute sa commode il avait forcément dû emporter avec lui les quelques pièces qu'elle avait conçues à partir de ses croquis. Mais depuis qu'il l'avait enlevé Malia n'avait pas pris le temps de fouiller dans les tréfonds du sac rempli d'affaires.
- Je vais juste prendre ça.
Au cas ou...songea-t-elle en prenant le body en dentelle.
Inutile de se retourner pour sentir le cheikh se tendre contre elle. Malia ne put s'empêcher de sourire en imaginant sa réaction si jamais elle mettait la main sur ses créations.
Elle pivota les talons pour s'approcher du mannequin en exposition. Ce n'était pas l'ensemble qui l'intéressait mais plutôt le décor autour notamment le ruban rouge.
- Tu penses qu'il est a vendre ? Le questionna-t-elle en le prenant entre ses doigts.
Il lui adressa un regard curieux.
- Non mais ça peut s'arranger, répondit-il en lui prenant dans sa main ; Mais je ne peux m'empêcher de me demander à quoi cela va te servir.
Malia perçut une intonation rauque dans sa voix et ne put s'empêcher de se mordre la lèvre en observant le ruban glissait entre ses larges doigts hâlées.
Comme elle ne lui répondait pas, il lui jeta un regard assoiffé de curiosité tout en se dirigeant vers la caisse.
Le ruban n'était pas en vente mais il proposa un prix que la vendeuse ne put refuser.
De retour dans la voiture Malia poussa un soupir de soulagement. Elle était pressée de rentrer, pressée de se retrouver seule avec Caleb. Cette virée shopping ne s'était pas si mal passé et elle s'était même surprise à y prendre goût grâce à lui.
De retour sur le yacht elle le suivit jusqu'au grand salon et déposa les sacs sur le grand canapé.
- Merci pour cette journée Caleb, je suis sensible aux efforts que...
- Cela ne m'a demandé aucun effort, la coupa-t-il en la rejoignant en deux grandes enjambées.
À l'abris des regards, il l'embrassait avec fureur et passion mêlée comme s'il voulait lui montrer à quel point elle comptait pour lui...à quel point elle lui appartenait.
Doucement il lui caressa les cheveux en posant son menton sur le sommet de sa tête.
- Avec toi, tout semble si simple, admit-il en glissant ses mains sur ses joues pour qu'elle le regarde.
- Cependant tu réveilles en moi quelque chose de dangereux, bien plus dangereux que je ne le pensais, admit-il en glissant son pouce sur ses lèvres.
- C'est une bonne chose...ou une mauvaise chose ? Demanda Malia d'une voix qui trahissait son inquiétude.
Pensivement il continua à glisser son pouce sur ses lèvres sans desserrer les mâchoires.
- Une bonne chose pour toi mais je ne pourrais pas en dire autant pour ceux qui tenteront de te faire du mal.
Sa voix sèche et menaçante lui glaça le sang. Ce n'était pas une réponse mais un aveu menaçant.
- Tu devrais aller te reposer un peu, murmura-t-il d'une voix plus douce en déposant un baiser sur son front ; Je dois appeler mes conseillers pour régler deux ou trois problèmes.
Malia hocha de la tête et emporta les sacs avec elle. Son intention n'était certainement pas d'aller se reposer mais de fouiller dans le sac d'affaires soigneusement rangés dans l'armoire.
Elle ouvrit ce dernier et en sortit le contenu. Son cœur sursauta quand elle trouva enfin ce qu'elle cherchait. Il s'agissait d'un body rouge entièrement fait dentelle floral et romantique composé d'un décolleté en V dont les finitions portaient l'esquisse de pétales de roses.
Malia porta le body contre sa poitrine alors que son cœur battait à la chamade. Avisant les bas immaculés associés à la tenue Malia les prit et se leva pour s'emparer du ruban avec la délicieuse intention de lui montrer à quel point grâce à lui elle se sentait belle et n'avait plus peur d'écouter ses désirs.
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