Chapitre 26

Hello,

Voici un chapitre un petit peu plus long que d'habitude. J'espère que vous aimerez.

Bonne lecture. :)

-G
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Le soir même, aux alentours de deux heures du matin, Lyly enfila une veste noire à capuche, un ancien jean, la première paire de baskets qui lui tomba sous la main, et sortit en douce de la maison de sa cousine. Son cœur ne lui avait encore jamais paru aussi lourd. Il semblait peser une tonne. Ressentait-elle désormais tout le poids de ses erreurs ? Cela voulait-elle dire qu'elle devait désormais tout prendre en main et régler chaque problème, un par un, afin que son cœur s'allège ?

Elle passa le deuxième arrêt de bus, ses pensées embrumées. Elle devait tout mettre au clair, faire face à ses actes, et régler ce qu'elle avait gâché. Mais comment ? Ashley ne lui avait quasiment pas adressé la parole durant le dernier repas, Lyly l'avait senti gênée, elle n'avait pas osé prendre la parole, ce qui l'avait bien arrangé d'un côté, même si cela était étonnant venant de sa cousine.

Lyly traversa le passage piéton, la capuche sur sa tête, et continua son chemin, les mains dans les poches de sa veste. Que ferait-elle si elle croisait Théo en pleine séance de footing à cette heure-ci ? S'excuserait-elle de nouveau ? L'ignorerait-il ?

La jeune fille fit bien attention de rester sous la lumière des réverbères et se rapprocha des vitrines en remarquant qu'elle frôlait bien trop la route à sa gauche. Ce n'était pas le moment de trébucher et de finir sous les roues d'une voiture, même si la rue était quasiment déserte à cette heure-ci. Elle changea de trottoir lorsqu'elle aperçut une bande de jeunes alcoolisés à l'autre bout du trottoir, referma davantage les liens de sa capuche autour de sa tête et baissa le visage afin de continuer sa route.

Il lui resta un dernier passage piéton à traverser, qu'elle mangea en quelques enjambées, et elle s'arrêta enfin au beau milieu du trottoir, là où elle avait souhaité se rendre dès que Théo avait quitté la maison la veille. La lumière de la cuisine était éteinte, et les volets de toutes les autres fenêtres semblaient être baissés. Il devait dormir.

Elle fit quelques pas afin de se retrouver en face de chez lui, sur le trottoir d'en face de celui où la maison se trouvait, releva la tête, et fixa la fenêtre de la cuisine. Souhaitait-elle le voir passer ? Souhaitait-elle qu'il la voit ? Non. Pas vraiment.

Comment allait-elle faire pour régler la situation ? D'ailleurs, souhaitait-il lui donner une seconde chance après ce qu'elle avait fait ? Elle ne savait toujours pas la raison pour laquelle il avait préféré appeler l'autre psychologue, mais elle allait devoir se faire une raison, peut-être n'était-ce pas si important à savoir... Lyly soupira longuement.

Tout ce qu'elle avait vécu avec lui ces derniers mois n'avait été que pur bonheur. Il avait su comment se rapprocher d'elle, comment agir afin qu'elle rabatte ses barrières et le laisse entrer dans sa vie, dans sa zone personnelle qu'elle chérissait afin de préserver le peu de bien-être, d'espérance qui lui restait. Il avait été doux, à l'écoute, drôle, touchant. Irrésistible. C'était purement le mot qui le décrivait. Théo était irrésistible.

Ce qu'elle aurait aimé sonner chez lui, marteler sa porte de coups de poings jusqu'à ce qu'il lui ouvre la porte, lui sauter au cou et l'embrasser comme jamais elle ne l'avait embrassé. L'embrasser jusqu'à en perdre haleine, l'enlacer du plus fort qu'elle le pouvait et ne plus jamais le laisser partir, ne plus jamais le faire douter quant à son honnêteté, quant aux sentiments qu'elle ressentait pour lui. Ces sentiments... Elle ne comprenait pas elle-même comment elle pouvait ressentir tout cela pour une seule et même personne. C'était  nouveau pour elle. Et ça l'effrayait.

