Chapitre 39 - 4K
Helloooo,
Tout d'abord, je veux vous souhaiter un très joyeux Noël. J'espère que vous avez pu bien profiter du réveillon si vous le fêtez, de vos proches, et que vous avez passé un très bon moment.
Ensuite, je souhaitais remercier chaque personne qui lit cette histoire. Pour certains ce sera beaucoup, pour d'autres peu, mais l'histoire a atteint 4 000 lectures, ce que je trouve véritablement incroyable. Je ne pensais pas qu'elle serait autant lu, alors, merci infiniment à chacun et chacune d'entre vous.
Pour fêter tout ça, je vous mets un nouveau chapitre, en espérant qu'il vous plaira. 🎁🎄
Joyeux Noooooël. 🎅🏻
-G
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Lyly observa les volets électriques du salon s'ouvrir avec lenteur et jeta un œil à l'extérieur. La pluie n'avait pas cessé de tomber depuis qu'ils s'étaient levés, il y a de cela trente minutes. Ils avaient pris leur petit-déjeuner devant la télévision, et Théo avait par la suite filé à la douche.
Les yeux de la jeune fille quittèrent la fenêtre et se tournèrent vers la télévision, stupéfiée par ce qu'elle venait d'entendre. Le corps désormais tendu, elle se déplaça inconsciemment vers le canapé et y prit place, les yeux toujours figés sur l'écran. Elle porta l'une de ses mains sur sa bouche, à la fois choquée et écœurée, et prit la télécommande pour monter le son. Apparemment, un enseignant de lycée s'était fait assassiner la veille, alors qu'il rentrait chez lui, après sa longue journée de travail. De nombreux rassemblements étaient prévus en hommage à l'enseignant, qui semblait être apprécié par une bonne partie de ses élèves.
— C'est immonde.
Lyly se tourna brusquement de l'autre côté du canapé, où Théo venait d'apparaître, torse-nu, les cheveux humides.
— Mais, c'est une horreur tu veux dire, ajouta Lyly, terrifiée. Tu imagines si c'était à toi qu'on s'en était pris, et...
— Lyly, la coupa-t-il en se passant les doigts dans les cheveux afin de les brosser, ce n'est pas le cas. Ne pense pas à une horreur pareille.
Elle se tourna de nouveau vers la télévision, et vit une photo de l'enseignant en question affichée en plein milieu de l'écran.
Depuis qu'elle savait ce qu'avait vécu Théo, la mort la terrifiait encore plus. Les personnes qui restaient après le décès d'un proche ne s'en remettaient parfois jamais. Théo en était la preuve. Il avait beau montrer qu'il était fort, ses parents lui manquaient à chaque instant, et davantage le mois de leur décès. C'était évident. Comment la famille de l'enseignant allait-elle parvenir à se remettre d'une telle fin tragique ? Et elle, si quelque chose venait à arriver à Théo, parviendrait-elle à s'en remettre ? Lyly frissonna.
— Stop.
Lyly tourna la tête à sa droite et suivit Théo des yeux. Il attrapa la télécommande et éteignit la télévision.
— Tu es sûrement en train de te faire des scénarios dans la tête, alors arrête ça. Ne te torture pas l'esprit comme ça. Je suis là, dans la même pièce que toi, et je suis en bonne santé. C'est ce qui compte.
Le téléphone de Lyly vibra. Elle jeta un coup d'œil à son écran qui affichait désormais un nouveau message, et releva les yeux vers Théo, qui la regardait.
—Je... Mon père vient d'arriver. Il faudrait qu'on y aille.
Ashley vint accueillir sa cousine et Théo dans l'entrée de la maison, et leur informa discrètement que l'invité se trouvait dans le salon, auprès de John, et que le repas était déjà prêt. Lyly adressa un regard inquiet vers Théo, qui semblait bien plus posé qu'elle, et regarda Ashley s'en aller dans la cuisine. Elle inspira un bon coup, accrocha sa veste sur le porte-manteau, attendit que Théo ait fait de même, et tous deux pénétrèrent dans le salon, l'un à côté de l'autre.
Fabio se trouvait déjà à table, assis près de John, et semblait plongé dans ses pensées lorsque Lyly apparut aux côtés de Théo. Il tourna rapidement ses yeux vers Lyly, répondit à son bref salut, et suivit Théo du regard, qui vint serrer la main de John. Le jeune homme tendit ensuite sa main vers le père de Lyly, qui la lui serra, hésitant.
— Je m'appelle Théo. Enchanté.
Fabio hocha la tête, sur ses gardes.
