Chapitre 29

Hello,

Voici un nouveau chapitre, j'espère que vous l'aimerez.

Je m'excuse pour l'attente, j'ai repris les cours et je crains malheureusement que les chapitres seront publiés avec un peu plus de retard que d'habitude. Mais j'essaierai malgré tout d'en publier un par semaine. Si ce n'est pas le cas, n'hésitez pas à me relancer dans les commentaires ou bien en m'envoyant un message privé.

Bonne lecture,

-G
___________________________________

Lyly se creusa les méninges le mercredi ainsi que le jeudi afin de trouver comment elle pourrait faire pour convaincre sa cousine d'y aller sans qu'elle ne vienne sa préoccuper d'elle. Elle ne pouvait pas annuler ce rendez-vous, encore moins depuis qu'elle savait que cela faisait des semaines que la rencontre avait été planifiée.

Le jeudi matin, Lyly en conclut qu'elle allait devoir mentir. Elle ne pouvait pas inventer le prénom d'un nouvel ami qui pourrait, comme par magie, venir dormir chez eux, et elle ne pouvait pas non plus en inventer un chez qui elle allait aller dormir. Ashley commençait désormais à bien connaître sa cousine, elle la savait introvertie, et incapable d'aller dormir chez quelqu'un qu'elle connaissait à peine. Il était également impossible de dire qu'elle s'était réconciliée avec Antoine. Pas après ce qu'il avait fait... et pourtant. Et pourtant elle ne voyait plus que cela. Antoine. Il allait lui servir d'alibi.

Alors, le jeudi soir, pendant le repas, Ashley demanda pour la quatrième fois à Lyly si cela était toujours bon pour elle et Antoine. Si elle prévoyait toujours de le rejoindre chez lui.

— Tout est ok.

Ashley soupira de soulagement et prit la main de John dans la sienne.

— Tu es sûre que ça ira ? demanda John, inquiet. Après ce qu'il t'a fait dans le cinéma, je pensais pas que tu lui pardonnerais.

Lyly sentit son cœur se serrer.

— Je sais, mais... on a discuté. Et, je me suis dit que tout le monde pouvait avoir le droit à l'erreur. Je suis mal placée pour dire que je fais un sans-fautes...

—Appelle-nous si tu as un souci, en tout cas. Le moindre problème, insista Ashley.

Oui, je le ferai. Mais il ne se passera rien, ne vous en faites pas.



Le vendredi matin, Ashley tenta de cacher son stress auprès de John, notamment en s'interdisant de ne pas sourire de la journée. Même si les parents de son fiancé semblaient accueillants et compréhensifs, elle avait secrètement peur de ne pas faire bonne impression. Plus d'une fois elle s'était vue éclater de rire dans une discussion dont le sujet était très sérieux. Plus d'une fois elle avait éclaté de rire nerveusement et avait été jugée par ses camarades ou bien certains passants. Et même si elle se sentait gênée après ses rires mal placés, elle savait qu'elle pouvait se rattraper auprès de ses camarades, amis, ce qui n'était pas le cas avec ses beaux-parents. La première rencontre pouvait être décisive. Tout allait se jouer ce soir-ci.

Lyly traversa le couloir principal de l'un des bâtiments de l'université, son téléphone en mains. Elle avait trop mangé, il fallait qu'elle marche pour digérer, ne serait-ce qu'un minimum, avant la reprise des cours.

Par chance, elle ne boitait quasiment plus. Son bleu sur la joue s'estompait peu à peu, et son épaule ne lui cognait que de temps en temps, notamment lorsqu'elle faisait de violents faux-mouvements. Son poignet, lui, était constamment entouré d'un bandage. Il mettait plus de temps à guérir, peut-être dû à tous les mouvements qu'elle lui faisait subir ou bien car elle dormait par mégarde dessus.

Lyly s'arrêta devant le miroir des toilettes féminines et observa son bleu. D'ici la fin de la semaine prochaine il serait sûrement parti.