Elle fixa la porte de l'habitation, et figea de nouveau son regard sur la vitre de la cuisine. Théo. Où était-il ? Parvenait-il à dormir après tout cela ? Une boule se logea de nouveau dans le bas de sa gorge et l'empêcha d'avaler sa salive correctement. Elle frissonna un instant, sentant un courant d'air lui passer dessus, et colla ses jambes l'une contre l'autre afin de se réchauffer le corps.



Lyly resta cloîtrée dans sa chambre tout le week-end, la tête plongée dans les cours, et ne mangea qu'un vulgaire sandwich le dimanche soir. Poussée par Ashley, Lyly se rendit en cours le lundi, mais à reculons.

Croiser Théo dans le couloir lui avait fait se sentir toute chose. Elle avait espéré qu'il s'arrête, qu'il demande à ce qu'ils parlent, qu'il la regarde comme il l'avait toujours fait, mais il l'avait tout bonnement snobé, et Lyly avait fini la journée avec une boule au ventre.

Le lendemain matin elle simula une maladie auprès d'Ashley, qui ne pu la sortir du lit, et elle se retrouva toute la journée seule chez sa cousine, le ventre tordu de douleur. Elle n'aurait pas pu voir Théo l'ignorer en cours, pas encore. Avait-il perçu son absence ? Sûrement. Mais cela était probablement ce qu'il y avait eu de mieux à faire. Il était évident qu'il ne voudrait pas la revoir, pas maintenant. S'était-il inquiété en remarquant qu'elle n'était pas en cours ? Elle n'en savait rien. Il était fort probable que ça ait été le cas, mais il n'allait pas revenir, il était en colère contre elle, et il y avait de quoi.

Ashley rentra avant dix-huit heures. Lyly s'obligea à se lever de son lit, où elle avait passé la journée, afin de l'accueillir et lui proposa son aide dans la préparation du repas qui approchait.

Elle cassa les œufs, les battit et transmit le gros bol à Ashley qui y ajouta du blanc de poulet, des morceaux de pommes de terre et des bouts de poivrons.

— John n'est toujours pas rentré ?

— Non.

Ashley sortit une poêle et la posa sur le feu. Elle alluma le gaz et ajouta un léger bout de beurre dans l'ustensile rond.

— Il mange avec Théo.

Lyly sentit son cœur s'alourdir. Ashley laissa le beurre frondre dans la poêle et y ajouta le liquide du gros bol qui se répartit seul uniformément.

— Lyly.

Sa grande cousine blonde s'assura que l'omelette était bien en train de cuire avant de se retourner et de faire face à sa cousine qui la regardait, le regard vide.

— Ça va s'arranger... Laisse juste un peu de temps à Théo.

— Tu as tout entendu ? demanda Lyly, attristée.

— C'était impossible de pas entendre.

Elle se retourna pour vérifier que l'omelette ne brûlait pas au fond de la poêle et se tourna de nouveau vers sa petite cousine.

— Tu comprends pourquoi il est en colère, n'est-ce pas ?

Lyly acquiesça la tête. Ashley l'observa, impuissante.

— Comment tu te sens ?

— Vide.

La jeune étudiante observa de loin l'omelette cuire et qui crépitait légèrement. Un vide immense. Comment était-ce possible ? Il avait pris une si grosse place dans sa vie. Jamais elle n'aurait pu voir cela venir. Et pourtant...

— J'ai l'impression qu'il me manque une partie de moi... Je n'ai jamais ressenti ça.

— Je suis sûre que c'est la même chose pour Théo.

— Je ne sais pas.

Ashley se tourna fin de saler l'omelette et d'y ajouter quelques grains de poivre.

— De quoi tu avais peur en me disant que tu sortais avec lui ?

Elle refit face à sa cousine, qui haussa les épaules.

— Je ne sais pas. Avec Théo on avait peur que tu sois trop derrière nous, que tu nous observes. Il se sentait épié par toi quand tu as commencé à poser des questions à propos de nous.

— Il y a de quoi, Lyly. Je comprenais pas comment vous aviez pu vous rapprocher comme ça sans que je le remarque. Et quand je me suis rendue compte de comment il te regardait, je me suis demandée pourquoi tu m'avais rien dit.

— Moi et la communication... soupira Lyly.