— Je suis Fabio. Le père de Lyly.
Théo acquiesça et vint s'asseoir en face de lui, pendant que Lyly prenait place à côté de son petit ami, à sa gauche.
Ashley débarqua dans le salon, un énorme plat entre les mains, et vint rapidement le déposer au centre de la table. Elle ôta le couvercle et servit un par un les invités, le plat fumant, pendant que Fabio semblait légèrement perplexe. Il remercia Ashley, reprit maladroitement son assiette, mais faillit la renverser sur la table avant que John ne vienne la lui stabiliser et l'aide à la poser sur la table. Il adressa un regard désolé à Lyly, et revint figer son regard sur Théo, perturbé. Lyly observa la scène, légèrement frustrée du comportement de son père, et se rendit peu à peu compte que celui qui semblait autant perturber son père était Théo.
Lyly fut la dernière à être servie, et Ashley s'assit en face à sa place, à droite de John, sur le côté droit de la table. Lorsqu'elle croisa le regard de sa petite cousine, Ashley comprit que quelque chose n'allait pas, et tourna ses yeux vers son oncle, qui observait Théo.
— Ça va, Fabio ?
Le concerné tourna brusquement son visage vers sa nièce, et hocha vivement la tête.
— O-oui oui. Tout va bien.
Théo releva enfin les yeux vers Fabio, et fut surpris de voir que celui-ci était encore en train de le fixer. Il fronça un instant les sourcils, et tourna son regard vers Lyly, qui le regardait également.
— Écoute...
Lyly regarda son père et vint poser aveuglément sa main sur celle deThéo, qui relâcha son couteau sur la table.
— Je ne sais pas si Ashley a eu le temps de te le dire, reprit Lyly. Mais, Théo est mon petit ami.
Théo parut un instant surpris, puisque c'était la première fois que Lyly le présentait comme tel à quelqu'un, et adressa un sourire à Fabio, qui baissa aussitôt les yeux, mal à l'aise.
Afin de dissiper le malaise, Ashley souhaita le plus joyeusement possible un bon appétit à tout le monde, et tous baissèrent leur regard vers leur assiette.
À la plus grande déception d'Ashley, le repas se passa totalement dans le silence. Seuls les bruits des couverts s'entrechoquant parvinrent à certains moments à casser le lourd silence qui envahissait la pièce. Après le dessert, chacun aida à débarasser la table, et ce n'est que vingt minutes plus tard que Lyly se retouva seule dans la cuisine avec son père, lui sortant et elle entrant.
À sa vue, elle s'arrêta et bloqua la sortie de la pièce. Fabio s'arrêta alors à son tour, gêné, et baissa le visage, comme si ce qu'elle allait lui reprocher était prévisible.
— Tu m'expliques c'est quoi le malaise ? demanda-t-elle, énervée. Tu es invité ici et tu oses plomber l'ambiance comme ça ?
— Lyly...
— C'est quoi le problème avec Théo ?
Fabio releva la tête et parut désolé.
— Tu n'y es pas du tout. C'est juste que... Il soupira. Je me suis rendu compte à quel point je ne connaissais plus rien de toi. J'ai loupé tellement d'années... Tellement d'année que ta mère a eu le droit de suivre...
— Ce n'est pas une raison pour le fixer comme tu l'as fait pendant tout le repas, répliqua-t-elle. C'est dégueulasse pour lui.
Fabio acquiesça vivement la tête.
— Je suis désolé, Lyly.
La jeune femme inspira lentement.
— C'est sérieux avec lui ?
Lyly leva un sourcil de surprise, et lâcha un petit rire nerveux.
— Tu penses vraiment que je viendrais présenter mon petit ami si ce n'était pas sérieux ?
Fabio hocha la tête que non. La voir autant sur la défensive le perturbait, l'attristait. Lyly avait si changé. Comment allait-il parvenir à rattraper tout le temps perdu ? Allait-il y parvenir ? Le souhait-elle ?
— Je l'ai déjà vu en photo, avoua Fabio. Quand j'ai fait appel à un détective privé, une de ses photos m'est parvenue.
— Quoi ?
— Quand tu étais chez ta mère, il était avec un homme, et le détective privé l'a pris en photo à ce moment-là.
— Mais comment tu as pu oser le faire prendre en photo ? demanda Lyly, amèrement. Comment tu peux oser traiter comme ça Théo alors que tu ne le connais même pas ?
— Ce n'est pas lui que j'ai fait suivre, Lyly.
Elle le fixa, les sourcils froncés.
