↱. 02 . ↰

↱.🅛🅞🅝🅔🅛🅨. ↰

Les sourcils froncés, il observait en silence l'inconnue qui dormait-là. Elle avait réussi à s'en sortir. Il avait fallu un temps fou avant que tous les morceaux de verres qui menaçaient de se planter dans son cœur ne soient retirés, mais ils avaient fait un travail remarquable. Le visage de la femme, dorénavant propre, était doux, serein. On aurait dit que rien ne pouvait l'atteindre. Sa peau pêche contrastait avec ses cheveux incroyablement blancs et les traits de son visage étaient si fins, comme dessinés à la pointe d'un minuscule crayon de papier. De petites lèvres en boutons de rose et de grands cils noirs qui à chaque battement, il en était persuadé, pouvaient créer une bourrasque de vent tant ils étaient grands. La respiration de la femme était calme, régulière, et Tony en fut incroyablement soulagé. Alors qu'il regardait attentivement chaque éraflure qui venait casser la perfection de sa peau, Tony ne pu s'empêcher de se poser un nombre incalculable de questions.

Qui était cette femme au visage si doux ?

Comment pouvait-elle être arrivée par le ciel ?

Pour quelle raison des morceaux de verres s'étaient incrustés dans sa poitrine ?

Et enfin, d'où venait cette chevelure incroyable ?

Tony soupira, passant mollement une main sur son visage. Il s'enfonça dans son siège sur lequel il était et ferma les paupières un instant.

«— Stark. »

Une voix sombre, une voix grave, une voix qu'il ne connaissait que trop bien et qui pouvait peut-être apporter des réponses à ses nombreuses questions. Tony ouvrit les yeux pour faire face à Nick Fury, toujours vêtu de noir. Cette homme qui n'avait plus qu'un œil était facilement impressionnant.

«— Que me vaut cette visite ? demanda Tony alors qu'il faisait signe à Fury de prendre place sur une chaise. »

Nick Fury fit un geste de la main, rejetant son invitation, et désigna la femme endormie dans le lit. Comme il s'en était douté, Fury était là pour cette femme.

«— Qui est-elle ? fut la première question que Tony vint a poser.»

«— À vous de me le dire, répondit Fury d'une voix grave. C'est vous qui l'avez emmenez ici. »

«— C'est un reproche ? demanda Tony en fronçant les sourcils tandis qu'un duel de regard commençait avec le Directeur. »

Dans le lit, la femme commença à se tortiller, poussant quelques petits gémissements dans son sommeil. Tony décida alors de se redresser à ce moment, faisant signe à l'homme borgne de le suivre pour discuter ailleurs.

«— Ce n'est en aucun cas un reproche Tony, entama Fury. Mais encore une fois, vous n'avez pas réfléchi avant d'agir et vous avez emmené cette femme chez vous sans même penser qu'elle pouvait être encore une nouvelle menace venue du ciel. »

«— Regardez-la bien Fury, soupira Tony. Elle a vraiment l'air d'une menace ? »

Nick tourna sa tête en direction des fenêtres de la chambre où la femme dormait toujours. Il l'observa un moment de son œil critique, avant de pivoter de nouveau face au milliardaire.

«— Les apparences peuvent être trompeuses. Et vous ignorez tout de cette femme. »

«— Très bien, ajoute Tony, intéressé, alors dites-moi ce que je dois savoir. Vous semblez la connaître d'avantage. »

«— Gladys Templeton, débuta Fury en se tournant vers les fenêtres de la chambre. Célibataire, elle vivait seule dans le Dakota du sud avant de disparaître subitement il y a six mois. Et voilà qu'elle réapparaît comme par magie, descendue tout droit du ciel. »

«— De la famille ? questionna Tony, se tournant lui aussi vers les fenêtres pour observer la femme. »

«— Aucune. Comme je l'ai dis, elle vivait seule. Le patron du café dans lequel elle travaillait a signalé sa disparition au bout de quelques jours. »

Tony souffla. Pour une raison qu'il ignorait, il se sentit triste pendant un instant alors qu'il observait le visage tranquille de la femme. Elle était seule, elle aussi. Il n'y avait personne pour s'inquiéter de sa disparition, personne pour la pleurer au cas où il lui arriverait quelque chose. Personne ne l'attendait chez elle en se faisant un sang d'encre à l'idée de ne plus la voir. Non, elle n'avait personne elle aussi. Elle aurait pu disparaître à jamais qu'il n'y aurait jamais eu personne pour s'en inquiéter outre son patron. Et Tony comprit alors qu'il ne devait pas la laisser seule, pas encore. Il savait trop ce que cela faisait pour la laisser. Il voulait l'aider. Au fond de lui, une voix lui disait qu'il faisait ça pour lui même, parce qu'il ne voulait pas rester seul, mais il ne l'écouta pas.

«— Nous allons l'emmener Stark, déclara Fury. »

Surpris, le milliardaire sursauta presque et se tourna d'un geste vif vers l'homme borgne. Confus, le brun fronça durement les sourcils.

«— Je n'ai pas dû bien comprendre, dit-il avec un faux sourire. Vous allez l'emmener ? Mais l'emmener où exactement ? Dois-je vous rappeler que c'est moi qui l'aie sauvée ? »

Fury allait parler, mais Tony insista.

«— Que c'est moi qui l'aie remarquée le premier ?! »

«— Nous l'emmènerons au SHIELD, répondit Fury comme si c'était une évidence. Nous avons des questions à lui poser et des tests à lui faire passer. »

«— Il est hors de question que vous l'emportiez avec vous, trancha Tony aussi sec. »

«— Je n'ai pas besoin de votre accord, Stark. »

«— Elle est ici chez moi, elle est mon invité. Vous ne repartirez pas avec elle comme si elle était un cadeau que je vous faisais. »

Nick Fury soupira, agacé par l'attitude de Stark qui se montrait un brin possessif. Pourquoi diable ne voulait-il pas se séparer de cette femme qui lui était inconnue ?

«— Elle ne deviendra pas un rat de laboratoire sur lequel vous pourrez faire vos petites expériences. Et elle ne restera plus jamais seule parce que j'y veillerais. Cette pauvre femme a avant tout besoin de repos. Elle va être en totale panique et poser un tas de questions dès lors qu'elle sera réveillée. Je tacherai d'y répondre et je veillerai sur elle personnellement. Elle sera entièrement prise en charge ici et sous ma responsabilité. »

«— Il y a quelques minutes à peine, vous ignoriez même son nom. Pourquoi devrais-je la laisser ici ? »

«— Parce qu'elle sera bien mieux auprès de moi plutôt qu'au SHIELD. »

«— Ce n'est pas à vous d'en décider, déclara Fury d'une voix inflexible, le regard dur. Je reviendrai la chercher. »

L'homme vêtu de noir tourna le dos à Tony d'une façon presque théâtrale et s'en alla. Le milliardaire poussa un soupire avant de se passer une main sur son visage fatigué. Il avait gagné. Elle restait chez lui. Et Fury ne la prendrait pas.

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