Après avoir signé les papiers, je remerciai chaleureusement Soan. Ce dernier a été si gentil avec moi malgré mon tact légendaire.

- Merci beaucoup ! Lui dis-je en souriant.

- Ça a été avec plaisir. On ne rencontre pas tous les jours d'aussi belle femme que vous.

Un point pour lui, pensais-je. Il remonte dans mon estime, flatter l'égo d'une face fonctionne toujours.

- Dites, est-ce que je peux encore abuser de votre gentillesse ? Dis-je en battant des cils comme une biche.

- Bien sûr, me dit-il conquit.

- Serait-il possible que vous me déposiez à l'hôpital hôtel- Dieu, s'il vous plait.

Il jaugea ses collègues. Il n'avait pas l'air sûr de sa décision.

- Suivez-moi. Finit-il par dire.

Je lui fis un sourire victorieux puis le suivit. Il m'ouvrit la porte passagère, j'observai l'habitacle. Il y avait le chauffeur et un ambulancier grassouillet. J'allais me retrouver en sandwich d'un côté par un séduisant amuse-bouche et de l'autre par un répugnant tas de graisse.

Je n'allais pas faire la fine bouche, je n'étais pas en posture de refuser vu mes maigres économies. Je montai. Bon Dieu, ça sentait les hormones masculines en ébullition. Lorsque je tournais la tête, ce répugnant personnage me fit un clin d'œil.

Je décidai d'entamer la discussion avec Soan, lui qui était bien plus agréable pour mes pauvres yeux.

- Tu ne risques pas d'ennuis ?

- Non, ne t'en fais pas. Bien au contraire, tu viens de leurs éclairé leur journée. On n'a pas vraiment de visite d'aussi jolie fille.

Je rougis. Que m'arrivait-il ? Certes, je pensais toujours à Aiden mais ce Soan ne me laissait pas indifférente.

Je secouai la tête. Il fallait que je me ressaisisse. Ce n'est pas parce qu'Aiden m'a traité comme une vieille chaussette que je dois me jeter dans les bras d'un autre pour me consoler.

- Tu travail dans quel hôpital ?

- Dans celui où nous nous rendons.

Il inclina la tête d'une certaine façon. Soudain, j'eus un flash, un charmant jeune me sauvant de l'eau glacée. Je le regardai avec de gros yeux. C'était lui ... Bordel !

- C'était vous qui m'avez sauvé de la noyade....

Il me sourit mais ne répondit rien. Parfois, il n'y a pas de hasard et celui-ci fait bien les choses. Tout s'explique, voilà pourquoi je me sentais si bien et en sécurité auprès de lui.

On ne parla plus jusqu'à l'hôpital. Nous étions tous deux perdus dans nos songes. Quand il ouvrit la portière puis me tendit la main, je réalisais que nous étions arrivés.

Je pris sa main chaude et ferme. Rien ne se passa. La relation tumultueuse avec Aiden était unique, incroyable. Peut-être qu'avec le temps, je pourrai de nouveau ressentir quelque chose. Je l'espérais sincèrement.

Son collègue l'appela.

- Soan, nous devons y aller. On a une urgence.

Il me fixa, hésitant à me laisser partit. A contre cœur, il se retourna et monta dans le véhicule.

- Soan ? Lui dis-je avant qu'il ne ferme la porte. Mon numéro c'est 01 07 02 12 25.

Je pu voir son sourire avant que l'ambulance ne parte en trompe. Je me dirigeai vers la chambre de Will, la 312. Plus je m'approchai, plus la boule qui se trouvait au niveau de mon abdomen m'empêchait de respirer.

Je frappai à la porte. Personne ne répondit. Je l'ouvris. Will était allongé, il dormait paisiblement. Je voulus faire demi-tour mais il m'appela.

- Ashley ! Ça fait longtemps ! Je me demandais où tu étais passée.

Je lui souris puis m'avançai prudemment.

- Tu n'as pas l'air contente de me voir. Dit-il tristement.

- Si, si, je suis juste sous le choc.

- Oui, je sais. J'ai été un peu amoché mais tu me connais, je suis solide.

- Oui...Te souviens-tu de quelque chose ?

- Je dois avouer que c'est assez vague. Avant l'accident, je me souviens qu'on a rompu puis le trou noir.

- Tu ne te souviens de rien d'autre ? Dis-je inquiète et perplexe.

- Non, pourquoi ? J'ai fait quelque chose mal ? Dit-il visiblement perdu.

- Non, non...

Je le pris dans mes bras. Les larmes roulèrent de mes joues pour s'écraser sur sa blouse blanche.

- Tu m'as tellement manqué, Ash !

