Chapitre 14

Hello, je vous souhaite à tous une très belle année 2020 ! Je vais ralentir niveau chapitres parce que je n'ai qu'environ 3 lectures par chapitre et que j'ai la nette impression que personne n'est vraiment emballé par cette histoire... Mais ce n'est pas tout, je reprends également les cours, ce qui veut dire que j'aurai moins le temps de publier ici. Si de nouveaux lecteurs et commentaires arrivent, je ferai de mon mieux pour accélérer les publications, mais pour l'instant, je vais ralentir.

Sur ce, bonne lecture, et n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette histoire pour le moment...  Ça me fait toujours plaisir de vous lire. À bientôt. :)

Love u all,
-G

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Sur le seuil de la porte de la salle de son prochain cours, Lyly hésita. Antoine était au fond de la classe, comme à son habitude, et Théo n'allait pas tarder à arriver. Comment allait-il gérer la situation, lui qui avait eu envie de lui briser la nuque en entendant qu'il avait glissé sa main sur sa cuisse au cinéma ? Comment allait-il rester calme en cours ? Sentant le stress monter en elle, Lyly ajusta son sac sur son dos et inspira longuement. Elle n'avait pas revu Théo depuis le départ de Justin. Comment allait-il ? Le départ de son ami l'avait-il autant affecté que sa cousine ? Était-il venu faire cours depuis lundi ? Lyly sursauta en voyant Antoine sortir de la classe. Lorsqu'il la surprit immobile près du mur, il pouffa d'un rire ironique et entra dans les toilettes masculines. C'était le moment. Sans réfléchir, Lyly pénétra dans la salle et s'installa aussi vite que possible au premier rang, à la rangée de droite. Une jeune fille prit place à ses côtés quelques instants plus tard mais contrairement à Antoine dès le premier jour de son arrivée, elle ne lui adressa pas un seul regard et focalisa toute son attention sur l'écran de son téléphone. Rassurée de voir qu'Antoine n'était pas encore revenu, elle sortit ses affaires et cala son sac entre ses jambes.

Lorsqu'elle vit Théo apparaître dans la classe, la jeune étudiante évita de croiser son regard et planta ses yeux au tableau. Il sortit habilement son trieur, sa trousse en cuir et ôta sa veste qu'il déposa sur le dossier de sa chaise. Ne pouvant pas se retenir, Lyly jeta un rapide coup d'œil sur sa tenue vestimentaire, idolâtra le polo qui lui moulait les pectoraux ainsi que les bras et replongea son regard sur sa table en sentant la gène monter en elle. Il était impossible que Théo ne soit pas le sujet de conversation des filles de cette classe, c'était tout bonnement impossible. Il s'habillait toujours avec classe et son visage mystérieux donnait envie d'en savoir plus sur lui, de creuser sur ce qu'il faisait dans la vie en dehors des cours, de savoir s'il avait quelqu'un dans sa vie...

Lyly sortit rapidement de ses pensées lorsqu'elle vit Antoine pénétrer dans la salle de cours avec lenteur. Visiblement, Théo se rendit compte de son intention de ne pas se dépêcher à reprendre place sur sa chaise puisqu'il lui ordonna d'accélérer le pas s'il ne souhaitait pas être viré de cours. Antoine haussa les épaules et se laissa tomber sur sa chaise du fond, sous le regard de Théo qui le fusillait littéralement sur place.

La jeune étudiant était gênée, cette situation était en partie à cause d'elle, tout avait commencé à cause d'elle et de son penchant pour ne pas oser dire les choses telles qu'elles étaient. Si elle avait été clair dès le début avec Antoine, tout cela ne serait probablement jamais arrivé. Elle ne souhaitait plus lui reparler, ça non, mais Théo ne devait pas s'en prendre à lui à cause de cette histoire au cinéma. Elle ne dirait pas non pour que quelqu'un le remette en place, mais cela ne devait pas être Théo, tout le monde sauf lui...

— J'ai corrigé le dernier examen, annonça Théo, de son ton habituel. Je vous les remets et on va corriger ça ensemble. Si je vois quelqu'un ne pas prendre la correction, je lui enlève deux points, c'est clair ? Je veux que vous vous amélioriez, et il n'y a pas de meilleure méthode que de voir ses erreurs et de les corriger.

Théo se déplaça rapidement entre les rangs, déposant les copies sur la table de chaque élève et s'arrêta un instant pour répondre à l'une des questions d'une étudiante de la rangée du milieu.
Lorsque celui-ci se dirigea vers Lyly, elle sentit son abdomen se serrer et son souffle se couper. Il déposa la feuille sur la table, la félicita de sa note et ne s'attarda pas à ses côtés en remarquant qu'il n'allait pas réussir à croiser son regard. Les yeux toujours rivés sur sa feuille, la jeune étudiante relâcha la pression en remarquant qu'à un point près elle aurait eu la totalité des points sur dix.

— Inutile de te dire que si tu ne prends pas la correction, tu n'auras plus aucun point, rétorqua Théo au fond de la classe. Si tu arrêtais de faire le pitre, tu aurais bien plus de points que ça.

