(2) Pauvreté

L'Inde. Mystique, mais une fois arrivé sur place, la réalité est toute autre.


Je continue dans les sujets déroutants avec la pauvreté. L'Inde atteint des sommets sur cet aspect.

En auto-rickshaw, je me rends au magasin d'optique. N'ayant pas de portières, ni de fenêtres, je regarde les passants qui marchent en faisant attention de ne pas gêner une voiture ou une moto.

Soudain, mon regard reste rivé sur un homme. Vêtu d'un caleçon et d'une chemise déboutonnée, il est couché sur le sol sablé. Juste à côté de lui se trouve un homme debout en train de décharger les objets à l'arrière de son camion.

Les passants passent. Les travailleurs travaillent. Les conducteurs conduisent.

Et personne ne fait attention à lui.

Je suis étonnée qu'une âme charitable ne l'aide pas. Je me souviens ensuite qu'on est en Inde. Que c'est une situation qui se déroule à chaque coin de rue. Que c'est... normal. 

L'auto repart et je garde ce souvenir dans mon esprit.

***

Je sors du magasin en voyant le cousin de ma mère sur sa moto. Je monte derrière puis il me dit qu'il voudrait aller à la banque. Étant d'accord, je m'embarque avec lui sur les rues de Pondichéry. Arrivés à destination, il me dit de m'installer pendant qu'il donnait des papiers au guichet. 

Je regarde aux alentours et aperçus, à ma grande surprise, que c'est quasi identique à une banque occidentale. Seuls les locaux semblent moins modernes, mais il y a des caméras.

Il a fini, donc on traverse la rue, car il a garé sa moto sur le trottoir d'en face.

- Tiens, donne-lui, dit-il en montrant du menton la vieille dame assise par terre.

Je prends la pièce et m'accroupis pour être à son niveau. Elle semblait complètement dans son monde. Ses cheveux blancs mal attachés, lui tomber sur le visage. Je lui mets la pièce dans la main. Elle me remercie quelques secondes après comme si elle venait de se réveiller d'un songe ou d'une réflexion intense.

La moto repart et je garde ce souvenir dans mon esprit.

***

Je suis à l'avant dans une voiture dans la ville de Madras (Chennai). On est à l'arrêt à cause des bouchons. Une musique des années 90 chante dans l'habitacle. Cette musique, je l'adorais quand j'étais petite, elle me rappelle des vieux souvenirs.

Un homme âgé vient demander de l'argent en marchant entre les voitures. Le conducteur (un cousin de ma mère) cherche quelque chose. Il sort une pièce restée près de la radio. Quand l'homme passe, il ouvre la fenêtre et le lui donne. L'homme le remercie puis continue son chemin.

Je suis étonnée et regarde l'oncle de ma mère d'un nouvel œil. Si cette scène avait eu lieu en France, je ne pense pas qu'il y aurait beaucoup de personnes qui donneraient des sous à ces personnes.


Petite parenthèse, sachez que ma mère a beaucoup de cousins, donc dans chaque scène, "l'oncle de ma mère" est une différente personne ;)

La première scène est juste pour vous rappeler que malgré les monuments, les temples, les magnifiques couleurs, les saris, les sourires, il y a des personnes qui vivent dans la misère et qui ne sont pas aidés comme on pourrait l'être par des associations.

Ensuite, les deux autres scènes sont là pour vous dire que nous ne sommes pas avares d'argent et donnons sans distinction. Même si je pense que de la nourriture et des produits d'entretien seraient plus utiles...

J'aimerais aussi vous dire que comparé en France, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus de vieilles femmes à la rue. Dans les métros parisiens, je vois souvent des hommes et peu de femmes, donc ce fait m'avait assez étonnée en Inde.

Et puis je me dis, comment peut-on laisser sa grand-mère ou son grand-père à la rue comme ça ? Alors que les familles indiennes sont réputées pour être soudées et unies, je ne comprends pas la présence de ces personnes âgées dormant dehors...

Bref, sincèrement, les morts et les personnes pauvres pleuvent à chaque coin de rue. Il faut sincèrement avoir le cœur bien attaché pour subir cette vision pas très glorieuse. 

Bon, je crois que je vous ai bien dégoûté de l'Inde maintenant x) Désolée...



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