— Tu es totalement en droit de garder ça pour toi, Lyly. J'ai pas à t'obliger de me révéler quoi que ce soit. Ça m'a juste surpris. Elle se mit à sourire. Quand j'ai commencé à me poser des questions, j'ai commencé à faire attention à Théo, à la façon dont il se comportait, et j'ai tout de suite compris.

Lyly l'interrogea du regard, un sourcil levé de surprise.

— Il est dingue de toi, ma petite Lyly. Mais totalement dingue.

— Était, la corrigea Lyly.

— Est, insista Ashley. Ça fait des années qu'on se connaît lui et moi. Et je peux te dire que jamais, je dis bien jamais, je l'ai vu regarder une fille comme il le fait avec toi.

— Même la psychologue ?

— Même la psychologue, répéta Ashley, amusée.

Ashley se tourna vers la gazinière et rabattit les deux côtés de l'omelette l'un sur l'autre afin de la transformer en un rectangle prenant toute la verticalité de la poêle.

Ashley prit place sur le rebord du lit de sa jeune cousine. Lyly s'était endormie sur le canapé quelques minutes auparavant, elle avait désormais l'air à l'ouest.

— Je sais que tu as cours avec Théo le mardi, je me doute donc que c'est pour ça que t'as pas été à l'université ce matin. Mais, s'il te plaît, s'il te plaît, insista-t-elle, ne te laisse pas aller et va en cours demain.

— J'avais prévu d'y aller, Ashley. Elle lui adressa un sourire fatigué. Ne t'en fais pas.

Elles entendirent la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer rapidement.

— Ça doit être John.

Lyly acquiesça la tête.

— Tu as l'air crevé, tu devrais rester ici cette nuit.

— Tu m'as entendu ?

— Chaque nuit.

Lyly lui adressa un regard désolé.

— Je peux savoir où tu te rends ? C'est pas dangereux, au moins ? demanda Ashley, visiblement inquiète.

— Tu vas me trouver bizarre... Mais... Je vais devant chez Théo. Ça me rassure de m'y rendre. Je me sens mieux en sachant qu'il n'est pas très loin de moi...

Ashley la fixa, attendrie.

— Évite d'y aller seule, dans ce cas. Avec le malade qui tente de te faire du mal, à toi et ta mère, il vaut mieux rester sur nos gardes.

Malgré la fatigue, Lyly ne parvint pas à trouver le sommeil. Aux alentours de quatre heures du matin, ne souhaitant pas s'endormir pour faire un cauchemar ou une crise de panique, elle se décida à se lever, enfila la même tenue que la veille au soir, et sortit le plus discrètement possible de la maison, afin de se rendre devant chez Théo. Comme le lendemain. Et le surlendemain.


Depuis la reprise, Antoine ne cherchait plus à provoquer Lyly. Il ne tentait ni de la bousculer, ni de lui lancer de remarques en cours, et cela depuis qu'il était de nouveau entouré de ses plus proches amis. Que s'était-il passé entre eux ? Elle n'en savait rien, et ne souhaitait pas le savoir. La vie d'Antoine ne la regardait plus, et à bien réfléchir, sa vie ne l'avait jamais regardé, même lorsqu'il avait tenté d'en dire davantage sur lui et ses anciennes conquêtes.

Lyly sortit des toilettes féminines, les mains fraîchement lavées et parfumées. Il lui restait dix bonnes minutes, elle avait le temps. Elle flâna donc dans les couloirs, son sac à dos maintenu par l'une de ses bretelles sur l'épaule droite de la jeune fille, et se mit à appréhender son rendez-vous chez le psychologue. Elle aura exactement sept minutes entre le moment où elle finira les cours et le moment où elle devra être rendue dans le cabinet. Cela était jouable. En temps normal son enseignante ne les faisait jamais sortir en retard, Lyly priait donc pour qu'elle ne change pas ses habitudes et les fasse sortir pile à l'heure, comme chaque semaine.

Elle se dirigea vers les escaliers pour se rendre à l'étage où se trouvait sa salle de cours. Elle allait avoir deux heures. Deux heures avec le même enseignant qui ne prenait jamais le temps de leur laisser une pause entre les deux heures de cours. À quoi cela servait-il ? Pourquoi ne leur accordait-il pas cinq minutes ? Le fait de se lever, de sortir un instant de la salle et de reprendre place sur sa chaise permettait de réveiller les membres endoloris, de remettre les pendules à l'heure et de reprendre la deuxième heure les idées rafraîchies, le cerveau boosté à bloc.

