Chapitre 36
Assise sur la terrasse, Malia admirait le spectacle que lui offrait le couché de soleil tout en réfléchissant aux récents événements. Son cœur martelait sans cesse sa poitrine chaque fois qu'elle pensait aux paroles du cheikh. Depuis leur arrivée sur les terres de Zyarhan, Malia avait pu constater qu'il avait changé. À l'affût du moindre détail suspect il bondissait comme un fauve protégeant sa proie. Bien qu'elle adorait sa façon qu'il avait de la protéger Malia ne voulait pas qu'il soit rattraper par le passé. De ce fait, Malia évitait de se balader seule dans les recoins du palais et attendait toujours son retour lorsqu'il s'absentait. Mais loin d'être dupe, Caleb avait fini par comprendre sa stratégie.
Le communiqué officiel avait été publié il y a deux jours et l'effervescence autour d'elle prenait des proportions effroyables. Perdue, Malia avait fini par prendre conseil auprès de Cassie qui évidemment lui avait conseillé de vivre cette histoire tête baissée sans réfléchir.
Elle aimait Caleb, c'était une certitude mais elle avait terriblement peur que son devoir de souverain le ramène à une époque où il était encore qu'un jeune monarque avide de femmes. Une jalousie lui monta aux joues jusqu'à lui faire serrer les poings. Elle avait peur que des personnes proches de lui tentent de le persuader qu'une étrangère n'ait pas sa place ici et surtout pas à ses côtés. Ces informations ? Elle les tirait d'un grand journal du pays inondé d'interview d'anciennes connaissances, de prétendues maîtresses qui lui offraient un destin sombre et malheureux.
" Le cheikh Al-Eydhar ? Il se lassera de cette jeune femme quand l'excitation sera émoussée ! " Avait prétendu l'une d'entre elles.
La gorge nouée elle inspira un grand coup avant qu'une main se glisse par l'arrière et vienne caresser son cou.
- J'espère que tu n'es pas en train de ressasser toutes ses interviews constituées d'inepties et de jalousies ?
Malia porta sa main sur la sienne nerveusement.
- Si Caleb, c'est ce que je suis en train de faire.
Il poussa un juron en faisant le tour de la chaise.
- Il faut absolument que tu cesses de d'y penser Malia, comment peux-tu croire une seule seconde à ce genre de torchons ?
Malia confronta son regard avec difficulté.
- C'est nouveau pour moi Caleb, se justifia-t-elle alors qu'il s'était agenouillé près de la chaise ; lorsque nous étions sur le yacht, la pression médiatique n'était pas présente et je...
- Je me suis fait la promesse de te protéger et je tiendrais ma promesse. Je sais à quel point la pression est forte mais elle retombera quand ils comprendront que tu es importante pour moi.
Pour scellé ses dires il prit ses mains pour les porter à ses lèvres.
Son regard sombre couvrit le sien et immédiatement elle se sentit rassurée.
- Je ne leur doit rien Malia, tu ne leur dois rien non plus, ajouta-t-il d'une voix rauque teintée de sévérité.
Il se leva en l'obligeant à en faire de même.
Délicatement il se glissa derrière elle et noua ses mains autour de sa taille. Ensemble ils firent face à l'horizon magnifique et calme.
- J'ai donné sept ans de ma vie pour eux, le reste sera consacré uniquement à toi. Je n'ai pas fait tout ça pour rien habibti tu m'entends ?
- Oui, murmura-t-elle en se retournant pour confronter son regard noir.
Il plaqua ses lèvres sur sa bouche d'un baiser avide, empli de promesses qui la fit basculer dans un autre monde. Toutes ses angoisses disparurent. Elle posa son front contre son torse et inhala son parfum musqué.
- Je crois que j'ai besoin de me calmer, je suis trop stressée en ce moment. Je crois que c'est la charge émotionnelle qui entoure cet endroit.
Soucieux il caressa son visage en la dévisageant.
- Savoir que ces lieux ont été habité par un monstre m'effraie plus que je ne l'aurais crû.
Caleb sentit sa respiration se rompre à cet aveu. Plus les heures passaient plus il parvenait à faire face aux parts d'ombres qui animaient le palais mais jamais un seul instant il n'aurait pensé que Malia soit aussi sensible à ces ondes sombres. Très vite il remarqua dans ses yeux qu'ils semblaient hanté par cette nuit où il l'avait sauvé. Il s'empressa de la soulever dans ses bras pour la ramenée à l'intérieur.
Lorsqu'elle fut allongée, elle s'empressa d'esquisser un sourire rassurant.
- Mais pas plus effrayant que toi, ajouta-t-elle en traçant la courbe de sa mâchoire à l'aide de son index.
Caleb l'observa longuement sans un mot car sa torpeur semblait ininterrompue.
Avait-il négligé l'impact sur Malia ?
En l'occurrence oui et la presse n'y était pas pour rien.
- Je t'ai négligé, j'aurais dû être plus prudent lorsque nous sommes arrivés au palais.
- Non, je t'en prie n'en crois rien, dit-elle avec empressement ; Je suis seulement incapable d'oublier ce qu'il t'a fait et que sans toi...
