Chapitre 15 - partie 1
Hello,
Je vous mets un nouveau chapitre en espérant que cela vous permettra de faire un peu passer le temps, vu la situation que l'on vit en ce moment...
Faites bien attention à vous et à vos proches.
Je mettrai la partie 2 dans quelques jours, afin que vous ayez le temps de lire celle-ci.
Love u all,
-G
_________________________________________
Dans un coin du hall, Lyly jeta un quatrième coup d'œil vers Antoine. Et non, elle ne rêvait pas, il était bel et bien seul. C'était la première fois que cela lui arrivait. Visiblement contrarié, il se rongeait les ongles depuis cinq bonnes minutes et cherchait désespérément un coin pour pouvoir s'asseoir. Les sourcils levés de surprise, Lyly pivota sur elle-même et fit demi-tour afin de rejoindre sa salle de cours. Depuis huit heures quinze, Antoine s'était retrouvé seul, l'un de ses meilleurs amis ayant changé de place. Y avait-il une tension entre lui et ses amis ? Lyly n'en avait aucune idée. Et même si cela ne la regardait pas, elle ne pouvait pas cesser d'y penser, c'était plus fort qu'elle. Qu'avait-il encore fait pour que son acolyte de classe lui tourne lui aussi le dos ?
C'est le crâne bouillonnant de pensées que Lyly prit place au premier rang dans l'une de ses salles principales. Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'elle était arrivée ici. Son départ n'avait pas été la meilleure chose qui soit, elle regrettait même son ancienne ville, mais tout passait visiblement assez vite, et peut-être sa mère allait-elle bientôt l'appeler afin de lui signaler que tout était réglé et que ce foutu psychopathe n'allait plus jamais leur faire de mal.
D'un côté, finalement, son arrivée ici n'avait pas eu que du mauvais. Bien sûr, il y avait bien plus de négatif que de positif, mais venir ici lui avait permis de revoir sa cousine, de faire la connaissance de Justin et Théo. Théo, ce foutu apollon aux yeux profonds qui lui faisait apparaître des tonnes de frissons lorsqu'il lui caressait la main ou venait caler sa main à l'arrière de sa nuque. C'était tout bonnement hallucinant. Comment pouvait-elle ressentir tout cela grâce à de simples touchers ? En fait non, ses touchers n'étaient pas simples ni banales. Tout ce qu'il entreprenait était calculé, doux, sincère. Jamais elle n'avait ressenti cela avec quiconque, même avec son supposé ex petit copain.
En fait, elle donnerait tout pour pouvoir ressentir ce qu'il lui faisait ressentir ne serait-ce qu'une fois. Il éveillait ses sens. Pourquoi lui faisait-il ressentir tout cela ? Et lui, ce sentait-il aussi frustré que Lyly lorsqu'il se retrouvait dans la même pièce qu'elle ? Se sentait-il important à ses yeux ? Se posait-il également des tonnes de questions à propos d'elle ? D'eux ? Avait-il peur de faire quelque chose de travers voire de pathétique ? Avait-il peur de la décevoir ?
A la sortie de l'université, près du portail principal, Lyly retrouva Ashley et John. Celle-ci avait insisté pour qu'ils aillent manger en ville durant la pause déjeuner afin que John et elle fassent davantage connaissance et Lyly avait accepté, sentant qu'elle n'avait pas vraiment le choix. Pourtant, à la plus grande surprise de la jeune cousine, le repas se passa très bien, tous trois s'entendirent à merveille, et c'est lorsque sa cousine se leva afin d'aller demander l'addition que Lyly laissa parler sa curiosité.
— Sinon, dit-elle après avoir posé sa cuillère sur la table, ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?
John acquiesça la tête, souriant, et avala la dernière gorgée de son cocktail de fruits avant de le reposer sur la table.