Depuis qu'elle avait quitté Théo dans sa salle de cours, elle ne l'avait pas recroisé. Allait-il bien? Elle n'en savait rien. Mais ce dont elle était sûre, c'était qu'elle n'allait pas remettre cette robe et ces chaussures à talons de sitôt. Cette tenue avait-elle eu un effet sur Théo ? Elle ne le savait pas. Mais elle avait eu un sacré effet sur ses chevilles. Quelle idée elle avait eu encore...

Elle sortit de la salle, et sentit son téléphone vibrer entre ses mains. Surprise, elle déverrouilla l'écran et vit le message d'un numéro qu'elle ne connaissait pas apparaître.

Lydie, est-ce bien ton numéro ?

Elle vit ses mains trembler et sa respiration s'arrêter. Non, ce n'était pas possible. Plus personne ne l'appelait Lydie. Cela ne pouvait pas être son cinglé d'ancien beau-père. Alors qui ? Qui cela pouvait être ? Quasiment personne n'avait son numéro...

Apeurée, elle balaya d'un vif coup de doigt le message de son écran et rangea avec hâte son téléphone dans la poche de sa veste.



Aux alentours de vingt-deux heures trente, Lyly répondit au message d'Ashley en lui assurant que tout allait bien de son côté, et reposa son téléphone sur la couette de son lit, pensive. Il faisait déjà quasiment nuit à l'extérieur. Et elle était seule.

Même si elle avait été au premier abord fière de son petit mensonge, sûre qu'il n'allait rien lui arriver, elle sentit peu à peu le doute s'immiscer en elle. Surtout depuis qu'elle avait reçu ce fameux message. Elle reprit rapidement son téléphone entre ses mains et retourna lire le message.

Lydie, est-ce bien ton numéro ?

Mais mince, qui était-ce ? Elle n'avait pas répondu au message, mais, en fin de compte, le devait-elle ? Était-ce une bonne idée d'ignorer qui était l'expéditeur de ce fameux texto ?

Elle ne voulait pas être seule. Plus maintenant. Elle sauta de son lit, passa son téléphone dans la poche arrière de son jean, attrapa une veste au pif ainsi qu'une casquette, descendit pour enfiler ses baskets et sortit de la maison. Elle ferma rapidement la porte d'entrée à double tour et enfouit ses mains dans les poches de sa veste.

Elle baissa sa tête, souhaitant être méconnaissable avec sa casquette sur le crâne si elle croisait quelqu'un qu'elle connaissait, et frôla les quelques maisons et boutiques sur son chemin.

L'air était frais, elle avait eu raison d'enfiler une veste. Elle sortit son téléphone de l'arrière de son jean qui venait de vibrer et répondit au message qu'Ashley venait de lui envoyer.

On est en train de manger. Et toi ?

Elle ramassa son téléphone dans la poche de sa veste et traversa la route après que la moto soit passée.

Il y avait bien plus de passage à cette heure-ci. Il était vrai que lorsqu'elle sortait toutes les nuits vers deux, trois heures du matin, le monde se faisait rare. De plus c'était vendredi. Les habitants étaient en grande partie en week-end et en profitaient donc pour sortir.

Elle traversa une seconde fois la route, et continua sa marche, silencieuse. Si Ashley apprenait qu'elle lui avait menti, elle lui en voudrait et ne lui ferait plus jamais confiance. Mais elle avait menti pour la bonne cause, n'est-ce pas ?

Lyly sentit un sourire s'étendre sur son visage en pensant au rendez-vous qu'elle aurait chez le psychologue lundi soir prochain, ce qui la surprit. Jamais elle n'aurait pu imaginer être contente d'aller chez le psychologue. À bien y penser, sa vie actuelle était tout bonnement surprenante. Jamais elle n'aurait pu s'imaginer vivre chez sa cousine et s'entendre avec elle. Jamais elle n'aurait pu imaginer aller voir un psychologue, et cela un sourire aux lèvres. Et jamais, jamais, elle aurait pu imaginer ressentir pour quelqu'un ce qu'elle ressentait dorénavant pour Théo.

Cinq minutes plus tard, elle vit la maison au loin et s'en approcha. Elle resta sur le même trottoir, celui opposé où était construire la maison, et s'arrêta. Lyly s'approcha d'un petit muret, celui sur lequel elle était désormais habituée à être assise, et y prit place, les mains dans les poches.

