Chapitre 7
- Je t'écoute...
- Pas ici, on pourrait nous écouter...
- Ne sois pas parano et accouche !
- Non ! Me dit-elle catégoriquement.
- Tu veux vraiment me foutre en pétard ! Dis-je à deux doigts de perdre patience.
- Ash, il faut qu'on soit prudente. Après ce que j'ai découvert ça peut être dangereux....
- Bon, d'accord. On termine nos plats puis on fonce chez moi ?
- C'est parfait !
Je me félicitais d'avoir gardé mon sang-froid. Littéralement, on dévora nos plats. D'ailleurs, je bus d'une traite mon verre d'eau. Un peu d'eau s'était échappé de ma lèvre et avait coulé dans mon cou.
- Tu bois comme un cochon ! Dit-elle en riant.
Je l'imitais. Dehors, il faisait drôlement froid. Les fêtes de fin d'années s'annonçaient à grand pas. Je n'allais sûrement rien faire comme les autres années.
Comme tous les ans pendant cette période, Will et moi, on regardait les téléfilms cul-cul à la TV, on s'empiffrait de chocolat et on commandait chinois. Et pour conclure cette belle lancée, la balance nous indiquait une prise de poids d'au moins trois kilos ! Le plan parfait !
Les cadeaux qu'on s'offrait étaient souvent achetés l'an passé au moment des soldes donc niveau surprise, c'était à revoir! Mais ça nous ressemblait tant, c'était notre petit rituel.
Mais cette année, elle allait sûrement être bien différente, bien plus morose. Je soupirai déjà de déception. Peut-être qu'un évènement inattendu, comme par exemple, le retour de mon tenébreux Aiden pourrait venir éclaircir ce beau tableau ?
Bon, ce n'est qu'un souhait qui ne va pas forcément se réaliser. Voir ne pas du tout se produire.
On marcha côte à côte, le vent glacial nous refroidissait les joues. J'accélérais le pas, j'avais si hâte de rentré chez moi. Lorsqu'enfin on entra dans l'immeuble, j'ouvris mon manteau et défit mon écharpe.
- Il fait un froid de canard ! Me plaignais-je.
- Bon sang, oui ! Ca fait une éternité qu'il n'a plus fait aussi froid !
On grimpa les escaliers. A hauteur de ma porte, je vis qu'elle était entrouverte. Elie m'interrogea du regard. Quelqu'un s'était introduit chez moi.
- Tu as un spray au poivre ? lui chuchotais-je.
- Bah, non !
- Tu dois bien avoir ça dans ton grand sac !
- Désolé, je ne me balade pas avec ce genre de chose ! S'exclama-t-elle.
- Merde ! Bon, je vais entrer. Si dans cinq minutes je ne suis pas là, tu appelles les flics ! C'est compris ?
- Ok !
Je pris une profonde inspiration puis entrai. L'appart était saccagé, des papiers étaient éparpillés partout sur le sol, les tiroirs ouverts et vidés. Putain ! Ils se sont attaqué au frigo, ces imbéciles l'ont laissé ouvert !
Je pestais. En y regardant de plus près, je vis des objets de valeurs à terre. Pourquoi les voleurs ne les avaient-ils pas pris ? C'est vraiment étrange des voleurs qui ne volent pas...
A moins qu'ils recherchaient des choses bien précises... Soudain, j'entendis des pas derrière-moi. Je fis volte-face.
- Putain ! Tu m'as fait peur ! Mais qu'est-ce que tu fous là ? Criais-je à Elie qui se dandinait sur place.
- Je dois faire pipi... !
- Et tu ne sais pas te retenir, non ?! Tu ne vois pas qu'on est entré par effraction chez moi !
- Si, mais tu vois bien qu'il n'y a personne ! Je dois trop faire pipi ! Dit-elle en courant jusqu'au toilette.
Qu'elle idiote ! Elle aurait pu très bien utiliser les latrines du restaurant. Je rangeai un peu le foutoir qu'ils avaient mis. Les minutes passèrent et Elie ne revint pas.
- Et quoi, tu fais un pipi à rallonge ? Dis-je en riant.
