Chapitre 31
Théo et Lyly ne se réveillèrent qu'après onze heures trente. Il rejoignit ses parents dans le salon, les salua, s'excusa pour leur réveil tardif et les aida à mettre la table. Lyly, quant à elle, descendit un quart d'heure plus tard. Théo souhaitait qu'elle fasse bonne impression, qu'elle ne montre pas sa tristesse, alors elle allait mettre le paquet pour y parvenir.
Ils mangèrent cette fois-ci un repas plus classique, des pâtes accompagnées de morceaux de poulet à la sauce mexicaine, et Angèle les rejoignit à table dix minutes après le début du repas, toujours l'air ronchon.
Lyly ne prêta pas attention à la sœur de Théo, obnubilée par le fait de devoir faire bonne impression, et renvoya autant que possible les sourires chaleureux que lui envoyait Tô Tâm lorsqu'elle croisait son regard.
Elle n'en savait pas plus sur l'histoire de Théo, sur le pourquoi il avait été adopté. Certes, elle savait que les parents de Théo n'étaient malheureusement plus de ce monde, mais elle ne savait pas ce qui s'était passé. Un accident de voiture ? Une maladie ? Ce qui lui avait dit Théo laissait penser à Lyly qu'ils étaient décédés en même temps, mais cela arrivait si rarement qu'elle ne voyait pas trop ce qui avait pu se passer.
Quant à Angèle, si elle était également adoptée, Lyly aurait aussi voulu savoir ce qui s'était passé de son côté, si ses parents étaient également décédés, s'ils l'avaient abandonné ou si l'histoire était bien plus complexe que ce qu'elle pensait.
— Et l'université alors, comment ça se passe ? demanda Pascal, intéressé.
— Bien, répondit Théo en déposant son verre sur la table. Comme d'habitude, en fait. J'ai parfois des réunions, des accrochages avec certains étudiants, mais rien de trop grave.
— Quel genre d'accrochage ?
Théo plissa les yeux afin de réfléchir.
— Dernièrement un élève clamait que je l'avais sous-noté, qu'il méritait mieux, mais je lui ai affirmé que ce n'était pas le cas. Alors il m'a écrit une lettre pour insister, en exposant ses arguments, qui n'étaient d'ailleurs pas valables, puis il a écrit une autre lettre à la directrice de ma filière pour lui raconter que je le sous-notais et qu'il souhaitait que je corrige une seconde fois sa copie.
— Et qu'a répondu la directrice ? demanda Tô Tâm, surprise.
— Elle m'a convoqué pour qu'on en parle. Mais elle a très bien compris qu'il en faisait trop, que je l'avais noté correctement. Elle m'a conseillé de laisser couler et qu'elle s'en chargerait.
— Il est culotté, ce petit, répondit Pascal en se laissant tomber contre le dos de sa chaise. Écrire une lettre pour ça...
— Et il avait quelle note ?
Théo regarda Lyly.
— Deux. Mais il était clair qu'il n'avait rien appris. Il ne connaissait rien du cours et écrivait des citations qui n'existaient pas.
Angèle se leva de table, marmonna des remerciements à ses parents pour le repas, puis alla dans la cuisine ramasser ses couverts.
— Et la présidente, c'est toujours la même ? continua Pascal.
— Toujours. Elle a été réélue cette année.
— Quelle incapable !
Théo haussa les épaules.
— C'est bien connu, les gens aiment élire des incapables.
Lyly aperçut Angèle monter les escaliers.
— Tu devrais te présenter, proposa Pascal, sérieux. Tu as l'intelligence et le physique pour !
Tô Tâm se leva de sa chaise et regroupa les assiettes désormais vides les unes sur les autres.
— Arrête de dire des âneries. Tu sais très bien que ça ne l'intéresse pas, laisse-le tranquille avec ça.
Lorsqu'elle tourna les talons pour apporter les assiettes dans la cuisine, Pascal lui tira la langue, ce qui fit pouffer Lyly et Théo.