Lyly pivota sur sa chaise et vit Théo placé devant la table d'Antoine. Ce dernier avait le visage fermé, et pour la première fois, il ne répondit pas. Peut-être avait-il espéré avoir plus et était-il déçu, ou peut-être se rendait-il enfin compte que de faire l'imbécile en cours ne payait pas.

— Tu en assûrement les capacités, Antoine. À toi de voir si t'as envie de progresser, acheva mécaniquement Théo avant de reprendre place devant le tableau.

Toute l'heure fut dédiée à la correction de l'examen. Même s'il s'avérait que la correction ne dura que vingt minutes, Théo fit une synthèse au tableau des erreurs les plus fréquemment commises et c'est avec sérieux que toute la classe nota les indications sur la face verso de leur feuille.

Ce n'est qu'à la fin du cours que tout s'envenima. Antoine n'ayant sûrement pas encore digéré son deux sur dix s'en prit à la première personne venue et c'est Lyly qui se prit une balayette en passant le seuil de la porte du cours. La jeune femme se rattrapa de justesse sur l'une de ses camarades de classe, s'excusa et attendit qu'Antoine se retrouve dans le couloir pour le bousculer à son tour. Énervé, le jeune homme fit volte-face et stoppa son élan face à Lyly, les sourcils froncés.

— Tu veux pas me foutre la paix ? s'exclama Lyly.

Antoine se rapprocha davantage et colla quasiment son torse à celui de la jeune étudiante.

— C'est pas parce que je ne me suis pas laissée faire que tu dois t'en prendre à moi, faut vraiment que t'apprennes que toutes les filles ne vont pas consentir à tes actes, alors arrête de faire le con et réfléchis un instant !

L'ami d'Antoine resta silencieux.

— Mais qu'est-ce que tu racontes, s'énerva Antoine. J'en ai rien à foutre de toi, c'est toi qui me provoques à chaque fois !

— Quoi ? Lyly ricana nerveusement. Mais tu te fous de qui là ? C'est qui qui vient de me mettre une balayette pour que je tombe ?

Antoine pouffa vers son ami qui resta neutre et reporta son regard sur Lyly.

— T'as vraiment rien dans le crâne, ma parole. D'ailleurs, j'ai envoyé le mail au prof, j'espère qu'il va t'enlever un max de points.

— T'as la rage parce que t'as eu deux ? répondit-elle aussitôt. Mais grandis un peu, bordel. On a fait ce travail ensemble, t'as aucune preuve à apporter au prof.

Antoine le fusilla du regard à l'entente de sa note obtenue au précédent cours et bouscula la jeune fille par l'épaule qui recula de plusieurs pas.

— Tu sais pas à qui tu t'en prends là, s'exclama-t-il sèchement. Tu vas vite regretter de te foutre de ma gueule.

— Il y a un problème ?

Théo s'interposa brusquement entre Antoine et Lyly et fixa sérieusement son étudiant. Les membres paralysés, la jeune fille resta aphone. Antoine recula d'un pas, surpris.

Je n'ai pas intérêt de te revoir bousculer un de tes camarades de classe, je ne te le répéterai pas.

Antoine souffla et se tourna vers son ami, qui ne bougeait toujours pas.

— Ce n'est pas en bousculant tes camarades que tu vas faire augmenter tes notes, reprit-il. Je pense même que tu devrais leur demander de l'aide au lieu de les menacer. Ça va te mener où de te comporter comme ça ? Tu veux être craint, c'est ça ?

— Il y a aucun rapport, répondit-il enfin, lasse, sans regarder son professeur. Elle m'a bousculé, j'ai fait de même, c'est tout.

— Je ne veux rien savoir de vos histoires. Je constate juste que tu viens de bousculer une jeune femme, alors que tu es un homme. Tu vois où est le problème ?

Antoine haussa les épaules et releva enfin les yeux vers monsieur Pavinkis.

— Je peux y aller, c'est bon ?

Le professeur fit d'un signe de main qu'il était libre de s'en aller, et Antoine tourna les talons auprès de son ami avant de disparaître au prochain couloir. Théo pivota sur lui-même afin de faire face à son étudiante, avec qui il souhaitait avoir une discussion, lorsqu'il se rendit compte qu'il était désormais seul dans le couloir. Les bras ballants, il observa les alentours mais ne vit aucun signe de vie de sa part. Lyly s'était volatilisée.

Lyly s'affala sur le canapé, souffla un bon coup et attrapa la télécommande de la télévision. Patientant afin que l'écran s'allume, la sonnette de la porte d'entrée retentit dans la maison et c'est avec une immense flemme que Lyly se releva afin d'aller voir qui pouvait bien oser la déranger. Les chaussettes glissant avec lenteur sur le sol, la jeune fille tourna la clé dans la serrure et la porte s'ouvrit sur un jeune homme brun aux cheveux mi longs et lisses qui lui arrivaient au dessus des épaules. Interloquée de le voir l'accueillir avec un tel sourire, Lyly resta immobile, silencieuse, ne sachant pas vraiment comment se comporter. Devait-elle lui rendre son sourire ? Le faire rentrer ou bien lui claquer la porte au nez ?

