Chapitre 9 - partie 2

Premier gros gros rapprochement entre Lyly et Théo ahah. J'espère que cette deuxième partie va vous plaire.

-G

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Théo inscrivait au tableau les mots clés de son cours, tandis que Lyly observait son téléphone en train de vibrer sur sa table, immobile, inexpressive. Antoine jeta un œil à l'écran et tourna ses yeux vers sa voisine.

— Pourquoi t'as l'air terrifié comme ça ? C'est juste un appel masqué.

Lyly ne répondit pas, les yeux scotchés sur son cellulaire qui n'arrêtait pas de vibrer. Bordel.

— Au pire éteins-le, reprit-il. Si c'est vraiment important ils laisseront un message vocal.

— Antoine, s'indigna Théo.

Le professeur se tourna vers la classe et observa le jeune duo au fond de la salle.

— Il y a un problème ?

— Aucun.

— Eh bien, qu'est-ce que tu attends pour recopier ?

Le jeune étudiant soupira et prit note des mots clés inscrits au tableau. Lyly se crispa de nouveau en entendant son téléphone portable vibrer une seconde fois et sentit son cœur accélérer. Il n'y avait plus aucun doute désormais, c'était bien lui. Encore. Il appelait toujours deux fois en numéro masqué, deux foutues fois et raccrochait. Bon sang.

Sentant son sang ne faire qu'un tour, crispée, d'un vif mouvement de bras, Lyly écarta son téléphone qui glissa sur la table et s'écrasa sur le sol. L'arrière du téléphone se déboita. Toute la classe se retourna et une vague de murmures prit possession de la salle avant que Théo ne demande sèchement le silence. Il se dirigea en silence vers le fond de la salle, s'agenouilla afin de ramasser le cellulaire et le remboita habilement avant de jeter un vif coup d'oeil à Antoine, qui par chance, était plongé dans sa feuille de cours

Le jeune professeur déposa avec une extrême lenteur le téléphone sur la table de la jeune fille et la fixa un instant avant qu'elle ne monte enfin les yeux vers lui. Il lui lança un regard empli d'incompréhension, les sourcils légèrement froncés, et tourna les talons afin de reprendre les cours.

— C'est l'heure. On se revoit la semaine prochaine.

Les étudiants rangèrent rapidement leurs affaires, échangèrent quelques mots et sortirent de la classe sous un vacarme assourdissant.

Tandis que Théo rangeait lui aussi son classeur dans son sac, il releva les yeux vers le jeune duo au fond de la salle, légèrement troublé.

— T'as failli péter ton téléphone, t'es cinglée.

— Je sais.

Lyly ralluma son téléphone sous le regard d'Antoine.

— Faut que je passe aux chiottes, je te garde une place dans le prochain cours.

— D'accord.

Théo plongea de nouveau son regard dans son sac, rangea sa trousse avec lenteur et attendit de voir Antoine passer le seuil de la porte avant de se redresser. Il vit Lyly porter son téléphone à son oreille et il ne lui fallut pas plus de temps avant de se rendre compte qu'elle parlait avec Ashley. Lyly se tourna dos à Théo, la main plongée dans ses longs cheveux brillants et raccrocha après avoir indiqué le numéro de sa salle quelques instants plus tard.

Il enfila sa veste et passa la lanière de son sac sur l'une de ses épaules, sans lâcher la jeune fille du regard.

— Lyly, il y a un problème ?

La cousine d'Ashley rangea en silence ses affaires dans son sac, enfila à son tour sa veste et ne se retourna qu'une fois après avoir entendu sa cousine faire irruption dans la classe, quelques secondes plus tard.

— Lyly !

La concernée se jeta dans les bras d'Ashley avant de se replacer face à elle, le visage effrayé.

— J'ai appelé ta mère. Elle comprend pas comment il a pu retrouver ton numéro.

Théo se rapprocha d'elles, les sourcils froncés. A sa vue, Ashley fronça à son tour les sourcils.

— T-tu es le prof de ma cousine ?