— Deux ans. En fait, ça fait deux ans et demi qu'on se connaît. De base j'étais un ami de Théo. Je sais pas si t'as eu l'occasion de le voir ? On a été dans un bar un jour, Théo devait payer la note mais sa carte l'a lâché, Ashley qui était à côté à proposer de payer la note et on a dû échanger nos numéros afin qu'on puisse la rembourser. Elle et moi avons eu l'occasion de nous revoir, mais plus jamais on a reparlé du remboursement. Il lâcha un petit rire. Les choses se sont faites assez vite entre nous, en fait.
— Faut croire qu'elle t'avait aussi remarqué pour proposer de payer la note comme ça.
— C'est ce que je me suis dit un jour, mais en fait non. Elle nous avait même pas remarqué avant que la carte de Théo ne lâche. Quand j'ai dit que je n'avais même pas la mienne sur moi, Ashley nous a regardé et nous a dit qu'elle avait entendu notre conversation. Trois jours avant sa carte avait aussi lâché.
Lyly vit sa cousine reprendre place près d'eux, le sourire aux lèvres. Cela lui faisait plaisir de la revoir comme cela. Le départ de Justin n'avait pas été évident, mais maintenant que John était de retour, Ashley avait retrouvé le sourire. Ce que prodiguait l'amour fascinait Lyly.
— Vous parliez de quoi ?
— De comment tu nous avais sauvé, Théo et moi, le jour de notre rencontre.
Ashley pouffa et porta son regard sur Lyly.
— C'était assez pathétique comme situation, si seulement t'avais pu voir ça. Théo était terriblement gêné, et John se sentait encore plus gêné de pas avoir pris sa carte avec lui.
— Il y avait de quoi aussi, répondit John en grimaçant. Chacun payait sa tournée. Ce jour là c'était à Théo de payer. La prochaine fois c'était à moi. On faisait à tour de rôle.
Ashley recouvrit la main de John posée sur la table de la sienne et lui sourit naïvement.
— Mais je pouvais pas vous laisser comme ça. Je sais que beaucoup de gens regardent mal et ignorent quand on a besoin d'aide. Il m'était arrivé la même merde avec ma carte trois jours avant. Quand ça m'est arrivé je me suis sentie tellement mal, je savais pas où me mettre. Alors vous voir comme ça, ça m'a vraiment fait mal au cœur.
— Ta bonté nous a rapproché.
Ashley envoya son plus beaucoup sourire à John et lui envoya un baiser des lèvres. Lyly, se sentant légèrement de trop dans cette conversation jeta un œil à sa montre. Si elle ne voulait pas être en retard, il ne fallait par tarder.
— Je reprends bientôt, je vais devoir vous laisser.
Ashley regarda instinctivement l'heure de son téléphone et parut surprise.
— Wow, c'est passé super vite !
John acquiesça et se leva de table, après que Lyly et Ashley aient enfilé leur veste.
La salle de cours plongée dans le silence, Lyly se permit de rêvasser un peu après avoir fini les exercices demandés par l'enseignant. Tous avaient leur tête plongée dans la feuille, et ce n'est qu'à cet instant qu'elle se rendit compte que le professeur commençait à somnoler sur la chaise de son bureau. Amusée, elle le vit lutter à plusieurs reprises contre le sommeil avant de se relever brusquement, conscient qu'il était à deux doigts de s'endormir réellement en cours. Afin de ne pas lui montrer qu'elle avait assisté à la scène et afin de ne pas le gêner davantage, elle baissa les yeux vers sa feuille et fit semblant de la lire.
La rencontre de John et Ashley était tout bonnement adorable. Par le pur fruit du hasard tous deux avaient échangé leur numéro et voilà maintenant deux ans qu'ils étaient ensemble. Parfois Lyly se demandait si tout cela n'avait pas été écrit par le tout puissant, ou par une force supérieure. Le hasard ne pouvait pas avoir autant d'impact dans la vie des hommes, c'était impossible. Mais comment expliquait-elle alors tout ce qui lui arrivait ? Sa cousine qu'elle revoyait près de dix années après ? Sa rencontre avec Théo ? Tout cela était-il réellement écrit ? Orchestré par une force surnaturelle ? Tout cela avait-il un but ? Un sens ?
