Chapitre 4
Will fut heureux de nous voir ensemble pour lui rendre visite. Il plaisanta et ria de bon cœur. J'avais plaisir à le voir sourire, insouciant. Je voulais d'une certaine façon le protéger des problèmes du monde qui nous entourait.
La journée passa à une vitesse fulgurante ! Au moment de se dire au revoir devant l'hôpital, je vu une ombre au loin se décaler de l'un des pilonne fondateur. Elie ne posa pas de question mais je pu voir qu'elle était intrigué de voir ce charmant jeune homme.
Je m'avançai vers lui. Le sourire qu'il affichait était resplendissant.
- Comme ça vous me suivez ?
- Moi ? Dit-il en mettant une main théâtralement sur son cœur, jamais de la vie !
- Permettez-moi d'en douter, dis-je en riant.
- Je n'oserais jamais me tapir dans l'ombre et attendre dans le froid une charmante créature qui vous ressemble, ce n'est pas mon genre.
On ria en chœur. Ce bref petit moment d'insouciance m'apaisa. J'avais besoin d'un peu de calme dans la tempête qui faisait chavirer le bateau que représentait ma vie.
- Vous êtes très belle ce soir...
- Je ne peux pas en dire autant, dis-je en souriant.
Il se regarda des pieds à la tête. Je pense qu'il se rendit compte de ce qu'il portait.
- Je suis vraiment navré ! Je pensais que je m'étais changé avant de partir...
- Ne vous tracassez pas, j'aime les hommes en uniforme.
Je le vis déglutir péniblement. Je riais de plus belle. Il m'imita mais je pu voir dans ses yeux briller un désir ardent. Pitié, pas un autre psychopathe ! J'ai eu mon lot !
Même s'il me plaisait, je n'avais ni le cœur ni l'énergie à m'investir dans une nouvelle relation. Il me fallait du temps pour me remettre de la tornade qu'est Aiden...
- Je dois vous dire quelque chose, dis-je en reprenant mon sérieux.
- Je vous écoute.
- Je viens de sortir d'une relation difficile et je ne suis pas encore prête à m'investir ...
- Il faut d'abord apprendre à se connaitre avant de mettre la charrue avant les bœufs. Me coupa-t-il. Pour l'instant, nous sommes au statut de connaissance puis ce sera celui d'ami et après on verra non ?
- Exactement !
- Venez, vous devez mourir de faim. Dit-il en me présentant son bras.
- Avec plaisir, dis-je en le saisissant.
Je sentis un vent glacial m'envahir comme si l'on me fixait. J'avais toujours été parano, il fallait vraiment que je me calme sinon j'allais perdre la boule. Notre choix s'arrêta sur un petit restaurant italien. On commanda une grande pizza quatre fromages pour nous deux avec une bouteille de San Pellegrino.
On discuta de tout et de rien. Il régla l'addition malgré mon insistance de diviser la somme. Comme le galant qu'il est, il me reconduisit jusque chez moi. Une fois devant mon appartement, il me souhaita une bonne nuit.
- Je vous souhaite une agréable nuit Ashley.
- A vous aussi Soan. Merci beaucoup pour cette belle soirée.
- Ça a été avec plaisir. J'espère vous revoir ...
- Nous en aurons l'occasion vu que je vais rendre visite tous les jours à mon meilleur ami.
- C'est bon à savoir ! Me dit-il en souriant à pleine dents.
- Allez-y, vous allez prendre froid avec votre costume d'ambulancier.
- Ce n'est pas grave, tant que ça vous plait.
- Vous êtes vraiment un Casanova !
- Non car je ne collectionne pas les conquêtes, j'en convoitise juste une. Dit-il en me faisant un clin d'œil.
Je montai les marches de mon immeuble, puis déverrouillai la porte.
- A bientôt, Ashley !
- A bientôt, Soan !
Je grimpai jusqu'à mon appartement. Une fois la porte fermé, je me laissai glisser contre celle-ci. Cette soirée avait été géniale mais son insistance m'irritait un peu cependant.
Bon j'avoue, mon comportement n'aide pas. Mais, j'aime plaire c'est plus fort que moi. Je sais que ça ne plaide pas en ma cause mais c'est ma façon à moi de me « soigner ».
Au loin, je vis un bip rouge s'allumer sur notre téléphone fixe, quelqu'un avait dû me laisser un message. Je me relevai péniblement et allait l'écouter.
- Bonjour Mademoiselle Lowe, c'est Flore. Je voulais savoir si vous alliez bien ? Je me fais du souci pour Monsieur Stone... Il ne dort plus, ne parle quasiment plus et reste enfermer ses journées dans son bureau... Peut-être pourriez-vous lui parler ? Je vais arrêter de vous importuné, je vous souhaite une excellente soirée...
Je suis à la fois en colère et abasourdie.
