Chapitre 10
La soirée a eut tendance à s'éterniser aux grandes âme de Kakashi, qui n'a qu'une envie rentrer chez lui. Toutes ces émotions qu'il ne connaît guère, l'ont fatigué, il est certain qu'il pourrait dormir deux jours d'affilés. Ses amis l'ont également fatigué, lui posant un tas de questions, auxquelles il n'avait aucune envie de répondre. Il s'est donc exprimé le plus simplement possible, leur conférant que sa vie ne leur regardé par, sous l'oeil attendri de Kurenaï qui est loin d'être une potiche, pour connaître le fin fond d'une histoire. Les mains dans les poches, marchant avec lenteur, Kakashi s'insinue dans plusieurs rues, ne sachant pas réellement où il peut aller. Mais quand il daigne enfin lever la tête, il voit l'hôpital, silencieux à une heure pareille. Il reste cloué au sol, comme si ses pieds s'encraient dans la terre. Il ressent une envie irrépressible d'entrer et de rendre visite à Hanae, même si celle-ci doit dormir profondément. Cette envie est intense, comme si son corps l'appelle, mais il reste là, à attendre que tout cela ne soit qu'une passade.
- Putain Hanae, qu'es-ce que tu m'as fais ? Râle-t-il entre ses dents.
- De qui parles-tu ?
Il se retourne en sursautant, ne s'attendant pas du tout à ce qu'une personne ne se trouve là, à une heure si tardive. Sa jeune amie avance doucement vers lui, silencieusement, une main sur la hanche. Ses cheveux si noirs flottent grâce aux vents et surtout son regard d'un rouge perçant le sonde calmement. Un rictus en coin lui dessine parfaitement le visage et Kakashi se sent tout à coup intimidé.
- Kurenaï ? Mais tu n'es pas entrée chez toi ? Demande Kakashi déçu de ne pas être seul.
- Non, je t'ai suivis, il faut vraiment que nous ayons une conversation, tu ne crois pas ? Souffle-t-elle.
- Je ne vois pas de quoi tu parle ? Finit-il par mentir.
- Arrête Kakashi veux tu ? Nous avons grandit ensemble, tu ne peux pas m'avoir sur un mensonge pareil, rit-elle. Allons marcher un peu.
Elle ne lui laisse pas le temps de répliquer, sûrement une de ses phrases cinglantes, l'obligeant à la suivre, le tirant par le bras. Il s'avoue vaincu et commence une balade nocturne avec son amie de toujours, la plus fidèle même. Kurenaï ne dit rien laissant Kakashi venir à elle, ne voulant pas qu'il s'échappe une fois encore. Elle sait être patiente, surtout avec un ninja comme l'homme au sharingan. Il est devenu si mystérieux que cela en devient étrange et flippant. Ils marchent côte à côte un long moment, pour enfin arriver au parc. Il est silencieux sans les enfants qui y jouent. La lune est à son apogée, laissant des reflets blanc sur les arbres les entourant. Kurenaï s'assoit sur un banc, regardant l'astre de la nuit avec émerveillement.
- Qu'est-ce que l'on a pu en passer du temps ici ! Rit-elle.
- Oui c'est vrai.
Les souvenirs heureux de son enfance lui reviennent en tête et il ne peut s'empêcher de sourire. Mais très vite, ces jours heureux, sont assombrit par la mort de son père, d'Obito et surtout de Rin. Il observe sa main sous l'oeil attentif de son amie, qui lui attrape et l'entoure des siennes. Kakashi est bien trop fatigué pour la repousser, observant à son tour les étoiles.
- Qu'est-ce qui te tracasse ? Demande Kurenaï sur ton de tendresse.
- Je.. Je ne sais pas si je dois en parler..
- C'est en rapport à une mission ?
- Non.
- Alors qu'est-ce qui te retient ? S'étonne-t-elle. Tu sais, on s'inquiète tous pour toi, tu es distant, désagréable et on ne te voit plus..
- Je sais, je suis ...
- Ne me dis pas que tu es désolé, sinon je risque d'être assez virulente, sourit-elle sadiquement.
Kurenaï peut être un ange tombé du ciel pour prendre soin des personnes autour d'elle, mais elle peut très bien, en quelques secondes, devenir un démon, aux griffes acérées. Kakashi sent une goutte de sueur lui couler sur le front, riant comme si ce n'est pas cela qu'il allait dire et se lève soudainement.