Lyly pénétra dans la maison, lâcha son sac sur le canapé du salon et ôta habilement ses chaussures. Ce n'était que maintenant qu'elle se rendait véritablement compte du long week-end qu'elle allait avoir, en plus de la semaine de vacances. Elle aurait aimé voir sa mère, passer quelques jours avec elle, se changer les idées à ses côtés. Mais y avait-il une chance qu'elle accepte malgré sa permanente occupation ? Aura-t-elle quelques heures à lui consacrer ?
La jeune fille observa l'heure sur la pendule du salon. Ashley, John et Théo étaient partis boire un verre pour le retour du jeune homme brun. Elle aurait aimé les accompagner, mais elle n'en avait pas eu la force, ayant bien trop hâte de se laisser tomber sur son lit et de tenter de faire une sieste, si son corps venait à relâcher prise. La maison était plongée dans un calme absolu, ce qui déstabilisa bien assez rapidement Lyly. Hormis la nuit, jamais la maison ne se trouvait être silencieuse, il y avait toujours Ashley pour mettre une musique de sa chaîne hi-fi en fond sonore ou bien pour laisser la télévision allumée sur une chaîne musicale. Il lui arrivait parfois de mettre la chaîne des informations, mais cela restait relativement rare. Voir l'horreur du monde ne l'intéressait pas. A quoi bon savoir tout cela quand on ne pouvait rien faire ? A quoi bon se faire du mal ? Lyly trouvait que sa cousine avait raison dans un sens. Mais d'un autre côté, il était aussi important selon la jeune fille, de rester au courant de ce qui se passait un peu autour d'eux. Il était relativement dangereux de rester enfermer dans sa bulle et de ne pas s'ouvrir au monde.
Sous ses pensées, Lyly traversa le salon, son sac dans une main et ses chaussures dans l'autre, et monta les escaliers deux par deux en silence. Lorsqu'elle arriva en face de sa chambre, la jeune fille lâcha brusquement ses affaires et plaqua sa main sur sa bouche. Décontenancée, elle courut jusque la chambre de sa cousine et la retrouva dans le même état. Tout avait été retourné, absolument tout. Les photos que sa cousine avait passé des heures à accrocher sur son mur étaient déchirées, son miroir brisé en morceaux sur le parquet et les placards vidés sur le sol. Elle devait prévenir Ashley. Lyly se jeta dans le couloir, pénétra avec panique dans sa chambre et s'arrêta devant le meuble où elle avait déposé son téléphone. Vide. La jeune fille se plia en cinq sur le sol afin de le retrouver, jetant de part et d'autre les vêtements qu'elle rencontrait, mais il lui fut impossible de le retrouver. C'était comme s'il s'était envolé. Bordel, pourquoi aurait-on volé son téléphone ?
Sentant la panique monter en elle et sa respiration devenir de plus en plus haletante, Lyly sortit de sa chambre à reculons en écrasant au passage ses vêtements renversés sur le sol et descendit les marches avec lenteur tout en se maintenant fermement à la rambarde des escaliers.
Arrivée au rez-de-chaussée, elle passa dans chaque pièce afin de s'assurer que rien n'avait été fouillé, contrairement aux deux chambres occupées, et s'assit sur le rebord du canapé. Elle laissa sa tête tomber entre ses mains et se compressa le crâne de douleur. Il l'avait retrouvé. Ça ne pouvait être que lui. Avait-il cherché quelque chose en particulier ? Était-ce seulement pour l'effrayer ? Ne se sentant même plus en sécurité dans la maison, Lyly se leva du canapé et sortit afin de s'asseoir sur le perron en béton, à deux mètres de la porte d'entrée.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top