Quelques instants plus tard c'était le moment d'approcher les cercueils et le sentiment ressentis était inexplicable. Je m'approcha de celui de ma mère, et fus submergé de douleur, elle était si magnifique. Je ne pu empêcher les larmes qui suivirent, un sentiment de perte prit le dessus. Quand je me mit en face de celui de mon père je m'aperçu qu'il était vraiment mon portrait craché, ou plutôt l'inverse.

/Flashback/

L'endroit était superbe, un cadre rêvé pour une journée en famille. Je me protégea les yeux face à la brillance du lac qui se trouvait juste devant moi. Mon père s'approcha de moi, me tendis ma canne à pêche et me donna des astuces que lui avait lui même donné son père. Il m'aida à élever ma canne et s'assit à côté de moi.

Des sandwichs, du soleil et ma figure paternelle, c'était surement le plus beau souvenir que je pouvais avoir. Tout à coup je fus sortis brutalement de mes pensées. Je regarda mon père tout affolé, je ne savais que faire du poisson qui se tenais devant moi et gesticulait dans tout les sens au bout du fils. J'appela mon père au secours, il me vint en aide et rigola face à ma frayeur devant ce ci petit poisson. Je me mis a rire avec lui et ce sourire sur son visage me marqua à tout jamais.

/Fin du flashback/

-Nolan nous devons y aller tout le monde est déjà en route pour le cimetière , me dis doucement ma tante en déposant délicatement sa main sur mon épaule.

Elle me tira de mes pensées et je regarda tout autour de moi, la salle était vide. Je remarqua que ma main se situait à présent dans celle de mon père et que mes joues étaient une nouvelles fois humides. Mais je me décida à le lâcher et à suivre ma tante et les autres. Je tourna le dos à mes parents et partit bien que je n'en avais pas envie, je voulais les observer pendant des heures et être submergé de souvenirs partagés avec eux. C'étaient les seuls moments qui me rattachaient à eux, ces petits souvenirs qui refaisaient surface avec le temps.

Ma tante glissa sa main dans la mienne et nous sortîmes en silence afin de rejoindre le cimetière ou se déroulerait l'enterrement.

Mes larmes enfin taris, je suivis le groupe de personne devant moi et après quelques minutes de marche nous arrivâmes au cimetière. Un vaste étendu d'herbe ou se multipliaient pierres tombales et compositions fleurales. Un endroit ou personne ne s'y sentait vraiment bien, vraiment à l'aise mais chacun était amené à y revenir un jour ou l'autre.

Chacune des personne constituant le grand cercle autour de la pierre tombale, s'avancèrent une par une afin de jeter une fleur, un effet personnel, ou seulement une poignée de terre. Plus la terre recouvrait les deux cercueils côte à côte dans ce grand trou, et plus mon cœur semblait compressé.

Une partie de moi semblait sombrer en même temps que mes parents disparaissaient en ce lieu ou il résideraient désormais.

Les minutes passèrent rapidement et la cérémonie pris fin. Ma tante avait eut raison, cette journée était difficile. A ce propos je la chercha du regard mais elle ne se trouvait plus à côté de moi, en effet je l'aperçus un peu plus loin, isolée avec un jeune homme. Elle avait l'air à la fois inquiète et distrait par cet inconnu, elle regardait chaque minute autour d'eux pour voir si on les regardait. Je lança un regard à mon oncle qui lui aussi regardait la scène, celui-ci passa son bras par dessus mes épaules et m'amena en direction de la voiture. Je ne comprenait pas qui était cet homme et pourquoi ma tante affichait un visage si tendu mais face à l'insouciance de mon oncle je ne me posa pas plus de question.

Une dizaine de minutes plus tard elle arriva et monta dans la voiture le visage toujours aussi crispé. Mon oncle démarra et prit la direction de la maison. L'enterrement n'était pas tout a fait terminé. En effet il était maintenant temps de retrouver une vingtaine de personnes dans le salon de ma tante. Chacun venait pour se mémoriser diverses souvenirs qu'ils avaient de mes parents. C'était aussi l'occasion de boire et de manger de multiples mignardises. Pour ma part mon estomac semblait inexistant. Bien que j'avais habituellement toujours faim, en cette matinée mon envie de manger s'était évaporée.