Malia déglutit, incapable de terminer sa phrase.
- En réalité j'ai surestimé ma capacité à endiguer la peur qui me traverse quand j'y pense et la presse de New-York a été si effroyable dans ces propos.
" Une mystérieuse jeune femme affronte le sanglant passé du cheikh Al-Eydhar "
Malia se redressa sur le grand lit alors que sa tête lui tournait.
- Que se passera-t-il s'ils découvrent que je suis l'américaine que tu as sauvé des griffes de Tahar ?
- Si jamais ça venait à se savoir, nous serons confronté à des rumeurs mais qui viendrons de l'étranger. Mon pays a trop attendu mon retour pour oser franchir la ligne rouge et de toute façon ils prendraient ça comme une belle histoire.
- Qui est ? Quelles rumeurs Caleb ?
Il l'observa avec gravité avant de déclarer ;
- Comme par-exemple, " Le cheikh Al-Eydhar s'empare du butin de guerre de son ennemi qu'il a égorgé "
Il se redressa en posant ses coudes sur ses cuisses, lui tournant le dos. Lèvres pincées Malia sentit un goût amer dans sa bouche. Comment certaines personnes pouvaient se montrer à ce point ignoble ?
Voyant clairement le dégoût qu'il ressentait à l'idée que cela puisse devenir un titre prochain dans la presse étrangère, Malia se pencha pour poser ses mains dans son dos.
- Cela m'importe peu Caleb, ce genre de titre ne reflète pas ce que nous sommes.
Malia marqua une pause dans laquelle elle se mit à esquisser un léger sourire.
- Heureusement pour eux qu'ils ne savent pas qu'en réalités tu m'as enlevé au beau milieu de la nuit et dans mon sommeil ! Lança-t-elle d'une voix taquine.
Enfin, les lèvres de son guerrier s'entrouvrirent en un sourire amusé mais qui se mua très rapidement en un rictus sombre mais délicieusement sensuel.
- En effet, heureusement qu'ils ne savent pas que je me suis glissé dans ton appartement pour t'emporter avec moi avec une farouche...et impérieuse détermination, articula-t-il tout en l'obligeant à s'allonger.
Malia se mit à rire et sentit enfin son corps se détendre.
- Tu crois que l'on devrait leur dire ? Demanda-t-elle d'une voix suave alors qu'il parsemait des baisers sur ses épaules.
Une flamme s'alluma dans son regard noir.
- Sais-tu que les tribus seraient ravis d'accueillir une si bonne nouvelle ?
- Laquelle ? Que je sois ta compagne ou que tu m'aies enlevé ? Parvint-elle à dire alors qu'il parsemait sa peau de baisers enivrant.
- Peut-être les deux, chuchota-t-il contre ses lèvres avec machiavélisme.
Malia esquissa un sourire à travers la brume qui happait chaque parcelle de ses sens.
- Et quelles sont ces tribus au juste ? Demanda-t-elle entre deux baisers avides.
- Des tribus locales qui m'ont aidé lors de mon ultime assaut, murmura-t-il d'une voix rauque avant de se redresser au-dessus d'elle.
Paralysée par la force incroyable qu'il émanait, Malia sentit son ventre se nouer d'une sourde chaleur.
- Je suis leur chef, ajouta-t-il en glissant son regard sur elle avec une ardeur jusqu'ici méconnue.
- Oh ! Rien que ça ?
- Il y a des choses que vous ignorez encore sur moi, mademoiselle Hunter, il faudra vous montrer patiente pour le découvrir.
Pour aiguiser ses propos il se pencha pour goûter à nouveau ses lèvres.
- Tu viendras avec moi dans quelque jours, je te présenterais à eu, et j'ai également invité ta mère à venir passer quelques jours ici, il est temps pour moi de me présenter.
Malia écarquilla les yeux en repoussant ses épaules.
- Ma mère ? S'enquit-t-elle l'air affolé.
- Oui, répondit le cheikh en caressant ses cheveux.
- Tu réalise que ma mère va...
- M'aimer ? Tomber sous mon charme ?
Malia se mordit la lèvre nerveusement alors qu'il ne semblait pas du tout inquiet.
- Je suis un homme d'honneur et j'ai des valeurs qui me tiennent à cœur habibti, c'est pour moi très important de la rencontrer pour lui montrer quel homme est sur le point de lui voler de sa fille.
Caleb mesurait l'impact qu'aurait cette rencontre et surtout, elle était le dernier rempart pour faire sa demande en espérant au plus profond de son être qu'elle l'accepte.
Un éclat se mit à briller dans les yeux de la jeune femme qui se battait pour lui en oubliant presque ses propres peurs.
Et pour rien au monde il voulait détruire cette lumière qui perçait peu à peu les lueurs sombres autour de lui.
- Voler ? Répéta-t-elle en faisant courir ses doigts sur son torse.
Caleb ouvrit la bouche mais fut interrompu par le boîtier de l'alarme qui venait de se mettre à biper...lui signalant la présence d'un invité non désiré.
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