Elle passa la porte coupe-feu du couloir, marcha trente mètres et était sur le point de contourner la cage d'escalier afin de prendre les marches lorsqu'elle vit à quelques mètres de celle-ci Théo, adossé au mur, son portable en main. Il avait enfilé une chemise blanche, une veste de costume noire et un pantalon de la même couleur. Sa barbe était de plus en plus épaisse. Elle ralentit malgré elle son allure et sentit son cœur flancher lorsqu'elle le vit relever la tête un instant et poser son regard sur elle. Il ne cacha pas sa surprise, la fixa un instant, de nouveau inexpressif, comme si rien n'avait jamais existé entre eux, et baissa de nouveau son visage vers son téléphone avant de taper un message.

Lyly aurait aimé s'arrêter, lui prendre le téléphone des mains et lui ordonner de la regarder, de lui dire ce qu'il ressentait là, maintenant, mais elle s'en sentit incapable. Elle passa près de lui, le cœur lourd en se sentant autant ignorée et les mains légèrement tremblantes. Sentir son parfum la fit frissonner, et c'est avec une irrémédiable envie de pleurer qu'elle monta les marches, le cœur tambourinant en elle et les lèvres légèrement tremblantes.


Elle sortit du cabinet une heure après que les cours aient pris fin à l'université. Son rendez-vous s'était mieux passé que ce qu'elle aurait pu penser, cet homme n'avait rien à voir avec l'autre psychologue, c'en était même perturbant. Il l'avait accueilli avec un grand sourire, lui avait dit de se mettre à l'aise, et ils avaient parlé. Pendant une heure.

Lyly n'était pas parvenue à en dire beaucoup sur elle, ce n'était d'ailleurs que le premier rendez-vous, mais il lui inspirait confiance. Il avait même réussi à la faire rire, et cela deux fois. Comment s'y était-il pris ? Elle n'en savait rien, mais il était bon dans son domaine, très bon.

Lyly sentait qu'elle avançait. Petit à petit, certes, mais elle croyait désormais à la lumière au bout du tunnel. Elle ne la voyait pas encore, mais elle se dirigeait vers elle. Elle savait sur quoi elle devait travailler pour pouvoir avancer, se sentir plus légère, et améliorer sa relation avec les autres, avec Théo... La communication était sa principale faiblesse, et elle était bel et bien décidée à s'ouvrir. Cela allait difficile, elle n'allait pas pouvoir tout dire, pas tout de suite, mais elle allait essayer, elle le devait, ne serait-ce qu'un peu.

Le cabinet se trouvait à quelques minutes de l'université et à quelques mètres de l'un des bars les plus fréquentés de la ville. En temps normal elle se serait cachée, aurait eu honte de sortir d'un bâtiment où se trouvaient des cabinets de psychologues, mais aujourd'hui cela était différent. Si elle voulait guérir, elle devait assumer, ne pas se cacher. Et peu importe ce qu'on allait dire sur elle, c'était pour elle, pour sa santé mentale.

La jeune étudiante, son sac sur le dos, s'engagea sur le passage piéton lorsqu'elle vit la voiture ralentir pour la laisser passer. Elle fit un bref signe de la main pour remercier le conducteur qu'elle ne pu voir à cause du soleil qui se reflétait sur le pare-brise et accéléra son allure pour ne pas le faire trop attendre. Mais lorsqu'elle entendit brusquement le moteur vrombir et les pneus crisser, elle eut à peine le temps de tourner son regard vers la voiture qu'elle sentit ses pieds décoller du sol. Elle vola contre le pare-brise et fut projetée trois mètres plus loin avant d'atterrir sur le goudron, son sac à dos lui amortissant légèrement la chute.

La voiture accéléra à vive allure, rasant la jeune fille étendue sur le sol, et disparut entre les maisons voisines.

— Lyly !

La jeune étudiante garda les yeux fermés, apeurée, le souffle coupé, étendue sur le sol. Merde. Merde merde merde.