La jeune étudiante enfilait sa veste pendant qu'elle observait Théo, dos à elle, fouiller dans l'un des tiroirs de sa chambre. Il l'en débarrassa d'un paquet de feuilles, jura, jeta à la poubelle deux tubes de colle vides et se redressa lorsqu'il tomba sur ce qu'il cherchait. Il observa ce qu'il avait entre les mains, la tête baissée vers celles-ci, immobile.
La scène intrigua Lyly. Elle avança alors vers lui, et s'arrêta à ses côtés, avant d'être totalement fascinée par ce qu'elle voyait. Théo était le portrait craché de son père lorsqu'il portait la barbe, c'en était même perturbant. Tô Tâm avait raison sur toute la ligne.
Il lui déposa la minuscule photo carré entre les mains, lui demanda de l'apporter avec elle par peur de l'oublier ici, et la pria de les rejoindre en bas lorsqu'elle serait prête, avant de quitter la pièce.
La jeune fille resta un moment immobile au milieu de la chambre, les yeux figés sur la photo qui devait tant représenter pour Théo. Wow, ce que ses parents étaient beaux. Tous deux se tenaient debout devant un immense lac où se reflétait un sublime ciel bleu sans nuages. Sa mère avait de longs cheveux roux, les yeux verts, un joli petit nez arrondi et de petites lèvres recouvertes d'un léger rouge à lèvres rouge. Elle portait une chemise blanche à longues manches qui lui arrivait au dessus des fesses, un jean noir qui mettait en avant ses longues jambes et une paire de bottines noires. Sur cette photo elle avait passé son bras gauche autour du bassin de son mari, qui lui portait une paire de mocassins noirs, un jean bleu clair et une veste en cuir visiblement neuve voire très bien entretenue. Il avait une petite barbe qui s'arrêtait au milieu de son cou, ce qui ne permit pas à Lyly d'apercevoir comme il se le devait ses lèvres, un nez légèrement plus pointu que celui de Théo, et des yeux marrons, comme ceux de son fils. Quant à sa coiffure, il avait plaqué ses cheveux châtains en arrière, ce qui permettait tout de même d'apercevoir la grosse ressemblance de Théo avec son père, surtout au niveau du visage.
Lyly rejoignit Théo et ses parents dans le couloir cinq minutes plus tard, la photo glissée dans la poche de sa veste. Leur fils les remercia de leur accueil avant que Pascal ne vienne rapidement étreindre son fils contre lui. Tô Tâm enlaça ensuite plus longuement son fils que ne l'avait fait Pascal.
— Faites attention en rentrant. Envoie-moi un petit message lorsque vous serez arrivés.
— Oui maman, promis.
Elle recula de ses bras et se tourna vers Lyly.
— Je suis vraiment ravie que vous soyez venue avec Théo. Ça a été un honneur de vous rencontrer. J'espère que vous avez passé un bon moment avec nous tous.
— Merci à vous Tô Tâm de m'avoir aussi bien accueilli. Merci pour tout.
Tô Tâm prit les mains de Lyly dans les siennes et les lui serra vivement.
— Vous êtes la bienvenue à la maison.
— Merci infiniment.
Lorsque Tô Tâm recula, Pascal prit sa place, mais privilégia l'enlacement et serra la jeune fille dans ses bras.
— Merci, Lyly, ça a été un plaisir de te rencontrer. J'espère que tu arriveras à nous faire voir Théo plus souvent.
Il recula et lui adressa un sourire qui lui arrivait jusqu'aux oreilles.
— D'ici là, faites attention à vous, faites attention sur la route, et n'oublie pas de prendre en photo un nuage en forme de champignon quand tu en verras un.
Lyly rigola.
— C'est promis. Je n'y manquerai pas.
Il lui fit une petite tape amicale sur l'épaule.