— J'ai fait surveiller ta mère et son ex. J'ai découvert des tas d'affaires bizarres les concernant, c'est pour ça que j'ai demandé au détective de continuer son enquête.
— Depuis quand ça dure ?
— Plusieurs mois.
Lyly rigola nerveusement.
—Donc tu nous fais suivre depuis des mois ? répéta-t-elle, incrédule.
— Pas toi, Lyly. Ta mère.
Elle se frotta un moment les yeux du bout des doigts et croisa ses bras sur sa poitrine. Elle pouvait entendre de la cuisine Ashley, Théo et John discuter dans le salon.
— Qu'est-ce que tu as découvert ? demanda-t-elle enfin sur un ton faussement calme. Ton détective, il a découvert quoi ?
— Je ne peux pas en parler maintenant. Je préfère être sûr avant de te raconter quoi que ce soit. Mais fais-moi confiance, Lyly. Ta mère te cache bien plus de choses que tu ne le crois.
Lyly hocha frénétiquement la tête.
— Parce que tu penses que je vais te croire sur parole ? Tu débarques après douze ans d'absence, et tu veux que je croie sans l'ombre d'un doute tout ce que tu me dis ? Tu n'as aucune preuve à avancer ! Absolument aucune.
— Lyly, je...
— Tout va bien ?
Ashley pénétra dans la cuisine, suivit par Théo. Celui-ci s'apprêtait à passer près de Lyly et à continuer son élan vers le réfrigérateur lorsque Lyly lui intercepta le bras. Il s'arrêta alors à ses côtés et se tourna vers elle, surpris.
— Ça va ?
— Il faut que je prenne l'air.
Théo hocha la tête et se laissa entraîner par Lyly, sous les yeux de Fabio, désarmé.
Théo récapitula en lui tout ce que venait de lui expliquer Lyly, et prit place près d'elle sur un banc, une capuche sur la tête, ne souhaitant pas se faire reconnaître si un étudiant passait dans le coin.
Lyly battait du pied gauche, le talon cognant à rapide intervalle régulier le goudron, stressée, et observait le sol humide sous ses pieds. Depuis qu'elle avait mis les pieds ici, sa vie n'était que révélation sur révélation. Pourquoi avait-il fallu que tout parte en vrille ? Pourquoi ne pouvait-elle pas vivre une vie paisible, loin des soucis ? Était-ce trop demander ?
— Si ma mère n'avait pas fréquenté ce type qui nous persécute, jamais je n'aurais vécu tout ça, lâcha-t-elle.
Elle se passa la main dans les cheveux, anxieuse, et les posa sur ses cuisses. Elle ne savait pas quoi faire de ses mains. Elle avait besoin de bouger, de faire quelque chose. D'agir.
Théo la quitta des yeux et regarda en face de lui, légèrement blessé. Il faisait désormais partie du présent de Lyly, et celle-ci semblait regretter ce qu'elle vivait depuis son arrivée. Peut-être n'avait-elle pas voulu l'inclure dans ce qu'elle avait dit, mais sa phrase avait été claire. Bien trop claire. Et il était déçu.
— Tu te rends compte que tout ça est un pur cauchemar ? Ma vie est un bordel pas possible. En qui je peux avoir confiance ? Vers qui je peux me tourner sans avoir peur d'être trahie ?
Théo resta silencieux, et porta l'une de ses mains vers sa bouche. Il se rongea un instant l'ongle de son pouce, irrité, et se rendant compte qu'il n'avait rien à ronger, il l'ôta de ses lèvres.
— Tu ne trouves pas ça bizarre que les gens mentent ? Qu'ils manipulent autant ?
Elle réfléchit.
— Parfois j'aimerais retourner dans le passé, avoua-t-elle, quand ma mère et mon père étaient encore ensemble. Quand personne ne me voulait de mal.
Se rendant compte que Théo ne répondait pas, elle tourna son visage vers le jeune homme, et le vit observer le sol.
— Théo ?
Lorsqu'il la vit poser l'une de ses mains sur ses cuisses, l'envie de la lui ôter le démangea, mais à la place, il se contenta de la fixer, prêt à se lever.
— Théo, ça va ?
Il se leva du banc, un goût amer dans la bouche, fit quelques pas en avant, et finit par se retourner vers Lyly, qui venait aussi de se redresser et de le rejoindre. Elle l'observa, à la fois inquiète et incrédule, et voulu lui toucher le bras, mais il fit un pas en arrière.
— Théo, dis quelque chose...
— Tu n'as pas l'impression d'être injuste ? lança-t-il enfin, amèrement.
— Par rapport à quoi ?
— Tout ce que tu viens de dire.
— Je...
