Chapitre 9
Nous nous étions mis d'accord pour visiter Paris. Je le pris par le bras. Il gonfla la poitrine comme si j'étais un trophée. Je lui fis une tape sur l'épaule ce qui le fit rire. C'est vrai que Will est quelqu'un d'incroyable. Il a cette manière de rendre le monde qui m'entoure plus léger. On s'arrêta en-dessous de la Tour Eiffel. Il prit son téléphone et fit une photo. Au moment du Flash, il me fit un baiser sur la joue. J'étais rouge pivoine. Cependant, mon cœur ne palpitait pas. Fais un effort ma vieille, sinon tu finiras seule pensais-je. Je ressentis un picotement étrange, j'avais l'impression d'être surveillé. Je me frottai la nuque.
- Viens nous allons aller dîner.
Je le suivis. La sensation désagréable persistait. J'avais l'impression d'être suivie comme la dernière fois lors du départ d'Elie. Je n'avais rien à craindre, Will me protégerait. Il m'emmena dans un restaurant italien. Installé près de la fenêtre, le serveur vint nous donner les menus. On le lu en silence, se jetant de temps en temps un regard.
- Je vais prendre des raviolis à la ricotta. Et toi ?
- Des tagliatelles sauce carbonara.
- Et un peu de vin? Dit-il en riant.
- Je pense que je vais passer mon tour. Une bouteille d'eau à la place.
Le serveur prit notre commande. Je regardai à travers la fenêtre, la sensation ne m'avait toujours pas quitté. Un frisson me parcourut, Will s'en aperçut. Il se leva et mit sa veste de costume sur mes épaules.
- Merci, dis-je en lui souriant.
- Avec plaisir, très cher.
Je jouais à un jeu très dangereux. Si ça ne marchait pas entre lui et moi, j'allais perdre son amitié pour de bon. J'étais totalement désorientée, mon cœur balançait. Rapidement on eut nos plats. Le dîner se passa dans le calme et la rigolade. Il paya l'addition et on sortit.
- Merci pour ce délicieux repas.
- Je suis content que ça t'ai plu.
Le soleil était en train de se coucher, une lueur orangée se dessina sur mon visage. Je pris à nouveau son bras et on marcha. J'entendis au loin des cris et des lumières aveuglantes.
- C'est la foire, tu veux y aller? Me demanda-t-il joyeux.
- Oh oui! J'adore la foire! Dis-je en sautillant sur place.
Je suis un vrai gosse là-dedans! Même si j'ai un vertige incontrôlable, j'aime testé mes limites. A l'intérieur, mes yeux se mirent à briller. Je frottai mon cou, la morsure persistante du regard s'intensifiait. Oh et puis merde! Je fis abstraction, je voulais m'amuser! On fit un premier stand: le tir à la carabine. Je suis vraiment une bille à ça, je ne touchai rien. Je fus surprise de voir Will aussi bien maîtriser le fusil.
- On dirait que tu as fais ça toute ta vie, m'exclamais-je surprise.
- Petit, mon père m'a apprit à tirer sur des bouteilles.
Je n'avais malheureusement pas eu cette chance. Je l'avais perdu bien trop tôt. Il me gagna une peluche panda. Je lui sautai au cou. J'adore les pandas, ce sont des créatures magnifique! Un de plus dans ma collection.
- Merci, Will! Dis-je surexcitée.
Je vis le palais des glaces.
- Je veux aller là-dedans! Dis-je enjouée.
- Je passe mon tour, je vais aller à la machine à sous en t'attendant.
Je me dirigea à l'intérieur. J'avoue ne pas être à mon aise dans un tel endroit. Je mordis sur ma chique. Mon corps se transformait en fonction des miroirs, je pouvais être grande, puis minuscule.Soudain, je vis Aiden derrière-moi. Je me retournai, personne. Les lumières se coupèrent. Un générateur de secours pris le relais, les néons rendait la pièce mauve. Je pris peur, il fallait que je sorte. Une main chaude et ferme me retint lorsque je voulu partir. On me plaqua contre le miroir. Je sentis le froid s'insinuer dans mon dos. Aiden était collé à moi, son corps chaud m'irradiait.
- Qu'est-ce que tu fais là? Dis-je à la fois paniquée et surprise.
Il mit son doigt sur ma bouche. Ses lèvres s'aventurèrent dans mon cou, la température venait de monter d'un cran. Sous ses caresses, je me cambrai. Il me mordilla m'incitant à ne pas bouger. Je gémis de plaisir. J'enfouis mes mains dans ses cheveux, nos bouches se rencontrèrent. Ce fut l'explosion, la passion qui nous habitaient nous dévorait. On s'abandonnait l'un à l'autre, on se cramponnait ayant peur que l'autre disparaisse. Nos bouches se séparèrent à contre cœur, nous étions à bout de souffle. Je descendis ma bouche sur son cou, je lui fis un suçon. Il grogna, m'avança vers lui puis me plaqua violemment contre la glace. Un petit cri sorti de ma gorge,il se colla à moi.
- Très mauvaise idée, dit-il d'une voix rauque.
