↱. 05 . ↰
↱.🅛🅞🅝🅔🅛🅨. ↰
Tout était si trouble, si brouillé, si confus. Elle n'y voyait rien, n'y comprenait rien. Ou était-elle ? Ses pieds étaient nus. Elle marchait sur du carrelage froid qui la faisait frissonner et elle ne savait pas même où elle allait. Autour d'elle, il n'y avait rien. Elle ne voyait que des masses sombres et floues. Puis d'un coup, sans qu'elle ne les entende distinctement, il y eut des tas de chuchotements et un mal de crâne intense la percuta, la faisant tomber lourdement sur le sol. Les mains sur le crâne, la douleur semblait se propager dans le reste de son corps à toute vitesse et elle paraissait hurler , mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle ferma ses paupières, comme si la douleur pouvait s'effacer par ce geste tandis que les chuchotements s'accentuaient au rythme de sa douleur. Les larmes roulaient sur ses joues alors qu'elle se sentait perdue, mal à l'aise et qu'elle souffrait ardemment. Un mal intérieur semblait vouloir la déchirer, la consumer.
Deux mains chaudes vinrent se poser sur ses joues, la réchauffant presque entièrement. Et elle ouvrit alors les yeux, la respiration haletante. Elle avait l'impression que bientôt, son cœur allait lui sortir par la bouche. D'abord la vision brouillée, elle ne remarqua pas grand-chose. Ses oreilles bourdonnaient comme si un million d'abeilles s'étaient trouvées là et pourtant, elle percevait des éclats de voix au-delà de ça.
«— Gladys ! »
Elle sursauta, quelque peu surprise par ce ton si brusque et sa vue commença à revenir lentement. Bientôt, elle se rendit compte qu'elle était entourée, entourée par une équipe médicale et sur son lit se tenait un homme. Ce même homme qui avait ses joues entre ses mains. Tony. Les sourcils froncés, il avait l'air plutôt inquiet. Une lueur bleue étrange attira l'œil de la femme et en baissant le regard, elle remarqua que ses veines étaient devenues complètement bleues. Or, ce n'était pas un bleu naturel. Il grouillait, comme un million de fourmis qui bougeaient à toute allure. Il était si fluorescent qu'on aurait dit qu'il en était lumineux. À ce même moment, alors que sa respiration s'accentuait, un mal de crâne intense se fit ressentir, comme dans son rêve et avant qu'elle ne ferme les yeux, elle crut voir des étincelles au bout de ses doigts.
«— Calme-toi ! hurla Tony secouant sa tête. »
Et Gladys respira à fond. Elle tenta de calmer son cœur, de calmer sa douleur, sa détresse, et avec du mal et de l'acharnement, elle finit par y arriver. Les yeux toujours clos, elle ressentit alors plus que jamais sa présence chaude tout près d'elle et en fut soulagée. Il était si proche qu'elle pouvait sentir son parfum. Et en se concentrant là-dessus, elle réussit à se calmer totalement et ouvrit les yeux. Tony soupira, soulagé, et retira ses mains des joues de Gladys. En l'observant attentivement, Tony remarqua l'état de détresse qu'elle éprouvait et se sentit un peu inutile face à ça. Après tout, que pouvait-il faire ? Il se recula, en silence, et attendit que la respiration de Gladys devienne parfaitement stable. Il l'observa en silence un moment, remarquant que ses veines avaient perdu leur couleur bleue étrange. Il ignorait ce qui venait de se passer, mais Gladys avait manifesté d'étranges caractéristiques et pendant un moment il avait même vu des étincelles jaillirent de ses doigts.
«— Je... je peux prendre une douche ? questionna la femme, semblant manquer de souffle. »
Tony répondit par un hochement de tête positif, sous les mécontentements des infirmières qui gémissaient qu'elle devait se reposer. Il aida Gladys à descendre de son lit, délicatement, et constata, à ce moment, que ses jambes tremblaient incroyablement. Il la conduisit jusqu'à la salle d'eau où il la laissa marcher toute seule.
Sous l'eau bien chaude de la douche, Gladys put enfin se détendre les muscles comme il le fallait. Une douce odeur de caramel se répandit dans la cabine et embauma ses narines avec délice, et elle se mît à repenser à ce qu'il venait de se passer. Elle ne comprenait toujours pas le rêve qu'elle avait fait. Elle essayait pourtant de se repasser les quelques images dont elle se souvenait, mais elle avait beau essayer, elle ne comprenait rien. Peut-être était-ce un souvenir à elle qui tentait de refaire surface ? Elle soupira en se passant une main sur le visage. En baissant les yeux sur sa poitrine alors qu'elle se savonnait, elle remarqua les petites plaies sur sa peau. Dorénavant, sa poitrine ne serait plus comme elle l'avait été. Elle serait constellée de petites cicatrices dû aux morceaux de verre qui s'y étaient enfoncés.