Au court de cet après-midi, j'avais fais la connaissance de nombreuses personnes qui m'avaient chacun leur tour racontés des anecdotes sur mes parents.

La nuit commençait à tomber tandis que le dernier invité prit la sortir en suivant le même chemin que les précédents. J'étais beaucoup trop extenué de toutes ces émotions accumulées aujourd'hui. J'avais zig-zager entre larmes, rires et ennuis.

La maison vide, je préféra m'isoler dans ma chambre. Etalé sur le lit je scrutais la pièce dans ses moindres recoins. Je vu le sac où se trouvais mes affaires personnelles récupérées à l'hôpital. De part sa transparence j'aperçus un trousseau de clefs. Celui-ci en main je tria chacune d'entre elles, celle de ma voiture, la petite devait être pour la boite au lettre et la troisième devait surement être celle de ma maison. Les clefs en main, je décida d'aller faire un tour dans mon bolide orangé.

Le démarrage fut compliqué, très compliqué, j'avais oublié le jeu entre chaque pédale et il me fallu un bon moment pour que je choppe à nouveau la technique. Quelques instants plus tard je roulais dans une direction inconnu, je roulais seulement et ça faisait du bien. Un quart d'heure passa et sans m'en rendre compte j'arriva dans une grande propriété ou se dressait un merveilleux chalet en bois orné de nombreuses bais vitrées.

Je descendis de la voiture et devina que je n'étais pas là pour rien. La fraîcheur de dehors me surpris, le ciel était couvert et ne laissait passer aucune lumière, tout était sombre. Malgré ça je pu distinguer l'endroit, c'était une sacré maison, un grand jardin, une piscine, des tas de plantes, tout pour y être bien. Une fois en haut des escaliers, je tourna la clef dans la serrure et poussa la porte; c'était chez moi.

Je pénétra dans la demeure qui était mienne et arriva dans un vaste intérieur des plus moderne. Un canapé en cuir blanc occupait massivement le côté gauche du salon et reposait sur un tapis anthracite tout comme une petite table en verre. Toute la décoration était basée sur du argenté, du blanc et du bois, ce qui était un assemblage simple mais qui apportait cependant une extrême pureté à la maison. Quant à la cuisine ouverte, elle était séparée du salon par la table de la salle à manger et présentait un bar équipé de quelques hauts tabourets transparents.

Après avoir fais le tour du rez-de-chaussée, je monta à l'étage par l'escalier ajouré qui se trouvait complètement collé au mur de droite et visita toute les pièces jusqu'à trouver ma chambre. J'observa chaque détails de celle-ci, sur une partie du mur qui se trouvait en face de moi s'entassaient de nombreuses photos de diverses personnes, et celui de gauche était recouvert d'un grand poster ou sur de nombreux pays se trouvait une punaise, ce devait être les endroits ou nous avions voyagé. A ce même moment je fus surpris par mon téléphone qui venait de vibrer. Je pris le temps de regarder le message que je venais de recevoir, ayant subitement retrouvé mon code hier soir.

~ Ou es-tu? ~ Ana

Je ne répondis pas et pris le temps de détaché chacune des photos et les mis dans le premier sac qui me venait en main. Je pris aussi quelques vêtements pour changer de ceux que m'avait prit ma tante, une paire de chaussures et en descendant je rajouta un cadre de ma mère, mon père et moi qui était posé sur le meuble de l'entrée.

Sur cette photo nous étions tout les trois sur le canapé et je riais aux éclats, tout avait l'air si parfait.

/Flashback/

-Nolan ne bouge plus, l'appareil photo est en route! s'écria ma mère.

-Souriez! enchaina mon père.

Ils étaient tout deux assis l'un à côté de l'autre et je me trouvais sur leurs genoux. J'exécuta leurs ordres et regarda l'appareil mais mon père se mit à me chatouiller et dès lors impossible de rester calme. Clic, la photo était prise.

-Les garçons, souffla t-elle.

-Mais maman c'est pas grave, m'exclamais-je du haut de mes 7 ans, Ethan n'est pas dessus ça ne sert a rien.

/Fin du flashback/

Une question tourna dans ma tête. Qui est Ethan? 

"L'avenir nous tourmente, le passé nous retient et c'est pour ça que le présent nous échappe." -Gustave Flaubert

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