Chapitre 21



Malia posa ses mains contre son torse pour éviter de rebondir violemment sur le sol. Elle pressa ses mains pour s'incliner en arrière mais d'une main puissante pressée sur sa nuque le cheikh ramena sa bouche à la sienne. Réprimant un cri proche d'un gémissement Malia se laissa tomber dans ce torrent de sensations indescriptibles et entrouvrit ses lèvres pour mieux accueillir l'assaut du cheikh. Il l'embrassait avec une ardeur méconnue, ses lèvres cherchaient les siennes sauvagement. Malia sentit chacune de ses terminaisons nerveuses s'affoler alors qu'il encadrait son visage pour l'immobiliser, afin de lui imposer sa volonté d'étendre son baiser plus profondément. Jamais de sa vie elle n'avait connu de pareilles sensations. Elle avait l'impression que son corps ne lui appartenait plus, il répondait seulement à cet homme qui d'un grondement sourd s'arracha de ses lèvres pour mieux la reprendre avec un possessivité indiscutable. Sa langue chercha la sienne avec avidité, Malia ne parvenait plus à imprimer le rythme du cheikh qui se gorgeait de ses lèvres comme s'il voulait y déposer sa marque pour qu'elle se souvienne à jamais à quel point il la voulait elle et personne d'autre. Brûlante, inondée d'une vague de chaleur dévastatrice Malia profita d'un faible filet d'air pour reprendre son souffle alors qu'il marquait ses mâchoires, son cou, son visage.

Un son rauque vibra dans la gorge du cheikh avant qu'il ne la renverse sur le parquet l'emprisonnant sous son corps immensément terrifiant et imposant. Il glissa sa main à son cou et approcha sa bouche près de sa joue. Elle pouvait déceler sa respiration erratique, hachée. Malia renversa sa tête en arrière quand elle sentit sa bouche glisser vers son cou.

Un brouillard se forma devant ses yeux mais elle put déceler dans ses yeux noirs une lueur sauvage, avide, primitive. Il approcha sa bouche de la sienne, les narines frémissantes. Malia lâcha un soupir tremblant de désir alors que ses battements de cœur frappaient sa poitrine violemment.

Affamé il reprit ses lèvres avec intensité, un son rauque vibrant dans sa gorge. Envoûtée, éprise d'une enivrante sensation qui la fit frissonner Malia répondit à son baiser. Puis soudain, dans un grondement sourd il s'écarta, les mains posées de chaque côté de son visage. Il la dévisagea la bouche déformée, les yeux affamés d'une pensée mystérieuse.

Sans qu'elle puisse déterminer ce qu'il se passait il la souleva dans ses bras pour la remettre sur le lit en enfonça ses mains dans le matelas. Malia le sentit trembler, les muscles de ses biceps n'étaient plus qu'un sillon de veines gonflées sur le point d'exploser.

Il respirait comme un étalon fou, les dents serrées alors que de son côté Malia était tétanisé par la déferlante sensation qui l'assaillait. Sans crier gare il porta ses lèvres à son front et glissa sa large paume de main sur ses mâchoires. Sa bouche vint effleurer la sienne puis il murmura d'une voix profondément rauque.

- À présent je peux mourir heureux.

Malia sentit la pression de sa main abandonner ses mâchoires et il disparut dans la salle de bains.

Tremblante, Malia toucha ses lèvres imprégnée par la puissance du cheikh. Elle serra les cuisses pour réprimer la douce moiteur qui se répandait sur ses cuisses tout en fixant la porte fermée.

Lorsqu'elle revint à la réalité Malia comprit la raison pour laquelle il avait tout arrêté.

Pendant une fraction de seconde elle avait pu voir en lui la bête émerger, indissociable de l'homme. Ils ne formaient qu'un mais ce soir l'homme avait du combattre la bête.

Une pensée sombre naquit dans son esprit ou plutôt un aveu secrètement enfoui en elle.

Elle voulait l'homme et la bête.

Il venait de faire naître en elle un feu insoupçonné. Pendant une seconde elle s'était sentie enfin aimée couverte par une orageuse passion.

Malia exhala un soupir tremblant puis prit une grande inspiration en fixant la porte fermée. Un sentiment de peine l'assaillie car elle savait que derrière cette porte blanche il y avait un homme qui se battait avec lui-même pour lui donner la meilleure version de lui. Il ne voulait pas qu'elle puisse entrevoir la bête...le guerrier qui l'avait aidé à tenir sept ans dans les montagnes dans des conditions qu'elle osait à peine imaginer.

Elle se passa les mains dans les cheveux et s'allongea le cœur lourd mais aucun regret ni frustration vinrent l'assaillir. Elle ne lui en voulait pas, elle se sentait au contraire émue qu'il se donne autant de mal pour la protéger de lui-même. Elle ferma les yeux en priant pour que le sommeil vienne la cueillir avant que la porte ne s'ouvre sur le cheikh qui secrètement faisait battre son cœur, libérant un tumulte d'émotions qui pour l'heure n'avait pas encore révéler tous ses secrets.

Après avoir fait les cents pas, Caleb agrippa le rebord du lavabo et le serra aussi fort qu'il le put, confrontant son propre reflet qui se révélait effroyable. Son cœur battait au rythme de ses pulsions qu'il tentait d'étouffer. Il se passa de l'eau sur le visage pour faire fondre la lave qui ruisselait dans ses veines. Il était parti avant de céder à la tentation mais ce n'était pas tant la raison qui l'avait poussé à partir avant qu'il ne soit trop tard. Son corps et son esprit avaient cédé à la force obscure qui grondait en lui, libérant sa bestialité qu'il parvenait difficilement à contrôler. Il refusait de la blesser inconsciemment, il refusait de lui faire du mal, pas elle.