En sortant de sous l'eau, elle prit le temps de se sécher comme il fallait. Nouant ses cheveux, elle se mit quelques minutes devant le miroir et ce qu'elle vit la laissa sans voix. Elle n'avait jamais eu de cheveux aussi blancs et elle ne se souvenait pas d'avoir fait une couleur. Qu'était-il arrivé à ses cheveux ? Ce qui la perturba davantage encore fut ses yeux. Ils avaient toujours été bleus certes, mais jamais de la sorte. Ils étaient tout simplement étranges, ils la mettaient presque mal à l'aise. Face à son propre reflet, Gladys ne se reconnaissait pas. Elle avait la simple impression d'être face à une autre personne et cela la paniquait. Elle se tourna, incapable de supporter cet étrange sentiment plus longtemps qui lui tordait le ventre plus longtemps et elle enfila les vêtements qu'on lui avait donnés.
Elle fronça les sourcils en remarquant la taille du t-shirt, un XL. Beaucoup trop grand pour elle et son petit corps, mais elle l'enfila tout de même. Perplexe, elle enfila aussi la petite culotte et le pantalon qui, curieusement, étaient à sa taille. En sortant de la salle de bain, l'air était légèrement plus frais, et elle ne savait pas exactement où elle se trouvait. Elle sursauta quand le son d'une télévision se fit entendre à travers les couloirs puis elle se dirigea lentement vers la source de bruit. C'était dans un grand salon que la télé avait été allumée et sur le canapé gris, Tony changeait de chaîne sans arrêt. Elle n'osa pas dire un mot sur le moment, mais l'homme, comme ayant senti sa présence, se tourna vers elle et éteignit rapidement la télé.
«— Ça va mieux ? demanda-t-il. »
Gladys s'approcha d'un pas lent et hocha la tête positivement. Alors qu'il regardait les vêtements qu'elle portait, Tony eut un sourire. Le t-shirt était beaucoup trop large pour elle, c'était certain. Pourtant il était plus plaisant de la voir dans cette tenue plutôt que dans sa blouse d'hôpital d'une vieille couleur verte.
«— Ça vous va bien, dit-il tandis que Gladys fronçait les sourcils. Le t-shirt. »
Gladys baissa la tête, accentuant son froncement de sourcils. Elle inspecta le t-shirt. Elle n'avait pas remarqué que sur celui-ci, le logo Stark Industries y était inscrit. Elle sourit et ses joues prirent une légère teinte rosée. Elle savait que c'était sûrement un mensonge, le t-shirt ne lui allait pas.
«— Que m'est-il arrivé ? questionna Gladys, avant de s'approcher un peu plus. »
Tony lui fit signe de s'asseoir, et elle s'exécuta aussitôt. L'homme fronça les sourcils. Il n'était pas certain de pouvoir être en mesure d'expliquer à Gladys ce qui venait de lui arriver.
«— Je me posais la même question, j'espérais que vous pourriez éclairer ma lanterne, dit-il simplement. De quoi avez-vous rêvez ? »
«— Je ne me souviens pas très bien, répondit Gladys avec toute sincérité en baissant la tête vers ses mains. Il n'y avait aucune image. Tout était flou. Il y avait un tas de murmures. »
Gladys sentit son cœur paniquer lorsqu'elle se souvenait des murmures et resta silencieuse quelques secondes avant de reprendre.
«— Et je me souviens avoir eu très mal au crâne, comme si quelque chose en moi voulait tout détruire, et le mal s'est répandu dans mon corps entier, c'était insoutenable. »
En remarquant la panique qui s'emparait doucement d'elle, Tony fit eut un mouvement qui lui parut naturel. Il prit ses mains dans les siennes. Au contact de ses mains chaudes, Gladys redressa la tête pour le fixer avec surprise. Cependant, le geste de Tony semblait faire son effet et sa respiration se calma.
«— Tout va bien maintenant, la rassure-t-il. Vous êtes sûre de ne pas avoir de souvenir du tout ? Ce n'était pas une sorte de ... de flash-back de vos six mois oubliés ?»
Elle secoua la tête négativement bien qu'elle ne sache pas elle-même et il relâcha ses mains en douceur.
«— Comment peut-on oublier six mois de sa vie, marmonna Tony. »
Gladys se raidit, offensée. Il avait murmuré ses mots plus pour lui-même qu'autre chose, mais cela ne l'empêcha pas d'être vexée. De plus, elle savait bien qu'il devait la croire folle depuis le temps. Après tout, elle était incapable de dire ce qui lui était arrivé.
«— Vous ne pensez pas que c'est aussi frustrant pour moi ?! s'irrita soudainement la femme aux cheveux blancs. Oublier six-mois, ouvrir les yeux en ayant simplement l'impression d'avoir dormi un peu trop longtemps ? »
L'homme ne dit rien, tandis que Gladys continua.
«— Entendre dire qu'on a fait un vol plané de je ne sais combien de mètres pour atterrir en fracassant le sol d'une ville qui n'est pas la sienne ! Se réveiller avec les veines du corps complètement bleus et des étincelles au bout des doigts ! Vous croyez peut-être que ça ne m'inquiète pas ? Vous croyez que ça ne me fait pas de mal quand je croise mon reflet et que je me rends compte que je ne reconnaît même pas ? »
Encore une fois, l'homme se contenta de rester silencieux. Il scruta Gladys. des yeux, Et c'est à ce moment précis qu'il remarqua la lueur dans ses yeux étrangement si bleus. La lueur de peine. La petite déchirure dans son âme. Sa solitude.
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