— Ashley, la coupa Lyly. Il sait sûrement où je suis aujourd'hui. Il sait sûrement où j'étudie.

— T'as rien à craindre si tu es avec nous, tu m'entends ? T'as absolument rien à craindre.

— Vous m'expliquez ce qui se passe ? rétorqua Théo, nerveux. Comment ça
« t'as rien à craindre » ?

Ashley soupira longuement avant de planter son regard dans celui de son ami.

— C'est une histoire compliquée... Lyly est peut-être en danger.

Théo tourna son visage vers la cousine d'Ashley, la mâchoire contractée.

— Il faut vraiment que vous m'expliquiez ce qui se passe, je ne comprends absolument rien. Qui voudrait lui faire du mal ? Et pourquoi ?

Le fait que Lyly puisse autant éviter son regard rendait fou Théo. Pourquoi lui cachait-elle autant de choses ? Pourquoi ne lui faisait-on pas confiance ? Et Ashley, pourquoi l'ignorait-elle à son tour ? Sentant la colère monter en lui, et ne souhaitant pas regretter ce qu'il allait bien pouvoir dire ou faire, Théo tourna les talons et sortit furieusement de la salle afin de se rendre dans son prochain cours.
  
 
 
Personne n'eut de nouvelles de Théo de la journée. Le soir tombé, Ashley tenta à plusieurs reprises de le contacter par téléphone, mais tous ses appels terminèrent sur la messagerie. Le regard plongé dans son assiette, Lyly fit glisser sa fourchette de pâte en pâte, pensive.

— On aurait dû lui expliquer, dit enfin Lyly. Depuis le début il essaie de nous aider, mais on ne lui a jamais rien expliqué. Rien.

— C'est toi qui souhaitais garder cette histoire pour toi, Lyly, j'ai fait que respecter ton choix...

— Je sais, répondit la jeune cousine en levant les yeux vers Ashley. Mais si je meurs, autant qu'il soit au courant de la raison.

Ashley se redressa brusquement de sa chaise et observa Lyly, sérieuse.

— Je rigole pas avec ça, Lyly. Ne redis plus jamais ça... Je plaisante pas.

La jeune étudiante soupira et observa de nouveau son assiette.

— Demain on à cas aller faire un tour en forêt vu que c'est férié. Ou autre chose, je m'en fous. Mais ça me ferait plaisir de faire une activité avec toi.

Lyly haussa les épaules. Elle n'avait pas vraiment envie de sortir pour s'amuser, loin de là. Désormais, sa seule préoccupation était Théo. Elle devait lui parler.
 
 
 
Lyly observa les somnifères sur sa table de chevet. Elle se leva de son lit, enfila un jogging, une veste de sport, ses baskets de course, et attacha ses cheveux à la volée. La nuit était tombée depuis quelques heures maintenant, Ashley devait sûrement dormir.

La jeune étudiante ouvrit avec lenteur sa porte, descendit les escaliers le plus discrètement possible, et passa la porte d'entrée silencieusement. Se rappelant du chemin à prendre, la jeune femme jeta un dernier coup d'œil vers la maison d'Ashley, et se mit à trottiner sur le trottoir de droite, longeant de grandes maisons avant d'arriver au centre-ville. Essoufflée, Lyly s'arrêta afin de reprendre sa respiration et longea avec lenteur les lampadaires pour ne pas se perdre dans l'obscurité de la nuit.

Après un moment de marche, la jeune femme reconnut la maison et s'arrêta en face de la porte d'entrée, sentant son cœur s'exciter dans sa poitrine. Elle toqua à trois reprises à la porte et laissa son bras retomber le long de son corps avant de se tourner dos à la porte. Elle n'avait croisé personne, absolument personne, c'était le calme absolu.

Lorsqu'elle entendit la clé tourner dans la serrure de la porte, Lyly pivota sur elle-même et se retrouva face à Théo, les cheveux en bataille. Celui-ci jeta un œil dans les alentours, et remarquant qu'elle était seule, porta son regard dans le sien après avoir analysé sa tenue.

