Une fois là-bas, de nombreuses personnes me scrutèrent avec insistance mais aucune m'adressa la parole. Cet endroit ne m'était sans plus familier, c'était une vielle bâtisse avec un grand étendu d'herbe ou de nombreux étudiants trainaient.

-Hey Nolan, comment ça va? s'exclama une voie derrière moi en me tapant amicalement sur l'épaule tandis que nous nous dirigions vers le bureau de la directrice.

Je me retourna et vit un gars qui affichait un immense sourire en me voyant en face de lui, il me tapa dans la main et nous eûmes une étreinte rapide. Pendant qu'il salua ma tante, toutes les informations tournèrent dans ma tête quand tout me revint en ce qui concerne ce garçon enfin presque du moins. Je me souvenais que nous trainions tout le temps ensemble avant l'accident mais de nombreux détails m'échappaient encore.

-Je suis vraiment navré de tout ce qui vous arrive, dit-il en baissant la tête face a la situation. Ca ne doit pas être facile.. En tout cas, No j'ai pris tout tes cours, je pensais te les apporter ce soir, dit-il en regardant ma tante comme si il attendait son approbation.

Celle-ci lui adressa un grand sourire et l'invita à diner avec nous et quelques heures plus tard il se trouvait chez ma tante. Il devait faire ma taille, avait un peu près la même carrure que moi. Il portait un gros sweat noir et une veste en jean très large, un jean noir et des baskets basiques. Il me ressemblait beaucoup ce qui fit que je me sentais à l'aise avec lui sans oublier que je me souvenais de pas mal de chose en ce qui le concernait.

Trois heures plus tard, mon ami était toujours affalé dans le canapé, nous venions de manger et on parlait à présent de choses et d'autres.

-Oh tu m'as abandonné pendant trop longtemps, j'ai du regarder un match de boxe tout seul et qu'est-ce que c'est chiant quand t'es pas là pour tout commenter, s'exclama t-il.

-T'inquiète pas on rattrapera tout ça, ricanais-je.

-Bon, visiblement je dois y aller, dit-il lorsque son téléphone vibra.

Il se leva me tapa dans la main puis se dirigea vers la porte d'entrée en récupérant sa veste au passage.

-Passe chez moi dans la semaine si tu veux, me dit-il en fermant la porte.

Quelques minutes plus tard je me dirigea dans la salle de bain, pris des affaires et fila sous la douche. Assis sous l'eau chaude qui ne cessait de couler depuis un bon moment déjà, je réfléchissait encore et encore; je baissa ma tête afin que celle-ci dégouline le long de ma nuque. Mes yeux fixaient à présent mes mains, je passa délicatement mon pouce gauche sur mes phalanges de la main droite qui étaient ornées de cicatrices. Intriguant.

Ma vision était floue, je plissa les yeux pour tenter de distinguer quelques choses; ceux-ci se fixèrent directement sur mes mains, attirés par la douleur qu'il en émanait. J'étais anormalement faible et j'avais du mal à bouger chacun de mes membres. Mes phalanges étaient en sang, je tenta d'agiter mes doigts mais grimaça face à la douleur provoquée. Je porta une main à mon arcade gauche et me rendis rapidement compte qu'elle aussi était visiblement en sang, tout comme mon nez et ma lèvre inférieur.

Mon autre main aplatis au sol, je puisa de la force qu'il me restait pour essayer de me relever mais en vain, je resta accroupi devant les hurlements de la foule et de mon précieux adversaire.

Je portis un œil attentif à toute la salle, regardant partout autour de moi jusqu'à croiser le regard de Julia qui semblait accablée par la situation. Une larme tomba sur sa joue et elle me murmura quelques choses en articulant correctement pour que je comprenne un faible "désolé" et un clignement d'œil plus tard elle avait disparu.

A présent plus aucune volonté de me relever je m'écroula à terre face au sourire maléfique de Jonas qui se tenait devant moi et savourait sa victoire.

J'ouvris les yeux et remarqua tout de suite que mes poings étaient encore serrés, je me contenta de respirer un bon coup afin de me calmer puis épuisé par ces flashback qui faisaient surface je sortis de la salle de bain pour retrouver mon matelas qui semblait n'attendre que moi.

Une semaine s'était écoulée, nous étions à présent le lundi 2 décembre, le jours ou je reprenais les cours. J'avais loupé quelques examens blancs et de nombreux cours, mais la directrice avait été très compréhensive et m'avait accordée un emploi du temps adapté.

Ce matin là, je m'étais levé de bonne heure et après avoir engloutit quelques tartines de pâte à tartiner, j'étais déjà fin prêt à partir. On se rapprochait petit à petit de l'hiver et le temps le faisait ressentir, les rues étaient vides, les gens préféraient rester au coin du feu et sortir au plus tard de chez eux. Après m'être emparé de mon sac à dos je passa la porte d'entrée et monta dans ma voiture, les mains sur le volant glacé je porta une attention particulière aux plaques de verglas qui arboraient la route. Ce jour-là je devais aller prendre Mike chez lui, il n'avait pas le permis et étant un rituel bien avant l'accident je lui avait proposé. Celui-ci m'attendais patiemment devant sa porte, les mains dans les poches.