La cuisine était allumée. Il était quasiment vingt-trois heures, que pouvait-il bien faire dans la cuisine à cette heure-ci ? Était-il seul ? La seule chose dont elle était à peu près sûre était qu'il était chez lui. À moins que ce ne soit quelqu'un d'autre.

Son téléphone vibra. Lyly le sortit de sa poche et se mit à rigoler toute seule.

On fait un billard avec John et son père. John a osé lui dire qu'il commençait à avoir la même coupe que les boules. C'était à mourir de rire, je me fais pipi dessus rien qu'en y repensant.

Elle secoua la tête d'amusement et tapota habilement sur son écran tactile.

Je n'aurais jamais osé. Il a l'air sympa son père, tu es bien tombée.

Elle envoya le message et rangea son cellulaire dans sa poche droite.

La lumière de la cuisine était désormais éteinte. Peut-être partait-il dormir. Lyly soupira et observa les alentours. Elle était seule. Aucun danger dans les alentours.

À l'entente d'une porte qui claque, Lyly tourna aussitôt la tête vers l'endroit d'où venait le bruit, et elle vit Théo faire face à la route. Il sembla s'assurer pouvoir traverser, et il passa lentement, la tête baissée, les mains dans les poches. Merde. Il venait vers elle. L'idée de baisser la tête lui traversa l'esprit, mais Lyly n'en eut pas le temps, puisqu'il mit les pieds sur le trottoir où elle était, et il releva enfin la tête, afin de croiser son regard, avant de s'arrêter en face d'elle.

— Je me disais bien que tu ne pouvais pas être chez Antoine.

— Ah... Ashley t'en a parlé...

Il acquiesça.

— Tu n'as vraiment peur de rien, lança-t-il en levant les yeux en l'air.

—Comment ça ?

— Lyly, grogna-t-il en fronçant les sourcils. Tu es la dernière personne à devoir se trouver seule le soir dehors. Des malades ont essayé de te faire du mal, plus d'une fois. Tu es inconsciente.

Elle acquiesça, une boule dans la gorge. La communication. Elle devait communiquer. Avec tous, mais davantage avec lui.

— Je sais. Je sais que c'est dangereux. Mais...

Elle s'arrêta. Il la fixa, attendant qu'elle achève sa phrase.

— Tu me manques, marmonna-t-elle.

Théo parut étonné, et ses sourcils se défroncèrent. Il l'observa un moment, sans parler, puis finit par sortir les mains de ses poches

— Tu ne vas pas rester seule ici.

— Je ne suis plus seule, tu es avec moi.

Lyly vit sur le visage de Théo se dessiner un petit sourire en coin, amusé.

— Ce n'est pas trop mon truc de parler sur le trottoir comme ça.

— Ah oui ? Tu oublies l'une des premières discussions que l'on a eu sur le trottoir un soir ? Tu étais en plein footing, et moi je traînais, je n'arrivais pas à dormir.

Il hocha la tête, un petit sourire sur le visage.

— Je m'en souviens parfaitement.

Il jeta un œil aux alentours puis reporta ses yeux sur Lyly.

— Je dois rentrer, il faut que je mette mon téléphone à charger. Si tu veux venir, suis-moi, autrement, je te raccompagne jusque chez toi.

Il tourna les talons, alors Lyly sauta du petit muret, s'assura que son téléphone était bien dans sa poche, et elle le suivit jusqu'à la portée d'entrée.

À quel moment aurait-elle pu imaginer remettre les pieds chez lui ? Il y a de cela une minute elle était seule dehors, assise sur le muret, et voilà que maintenant elle suivait des yeux Théo qui fermait la porte d'entrée avant de se diriger vers la cuisine.

Elle ôta sa veste, ainsi que sa casquette, les posèrent sur le dos de l'une des chaises du salon, et rejoignit le jeune homme dans la cuisine.

— Tu veux quelque chose ? demanda-t-il, dos à elle. Café ? Thé ?

— Non, ça va. Merci.

Il refit face à la jeune femme et s'adossa au meuble où se trouvaient les couverts. Il croisa les bras sur son torse et l'observa, silencieux.