— Lyly.

— Je sais que je suis en retard de quelques jours, mais... ça te dirait un footing ?

Le jeune homme se gratta la tempe et se mordilla l'intérieur de la bouche un instant, hésitant.

— Je n'avais pas prévu de courir cette nuit...

Il soupira, jeta de nouveau un vif regard dans les alentours et acquiesça finalement la tête face au regard empli d'espoir de la jeune femme.

— Bon, je vais me changer. Entre et attend-moi dans le couloir.

Sans lui laisser le temps de répondre, Théo tourna les talons et se dirigea dans sa chambre afin d'enfiler un débardeur et un short de football. Il rejoignit ensuite Lyly dans le couloir, enfila sa paire de baskets et tous deux sortirent.

— Tu veux courir où ? demanda-t-il en fermant sa porte d'entrée à clé.

— Je te suis.

Le jeune professeur lui refit face, réfléchit un moment puis lui fit signe de le suivre. Quelques minutes plus tard, Lyly se retrouva aux côtés de Théo sur un petit sentier abandonné. Remarquant que la jeune femme ne suivait pas, il ralentit sa vitesse et s'adapta à son allure afin de ne pas la perdre de vue. A sa plus grande surprise, Lyly parvint à tenir plus d'une vingtaine de minutes. Même si sa vitesse ne correspondait pas du tout à celle de Théo, celui-ci se mura dans le silence et s'adapta afin de ne pas décourager la jeune étudiante.
  
  
  
Une fois de retour près de la porte d'entrée, Lyly se pencha vers le bitume afin de favoriser le passage de l'air dans ses poumons tandis que le jeune homme tournait la clé dans la serrure afin d'ouvrir sa porte. Il se tourna vers Lyly, un sourire amusé sur le visage et retrouva son sérieux lorsqu'elle se redressa et lui fit face, le visage en sueur. Théo lui fit signe de le suivre, la jeune étudiante referma la porte derrière elle et s'arrêta dans le salon à quelques mètres du jeune professeur qui avait la tête plongée dans le réfrigérateur. Il lui lança une petite bouteille d'eau qu'elle attrapa à la volée et tous deux burent quelques gorgées avant de se rendre compte du silence presque désagréable qu'ils provoquaient. Théo ne lui avait pas adressé la parole des vingt minutes de footing, pas une seule fois.

— Tu t'en es bien sortie, lança-t-il enfin, dos à elle.

Théo ôta habilement le t-shirt plein de sueur qui lui collait la peau et le jeta dans la machine à laver installée dans la cuisine. Hypnotisée par la musculature du dos de Théo, Lyly resta silencieuse, immobile, en plein milieu du salon. Lorsque celui-ci se retourna et remarqua le regard que lui lançait Lyly, Théo s'avança doucement vers la jeune fille et s'arrêta en face d'elle, en silence, la laissant observer son torse collant et musclé. Ne souhaitant pas perdre son sang-froid, la jeune femme releva son visage vers celui de Théo et plongea son regard dans le sien, encore légèrement essoufflée.

— Pourquoi tu fais ça, Lyly, dit-t-il tout bas, pourquoi...

Le jeune homme observa les lèvres pulpeuses de la jeune fille et se mordilla légèrement la lèvre inférieure avant de remonter son regard jusqu'aux yeux de Lyly. Ses yeux étaient finalement bien plus verts que marrons, pourtant il parvenait quand même à en déceler quelques touches. Ses yeux étaient sublimes, presque envoûtants, et quelques rares tâches de rousseur parsemaient le nez de la jeune femme.

— Vous ne me faites pas confiance, reprit-il plus sérieusement.

— Je suis désolée, Théo.

— Ne me dis pas ça, Lyly. Ne me ment pas en me regardant droit dans les yeux.

— Je ne te mens pas, je suis sérieuse. Je n'ai jamais voulu mêler qui que ce soit dans ma misérable vie.

