Chapitre 7
Bonsoir,
Je vous mets un nouveau chapitre mais je pense ralentir le temps de parution des nouveaux chapitres prochainement. Je fais des efforts afin de vous en mettre fréquemment, mais malheureusement personne ne commente ou vote... Je n'écris pas pour les commentaires ou les votes, je tiens à le préciser, mais j'avoue avoir besoin de retour et là je n'en ai aucun... C'est la première fois que ça m'arrive donc je suis légèrement perplexe. En tout cas j'espère que l'histoire vous plaît...
Bonne lecture et bonnes vacances,
-G
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Ashley n'était visiblement pas prête à adresser de nouveau la parole à sa cousine puisque toutes deux firent le chemin de l'université en silence, chacune sous leur parapluie respectif. Lyly souhaitait-elle lui parler ? Lui dire qu'elle ne lui en voulait pas ? Oui. Souhaitait-elle lui faire part de sa décision ? Oui. Mais allait-elle franchir le cap ? Non. Ashley semblait bien trop froide et loin d'être réceptive. Ce n'était pas le bon moment, comme toujours...
A l'heure de la pause, Lyly s'éloigna d'Antoine et sortit son téléphone de la poche de sa veste. Les mains légèrement tremblantes, elle prit place sur un banc à l'extérieur, sous le regard de sa cousine à une vingtaine de mètres de là, et composa le numéro qu'elle avait enregistré la veille.
Elle avait réfléchi pendant deux heures à ce qu'elle allait bien pouvoir dire lors de son appel. Comme d'habitude, elle n'avait rien écouté des cours, les pensées bien trop occupées par ce qu'elle avait décidé de faire durant l'heure de pause. C'était une réelle avancée. Jamais elle n'avait osé le faire.
Anxieuse, elle tenta de travailler sur sa respiration lorsqu'elle entendit une femme décrocher le combiné. Bon sang. La jeune étudiante reprit calmement son souffle et expliqua le plus précisément possible sa situation. Elle devait aller droit au but. Faire de l'effet. Réussir.
Lyly passa la porte d'entrée de la maison et posa son sac dans le couloir, encore toute paralysée de son rendez-vous et le corps crispé. Elle n'avait pas réussi à s'exprimer, elle n'avait pas pu, pas devant elle. Bon sang, elle s'en voulait. Comment avait-elle pu rester assise comme ça pendant vingt minutes, en silence ? Pourquoi cette femme la mettait-elle si mal à l'aise ? Était-ce parce qu'elle ne l'appréciait pas depuis qu'elle l'avait vu la toute première fois ? Qu'elle ne l'avait pas senti, davantage après les dires de sa cousine ?
Lyly sortit de ses pensées à l'entente d'un mélange de voix provenant du salon. Elle attrapa son sac dans sa main droite et entra dans le salon, où toutes les voix se turent aussitôt. Lyly se retrouva en face de Justin, Ashley et Théo, tous trois assis sur le canapé. Les deux hommes la regardèrent, contrairement à sa cousine, qui prenait apparemment un malin plaisir à éviter son regard.
— Je sais que je suis en retard, Ashley.
La situation était gênante pour Lyly. Théo était présent, elle allait donc devoir s'exprimer devant son professeur.
— Je sais aussi que tu m'en veux. Que tu dois même me haïr d'avoir encore fait des miennes mais...
— Ça va Lyly ? demanda Justin.
Mécaniquement, elle tourna son regard vers Théo, qui la scrutait du regard. Il lui fit un signe de la tête, l'encourageant à continuer, alors elle posa de nouveau son regard sur sa cousine. Il avait raison. Elle devait continuer.
— Ashley, regarde-moi s'il te plaît.
Les deux hommes tournèrent leur visage vers Ashley. Mais il n'en fut rien. Elle ne bougea pas et resta de marbre, insensible à son discours.
— Je comprends...
Lyly soupira et passa la lanière de son sac sur l'une de ses épaules.
— J'ai été voir un psychologue.
Comme si cela provoqua une sorte de déclic à sa cousine, Lyly la vit remonter les yeux vers elle. Pourtant, Lyly baissa à son tour les siens vers le tapis, près de la table basse et resta silencieuse un moment. Elle sentait bel et bien le regard de Théo lui brûler le visage, mais elle ne souhaitait plus croiser de regards, pas maintenant. Elle avait bien trop honte.
— Je n'aurais pas dû être en retard, j'en suis consciente, mais cette situation ne peut plus durer... Je voulais avoir un rendez-vous rapidement,c'était maintenant ou jamais... Je voulais juste que tu le saches, Ashley. Je fais des efforts. Je fais vraiment comme je peux mais si tu...