— Tu dis ouvertement que tu regrettes ta vie d'aujourd'hui. Tu dis ouvertement que tu n'as confiance en personne et que tu veux retourner dans le passé. Mais bordel, et moi là-dedans ?
— Mais je ne pensais pas à toi et...
— C'est ça le problème, la coupa-t-il, sèchement.
— Tu penses que je ne pense pas à toi ? Tu... Son teint devint peu à peu livide. Tu as été blessé par mes propos ?
— Je ne comprends pas ce que tu veux, Lyly.
— Mais je ne disais pas ça par rapport à toi. Je...
— Tu doutes de moi à cause de ce que ton père a dit ?
— Mais non !
Théo soupira et était sur le point de ranger ses mains au fond de ses poches lorsque Lyly les intercepta et les serra fort contre les siennes.
— J'ai confiance en toi, assura-t-elle, sérieuse. J'ai tellement confiance en toi que ça me fout la trouille...
— Quand t'as dit à ton père que j'étais ton petit ami, ça m'a surpris. C'était la première fois que tu me nommais de cette façon, du moins devant moi, et j'ai cru, l'espace d'un instant, qu'on avait franchi un énorme cap, toi et moi. Mais quand je vois ce que tu penses de ta vie d'aujourd'hui, depuis que tu as mis les pieds dans cette ville, je me rends compte que je me suis trop emballé.
— Théo...
Elle inspira calmement et baissa les yeux.
— Tu es une des seules choses positives qui me sois arrivée ici.
Théo ne répondit pas. Elle releva les yeux et les ancra dans ceux du jeune homme.
— Tu es une des seules choses positives qui me sois arrivée ici, répéta-t-elle. Quand je disais tout ça, je faisais référence à ma mère qui s'est tapée je ne sais combien de mecs pendant qu'elle sortait avec mon père. Quand je disais tout ça, je faisais référence à mon père parce que je ne sais pas si je peux lui refaire confiance. Et puis je faisais référence à Antoine, à plein de gens qui ont tenté de me manipuler pour parvenir à leur fin. Les gens me font peur. Les gens sont profondément méchants, et j'ai peur d'être blessée, encore et encore. Parce que la méchanceté fait partie intégrante de l'être humain, et malheureusement, beaucoup laissent cette part d'eux prendre le dessus.
— Mais je ne fais pas partie de ces gens, Lyly. Quand est-ce que tu...
— Je sais, je sais, répéta-t-elle. Mon dieu, je sais à quel point tu ne fais pas partie de ces gens, et ça me fait encore plus peur depuis qu'on est ensemble. Parce que si tu pars, tu partiras avec un bout de moi que je serai incapable de reconstruire.
— Lyly...
— Je ne me suis jamais autant sentie aimée par quelqu'un que par toi, Théo et je te jure que ça me fait peur. Chaque jour, quand je me lève, j'ai peur de ne pas être à la hauteur. J'ai peur que tu te lasses de moi. J'ai peur que tu trouves mieux ailleurs. Merde ! J'ai peur chaque jour qui passe de te perdre ! Alors oui, j'ai peur, terriblement peur, mais je n'ai jamais, je dis bien jamais, regretté de t'avoir rencontré.
Théo attira la jeune fille contre lui et l'enlaça fortement contre lui, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Elle le serra du plus fort qu'elle le pu, et expira de soulagement.
— Pourquoi est-ce que tu attends ce genre de situation pour m'avouer tout ça ? demanda-t-il. Pourquoi tu attends que je me sente mal pour m'avouer ce que tu ressens ?
— Je ne trouve jamais les mots pour décrire ce que je ressens. Elle cala son visage contre sa nuque. J'ai l'impression que les mots ne sont pas assez forts pour exprimer ce que je ressens vraiment au fond de moi... Je suis désolée.
De retour dans la maison une quarantaine de minutes plus tard, Ashley apprit à sa cousine que Fabio avait précipitamment quitté la maison dix minutes plus tôt, après avoir reçu un coup de fils de son détective privé. Avant de quitter les lieux, il avait remercié Ashley pour le repas, lui avait prié de saluer Lyly de sa part, et de lui dire qu'il la rappellerait plus tard.
Lyly sentit un poids s'ôter de sa poitrine en apprenant cela et rejoignit, aux côtés de Théo, John dans le salon, qui venait d'éteindre la télévision.
— Ta mère a appelé tout à l'heure. Ashley a fini par lui répondre et lui a dit que tu étais partie te balader, indiqua John.
— Il faudrait que tu songes à la rappeler, intervint Ashley en pénétrant dans le salon. Tu vas pas pouvoir l'éviter éternellement.