— Elle n'est pas misérable, la coupa-t-il.

Lyly soupira longuement et laissa son regard dévier vers le canapé.

— Tu ne sais pas de quoi tu parles, répondit-elle enfin. Tu n'en as aucune idée. Je ne veux pas te mêler à tout ça.

Théo entoura avec douceur le visage de la jeune fille de ses deux grandes mains et le releva vers lui.

— Et si je veux m'en mêler ?

Lyly remonta son regard et ancra ses yeux dans le profond regard de Théo. Son cœur battait à vive allure et elle ressentit ses mains devenir peu à peu moites. Bordel, pas ça. Toujours avec une profonde douceur, Théo écarta une mèche de cheveux de la jeune fille qui lui retombait sur le nez et la cala derrière l'une de ses oreilles. Il lui caressa la joue du bout des doigts, parfaitement concentré, suivant avec minutie le mouvement de ses doigts et replongea ses yeux dans ceux de Lyly.

— Ne m'écarte pas de ta vie parce que tu as peur, ne m'éloigne pas de toi parce que tu ne sais pas comment gérer la situation. On peut la gérer tous ensemble. Mais pour ça, il faut que tu nous laisses une chance, que tu me laisses une chance, Lyly.

A sa plus grande surprise, Théo ressentit les doigts de la main droite de la jeune femme se poser sur son torse nu. Pris de frissons, il tenta de contrôler sa respiration qui devenait de plus en plus saccadée, se sentant à la fois excité et nerveux. Observant Théo se mordiller la lèvre, Lyly remonta sa main tremblante vers la bouche du jeune homme et glissa son doigt sur la lèvre inférieure de Théo, celle la plus pulpeuse, celle qui attirait bien trop de fois son regard et celle qu'il aimait tant se mordiller en sa présence. Il rapprocha lentement son front de celui de la jeune fille, et tous deux s'observèrent un instant, avant que Lyly ne baisse les yeux et évite son regard.

Elle savait ce qu'il avait en tête, et elle souhaitait exactement la même chose que lui, mais où cela allait-il les mener ? Elle ne pouvait pas s'attacher à quelqu'un, pas maintenant. De toute façon, elle ne s'en sentait pas capable, ce n'était pas pour elle.

Elle sentit le torse de Théo se rapprocher d'elle, et rapidement, instinctivement, elle entoura le bassin du jeune homme de ses deux bras collants. A la plus grande surprise de Théo, Lyly posa sa tête sur son épaule droite. Immobile, il tenta de contrôler sa respiration autant qu'il le pouvait. Ils étaient collés l'un à l'autre, la tension dans la pièce était palpable, et tout ce qu'elle trouvait à faire était de caler sa tête sur son épaule. Il ne pouvait même plus apercevoir ses yeux, ni même ses lèvres... Théo capitula, entoura à son tour les hanches de la jeune fille avec sa paire de bras musclés et resserra son étreinte.

— Théo...

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Le mouvement de la jeune fille le fit desserrer son étreinte, et Lyly décolla son corps du torse de Théo.

— Je ne sais pas par quoi commencer... Je n'en parle jamais, ce n'est même pas moi qui en ai parlé à Ashley, c'est ma mère qui a dû le faire tant je ne me sentais pas capable de mettre des mots sur ce qui s'est passé.

Elle sentit la main de Théo se glisser dans la sienne.

— Je ne veux pas te forcer, Lyly... Mais je ne veux pas non plus que tu gardes ça pour toi. Je veux pouvoir t'aider.

En silence, elle tourna les talons et Théo suivit Lyly sur le canapé. Elle plia l'une de ses jambes sous son postérieur afin de pouvoir se tourner vers Théo, et celui-ci prit place à ses côtés, entièrement tourné vers elle, à la fois rassuré qu'elle puisse enfin éventuellement lui avouer ce qui était en train de se tramer, mais également anxieux. Il tenta de relâcher la tension de sa mâchoire contractée et rencontra son regard, à la fois voluptueux et inquiet.

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