— Maman, tu salueras Angèle de notre part. Je sais qu'elle est partie se balader, et je n'ai pas pu lui dire au revoir.
— Bien sûr.
— Merci, maman.
Ils se saluèrent une dernière fois, et Théo ainsi que Lyly montèrent en voiture. Ils firent un signe de la main au dessus de leur vitre entrouverte lorsque Théo démarra la voiture, et elle disparut de la vue de Tô Tâm et Pascal un instant plus tard, au deuxième croisement.
Théo s'arrêta au feu rouge, suivit des yeux un couple qui traversait le passage piéton, et observa le bâtiment à sa gauche. Des peintres étaient en train de refaire les façades et n'en avaient pas encore fait la moitié. Il observa la hauteur dans laquelle ils étaient suspendus, s'étonna de leur assurance et de leur agilité, puis reporta son regard sur la route.
Il jeta un œil à son rétroviseur et vit un gros camion s'arrêter derrière lui ainsi qu'une moto à sa droite.
Lyly, quant à elle, était concentrée sur son portable et semblait écrire des messages depuis huit bonnes minutes. Elle ne s'apercevait même pas que Théo était en train de la regarder, un sourire en coin.
Le feu passa au vert. Théo appuya sur la pédale, et activa son clignotant pour tourner à gauche.
— Pourquoi Obi-Wan Kenobi ?
Théo lâcha un petit rire et entrouvrit légèrement la fenêtre de son côté.
— Dans ma chambre ?
— Sur tout ton mur gauche.
Il pouffa.
— Et toi, pourquoi Skywalker ? Hormis sa belle gueule.
Elle lui donna une petite tape sur l'épaule.
— Hey, ne parle pas comme ça de Skywalker. C'est sûr qu'il est beau, mais c'est quelqu'un qui persévère. Il va au bout des choses. Et il est tellement puissant...
— Ça ne servait à rien d'être puissant s'il ne savait pas contrôler sa puissance.
— Il s'est quand même rattrapé à la fin !
Il haussa les épaules.
— C'est tout de même un traître.
— Écoutez-le, pouffa-t-elle, écoutez-le, tu dis ça juste parce qu'il a tourné le dos à ton Obi-Wan.
— Ah mais totalement. Et il a bien compris son erreur quand une partie de son corps a fondu après son combat avec Obi-Wan.
— Et donc, répéta-t-elle, pourquoi Obi-Wan a eu la chance de recouvrir une partie des murs de ta chambre ?
— C'est un personnage raisonné, sage, intelligent, puissant, et qui plus est savait se servir de sa puissance, pas comme Skywalker. Il croyait fermement en ses idées, et il était bon dans tous les domaines. Il activa son clignotant gauche. Ce mec est un Dieu.
— Tu voulais lui ressembler ?
Théo arrêta la voiture au stop.
— En quelque sorte.
— C'est un peu ce que tu es au final, répondit Lyly, plus sérieuse. Tu es sage, intelligent, raisonné. Tu crois aussi fermement en tes idées, et tu es bon dans un bon paquet de disciplines.
Il appuya sur la pédale.
— Oh, je ne pense pas être tout ça, répondit-il, évasif. Je ne suis pas toujours raisonné, surtout quand il s'agit de mes émotions.
— Je trouve que tu les gères très bien justement, ce n'est pas comme moi...
— Tu as tort.
Elle le regarda.
— Pourquoi ?
— Je contrôle une bonne partie de mes émotions, mais pas toutes...
— Lesquelles ?
La voiture se stoppa. Ce n'est que lorsqu'elle tourna la tête vers sa vitre qu'elle se rendit compte qu'ils étaient dorénavant arrivés devant chez Ashley.
— On est arrivés.
Lyly expira longuement et rangea son téléphone dans sa poche. Théo la regarda faire, intrigué, et se tourna à moitié vers elle en s'appuyant de son coude sur le volant.
— Ça va ?