Sentant les larmes monter aux yeux, Lyly recula de quelques pas.
— J'ai encore beaucoup à faire pour me faire pardonner je le sais, reprit-elle, la voix tremblante. Mais je...
Sa voix dérapa. Honteuse, elle tourna rapidement les talons et se précipita vers les escaliers avant de les enjamber à pleine vitesse. La jeune femme se rua dans sa chambre, referma la porte derrière elle et se jeta sur son lit, fermant du plus fort qu'elle lu pu ses paupières pour nebpas pleurer.
Elle ressentait ses émotions, elle ressentait le besoin de pleurer, mais elle ne souhaitait pas pleurer, elle s'était promis de ne plus jamais le faire, et elle devait tenir la promesse de petite Lyly.
La jeune étudiante se redressa rapidement sur ses jambes, les yeux rougis et les larmes prêtes à dévaler ses joues, et s'accouda toute tremblante à la fenêtre de sa chambre, tentant avec tant bien que mal de chasser ses pensées et ses émotions. Elle avait été honnête envers eux, envers Ashley. Elle avait fait une bonne action, Lyly se devait de centrer ses pensées sur ça. La jeune fille allait avancer, petit à petit. Elle le devait. Et elle allait le faire, elle n'avait plus le choix.
Il était minuit passé. Peut-être même deux heures, Lyly n'en savait rien, et elle ne souhaitait pas vraiment le savoir. Elle n'était pas redescendue depuis qu'elle les avait quitté les larmes aux yeux. Elle avait bien dû être le sujet principal de leur conversation, mais personne n'était monté, pas même Théo.
Elle alluma la lampe de chevet près de son lit et observa le ciel depuis sa place. Elle n'avait même pas fermé les volets, elle n'y avait pas pensé à vrai dire. Encore déboussolée, elle se redressa sur le lit les lambes en tailleur et attrapa le livre sur son meuble de chevet. Cela faisait bien des mois qu'elle l'avait commencé, mais elle n'avait pas réussi à trouver le temps pour le continuer. Ce n'est pas qu'elle n'avait pas le temps, bien au contraire, mais elle n'en ressentait plus l'envie ces temps-ci, bien des choses la préoccupaient.
Lorsqu'elle entendit un bruit provenir du couloir, Lyly s'immobilisa aussitôt sur son lit et jeta un regard effrayé vers sa lampe de chevet. Ashley allait savoir qu'elle était éveillée, elle allait se faire avoir. La poignée de sa porte s'abaissa tout en douceur, et sa cousine apparut au seuil de sa porte, les yeux gonflés.
— Je peux entrer ? dit-elle timidement.
Lyly acquiesça et Ashley avança doucement, avant de prendre place près de sa cousine. La grande blonde ne savait pas par quoi commencer. D'ailleurs, elle n'arrivait pas à croiser le regard de sa petite cousine.
— J'ai beaucoup réfléchi, reprit-elle.
— Et beaucoup pleuré, répondit Lyly, presque à elle-même.
— Oui, rétorqua Ashley, mais c'est pas à cause de toi. Je sais que j'ai étévméchante avec toi dernièrement, mais j'avais trouvé que ce moyen pour te faire réagir.
— Je n'avais pas besoin de ça pour réagir...
— Je le savais pas... Je sais pas grand chose sur toi en fait, j'essaie d'apprendre sur le tas. Parfois ça passe, parfois ça...
— Ashley, c'est oublié.
Toutes deux se regardèrent en silence un moment. C'était la façon à Lyly de dire qu'elle ne souhaitait plus en parler, que ce qui était fait était fait, qu'il fallait aller de l'avant et qu'il n'y avait plus de rancœur. Parfois il fallait savoir passer à autre chose.
— Ton rendez-vous.... C'était comment ?
Lyly ricana nerveusement.
— Une horreur. Je vais essayer d'en trouver un autre.
— Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
— La psychologue c'était... Tu sais, j'ai senti qu'elle m'a reconnu, j'ai senti qu'elle se souvenait de moi aussi bien que je me souvenais d'elle.
— Tu la connaissais ?
— Tu te souviens de la femme qui est venue parler à Théo au bowling ? Celle que tu ne souhaites pas qu'il recontacte ?
Ashley ouvrit la bouche de surprise, et fit échouer sa main sur son visage, dépitée.
— J'aurais dû tedire son nom avant, tu serais pas tombée sur elle...
La jeune blonde soupira.
— Et... vous... vous avez pas parlé ?