— Je n'ai rien à lui dire.
— Bien sûr que si, répliqua Théo. Tu as des tonnes de choses à lui dire.
— Je n'ai pas envie de l'entendre...
— Tu peux pas te défausser de tout, reprit Ashley. Je sais que tu fais des efforts, et c'est génial. Mais tu devrais parler à ta mère une bonne fois pour toute.
Lyly hocha la tête que non.
— À quoi ça sert de lui parler si elle me ment ?
— L'avantage, c'est que tu sais pas mal de choses grâce à ton père. Si elle te ment, tu le verras sûrement très vite.
Lyly haussa finalement les épaules
— Prend le temps de réfléchir, reprit John. T'as rien à perdre, t'as tout à gagner.
Tous les regards se tournèrent vers Théo lorsque son téléphone se mit à sonner. Celui-ci s'excusa, décrocha et disparut dans la cuisine.
— Ton père t'a expliqué pourquoi il fixait autant Théo ? demanda Ashley. C'était méga gênant.
Lyly haussa les épaules et tenta de se concentrer sur ce qu'elle pouvait entendre de la conversation de Théo, qui avait pourtant poussé la porte de la cuisine. Elle se tourna, sortit du salon et s'arrêta devant la porte de la cuisine, avant d'y entrer discrètement.
Théo semblait en pleine négociation. Il la fixa, adossé à l'évier, et répondit qu'il ne serait probablement pas disponible. Lyly l'interrogea du regard, alors le concerné éloigna un instant son téléphone de sa bouche.
— C'est le pote que je devais voir aujourd'hui, chuchota-t-il, il fait une seconde réception la semaine prochaine, il veut que j'y aille.
— Pourquoi tu n'y vas pas ?
— Je voulais passer le week-end avec toi. Théo se racla la gorge. Oui oui, je sais, répondit-il à son interlocuteur, ça aurait été génial.
— Mais vas-y ! Vas-y ! insista Lyly en chuchotant. Ne refuse pas !
Théo fixa un moment Lyly, pensant le pour et le contre.
— Ouais, c'est vrai.
Lyly lui fit signe d'accepter. Il fronça un instant les sourcils, puis acquiesça finalement la tête, sérieux.
— Écoute, j-je vais venir. Je vais me libérer et je vais passer te voir.
Lyly entendit de sa place l'interlocuteur crier de joie dans le téléphone, ce qui fit rigoler Théo.
— Ouais, moi aussi je suis content, répondit-il. Ouais, totalement. Six ans peut-être ? Il pouffa. Non pas autant. Où ça ? Oh ! Ouais, c'est génial ça. On va faire ça comme ça.
Théo se mit à réfléchir et plissa les yeux en observant Lyly, qui n'avait pas bougé.
— Je ne sais pas du tout. C'est possible. Je te redis, d'accord ? Bah ouais carrément !
Théo rigola.
— On se redit, ça marche. Ouais, à plus.
Il hocha la tête d'amusement et raccrocha avant de glisser habilement son téléphone dans la poche de son jean.
— Je le vois samedi, expliqua-t-il en croisant ses bras sur son torse. En fin d'après-midi.
— Tu as eu raison d'accepter.
— À ce propos. Je me demandais...
Lyly leva un sourcil de surprise.
— Oui ?
— C'est une réception. Il y aura probablement pas mal de monde, mais, c'est à une heure d'ici. Du coup je me disais, pourquoi ne pas y aller accompagné...
— Tu es en train de m'inviter indirectement ou je rêve ?
— Mhhh, c'est à peu près ça, répondit-il, amusé.
Lyly pouffa.
— Depuis quand tu tournes autour du pot comme ça, toi ? Ce n'est pas toi qui me demandais de dire les choses, d'être explicite ?
— Si, mais, je sais que tes partiels arrivent bientôt. Celui de mon cours est dans deux semaines. Et t'as tes inscriptions de Master à faire, si tu veux poursuivre tes études. Je ne peux pas monopoliser ton temps. Il y a des choses beaucoup plus importantes que d'aller à une réception d'un de mes potes.
— Mais cette réception compte pour toi, affirma-t-elle, et tu me demandes de t'accompagner. Tu crois vraiment que je peux refuser ?
— Peux, oui. Il y a plus important que ça. Tes études passent avant tout.
— T'as fini de parler pour moi ? rétorqua-t-elle gentiment. Je vais me réorganiser et venir avec toi.
Un sourire timide apparut lentement sur le visage de Théo.
— T'es sûre ?
— Absolument.
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