Je fus vite coupé dans mon élan lorsque je vis Elie les yeux rouges.
- Qu'est-ce qu'il y a ... ?
Un homme gigantesque vêtu de noir la menaçait avec un couteau.
- Prenez tout ce que vous voulez mais ne lui faites pas de mal...Le suppliais-je.
Je ne vis pas son visage puisqu'il portait une cagoule mais je pu voir un immense sourire. Il enfonça un peu plus le couteau sur sa gorge. Une goutte de sang s'en échappa. J'en avais des haut-le-cœur !
Il n'y a qu'un sadique surplombé d'un psychopathe pour faire ça ! Quels étaient mes solutions, je n'en avais pas cinquante ! Vite, vite, il faut que je réfléchisse ! Crier ? Mauvaise idée. Lui sauté à la gorge ? Il tuera Elie. Feinter ? A envisager.
- Que voulez-vous ? Dis-je d'une voix clair et grave.
- Que croyez-vous que je veux ? Dit-il d'une voix rauque.
- Peut-être mes sous-vêtements pour les revendent sur Ebay ? Vu que je suis sortie avec Monsieur Stone, ça pourrait vous faire un paquet d'argent.
- Ce n'est pas l'argent qui m'intéresse.
- Peut-être les Raphaelo caché sous mon oreiller ?
- Vous êtes une petite comique, vous. Dit-il en fronçant les sourcils.
- Ne voyez-vous pas que je suis sérieuse ? Dis-je le plus naturellement possible.
- Tu cherches à te faire tuer ou quoi ! S'étrangla Elie.
- Où sont les papiers ?
- Mais de quoi parlez-vous ?
- Ne faites pas l'ignorante ! Je sais que vous les avez !
- Je ne comprends rien ! Des papiers sur quoi ?! Dis-je excédée.
- Concernant la mort d'Emy !
- Mais vous débloqué mon pauvre ! Que ferais-je de ça ? Puisque Aiden et moi ne sommes plus ensemble !
- Vous mentez ! Cracha-t-il furax.
- Ça doit surement faire la une des journaux. Allez voir sur Google, vous verrez que je ne mens pas !
Il hésita puis sortit son smartphone de sa poche.
- Alors vous voyez ! Les seuls informations que j'ai proviennent du Net ! Partez maintenant ! Dis-je d'une voix ferme.
- Je n'en n'ai pas finis avec vous ! Me dit-il en souriant.
Il balança Elie sur le côté, elle s'effondra sur le sol dans un bruit assourdissant. L'homme s'approcha de moi. Cette fois, je n'y survivrai pas...
Je me mis à courir, il me poursuivit. Je jetai sur lui tout ce que je trouvais sur mon passage. Il est coriace celui-là ! Arrivée dans la cuisine, j'étais prise au piège.
Je pris un couteau que je pointai sur lui.
- N'approchez pas sinon je n'hésiterai pas !
- Vous n'oseriez pas ! Dit-il en ricanant !
- Approchez pour voir !
- Vous êtes trop faible, Ashley !
- Taisez-vous !
- Aurais-je touché une corde sensible ? Pourquoi croyez-vous qu'Aiden préférait Emy ?
- La ferme ! Criai-je.
- Parce qu'elle était forte, belle et intelligente ! Tout ce que vous n'êtes pas ! Ricana-t-il.
- Espèce d'enfoiré ! Tu vas dégager maintenant !
- Ma pauvre Ashley, tu ne pourrais même pas effrayer un chaton ! Ça doit être pénible d'être un boulet.
J'étais en train de perdre mes moyens. Je savais pertinemment qu'il essayait de me déstabilisé pour m'avoir et il était en train de gagné à ce petit jeu malsain.
- Je ne le répèterai pas ! Sortez ! Sinon, je vous tue ! Dis-je froidement.
- Je vois qu'Aiden vous a forgé à son image ! Un beau couple de tueur...
Moi une tueuse ? Certainement pas... D'un bond, il se jeta sur moi. Il fut bien trop rapide pour que je réagisse. Il m'écrasa de tout son poids. J'avais du mal à respirer.
Il ne fallait pasfouiner, ma belle...
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