Je ne l'avais pas revu depuis la fois dernière, il avait été occupé toute la semaine tout comme moi, j'avais fait de nombreux aller retour chez moi pour mes cours et diverses affaires. Ce soir là après avoir eu cet épisode dans la salle de bain j'avais été intriguer par beaucoup de choses et, dans un premier temps, j'avais demander à ma tante qui était Ethan mais elle avait nié complétement la connaissance de cette personne ce qui m'avait paru louche. Comme elle ne m'avait pas convaincu je n'en avait pas finis avec cette personne, je savais qu'elle n'était pas un simple tour de mon imagination.

Mike s'installa sur le siège passager et claqua sa portière ce qui me tira de mes pensées.

-Ca va prêt pour les quatre heures les plus longues de ta vie, me demanda t-il en changeant la fréquence de la radio jusqu'à atteindre ce qui lui convenait.

-Plus que jamais, dis-je en rigolant et en montant le son.

Cinq minutes plus tard on arriva devant le grand bâtiment ou on s'était retrouvé il y a quelques jours. Devant nous se dressait une grande voûte qui faisait guise d'entrée et ou tous les gens s'y bousculaient.

-Etonnant comme phénomène non? Ils se poussent tous on dirait une course contre la montre, dit-il en voyant mon regard.

On se dirigea vers l'intérieur en riant de tout et de rien, ca me faisait du bien de changer d'aire et d'échapper à la tristesse qui régnait chez ma tante. On arriva dans un grand amphithéâtre bondé de monde et passé l'entré je suivis mon acolyte qui nous dénicha des places dans les derniers rangs.

Le cours avait commencé et le jeune professeur qui se tenait devant nous, aborda différents sujets au fur et à mesure desquels me revenaient certaines notions. Deux heures passèrent et à ce moment là ses paroles me semblèrent de plus en plus lointaines, je n'écoutais plus mais analysais chaque visage autour de moi jusqu'à apercevoir quatre personnes familières. Les gars du café se tenaient quelques rangs juste derrière nous, en voyant mon regard ils me firent signe de la mains et affichaient des sourires qui me parurent plus faux que jamais.

-Depuis quand ces quatre la sont de nouveaux tes amis? s'exclama Mike sur un ton ironique après avoir vu la scène.

-Tu les connais?

-Bien sur, tu trainais toujours avec eux il y a deux ans jusqu'à ce qu'on traine ensemble au début de l'année dernière. Tu m'as toujours dis qu'ils n'étaient pas fréquentables.

-Je les ais croisé l'autre fois et ils se sont présentés comme mes amis, enchainais-je.

-Bah crois moi c'est pas normal.

J'acquiesçais face aux mots de Mike et tenta de me reconcentrer sur le cours pour les minutes restantes. Celles-ci s'écoulèrent rapidement pour mon plus grand plaisir.

-Et bah, dis-je, je me demande ce que je suis venu faire ici ce matin, ça me plait ça d'habitude?

Il pouffa de rire et nous nous dirigeâmes vers la porte de sortie et entrâmes dans le couloir.

-Monsieur Tomson je suis contente de vous voir enfin dans l'établissement, j'espère que vous arriverez à reprendre le fils de tel sorte de ne pas refaire la même année que l'année précédente jeune homme.

-Oui madame ne vous inquiétez pas, dis-je en m'adressant à la directrice qui se tenais devant moi avant de continuer mon chemin.

Une fois dans la voiture je pus souffler de ne plus être au milieu de la foule, ce qui me mettait un mal de crâne pas possible.

-Mec pourquoi elle m'a parlé de l'année dernière la proviseur? Il s'est passé quoi? interrogeais-je mon copilote.

-On trainais pas encore autant encore mon petit, tu voulais souvent être seul alors on se voyait juste de temps en temps. Elle a dit ça parce que c'était ta période de rébellion un peu, tu venais jamais en cours, dit-il en ricanant.

-Bordel j'arrive pas à m'en souvenir. Pourquoi je venais pas en cour?

-Tu disais que t'avais des histoires à régler. Quelles histoires? Ne me demande pas tu as jamais voulu me mettre au parfum.

Mon téléphone vibra ce qui coupa la discussion.

-T'as un message, dit-il en attrapant le téléphone qui se trouvait sur le tableau de bord. Mec c'est Julia qui te demande si tu veux aller boire un café cette aprèm.

Je lui pris le téléphone des mains afin de répondre.

-Oh c'est quoi ces cachoteries que tu me fais, vous vous voyez à nouveau?

-Il y a rien, on s'est juste vu l'autre jour c'est tout, dis-je en souriant.

-Ouais c'est ça, toute façon c'était juste une question de temps entre elle et toi, tu m'en parlais tout le temps. Aller on se voit demain, dit- il en claquant la portière de la voiture.

Je lui fis un signe de la main et démarra.

"L'avenir nous tourmente, le passé nous retient et c'est pour ça que le présent nous échappe." -Gustave Flaubert

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