— Ça va. Elle le regarda. Merci de m'avoir amené avec toi. Tes parents sont... elle s'arrêta en se remémorant que les parents géniteurs de Théo étaient décédés.
— Mes parents... ?
— Tô Tâm et Pascal sont adorables. Je ne pensais pas qu'ils arriveraient autant à me mettre à l'aise. Et Pascal...
— Lyly, la coupa-t-il, tu peux tout à fait dire que ce sont mes parents. Adoptifs, certes, mais ce sont mes parents. Ils m'ont vu grandir et ont continué mon éducation.
Elle hocha la tête que c'était entendu.
— Et, dis-moi, reprit-il, tu avais l'air contrarié sur ton téléphone tout à l'heure. Tout va bien ?
Lyly resta un instant immobile, perplexe, puis se décida à sortir son téléphone de sa poche. Elle déverrouilla l'écran, ouvrit ses messages et appuya sur celui auquel elle pensait afin de le faire s'afficher. Elle le fixa un moment, contrariée, et tendit son téléphone à Théo, qui la regarda, un sourcil levé de surprise, avant de prendre son téléphone entre ses mains.
—« Lydie, est-ce bien ton numéro ? » lut Théo avant de relever les yeux vers Lyly.
Elle resta silencieuse et regarda en face d'eux.
— J'avais complètement oublié que Lyly n'était pas ton vrai prénom.
— Maintenant si, répondit-elle, presque sèchement.
Il la scruta, les sourcils légèrement froncés, et finit par se racler la gorge.
— Et, le numéro n'est pas enregistré, reprit-il pour changer de sujet. Je suppose que tu ne sais pas de qui il vient ?
— Je n'en ai aucune idée...
— Si la personne te surnomme comme ça, ça veut forcément dire que c'est une personne qui te connaît depuis longtemps, qui t'a connu quand tu avais ce prénom. Alors... Je ne pense pas que ça puisse être l'autre cinglé, si ?
— Je ne pense pas non plus, répondit-elle, lasse. Et je n'ai pas répondu. J'ai trop peur de qui ça pourrait être.
— Tu veux que je lui envoie un message ?
Elle le regarda et hocha la tête que non.
—Je ne veux pas que tu sois impliqué dans mes histoires. C'est le bordel, tu ne mérites pas d'être touché par ce que je vis. Autant...
— Hey.
Il déposa sa main sur la cuisse de la jeune fille.
— Je suis déjà impliqué, que tu le veuilles ou non. Et je préfère l'être.
Il la regardait comme si elle était la huitième merveille du monde, comme s'il avait la plus belle femme en face de lui. Lyly ne comprenait pas, mais elle s'habituait. Son regard lui réchauffait le cœur, en disait si long qu'il serait quasiment impossible de pouvoir décrire tout ce qu'il lui renvoyait à chaque fois qu'il posait les yeux sur elle.
Elle laissa un petit sourire timide apparaître sur son visage, et baissa les yeux vers la main du jeune homme. Elle la recouvrit de la sienne, et lui caressa le dos de la main.
— Par contre, quand je me suis regardée dans le miroir ce matin, je n'étais pas très contente. T'as vu ce que tu m'as fait ?
Elle baissa la fermeture de sa veste et lui fit découvrir son cou où était logé un petit suçon.
Théo éclata de rire.
— Je vais devoir le cacher maintenant, grogna-t-elle en tentant de ravaler son sourire. T'es vraiment qu'un gamin.
— Approche-toi pour que je t'en fasse un de l'autre côté.
Lyly explosa de rire et tenta de s'éloigner de Théo qui défit habilement sa ceinture et tentait de se rapprocher d'elle en riant. Elle lui tapota le torse, pliée de rire, pendant que le jeune homme se penchait vers son cou.
— Hey !
Le jeune duo sursauta, se redressa et tourna leur tête vers le pare-brise d'où venait apparaître Ashley, qui sursautait sur place. Elle courut jusqu'à la vitre de Théo, qui la baissa et coupa le moteur. Lyly se redressa, reprit gentiment son téléphone de la main de Théo et le rangea dans sa poche.