— Je ne vais pas rester longtemps, je ne veux pas te déranger.

Il haussa les épaules.

— Et tu comptes aller où ? Chez ton ami Antoine ?

Elle leva les yeux au plafond.

— Ce n'est plus mon ami, et tu le sais très bien.

—Pourquoi il est venu te parler en cours mardi matin, alors ?

Lyly sentit ses joues rougir. Mardi. Le jour où elle avait mis la robe moulante de sa cousine. Elle détourna les yeux et jeta un rapide coup d'œil vers la fenêtre.

— Il est venu me dire qu'il me trouvait canon, avoua-t-elle en grimaçant. Deux gars de la classe sont venus me le dire. Elle s'arrêta. C'était tellement gênant...

—Pourquoi tu as mis cette robe si tu étais gênée de pouvoir plaire avec ?

Lyly resta silencieuse. Elle s'en fichait de plaire à tous ces hommes, désormais elle n'avait que Théo en tête. Plus rien d'autre ne comptait pour elle. Mais ça, il ne le savait pas. Pas encore.

— C'est sûr que ça change de la tenue que tu portes maintenant, lança-t-il, taquin.

Elle le regarda de nouveau et le voir avec un petit sourire en coin sur le visage la détendit aussitôt. Elle expira silencieusement de soulagement.

— En fait, je ne voulais pas plaire aux gars de ma classe. Et je n'ai pas aimé me faire observer comme ils l'ont fait. Je n'ai pas non plus aimé me faire siffler dans la rue. J'avais juste l'impression d'être un morceau de viande. C'était tellement désagréable, admit-t-elle.

— Disons que c'était assez inattendu de te voir arriver dans une telle tenue.

— Je sais, j'ai été dingue de faire ça. Les talons m'ont fait mal aux chevilles... Elle s'arrêta. Ce n'est pas trop fait pour moi. Je suppose que je suis mieux avec mes baskets.

— Tu n'es pas habituée, c'est pour ça.

Il se tourna et sortit de son meuble deux verres transparents. Il sortit une bouteille d'eau du réfrigérateur et remplit silencieusement les verres avant de ranger la bouteille. Théo fit signe à Lyly qu'elle pouvait se servir, alors elle s'approcha de la table, à deux mètres de Théo, prit le verre restant et avala une gorgée, le regard ancré dans celui du jeune homme. Il déposa son verre désormais vide sur la table, les yeux toujours rivés dans ceux de Lyly.

— Tu n'aimes pas plaire ?

Elle avala le reste de son verre d'eau et le déposa aveuglément sur la table.

—Comment ça ?

— Tu as dit que tu n'avais pas aimé que les mecs puissent t'observer comme ils l'avaient fait.

— Je ne voulais pas leur plaire, Théo. Je m'en fiche de tous ces gars à l'université. Ce n'est pas eux que je voulais séduire.

Tous deux restèrent les yeux ancrés dans ceux de l'autre. Un silence prit lentement le dessus, mais aucun ne baissa les yeux, trop absorbés par l'alchimie que créait l'échange de leur regard.

— Tu ne comprends donc pas ?

— Quoi donc ?

Elle se décida enfin à bouger, déverrouilla ses jambes, et avala les quelques mètres qui la séparaient du jeune homme. Elle s'arrêta en face de lui, le visage à trente centimètres de celui de Théo et le cœur battant violemment en elle.

— Je voulais attirer ton regard. Te séduire.

Théo ne lâcha pas le regard de la jeune femme, captivé, les yeux légèrement plissés.

— Je ne supporte plus que l'on soit loin toi et moi, que l'on soit ce que l'on est maintenant. J'ai fait une connerie. Une énorme connerie. Mais j'en suis consciente, et ça ne se reproduira plus.

Théo privilégia encore le silence, mais son regard prouvait à quel point il était captivé par la jeune femme, par ses mots, son honnêteté.

— J'ai mis beaucoup de temps à comprendre notre relation, à comprendre ce que tu représentais pour moi. Je ne suis pas habituée à ce que quelqu'un puisse autant compter pour moi, et je ne suis pas habituée à ce qu'on me traite comme tu le faisais.