— Quand je l'ai reconnu je me suis braquée. Je n'ai pas réussi à lui parler. Je crois que les seules choses que j'ai été capable de lui dire ont été « bonjour » et « au revoir ». Elle met mal à l'aise, je me sentais tellement mal, assise devant elle, jaugée du regard pendant vingt minutes...
— Elle a pas essayé de te faire parler ?
— Si. Elle m'a posé quelques questions. Mais, j'avais la gorge nouée... Je ne me sentais pas bien avec elle.
Ashley acquiesça la tête.
— Tu fais une insomnie ?
— Non.
Ashley fronça les sourcils.
— Je n'ai pas essayé de dormir, donc ce n'est pas vraiment une insomnie.
— Tu sais... Ashley passa ses mains dans celles de Lyly et les serra dans lessiennes. Si tu arrives pas à dormir un jour, tu peux venir dormirvavec moi. Il y a aucun problème.
— Tu as parlé à ma mère, toi...
La jeune femme blonde grimaça.
— Disons qu'elle m'a dit quelques unes de vos habitudes. Et si ça peut te permettre d'aller mieux, il y a aucun problème, je vais m'y faire, je vais m'adapter.
Lyly acquiesça la tête avec lenteur, à la fois rassurée que la situation puisse enfin s'arranger, mais également de voir que sa cousine faisait elle aussi des efforts afin d'améliorer leur quotidien. Sentant les mains de sa cousine se desserrer autour des siennes, la jeune étudiante s'approcha doucement d'Ashley et l'enlaça contre elle.
Surprise, la jeune femme blonde resta un instant immobile, et resserra ensuite l'étreinte autour de sa petit cousine, qui, pour la première fois depuis son arrivée, se sentit à sa place.
Le lendemain soir, tenant à faire les choses bien, Lyly demanda l'autorisation à Ashley pour sortir avec Antoine en ville afin de boire un verre dans le tout nouveau bar qui venait d'ouvrir. Remarquant que sa petite cousine faisait de son côté des efforts, la jeune femme blonde accepta et lui demanda de rentrer avant onze heures puisqu'il y avait cours le lendemain.
Antoine vint chercher Lyly chez elle à dix-neuf heures, échangea quelques mots avec Ashley, et les deux étudiants prirent le bus pour rejoindre le centre-ville. Il y avait pas mal de monde dehors ce jour-ci, malgré le froid qui s'installait toujours un peu plus.
Le jeune duo passa la porte du bar un peu avant vingt heures et s'installa à une table. Sortir avec Antoine n'enchantait pas vraiment Lyly, surtout depuis ce qui s'était passé dans la chambre, mais elle souhaitait faire uneffort avec tous, même avec lui...
Il commanda une boisson alcoolisée, contrairement à Lyly qui demanda à ce qu'on lui serve un simple diabolo fraise et tous deux patientèrent en observant le bâtiment rénové.
— Ils ont vraiment bien fait ça ! s'exclama-t-il en regardant le plafond coloré. Faudrait qu'on revienne un jour, j'adore !
Lyly lui renvoya un simple sourire et observa les étudiants présents aussi dans le bar. Elle reconnaissait certaines têtes, sûrement des visages qu'elle avait croisé dans les couloirs. Certains dansaient au milieu du bar, pendant que d'autres observaient ou bien critiquaient les déhanchés de quelques danseurs.
— J'ai bien aimé la partie que tu m'as envoyé, rétorqua Lyly en plantant ses yeux dans ceux du jeune homme face à elle. Tu as bien décrit les éléments, je vais terminer la mienne et je te montrerai tout ça quand j'aurai tout rassemblé.
— Je suis sûr que tu vas faire un truc de dingue !
Tandis qu'il semblait la dévorer du regard, Lyly dévia ses yeux des siens et vit le serveur approcher. Il déposa les deux boissons sur la table, chacun paya sa boisson, et l'homme s'éloigna vers une autre table.
— Boisson sans alcool, madame fait attention à sa santé !
La jeune étudiante leva discrètement les yeux au ciel, lassée d'entendre cette réflexion qu'on lui faisait depuis plusieurs années maintenant, et apporta la paille entre ses lèvres. Antoine se mordilla la lèvre inférieure et resta à fixer la jeune femme devant lui, hypnotisé de la voir aspirer le jus de cette manière. Si ce n'était que lui, il lui aurait déjà sauté dessus, mais elle était nouvelle, il ne devait pas la brusquer.
— Sinon, t'en penses quoi des profs ? demanda-t-elle soudainement.
Antoine sortit de ses pensées et avala une gorgée de sa boisson avant de fixer Lyly.