- Toi aussi, Will !

Après notre étreinte, je m'installai sur son lit.

- Pourquoi es-tu partie aux Etats-Unis ? J'ai lu ta lettre mais je t'avoue que je n'ai pas vraiment compris.

- J'ai cru qu'avec Aiden ça aurait été différent mais je me suis trompée. Au moins, j'aurai vécu une belle aventure ! Je te montrerai les photos que j'ai prises !

- Avec plaisir ! Ash, dit-il sérieusement, je suis désolé que ça n'ait pas fonctionné avec lui. Ne t'en fais pas, dit-il en prenant ma main, tu trouveras chaussure à ton pied tôt ou tard.

C'était ce Will-là qui m'avait manqué. Bon sang, nous avions une deuxième chance et je ne comptais pas la gaspiller. C'était vraiment inattendu, j'allais attendre quelques temps avant de lui dire toute la vérité.

Je veux que notre relation renaisse de ses cendres. Pour qu'on soit plus fort, encore plus souder.

- J'ai vu Elie hier. Les infirmières m'ont dit qu'elle était passée tous les jours après ton départ.

- C'est vrai ? Dis-je surprise.

- Oui, elles m'ont dit que c'était sûrement sa force de vivre qui m'avait permis de tenir bon. Cette fille est incroyable n'est-ce pas ?

- Ca dépend si c'est dans le bon ou le mauvais sens...

- Quoi ? dit-il perdu.

- Ce n'est rien, ne t'inquiète pas.

- Tu crois que je lui plais ? me dit-il de but en blanc.

- Ne te pose pas ce genre de question, Will. Avant ça, il faut que tu retrouves des forces, ensuite on en reparlera.

Il me sourit. Ce n'est pas croyable ! Il vient à peine de sortir du coma que Monsieur veut déjà s'enticher d'une menteuse dépourvue du sens du mot « amitié ». Il doit d'abord reprendre du poil de la bête puis je lui expliquerai ma mésaventure et le prévenir qu'elle n'est pas celle qu'il croit.

Je passai ma journée auprès de lui. Il me rendit les clés de l'appartement pour que j'emménage à nouveau puisqu'il croyait que je lui avais rendu les clés lors de mon départ pour le continent américain.

Ce fut avec surprise quand j'ouvris la porte que toutes mes affaires étaient à leur place. Jusqu'à la moindre culotte dans le bon tiroir. Aiden n'avait pas trainé, il voulait effacer toute trace de mon passage.

Et moi là-dedans comment allais-je faire pour l'oublier puisque chaque chose me le rappelait ? Quand je fus certaine d'être seule, je sanglotais. J'allais en sortir plus forte et grandie de cette expérience des plus folles.

Je voulais y croire mais je n'en étais pas réellement convaincue. Après la tempête, il ne restait que les ruines à rebâtir. Je voulais devenir une femme forte et indépendante. J'en avais marre de tombé sur des abrutis ou des psychopathes.

Un frisson me parcourut, j'enfilai un peignoir brun. Je me dirigeai vers la baie vitrée. Etrangement, je me sentais vide. Comme si mes pendules étaient déréglées comme si les quatre directions pour retrouver le Nord étaient mélangées.

Mon regard s'attarda sur le tapis près de la cheminée. Je me remémorais notre surprise quand Will nous avait découvert à moitié à poil. J'en ris. Notre histoire n'était pas que toute noir ou toute blanche, le gris nous allait bien. Nous nous complétions bien...

Je me préparai un cacao chaud, puis allumai un feu. Je m'installai dans le fauteuil avec une couverture polaire. J'observais la flamme danser dans ce brasier.

Je me demandais comment avait-il pu faire ça à cette pauvre fille. Qu'était-il capable de faire pour assouvir sa soif ? Et pourquoi s'infliger un tel supplice pour se rappeler de ne pas me faire du mal ?

Quand on aime techniquement on n'a pas envie de faire souffrir l'autre. On veut le voir heureux et épanouis, non ? Je n'y comprenais rien à la gente masculine. N'y avait-il pas un manuel pour décoder ces mâles en mal de rut ?

J'étais lessivée, je ne voulais plus y penser. Je m'attardais sur la danse sensuelle des flammes, elle nous représentait tellement bien. A la fois sensuelle, passionnelle qu'elle nous consumait irrévocablement jusqu'à nous réduire en poussière.

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Bonjour à toutes/tous,

Suite à de nombreuses demandes, je vous mets enfin la suite :) Cependant soyez indulgent(e)s car la correction n'a pas encore été faite, dès qu'elle sera faite, je mettrai le correctif :)

Agréable lecture et a bientôt :D