- Je.. Ca n'a rien à voir avec vous, c'est juste les événements qui ne s'y prêtent pas.. souffle-t-il.
- Et comment s'appelle cet événement en question ?
- Hanae.
Il répond sans réfléchir, mais il est trop tard, son prénom a osé pénétrer la barrière de ses lèvres, sans lui laisser le temps de trouver un mensonge. Son corps ne lui obéit pas quand il s'agit de cette ninja qui lui est presque étrangère à présent. Il tourne le dos à son amie, ne voulant surtout pas qu'elle remarque son trouble, mais il est trop tard pour cela. Kurenaï se poste à ses côtés, croisant ses bras sous sa poitrine généreuse, fermant les paupières comme si elle pensait à quelque chose de plutôt important.
- Si un jour on m'aurait dit que tu serai autant troublé par une femme, je ne l'aurai jamais cru !
- Ce n'est pas ça, tu te fourvoie !
- Non pas du tout Kakashi, quand tu as prononcé son prénom, j'ai senti un halo d'amour !
- Jamais tu entends ? S'énerve-t-il soudainement. Si ça viendrait à arriver, elle périra comme toutes les personnes qui s'approchent trop de moi.
Kurenaï pose une main sur son épaule en guise de soutien, elle sait très bien pourquoi il profère des paroles aussi durs et elle sait également, qu'il découvrira lui même qu'il n'est pas un chat noir. Elle le tapote et s'en va, le laissant dans ses songes. Avant de disparaître, elle se tourne une dernière fois vers lui.
- Toi aussi tu as le droit de ressentir de l'amour, même si tu ne t'en sens pas capable.
Elle a dit cela sur un ton si tendre qu'il atteint très vite le cœur de Kakashi. Aimer ? Se sentir aimer ? Il ne sait plus ce que c'est et être sur le point de l'admettre lui faire perdre tout ses repères. Il a érigé des barrières impénétrables autour de son âme, mais assez épais pour que personnes ne les atteignent. Il reste paralysé devant le parc des enfants, se demandant ce qu'il va bien pouvoir faire pour oublier ce qu'il se passe ou l'oublier elle tout simplement.
Hanae ne sait pas combien de temps elle peut être dans cette chambre, à attendre qu'on lui permette de sortir. Assise toujours sur son lit, le regard dans le vide, elle espère chaque fois que le médecin lui rend visite, mais jamais il admet pouvoir la laisser libre. Elle caresse doucement le bandage du bout des doigts, sentant encore la fine lame lui taillader la peau si facilement. Elle grimace ressentant encore la douleur qui l'animait et qu'elle a encore l'impression de posséder. Dans un moment de détermination, elle se met sur ses jambes, s'habillant et ouvre la porte à la volée. Beaucoup de soignants se tournent vers elle, l'observant avec étonnement. Il est vrai qu'elle ne sort jamais, restant sur ce matelas, qui doit porter la marque de son corps. Hanae se dirige vers le bureau des médecins et par chance, celui qui lui rend le plus souvent visite est présent, rédigeant un de ses fameux rapport. Elle toque avec énergie sur le bois de la porte et il lève la tête, ébahit par sa présence. Elle avance vers lui quand il l'autorise d'un signe de main formel. Elle le salue avec honneur, baissant le haut du corps, ce qui le rend plutôt mal à l'aise. Jamais, elle ne s'est comportée de la sorte et cela le déstabilise un temps sois peu.
- Que puis-je pour vous Hanae ?
- Je veux sortir de l'hôpital, cela fait bien trop longtemps que je suis ici, dit-elle sur un ton neutre.
- Je suis désolé, mais ce n'est pas possible.
- Comment ça ? S'énerve-t-elle.
- Votre bras n'a pas encore cicatrisé comme il faut et votre état mentale, ne le permet pas.
- Merci de vous inquiéter pour mon état psychique, mais je ne suis pas une psychopathe, et mon bras.. Je ferai mes soins comme il se doit. Claque-t-elle sévèrement.
- Je le refuse, s'exprime-t-il d'un ton froid en se levant.
- Bien, donnez moi un formulaire de sortie, je serai garante de ma fuite. Je ne resterai pas une minute de plus ici.
