Chapitre 61
Le contact du doigt de Mathieu sur son organe le plus sensible la fit pousser un gémissement, qui gagna en intensité lorsqu'il commença à la caresser. Sa verge était toujours en elle, chaude, dure. Les restes de l'orgasme précédent se faisaient toujours sentir, embrasant ses nerfs et, durant un moment, elle ne bougea plus. Elle profita de la douce brûlure éprouvée, de la lente montée en puissance du plaisir. Les paupières fermées, elle se laissa conquérir par les sensations et serra de réflexe ses parois sur le sexe de Mathieu. Ce fut le soupir rauque qu'il en émit qui lui fit rouvrit le regard. Alors, elle le vit, le crâne légèrement renversé en arrière... L'extase n'était pas loin. Si proche, si proche...
Alors, puisqu'il l'avait voulu, elle recommença à se mouvoir et, cette fois, elle le baisa. Pour de bon, pour de vrai. Elle alla avec force sur lui, et si Mathieu ne put plus la caresser, il laissa sa main en place, la forçant à provoquer elle-même les frottements contre son pouce. Elle s'en mordit la lèvre inférieure. Ça avait cet aspect « tordu » qu'elle vivait toujours avec Mathieu, mais elle n'y prêtait plus vraiment attention. Seul le plaisir comptait : l'incendie de ses nerfs alors qu'elle chevauchait sa verge, la jouissance montante tandis que Mathieu retenait la sienne et puis... la façon dont il était à elle, aussi. Celle dont il se donnait.
Elle jouit en des à-coups plus secs et nerveux sur sa verge, dans un orgasme puissant qui lui tourna la tête et rendit le monde blanc durant quelques secondes. Elle sentait le sexe de Mathieu en elle, profondément, largement, comme s'il avait encore grossi sur les derniers instants.
Enfin, elle s'immobilisa. La vision lui revint peu à peu, dans un brouillard.
Elle posa le regard sur Mathieu.
Ses yeux trahissaient tant de désir et d'extase inassouvie, associé à ce « don » qu'elle identifiait sans hésitation, maintenant, cette offrande de lui-même qui la perturbait autant.
Elle reprit brièvement son souffle.
- Tu veux jouir ? demanda-t-elle.
- Oui.
La voix de Mathieu était rauque et, durant un instant, il la fixa avec tellement d'intensité qu'elle se demanda s'il n'allait pas la renverser au sol.
Mais il ne le fit pas.
Alors, elle se redressa pour faire sortir son sexe de son corps, non sans effort, et la sensation de vide qui en résulta aurait pu lui être insupportable s'il ne lui était pas resté celle, fantomatique, qu'il avait laissée à l'intérieur d'elle. Et elle s'assit sur ses cuisses avant de poser la main sur sa verge. Celle-ci était glissante de ses propres sécrétions.
Les piques de l'orgasme la lançaient encore, la laissant dans un flou au bord de la réalité.
Elle répondit au regard interrogatif de Mathieu :
- Je veux profiter du spectacle.
Puis, elle se pencha sur lui et elle le caressa. Lentement, d'abord, en observant chaque témoignage de son plaisir, chaque étirement de son cou, chaque tremblement de ses muscles... puis plus rapidement.
Elle serrait fortement son membre, et la manière dont Mathieu se donnait à elle était le spectacle le plus érotique qu'elle ait pu voir. De lourds soupirs s'échappaient de sa gorge, et ses yeux brillaient, toujours fixés sur elle, et le soleil jouait avec ses ombres sur son visage, et ses lèvres entrouvertes appelaient aux baisers et à la possession. Haletant, il finit par relever la tête pour quémander un ultime baiser mais elle le lui refusa tant elle désirait le voir se répandre. Alors il ferma les yeux et lui offrit ce qu'elle voulait. Des tremblements le prirent, sa gorge relâcha des expirations rauques et, dans une image d'extase pure, il se répandit enfin sur son propre torse, le maculant en de petites gouttes éparses. Elle en fut fascinée.
Elle observa son visage détourné, ses paupières closes, les mouvements de son torse dans sa respiration rapide, le volume de ses lèvres et les mèches claires qui s'échouaient sur son front, y créant de longues virgules. Il était la représentation ultime de la luxure : celle de l'homme qui, abandonnant sa position de force, se donne dans le plaisir.
Elle ne le lâcha pas des yeux.
- Tu sais que tu es magnifique ? finit-elle par dire.
Mathieu eut un sourire solaire, mais il ne répondit pas.
Elle baissa le visage sur son torse. Les gouttes qui s'y étaient échouées contrastaient avec la carnation mate de sa peau, tentantes.
Avec envie, elle les lécha, s'appropriant chacune des traces de son orgasme. Les doigts de Mathieu furent aussitôt dans ses cheveux, doux et tendres, et, quand elle releva le visage sur le sien, ce fut pour se trouver face à un regard si pur et si plein d'émotions qu'elle en fut bouleversée. C'était comme si Mathieu lui offrait son âme et qu'il écorchait la sienne au passage.
Elle s'immobilisa.
Le vent les enveloppait, sur cette crête déserte, et ni lui ni elle ne se mouvaient plus. Plus rien d'autre n'existait que cette réalité-là : ce qu'il se produisait, soudain, entre eux.
Les lèvres de Mathieu bougèrent enfin.
- Je t'aime, dit-il.
Et ce fut plus encore qu'un aveu. Ce fut un coup de poignard.
Elle ne put rien répondre. L'émoi abonda si violemment en elle que sa gorge se noua et qu'elle se retrouva à vif, dévastée par ses mots.
Mathieu caressa doucement ses lèvres, dont rien ne sortait, l'air fasciné et en proie à des pensées internes qui ne lui étaient pas accessibles.
Il ne lui demanda rien.
Elle s'en rendit compte, soudain : Mathieu ne lui aurait jamais demandé quoi que ce soit. Cet aveu : il venait de le lui offrir.
Son doigt quitta ses lèvres et il leva les yeux sur les siens.
- On y va ? dit-il.
Elle déglutit.
Elle ne pouvait plus parler, alors elle acquiesça.
Sous son impulsion, elle roula sur le côté, et elle le regarda se redresser pour faire face à la nature.
Un temps, ils restèrent ainsi : Mathieu debout et elle au sol, tous les deux nus.
Le vent soufflait toujours, plus fort soudain, reflet du chaos que Claire éprouvait.
Puis Mathieu tourna la tête vers elle et lui sourit.
- Allez, viens. On redescend.
***
Note d'autrice :
Petite pause dans l'écriture ici !
Il reste encore une dernier partie dans ce troisième "épisode", courte (3 ou 4 chapitres, selon leur longueur), mais je ne les ai pas encore finis comme il le faut et, aléas de la vie, je serai absente de jeudi matin à mardi soir, donc je ne pourrai pas les poster comme je l'aurais voulu.
Donc pause, on se retrouve la semaine prochaine pour les 3-4 derniers chapitres de cet épisode (je ne vous réexplique pas ce que je considère comme un "épisode" ici : je l'ai déjà fait dans les deux chapitres explicatifs que j'ai postés) et puis après, on sera sur la période de noël et il sera temps de faire une autre pause, de toute façon.
Mais j'ai quand même veillé à vous emmener à la fin de cette scène. ;)
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