— Comme je le faisais ?

— Tu as eu peur pour moi, tu as été présent pour moi, tu as été en colère pour moi. Je ne suis pas habituée à ce qu'on homme puisse autant tenir à moi. Et je suis encore moins habituée à ressentir ce que je ressens pour toi.

Elle leva le bras, légèrement tremblant, et déposa délicatement sa main sur la joue du jeune homme où la barbe devenait de plus en plus dense. À son plus grand soulagement il ne la repoussa pas, et elle fit glisser ses doigts le long de sa barbe, avant de venir les déposer sur les lèvres du jeune homme, qui étaient dorénavant légèrement entrouvertes.

— Je m'en veux, excuse-moi.

Sa respiration se faisait haletante et son cœur ne cessait de battre violemment contre sa cage thoracique. Un nœud se forma peu à peu au bas du ventre, de peur qu'il la repousse encore une fois.

Elle faisait des efforts. Des satanés efforts. Alors bordel, elle avait bien le droit à un minimum de reconnaissance, non ?

Ses yeux ancrés dans le regard brun du jeune homme, elle approcha lentement son visage de celui de Théo et décala sa main sur la nuque du jeune homme. Elle vit son regard quitter le sien et fixer ses lèvres un instant, avant de les relever vers ses yeux. Elle plongea alors dans le grand bain, prête à tout, la peur au ventre, et posa ses lèvres sur celles de Théo, avant de fermer les paupières.

Elle ne ressentit au premier abord aucune réaction du jeune homme. Elle ne sentit pas ses lèvres mouvoir, ni sa respiration saccadée comme la sienne l'était. Eh merde.

Elle continua. Continua. Tenta de prolonger le baiser, de peur que ce ne soit le dernier, chercha le mouvement de ses lèvres, mais il n'en fut rien. Rien. Il ne réagissait pas. C'était fini.

Le cœur lourd, elle commença à reculer, à quitter ses lèvres, honteuse, lorsqu'elle le sentit se coller brusquement à elle et rattraper ses lèvres entre les siennes. Ce n'est que lorsqu'elle sentit le corps du jeune homme se détendre brusquement qu'elle se rendit compte à quel point il avait été crispé à ses côtés, tendu. Il déposa ses mains de chaque côté du visage de la jeune femme, la fit reculer et la plaqua contre la porte de la cuisine. Théo glissa sa langue dans la bouche de Lyly, chercha celle de la jeune fille, et continua de l'embrasser, la respiration désormais saccadée.

Elle passa ses doigts dans la chevelure de Théo, tira légèrement dessus, et laissa échapper un juron en sentant le jeune homme lui mordiller la lèvre supérieure. Il quitta un instant ses lèvres, recouvrit le cou de la jeune fille de baisers et rattrapa rapidement les lèvres de Lyly entre les siennes.

Lyly glissa sa main sous le t-shirt de Théo, remonta ses doigts le long de sa colonne vertébrale et redescendit sa main, recouvrant de caresses la peau du jeune homme, qui frissonna sous son toucher. Elle tenta de lui attraper la lèvre inférieure, mais celui-ci la dégagea habilement d'entre ses dents et lui mordilla gentiment sa langue.

Le souffle coupé, Théo déposa un dernier baiser sur les lèvres de Lyly et décolla les siennes. Elle colla instinctivement son front sur celui du jeune homme, les paupières fermées, et tenta de reprendre son souffle, tout en lui caressant la nuque. Il ouvrit les yeux et attendit qu'elle les ouvre, essoufflée.

— Tu m'as tellement manqué, marmonna-t-elle, avant d'ouvrir les yeux.

Elle croisa son regard et ils s'observèrent un instant en silence, le souffle haletant. Elle se jeta dans ses bras, l'enlaça du plus fort qu'elle le pu entre ses bras, et se replaça contre la porte, sous le regard attentif de Théo. Son épaule lui faisait légèrement mal, mais tant pis.

— C'est quoi cette barbe, demanda-t-elle, curieuse.

Elle glissa la barbe châtain entre ses doigts, captivée.

— Tu vas la laisser pousser ?

— Je ne sais pas.