Elle claque sa main sur son bureau, ce qui le fait sursauter. Il parvient tout de même à lui sourire, content qu'elle est pu reprendre du poil de la bête. Il lui donne donc un formulaire de sortie et elle signe sans difficulté. Le saluant d'un seul geste de la main, il demande à sa secrétaire de prévenir le troisième hokage de sa sortie soudaine, ayant bien peur qu'elle ne revienne dans un piteuse état.
Hanae se sent enfin libre de tout mouvements, s'étirant de temps en temps, se sentant complètement engourdie. Le village est affublé de tas de personnes cet après midi là. Le soleil est à son zénith, les oiseaux chantent et le vent qui souffle très peu, lui caresse doucement le visage. Elle ferme les paupières marchant doucement et se concentrant sur ce qui l'entoure. Elle est bousculée par des enfants qui jouent avec une balle. Elle leur sourit, heureuse de pouvoir enfin se mouvoir à sa guise. Puis ses jambes réclament d'aller plus rapidement, des fourmillements envahissant ses muscles si peu tendus ces derniers temps. Elle se met donc à courir dans toutes les rues, bousculant certains passants, mais elle s'en moque, elle vit. Pour éviter toutes gênes, elle saute le plus haut possible, se trouvant sur les toits, les parcourant le plus rapidement possible, laissant son cœur battre la chamade sous l'effort. Hanae ne s'arrête qu'à la vue des visages des hokage, souriante de toutes ses dents, cet endroit lui a tellement manqué. Elle reste sur ce tout où elle a une vue imprenable sur cette merveille, s'asseyant en tailleur, laissant les rayons du soleil la réchauffer.
- Tu ne devrais pas être à l'hôpital ?
Elle ne daigne pas se tourner ou même ouvrir les paupières sur cette voix remplit de reproches. Elle laisse le silence répondre à sa place, voulant profiter de ses premières de liberté. Pourtant, cette voix la fait vibrer de tout son être, mais pourquoi ? Hanae se remet sur ses jambes, et fait volteface, se trouvant presque collé au torse de cette voix.
- Je devrais, mais je n'y retournerai pas, dit-elle sans se justifier.
Elle le contourne et rebrousse chemin, mais l'attrapant par le poignet, il la retient, la tirant en arrière. Elle lève les yeux, et oui, c'est bien lui, Kakashi Hatake, l'homme au sharingan. Le soleil l'aveuglant, elle n'aperçoit que la moitié de son visage, mais elle reste là, à le fixer droit dans sa pupille. Lui de son côté, essaye de faire comprendre à son cerveau de reculer, qu'il ne doit pas l'approcher de moins de cinq mètres, mais son cœur ne répond pas à l'unisson. Elle tend le bras, voulant soulever son bandeau, mais une fois encore, il l'empoigne et se recule, une main dans la poche, l'autre autour de son poignet.
- Arrête de faire ça ! S'énerve Kakashi.
Elle émet un rire de déception et le fait la lâcher avec violence, le poussant presque. Lui tournant le dos, elle reprend la route qu'elle avait emprunté quelques minutes précédentes.
- Il faut que l'on parle Hanae, hurle Kakashi.
Hanae s'arrête donc, ne voulant pas le regarder, elle s'y oppose cette fois ci. Elle serre les poings pour résister.
- Qu'est-ce que tu m'as fais hein ?
- Comment ça ? S'étonne-t-elle se tournant finalement.
- Je.. Tu ne ressens pas quelque chose de bizarre ?
- La seule chose que je sens c'est que je suis attachée à toi d'une quelconque manière et je ne parviens pas à savoir pourquoi... Donc je ne t'ai rien fais !
Il marche avec dédain vers elle, les mains dans les poches comme à son habitude, la dominant de sa grandeur. Sa voix se fait sévère et peu convaincante.
- Il ne faut plus qu'on se voit, quand dis-tu ?
Elle lève les épaules en guise de réponses, ne sachant pas elle même ce qu'il se passe. Mais elle le toise d'un œil mauvais.
- Si tu veux cela, que tu fais-tu là alors ?
Mouché. Kakashi sent son cœur battre si fort qu'il a l'impression qu'il va exploser. Hanae attend une réponse qui ne daigne pas lui donner, croisant les bras sur sa poitrine et tentant de sourire du mieux qu'elle le peut. Mais sans arguments, Kakashi disparaît dans une poussière grise, emplit de feuilles. Elle en attrape une, sentant l'odeur de ce ninja qui l'intrigue de jour en jour.
- Je suis certaine qu'avant tout cela, je te connaissais Kakashi...
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