Caleb releva la tête pour confronter son reflet et vit un homme au regard noir, le visage tremblant, rictus aux lèvres. Il ferma les yeux pour échapper à cette image et se concentra sur le visage innocent de Malia et immédiatement un faible soulagement dénoua ses muscles crispés. Et même s'il luttait contre ses désirs sombres il ne put s'empêcher de se remémorer ses lèvres, la douceur qu'elles avaient. Sans vergogne il s'en était gorgé, il s'était nourri du goût sucré sur la pulpe de ses lèvres. Il rejeta la tête en arrière alors qu'il pouvait encore sentir le plaisir le consumer.

Il resta là, plusieurs heures à confronter le reflet de la bête jusqu'à ce que l'homme réapparaisse des ténèbres...

Le lendemain matin alors que les lueurs du soleil l'invitaient à ouvrir les yeux, Malia serra l'oreiller dans sa main, les yeux rivés sur l'homme assis au rebord du lit, déjà habillé, le regard fermé. Pleinement éveillée, il n'en fallut pas plus pour se remémorer la veille qui avait été un mélange de plaisir, de feu avant qu'une part sombre s'empare du moment.

- Bonjour, murmura-t-il sans la regarder.

Inutile de s'attarder sur visage pour comprendre qu'il s'en voulait.

- Bonjour, autant percer l'abcès immédiatement sinon ça fait mal inutilement, déclara-t-elle en se redressant à la hâte ; Je vous écoute.

Il remonta son regard vers le sien, d'abord surpris puis son expression se ferma.

- Je suis désolé pour mes agissements de la nuit dernière, articula-t-il d'une voix tremblante de colère...une colère dirigée contre lui.

- Dois-je vous rappeler que c'est moi qui vous ai embrassé en première ?

- Et je ne vous en croyez pas capable, dit-il en plantant son regard dans le sien ; Surtout après m'avoir confié vos peurs.

- Avoir peur ne veut pas dire que...

- J'aurais pu vous blesser, la coupa-t-il l'expression emplie de regrets et de douleurs mêlés.

- Me blesser ? Répéta Malia en fronçant des sourcils interloquée.

Il tiqua en se levant du lit.

- La nuit dernière j'ai été en proie à des envies, des désirs primitives et je sais que je n'aurais pas pu me contrôler.

Malia ne le voulait pas, elle n'avait pas peur de faire face aux désirs primitives de l'homme car c'étaient les même qui l'avaient plongé dans un plaisir inouï qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Et dire qu'il n'avait fait que l'embrasser ! Songea-t-elle en l'observant derrière un regard dissimulé. Qu'adviendrait-il de son corps si jamais ses mains caressaient sa peau avec la même force qu'il avait mis dans son baiser ?

- Vous l'avez dit hier soir lors du dîner, dit-elle soudain sur un ton circonspect ; Vous avez dit que vous ne changeriez pas alors pour quelle raison cherchez vous à...

D'un pas vif il fut près du lit et la saisit par les bras pour approcher son visage au sien.

- Parce que vous êtes la dernière personne que je souhaite blessé ! Gronda-t-il d'une voix rude.

Malia se mordit la lèvre refusant de céder à cette démonstration de force de sa part et à cette colère qui se reflétait dans ses yeux. Et c'est en lisant dans cette colère qu'elle comprit qu'hier la bête s'était associé à la passion et il craignait que les deux conjugué soit un danger pour elle.

- Jusqu'ici vous ne m'avez pas fait de mal, murmura-t-elle en fixant sa bouche ombragé de barbe : Et même si la peur ne disparaîtra pas du jour au lendemain, je sais au plus profond de moi que ni l'homme ni le guerrier ne seront capable de me faire du mal.

Malia se dégagea de son emprise pour se lever. Son geste semblait lui déplaire mais il se contenta de la fixer de sa hauteur imposante, les narines frémissantes.

- Pourtant le guerrier de Zyarhan a voulu vous forcer à le suivre dans les montagnes, lâcha-t-il comme un aveu déchirant, rictus aux lèvres.

Malia déglutit sans le quitter du regard. Ainsi maintenant elle savait pour quelle raison il s'était mis à la dévisager comme un sauvage cette nuit-là mais il ne l'avait pas fait.

À présent elle avait la confirmation que l'homme et le guerrier ou la bête peu lui importait...étaient indissociables l'un de l'autre. Alors lentement Malia combla l'espace qui les séparait et se planta devant lui, la tête rejetée en arrière.

- Et pourtant.. c'est l'homme qui m'a enlevé, rétorqua-t-elle en le défiant du regard pour mieux disparaître dans la salle de bains, le laissant seul avec cette vérité.

~

Bonsoir !

J'espère que vous allez bien.

Oui pour une fois mon message se trouve à la fin du chapitre pour éviter de spoiler avant que vous ne l'ayez lu.

Je suppose que vous êtes nombreuses à me détester maintenant que vous êtes à la fin de cette lecture car j'ai vu beaucoup commentaires qui laissaient entrevoir une suite assez brûlante...

Croyez-moi c'est un mal pour un bien. Ça va faire deux semaines que j'ai dans la tête ce moment tant attendu et je veux que cette scène soit aussi sensationnelle et bouleversante que lorsque je l'imagine dans ma tête. Ça sera un véritable ascenseur émotionnel...

Je ne vous en dit pas plus, soyez patientes...

Je tenais à vous remercier pour vos commentaires et messages qui à chaque fois me poussent à me faire confiance et qui me donnent envie de poursuivre encore et toujours.

Gros bisous !

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