Chapitre 2 : Songes


La journée s'achevait. Je venais de passer une des journées les plus banales de ma vie : jeux vidéos dans le salon avant que le Patron ne me dégage pour regarder la télé, déjeuner avec tous mes frères, karaoké avec le Panda, qui voulait également que j'écoute sa nouvelle création, et je la finissais actuellement allongé dans le jardin, les bras sous la tête, en train de contempler les nuages. Dans quelques heures le soleil se coucherait. Ce que je venais de vivre la nuit dernière allait-il se reproduire ? Cette question trottait dans ma tête depuis quelques minutes déjà. Lassé de ne pouvoir trouver une réponse, je fermai les yeux en lâchant un soupir.

« Et bah dis donc, ça c'est du soupir. Et si tu me disais ce qui ne va pas, gamin ? »

Je me relevai. Le Patron me regardait, assis sur les marches qui permettent de descendre dans le jardin. Je relevai un sourcil, étonné qu'il se préoccupe de moi.

« Pourquoi cet élan de sollicitude ? Fis-je.

- Pourquoi pas ? Ce matin j'ai quand même sous-entendu que tu t'étais tapé une nana, et tu n'as pas tiqué. En revanche, la mention de la morsure t'a fait déguerpir comme une gazelle effrayée. Tu n'as vraiment passé la nuit avec personne, gamin ?

- Non vraiment. C'est bien ça le souci. Je ne sais pas qui a pu me faire ça, répondis-je, en omettant de lui parler de mon rêve ».

Comment pourrait-il me croire ? J'ai moi-même du mal à croire que cela peut être vrai. Un rêve qui aurait des conséquences dans la réalité... C'est impossible. Si je lui dis que j'ai rêvé me faire mordre la nuque, il me rira au nez...

Je soupirai une nouvelle fois. Le Patron fronça les sourcils, visiblement soupçonneux. Je m'apprêtais à lui dire de ne pas s'en faire quand Mathieu nous appela tous pour dîner.

« Allez viens gamin, ça ira mieux avec le ventre rempli ».

Je suivis le Patron sans répondre. Son attitude était étonnante, mais pas improbable. C'était mon frère, cela paraissait logique qu'il se soucie un minimum de moi quand ça ne va pas.

Mathieu avait préparé un bon repas pour nous tous, et tout le monde discutait, même le Patron qui n'est pas du genre très loquace en temps normal. En revanche je n'avais pas du tout envie de prendre part à la conversation. J'étais encore perdu dans mes pensées.

« Un dessert, Geek ? Me proposa Mathieu, en me sortant de mes pensées.

- Mmh, non merci, j'ai assez mangé. Merci pour le repas. Je vais aller finir un jeu en haut ».

Je rejoignis ma chambre, conscient que toutes les conversations s'étaient éteintes en entendant ma réponse.

Après plusieurs heures de jeu, je finis par éteindre ma console, fatigué. Mon pyjama m'attendait sur mon lit, et je me décidai à l'enfiler. Un bruit me parvint alors du couloir, juste devant ma porte. En allant voir de quoi il retournait, je tombai sur le Patron.

« Désolé gamin, je t'ai réveillé ? Me demanda-t-il.

- Non, je viens de finir de jouer. Tu sors, Patron ?

- Oui, je dois aller régler une affaire dans un bordel. Tu ne devrais pas dormir, gamin ?

- Si ».

Je fus incapable d'aller plus loin dans ma phrase. Mon regard se baissa, et j'allais une fois de plus me laisser entraîner dans mes pensées. Le Patron me regarda quelques instants, puis me serra contre lui, le bras autour de mes épaules.

« Je ne sais pas ce qui ne va pas, gamin, mais je suis là en cas de besoin ».

J'agrippai sa chemise noire et frottait mon front contre son torse, rassuré.

« Merci Patron ». Je retournai dans ma chambre, puis me calai confortablement dans mon lit.

Mes yeux se fermèrent, et alors que je me détendais enfin, Morphée pris le relais.

Quand je repris conscience, allongé sur le ventre, je sentis un poids peser sur moi. Mais qu'est-ce que c'est, enfin ? Il ne s'est quand même pas mis sur moi, si ? Sentant la tension monter en moi, je me forçai à me calmer. Ce n'était pas le moment de paniquer. Si je voulais en savoir plus, il fallait garder la tête froide. L'inconnu m'embrassa le cou une nouvelle fois, me faisant délicieusement frissonner. Je sentais ses mains parcourir mes bras pour aller se fermer sur mes poignets, les immobilisant de par et d'autre de ma tête. L'inconnu était définitivement assis sur mes hanches. Il huma alors mes cheveux, lâchant un soupir de satisfaction. Il s'assit alors plus sur mes fesses et c'est alors que je sentis quelque chose de dur. Cette personne était un mec ! Et ce mec était dur, au-dessus de moi ! Alors que je réalisais lentement ce que cela signifiait, l'inconnu me mordit alors une nouvelle fois le cou, m'enserrant de plus belle les poignets. Je lâchai un cri, et tout redevint noir. 

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