— La plupart sont des crétins, ils aiment bien se foutre de moi. Ou bien ils me sous-notent.
— Pourquoi ce sont des crétins ?
Antoine suivit un instant une personne des yeux et reporta son attention sur la jeune étudiante, amusé.
— Je savais pas que les profs sortaient aussi. En fait ça m'étonne pas de lui. Il ricana. Il sort avec une bombe en plus, il se fait pas chier, lui.
— Tu parles de qui ?
Lyly n'attendit pas la réponse et suivit le regard d'Antoine en apportant la paille entre ses lèvres. Lorsqu'elle aperçut Théo aux côtés de la psychologue qui l'avait mis plus mal l'aise qu'autre chose à quelques tables de la leur, elle manqua de s'étouffer et avala précipitamment sa gorgée de limonade. Antoine explosa de rire et Lyly s'enfonça dans sa chaise, gênée.
— Si monsieur Pavinkis t'avais vu, il se serait sûrement foutu de toi, reprit Antoine hilare, toi aussi t'es un sacré cas.
Théo Pavinkis. Son foutu professeur et ami d'Ashley était là, dans le même bar qu'elle, au même moment, avec cette sorte de femme écervelée. Lyly se demanda soudainement ce qu'aurait dit Ashley à sa place. Elle n'aurait sûrement pas approuvé.
— Sinon, t'avais un mec dans ton ancienne ville ?
Lyly jeta un œil à Théo et reporta son attention sur Antoine.
— Heu, oui, mais ce n'était pas sérieux.
— Pourquoi ?
— Et toi ?
— Ouais, j'en ai eu, mais je sais pas, j'arrive pas à accrocher plus de trois mois. Je me lasse trop vite. Elles veulent souvent se poser.
— Ce n'est pas ton cas ?
— Si c'était la bonne ça me dérangerait pas. Mais j'ai pas ressenti ce petit truc, tu vois ? Je sais pas, je...
Mais Lyly fit abstraction de ses paroles lorsqu'elle tourna ses yeux vers Théo et croisa malencontreusement son regard. Il la fixa un instant, les yeux ronds et les sourcils levés de surprise, posa son regard sur Antoine et reporta ses yeux sur Lyly, qui restait immobile, inexpressive. Lorsqu'elle entendit Antoine commander une autre boisson, la jeune femme quitta Théo des yeux et tourna son visage vers son camarade declasse.
— T'as déjà fini ?
— Ouais, c'était trop bon. Mais je veux goûter un autre truc.
Lyly acquiesça et sentit son téléphone vibrer. Elle le sortit discrètement sous la table, vit le message d'Ashley et lui répondit que tout se passait bien, avant de le ranger dans la poche de son jean. La présence de Théo la mettait mal à l'aise, certes, mais celle de la psychologue davantage.
Alors que Lylyétait de nouveau rattrapée par ses pensées, elle ne prêta pas attention à Antoine, et ce n'est que lorsqu'elle le vit pencher sur la table qu'elle releva le regard vers lui. Sans plus attendre, il colla ses lèvres aux siennes, et ce n'est que bien trop tard qu'elle pensa à le repousser, bien trop choquée de voir que Théo était en train d'assister à cette scène. Quand il reprit place sur sa chaise, tout souriant, elle baissa instinctivement le regard vers le sol, gênée, et ne releva pas les yeux vers son professeur.
Antoine avait forcé, une fois de plus. Elle n'avait même pas eu le temps de réagir tant tout cela s'était enchaîné. Mais ce n'était pas le pire. Le pire dans tout ça était qu'elle n'était pas intéresséepar lui, les sentiments n'étaient pas réciproques et il semblait ne pas vouloir le comprendre. Comment devait-elle lui dire ? En chinois? En espagnol ? En italien ? Et bordel, Théo l'avait vu !
— Il faut quej'aille aux toilettes.
Antoine acquiesça, attendant avec impatience son deuxième verre, et la jeune femme se leva de table afin de filer aux toilettes féminines pour se débarbouiller le visage.
Elle passa ses mains sous l'eau, apporta à trois reprises le liquide incolore sur son visage, et s'essuya le visage avec une extrême lenteur. Elle ne souhaitait même pas retourner le voir, et il était loin d'être vingt deux heures. Lyly répondit au second message d'Ashley, expliquant que le bar était pas mal, et fit glisser son téléphone dans sa poche. Elle s'observa un instant dans le miroir, sursauta lorsque quelqu'un pénétra dans les toilettes, et reporta son attention sur son reflet.