— On se connaît ? osa-t-elle enfin dire en le regardant droit dans ses yeux marrons. Vous êtes un voisin, peut-être ?

Le jeune homme hocha la tête que ce n'était pas le cas et ne quitta pas son sourire.

— T'y es pas du tout, je suis John, répondit-il gentiment. Ashley est là ?

— Heu... oui, mais c'est pour quoi ?

Alors que Lyly attendait avec impatience la réponse afin de le faire rentrer et de pouvoir enfin se rendre sur le canapé, elle entendit une des portes de la maison se fermer et Ashley traversa le couloir sans même les voir.

— Attend, reprit-il.

Le jeune homme contourna habilement Lyly et pénétra dans le couloir en appelant sa cousine. Celle-ci débarqua deux secondes plus tard, les yeux écarquillés et se rua sur John avant de l'embrasser à pleine bouche. Surprise, la jeune cousine attrapa le sac du potentiel copain d'Ashley et le rentra dans le couloir avant de refermer la porte derrière elle. Le cœur serré de les voir autant amoureux, Lyly reprit place sur le canapé en les laissant au beau milieu du couloir, l'un dans les bras de l'autre.

Allait-elle connaître cela un jour, elle aussi ? Allait-elle aussi tomber aussi amoureuse que sa cousine ? Pensive, elle ne prêta même pas attention à la télévision allumée en face d'elle. Théo. Avait-il lui aussi connu ça ? Se demandant bien pourquoi elle pouvait à cet instant présent penser à lui, Lyly secoua sa tête afin de chasser ses pensées et pivota sur le canapé afin d'observer John et sa cousine. Celui-ci avait un merveilleux sourire et tenait le visage de sa copine entre ses mains. Quant à Ashley, elle pleurait, mais maintenant de bonheur, contrairement à samedi. Pourquoi ne lui avait-elle jamais parlé de lui ? Justin et elle n'avaient donc aucun sentiment l'un pour l'autre ? Surprise, Lyly se rendit compte qu'elle avait fait fausse route et qu'elle avait eu tort du début à la fin.

La phrase de Justin lui revint soudainement en mémoire. « Et puis tu seras bientôt hyper heureuse, tu verras ». Il avait donc été au courant de la venue de John depuis le début. Et il n'en avait parlé à personne, même pas à Ashley. Fatiguée de bien trop réfléchir, elle se laissa tomber contre le dossier en cuir du fauteuil et porta son attention sur le documentaire des fourmis à la télévision.

La jeune cousine vint prendre place à table et John la rejoignit quelques secondes plus tard, suivit de près par Ashley. Celle-ci déposa le plat chaud au milieu de la table et c'est John qui remplit les trois assiettes avant de reprendre place sur sa chaise. Remarquant qu'Ashley dévorait John des yeux, Lyly baissa la tête et attrapa sa fourchette afin d'enfourcher quelques petits pois. Il était certain que tous deux étaient probablement en train de se manger des yeux, et la jeune fille ne tenait pas à voir cela. C'était mignon, il n'y avait rien à en dire, mais elle n'avait pas envie d'être témoin de cela, pas elle qui ne savait pas ce que c'était de fixer à tel point un homme, de le fixer avec autant d'intensité et de désir.

— Je suis vraiment content de te voir en vrai, commença John.

Lyly releva les yeux vers le jeune homme.

— Ashley m'a pas mal parlé de toi, en fait.

Lyly voulut grimacer mais se retint de peu. Ce n'était pas le cas d'Ashley. Elle n'avait jamais parlé de lui, pas à un seul moment. Il était vrai que parfois elle entendait sa cousine parler au téléphone jusque tard le soir ou bien il était aussi vrai que parfois elle voyait sa cousine sourire bêtement devant son téléphone, mais à aucun moment l'idée qu'elle ait un autre copain que Justin lui avait traversé l'esprit. À aucun instant.

— Tu étais où ? demanda-t-elle enfin. Je ne t'ai jamais vu.

— Il s'était engagé pendant deux ans à l'armée.

Lyly tourna son regard vers Ashley qui souriait naïvement à John et acquiesça la tête avant de reporter son attention sur le jeune brun.

— D'ailleurs, reprit Ashley. Ta mère m'a appelé. Elle n'arrive plus à te joindre.

— J'ai laissé mon téléphone dans ma chambre, j'en ai marre de l'entendre sonner.

— Il va falloir trouver une solution, tu peux pas rester sans téléphone, surtout quand ta mère se trouve loin comme ça. Ça la rassure pas de voir qu'elle peut pas te joindre quand elle veut.

— Je sais. Mais c'était soit je gardais mon téléphone en état et je l'éteignais, soit je le brisais contre le mur. Je pense que c'est toujours mieux d'avoir un téléphone en état en cas de problème.

— T'as pas tort, répondit John, sérieux.

Ashley se leva de table afin d'aller chercher du poivre et reprit place en silence sur sa chaise. Il était évident que John était au courant de la situation, et il était également évident que personne ne savait comment faire pour régler la situation dans laquelle sa mère et elles se trouvaient depuis ces dernières semaines. Et pourtant, il allait falloir trouver, et vite.

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