— Vous venez d'arriver ? demanda-t-elle, enthousiaste.
— Il y a cinq minutes, environ, répondit Théo.
— Ouah, ta barbe commence vraiment à prendre de la longueur.
Une portière claqua. Théo tourna aussitôt son regard vers le siège passager, qui était désormais vide, et vit Lyly contourner la voiture puis rejoindre sa cousine Ashley, qui l'enlaça rapidement. Il ouvrit sa portière et les rejoignit à l'extérieur.
— Quelqu'un a appelé pour toi hier. Je sais pas qui c'était, mais il a demandé à ce que tu le rappelles quand tu seras rentrée.
— Quoi ? Mais tu n'as pas demandé son prénom ?
— Si, mais il a pas voulu me le dire. Il a dit qu'il souhaitait te parler à toi.
— Il a laissé un numéro ?
— Oui, indiqua Ashley en regardant Théo. De toute manière son numéro était aussi affiché sur le téléphone quand il a sonné.
Lyly contourna la voiture et ouvrit le coffre. Elle sortit son petit sac, le passa sur son épaule qui ne lui faisait quasiment plus mal, referma le coffre sous les yeux de Théo et Ashley, puis les rejoignit, le visage fermé, sérieux.
— Je vais gérer ça plus tard. J'ai des devoirs à faire, dont la dissertation de monsieur Pavinkis ici présent, dit-elle en le regardant, donc je m'occuperai de ce numéro quand j'aurai le temps.
— Tu as besoin d'aide pour porter ton sac ? demanda Ashley.
— Non, ça va, merci. On peut se rejoindre à l'intérieur ? J'aurais quelques mots à dire à Théo avant de rentrer.
Ashley acquiesça.
— Je t'attends dans le salon.
La jolie blonde salua Théo, le remercia d'avoir ramené sa cousine, et tourna les talons. Lyly attendit de la voir fermer la porte avant de se tourner vers Théo, qui la regardait déjà.
— L'homme qui a appelé doit être le même qui m'a envoyé le message.
— Ashley n'est pas au courant ?
— Non, je n'étais pas avec elle quand je l'ai reçu.
Théo fronça les sourcils.
— Tu l'appelleras seule ?
— Sûrement. Mais je ne veux pas l'appeler aujourd'hui, j'ai trop de travail à faire.
Il lui tendit une main, qu'elle attrapa entre les siennes.
— Tiens-moi au courant. S'il te plaît.
— Promis.
— Et, tu devrais prendre mon numéro aussi. Si tu as un souci, ou si tu veux parler, peu importe, ça serait bien que tu l'aies. Au cas où.
— Je le demanderai à Ashley.
Elle apporta la main du jeune homme vers son visage et y déposa ses lèvres.
— Merci pour tout, Théo.
Il lui adressa un petit sourire.
— On se voit mardi.
— Si tu ne sèches pas. Et préviens-moi si tu comptes remettre une de tes robes moulantes, question que je sois prêt mentalement.
Elle laissa échapper un petit rire, comme le faisait si bien Théo. Il l'observa, amusé.
— Et physiquement aussi ?
Il pouffa et se mordilla la lèvre inférieure.
— C'est toi qui le dis.
Elle s'éloigna à reculons, les yeux de Théo plantés dans les siens.
— Tu ne vas pas me dire que je ne t'ai pas fait d'effet, quand même.
— Disons que si tu n'avais pas boité, ça aurait été parfait.
Elle ouvrit la bouche, offusquée, et s'arrêta au milieu du trottoir.
— Oh l'enfoiré, laissa-t-elle échapper avant de recouvrir sa bouche de ses mains.
A son plus grand soulagement, Théo explosa de rire, et il l'observa rentrer chez elle, un grand sourire figé sur le visage.
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