— Mademoiselle !

Un serveur du restaurant voisin sortit en trombe de la terrasse où il travaillait et rejoignit la jeune fille qui ouvrit les yeux en sentant une personne se pencher sur elle.

— Tout va bien ? Vous avez quelque chose de cassé ?

Le jeune homme lui tendit une main qu'elle attrapa. Elle resta en position assise sur le rebord de la route, toute retournée.

— Vous avez mal quelque part ?

Lyly bougea avec lenteur ses bras, ses jambes ainsi que son cou. Son poignet gauche lui faisait un mal de chien, ainsi que son épaule gauche sur laquelle elle était à moitié tombée. Mais rien ne semblait cassé.

— Je crois que ça va.

— Tu es sûre ?

Ce n'est qu'à l'entente de cette question qu'elle se rendit compte de la présence d'Antoine aux côtés du serveur et de ses quelques copains près du bar.

— Ça va.

— Vous voulez que j'appelle les pompiers ? La police ?

— N-non, ça va, merci.

Le jeune serveur jeta un œil à sa terrasse et porta de nouveau son regard sur la jeune fille, inquiet.

— Vous êtes sûre ?

— Je m'occupe d'elle, ça va aller, merci monsieur.

Le serveur acquiesça, fixa encore un instant la jeune fille et tourna les talons.

— Putain, j'ai cru que tu allais pas te relever, tu m'as fait peur.

Les voitures évitèrent les deux étudiants, certains ralentissant pour voir ce qui était en train de se passer, d'autres klaxonnant pour que la circulation redevienne fluide.

— Tu peux te relever ?

Lyly resta sonnée. Elle ne parvenait pas à réfléchir, à comprendre ce qui était en train de se passer. Pourquoi ? Comment ?

— Lyly, tu m'entends ?

Elle se frotta les yeux, les jambes encore étendues sur le goudron, les bras tremblants, et inspira longuement. Son cœur ne parvenait pas à ralentir.

— Je vais bien. Tu peux rejoindre tes amis.

Elle n'avait ni besoin qu'on la regarde avec pitié, ni qu'on vienne faire semblant de se soucier d'elle.

— T'es folle, je te laisse pas. Tu t'es faite renversée, Lyly.

Il lui tendit ses mains.

— Relève-toi et on va s'asseoir au bar. Il faut que tu reprennes tes esprits.

— J'ai juste envie de rentrer.

Il acquiesça.

— Je te raccompagne.

—Non.

— T'as pas le choix.

Il agita ses mains devant la jeune fille afin qu'elle les attrape, ce qu'elle fit en grimaçant.

— T'as mal quelque part d'autre ?

Elle tenta de se masser le bas du dos et observa les personnes rassemblées près d'elle. Deux femmes âgées la regardaient tout en chuchotant, le jeune serveur l'observait de sa terrasse, l'air inquiet, et les amis d'Antoine n'avaient pas bougé.

— Tu veux qu'on appelle ta cousine ?

Lyly se tourna vers Antoine, lasse.

— Écoute, j'apprécie ton intérêt, si c'en est un, mais je n'ai pas besoin que tu tentes de m'aider si c'est pour te foutre de moi lundi. Je n'ai pas besoin de ça.

Il la fixa, les yeux grands ouverts d'étonnement.

— Tu te fous de moi là ? Je veux m'assurer que tu aies aucun problème. T'aurais pu tomber tête la première, t'aurais pu te faire beaucoup plus mal que ça, ça me rassure de voir que tu aies pu te relever !

La jeune étudiante s'épousseta les vêtements de sa main droite, et ce n'est que lorsqu'elle releva la tête qu'elle vit l'un des amis d'Antoine à leurs côtés.

— Il a une voiture, il va te ramener.

Lyly souhaitait refuser, souhaitait dire qu'elle se débrouillerait, mais la seule et unique chose qu'elle souhaitait dorénavant était de rentrer chez sa cousine. Mais également vérifier si tout allait bien.

— Déposez-moi à l'hôpital le plus proche... s'il vous plaît.

Antoine acquiesça.

— Et s'il te plaît, Antoine, prête-moi ton téléphone. Je vais envoyer un message à Ashley.

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