Il n'y a pas que lui qui est mal même si en apparence je feins d'aller bien, au fond de moi je suis effondré. Comme il est facile de montrer aux autres que tout va bien, que ce n'était qu'un garçon parmi tant d'autres, qu'il sera vite oublier.
Mais la vérité est qu'au fond de moi, je souffre. Cet homme a un pouvoir de séduction dévastateur, il m'attique comme un papillon de nuit vers la lumière. Comment oublier quelque chose à la fois de merveilleux et d'insensé ?
Dans ma tête et dans mon cœur, il est encore trop présent. C'est vrai, ça fait à peine quelques jours que l'on est séparé mais qu'importe. Je sais d'ores et déjà qu'il ne sera pas facile à faire disparaitre de mes pensées.
J'entendis la voix terne du répondeur m'annoncer que j'en avais un autre. Je l'écoutai. Rien. Personne ne parlait, il y avait juste un râle comme si quelqu'un haletait. Ensuite, la personne raccrocha.
C'est quoi ce truc ? Je sentis la peur me tirailler l'estomac. Je vérifiais que tout était bien fermé, jusqu'aux fenêtres. Si le but était de me faire peur, c'était gagné.
J'ai toujours eu peur de me retrouver seule, sans personne à qui parler et surtout à qui manquer. Mais j'allais devoir m'y faire...
La vie ne m'aime pas et disons que moi je la tolère. Quel est le but de vivre s'il n'y a que de la souffrance ? Mes parents auraient dû réfléchir à deux fois avant de me mettre au monde.
Avez-vous vu les jeunes d'aujourd'hui ? Ils ne voient plus d'avenir, tout n'est que noirceur dans ce monde de dégénéré et je finis par croire que l'humanité va s'éteindre pour de bon.
Je suis de ceux-là qui ne voient plus le bout du tunnel, qui désespère de pouvoir briller.
Je dois vraiment être tombé bien bas pour faire un peu de philosophie. Je suis lasse de tout. J'allumai la cheminée puis je m'installais avec mon plaide, comme à mon habitude, dans mon moelleux divan.
J'aimais rêvasser, ça me permettait de m'évader de ce monde où tout n'est que pognon et production. Soudain, je réalise que je suis libre, qu'il n'y a plus d'Aiden pour me dicter ma vie.
Cette sensation de liberté me procure une plénitude désespérément recherché. J'ai l'impression d'être juché sur un petit nuage loin de cette foule en délire, de ces fanatiques qui prône le pouvoir, de ce fou dangereux de Stone.
J'en ai même la tête qui tourne. C'est fou car loin de lui, il arrive encore à me mettre à terre. J'observe le salon, j'ai perdu tous mes repères.
Je me sens si faible, à nue. Je dois avouer que j'ai besoin ...d'une présence rassurante...Besoin de soutien...Besoin d'amour...Tellement besoin...
Je fouille dans mes poches, les larmes coulent. Je compose un numéro et appel. Je tombai sur son répondeur.
- Allô ? Est-ce que tu peux venir s'il te plait ? Dis-je en reniflant. J'ai besoin de parler...
Puis je raccrochai.
Frustrée et en colère, je composai son numéro. Deux sonneries plus tard, il décrocha.
- Allô ? Je sais que tu es m'entends... Tu crois que tu es le seul à souffrir ? Espèce d'idiot, ouvre les yeux ! Moi aussi j'ai mal, j'ai le mal d'amour à cause de toi ! Mais de façon qu'est-ce que tu en a à faire de mon petit minois ? Je dois être vraiment folle de croire que tu as un cœur car face à ma détresse tu restes de marbre !! Tu crois que ton argent et ta puissante peut tout acheter mais moi on ne m'achète pas ! Tu as voulu me briser, c'est gagné ! Mais je vais me relever et je te le promets, tu vas voir à quelle point j'ai réussis à reconstruis ma vie...sans toi! Dis-je espérant qu'il me réponde.
Il ne répondit rien comme toujours...
- ....Il n'y a que des silences entre nous .... Arrêtons de nous morfondre, effaçons ce peu de nous... Oublions tout...Puisque c'est si simple de tout confiner dans le silence et l'oubli.
- Tu as raison, oublions tout. Encore une chose, tu n'aurais pas dû te mêler de ce qui ne te regarde pas ! Me dit-il la voix rauque.
- Adieu Monsieur Stone. Dis-je la voix obstruée par un sanglot.
Je raccrochai.
L'entendre de sa bouche m'anéantissais. J'aurais dû m'abstenir et ne pas l'appeler mais ma curiosité, ce vilain défaut, m'avait encore une fois fait tout gâché.
J'avais l'impression que c'était moi le monstre. Au fond ne l'étais-je pas un peu en mentant à Will, en cherchant à oublier Aiden et en utilisant Soan ?
A mon grand désespoir, je ne valais pas mieux que lui...
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