Il ôta gentiment la main de la jeune fille, y déposa un baiser, et retrouva ses yeux, la main de Lyly dans la sienne.

— C'est à cause de moi que tu la laisses pousser ?

— Lyly, c'est compliqué, soupira-t-il. Vraiment compliqué.

— Tu ne veux pas en parler ?

Il hocha la tête que non. Elle lui caressa la joue droite du bout des doigts, et suivit le mouvement de ceux-ci, concentrée.

— Tu as bien aimé ma robe ?

Il laissa échapper un petit rire, ce qui fit fondre le cœur de Lyly, recula et lui tourna le dos afin de sortir une bouteille d'eau du réfrigérateur. Elle le suivit des yeux, le vit remplir les deux verres, et ranger la bouteille. Il avala rapidement la totalité de l'eau, le déposa dans l'évier et se retourna vers Lyly, qui n'avait pas bougé. Il prit alors celui de la jeune fille, le lui apporta, l'observa boire et retourna déposer celui de Lyly près du sien.



Lyly fit glisser ses doigts sur le torse nu de Théo, totalement retournée vers lui, sur son flanc droit, et observa silencieusement son profil, admirative. Rien n'était gagné. Il l'avait laissé l'embrasser, mais elle le sentait encore réservé, sur ses gardes. Mais était-ce elle qui lui provoquait cette méfiance ou n'avait-elle rien à voir ?

Avant de se coucher elle l'avait regardé fumer, surprise, mais n'avait osé rien dire, de peur de le brusquer et de le voir se renfermer davantage. Avait-il toujours fumé ? Ou avait-il commencé récemment ? Elle n'avait jamais vu de paquets de cigarettes sur lui il y a quelques semaines, ni même senti une once d'odeur de tabac sur lui.

— À quoi tu penses ?

Théo avait tourné son visage vers elle et l'observait, un sourcil levé de surprise.

— À beaucoup de choses.

Il la fixa, l'encourageant à continuer de par son regard.

— Je ne veux pas te fâcher.

—Dis-moi.

Elle se mordilla la lèvre inférieure, hésitante.

— Si tu continues c'est moi qui vais la mordre cette lèvre.

Elle libéra aussitôt sa lèvre d'entre ses dents.

— Tu fumes depuis longtemps ?

Lyly le vit soupirer et reprendre sa position initiale, le visage tourné vers le plafond.

— Tu vois, je n'aurais dû rien dire.

— C'est compliqué, Lyly, répondit-il, lasse.

Elle glissa ses doigts sur les pectoraux de Théo, et remarqua que celui-ci n'avait que très peu de poils sur le torse. Ils auraient pu être clairs, visibles en se rapprochant, mais non, ils étaient quasiment inexistants.

— Le tabac et ta barbe sont liés ?

— C'est possible.

Il se tourna brusquement sur son flanc gauche et se retrouva en face du visage de Lyly, désormais totalement tourné vers elle.

— Ton bleu a presque disparu.

— Et je n'ai quasiment plus mal à la jambe.

— Ton épaule ?

— Ça va. C'est surtout mon poignet qui me fait encore mal.

— On regardera ça demain.

Elle acquiesça. Lyly se sentait chanceuse. Bien trop chanceuse.

— Tu es sûr que tu ne veux pas que j'aille dormir sur ton canapé ?

—Pourquoi ? demanda-t-il, surpris. Tu veux y aller ?

— Non, répondit-elle, mais tu m'en veux encore. Et je ne veux pas m'imposer.

— La question est réglée, alors.

Il tendit son bras et l'attira habilement vers lui. Il pivota sur son dos musclé, Lyly avec lui, et referma plus fortement ses bras autour de la jeune fille qui était désormais allongée sur son torse, son t-shirt désormais froissé.

— Pour répondre à ta question, j'en ai rêvé de ta robe.

Lyly pouffa et releva le visage pour observer Théo, qui avait désormais un petit sourire malicieux sur le visage.

— Tu l'as aimé ?

Il acquiesça et referma davantage ses bras autour de la jeune fille, qui dû reposer son visage sur le torse de Théo afin de se laisser enlacer convenablement.

— Mais tu n'as pas besoin de ça pour me plaire.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top