Elle expira profondément afin de se donner du courage, et sortit de la petite salle réservée aux femmes pendant que Théo sortait de celle d'en face. Bien trop gênée pour croiser son regard, elle baissa aussi bas que possible son visage et était sur le point de contourner une table lorsqu'elle sentit le jeune professeur lui attraper le poignet. Elle se retourna, mal àl'aise de la situation.
— Lyly, dit-il. Je ne m'attendais pas à te voir ici.
— Moi non plus, répondit-elle aussitôt, encore moins avec cette femme anormalement constituée.
— Qu'est-ce que tu racontes ?
Lyly jeta un œil à Antoine, s'assurant qu'il ne les voyait pas, et la jeune femme releva ses yeux dans ceux de Théo. Ces profonds yeux qui lui avaient fait de l'effet dès la première fois. Elle n'en avait jamais vu d'aussi profonds.
— Elle est nulle comme psychologue, reprit-elle. Quand j'ai passé la porte de sa salle je suis sûre qu'elle m'a reconnu. Je me suis sentie jugée du début jusqu'à la fin, ce n'est pas professionnel du tout.
— Elle t'a vu tout à l'heure, en entrant dans le bar. Elle m'a dit que tu n'avais pas prononcé un seul mot et que tu semblais vraiment perdue dans ta tête.
— Elle a conclu ça de moi en entendant seulement « bonjour » et « au revoir » sortir de ma bouche ? Eh bah putain, elle est balaise ta copine.
Il leva les yeux auciel.
— Lyly...
— Je pensais que tu valais mieux que ça. Que tu..
— Que je ?
Elle tourna son regard vers Antoine. Elle le vit la chercher et lorsqu'elle sentit que ses yeux allaient les atteindre, Lyly laissa sa phrase en suspens et reprit sa marche afin de le rejoindre, ne laissant pas dupe la psychologue qui la suivit des yeux. L'étudiante reprit place sur sa chaise et répondit au sourire qu'Antoine lui adressait.
— T'en as mis du temps.
— Il y avait pas mal de monde.
Elle vit du coin des yeux Théo reprendre également place à sa table, et Lyly resta surprise en remarquant qu'Antoine avait déjà terminé son deuxième verre d'alcool.
— Par contre, reprit-elle, ça va pas le faire si tu rentres bourré avec moi. Je n'ai pas envie de te traîner par terre.
— T'inquiète, c'est rien ça, j'ai déjà fait pire.
Le jeune homme commanda une troisième boisson pendant que Lyly avalait une gorgée de sa limonade.
Dix minutes plus tard, à la plus grande surprise de la jeune étudiante, Théo se leva de sa chaise, salua la femme avec qui il avait passé la soirée, et sortit seul du bar sans accorder un quelconque regard à la jeune cousine d'Ashley.
— Antoine, commença Lyly, sérieuse. Il faut que l'on parle sérieusement, toi et moi.
Le jeune homme la regarda.
— Je pense qu'on fait fausse route, toi et moi. Je ne sais pas pourquoi mais tu sembles ne pas comprendre ce que je ressens pour...
Mais la jeune femm en'eut pas le temps de terminer sa phrase puisqu'elle sentit la personne passant près de leur table donner un coup volontaire dans celle-ci et son verre de limonade se renversa sur la chemise et le jean de Lyly. Le verre roula sur la table de bois et se brisa en morceaux sur le sol, laissant aphone la jeune femme.
Antoine se leva rapidement de sa chaise, surpris, tandis que Lyly observait la jeune psychologue continuer son chemin, comme si de rien n'était, avant de sortir du bar. Elle semblait avoir fait un détour dans le bar afin de passer près d'eux, elle avait donné un coup volontairement dans la table afin de faire renverser la boisson de Lyly sur elle. C'était quel genre de vengeance ça ? Quel âge avait-elle pour agir de cette sorte ? Quel était le problème ?
— Lyly, je comprends pas ce qui s'est passé, qu'est-ce qu'elle foutait là, elle ?
— Je ne sais pas, répondit-elle enfin, avant de se lever de sa chaise à son tour.
— Tu veux passer aux toilettes ? Ou je peux...
— Je suis désolée mais j'aimerais bien rentrer, je vais coller de partout, il faut absolument que je mette ça au sale le plus vite possible.
Antoine acquiesça. Tous deux allèrent s'excuser auprès du responsable du bar, et le jeune duo sortit de l'établissement, un goût amer dans la bouche, avant de prendre le premier bus.
Non seulement Lyly n'avait pas pu s'expliquer avec Antoine, mais en plus de cela elle se sentait haït par une psychologue, une femme, qu'elle ne connaissait même pas.
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