Notre envie nous submergeait. Nous ne contrôlions plus rien. De nouveau, ses lèvres écrasèrent les miennes. Soudain, il s'écarta et jura. Les lumières aveuglantes de l'attraction s'allumèrent. Le manège venait d'être activé. Aiden n'était plus là, impossible, il n'avait pas pu sortir aussi vite. Je pivotai sur moi-même, avais-je rêvé? Je me regardai dans le miroir, je paressais normale. Mes joues étaient un peu rosies mais il faisait très chaud à l'intérieur. Je me précipitai à l'extérieur, je le cherchai du regard. Personne. Ma tête se mit à tourner, j'avais chaud, très chaud. Will me rattrapa de justesse. Ma vision se voilait mais je pu voir son costume épousant parfaitement ses courbes s'éloigner avant de sombrer.
Notre soirée s'était écourtée rapidement à cause de mon évanouissement. Je n'allais pas lui dire que j'avais vu Aiden, il l'aurait massacré à coup de fusil à plomb. Quoi que ça aurait pu être intéressant... Mais tu es dingue? Pensais-je. J'étais allongée dans le fauteuil, Will m'apporta un verre d'eau.
- Tu te sens mieux?
- Oui merci.
- Tu ne veux pas que j'appelle le médecin?
- Non, ce n'est rien. Juste un petit coup de chaud.
Il réarrangea le cousin sous ma tête.
- Tu m'as fais une peur bleue. S'il t'était arrivé quelque chose...
- Désolé, Will...
Il me caressa la joue avec la paume de son pouce. Il est adorable. Un peu trop neuneu à mon goût, mais bon je peux m'y faire.
- Je vais te laisser te reposer, je vais me changer.
J'acquière d'un mouvement de tête. Mon esprit vagabonda, cette soirée avait été des plus surprenantes! Ce retournement de situation m'avait totalement chamboulé. Il est vrai que l'attraction entre Aiden et moi est viscérale, incontrôlable. Mais cet homme si secret ne m'apporte rien de bon, et j'ai besoin de stabilité. Seulement, je ne peux oublier ses lèvres, ses yeux, ses caresses... Il est ancré en moi, que je le veuille ou non. J'ai envie de lui avouer mes sentiments, mais est-il prêt à les entendre? Je pense qu'il joue plus à un jeu, il a besoin de divertissement dans sa triste vie. L'argent ne fait pas tout le bonheur, pensais-je. Certes ce côté sombre m'attire irrésistiblement, mais un peu de tranquillité peut être tout aussi apaisant. Will revint et s'immobilisa devant ma tête.
- Je peux te servir de coussin?
J'hésitai. Il avait été si prévenant avec moi, je lui devais bien ça.
- Oui, dis-je en la soulevant .
Il s'installa. Il passa ses mains dans mes cheveux. J'adore qu'on chipote dans mes cheveux. Je ronronne.
- Tu aimes?
- Oh oui! C'est divin!
Il sourit. Il mit un vieux film qui me faisait beaucoup rire, Dikkenek. Vers la moitié du film, je m'endormis. Je me mis à rêver l'impossible, ce n'était plus Will qui me caressait les cheveux mais Aiden, la douceur de ses gestes ne lui ressemblait pas, mais qu'importe, ce n'est qu'un rêve. Je sentis doucement Will s'extraire du canapé, je n'avais pas le courage de me lever et d'aller dans mon lit. Le fauteuil me convenait très bien. Je sombrai.
- Tu es à moi, me murmura-t-on à l'oreille.
D'un coup, je me réveillai, personne. Je devenais vraiment cinglée! Il fallait vraiment que j'arrête ces conneries! Penser à Aiden ne m'aidait vraiment pas, je devais tourner la page. J'étais décidée à le faire... Du moins en théorie.
Le vendredi sonnait la fin de la semaine, je pensais allongée dans le fauteuil au lundi qui allait arriver. Mon nouveau job allait m'apporter une stabilité dont je cherchais désespérément. Will était partit tôt ce matin, il espérait terminer son dossier rapidement pour qu'on passe l'après-midi ensemble. Après avoir pesé le pour et le contre, je décidai finalement de me lever et de prendre une douche.
Aujourd'hui j'avais opté pour une tenue classique, un chemisier blanc, une veste et le bas d'un costume bleu marine et des escarpins assortis. Classique mais glamour pensais-je. Je décidai de faire un chignon bombe latine. Je mis du fard à paupières gris brillant, un trait d'eye-liner et du mascara pour donner du volume à mes cils.
Je m'examinai dans le miroir, un regard de biche dans un corps de bombe! Modestie tu connais? Pensais-je. Je riais. Parfois j'aimais flatter mon ego, pas du tout surdimensionné. Dans certaines matières, je n'avais pas peur de dire que j'excellais, comme par exemple la danse. Cette sensation de liberté que me procurais danser était inégalable. Bon, pour être franche, c'est sur le même piédestal que les baisers d'Aiden. Seulement c'était inavouable, si j'osai faire une allusion, son côté macho prendrait le dessus. Espèce d'enfoiré de première, pensais-je.
En attendant Will, je décidai de faire un peu de rangement. Je fis aussi les lessives des jours accumulés. Je regardai l'heure trois heures. Je venais enfin de terminer. Au même moment, Will entra. Il me prit dans ses bras et me fit une bise sur la joue.
- Alors, comment te sens-tu?
- Bien, Will. Ça ne sert à rien de me le demander sans arrêt!
- Bien chef! Dit-il avec un sourire en coin. Je m'apprête et puis on y va?
- D'accord, allez va te changer tu sens le phoque! Dis-je en le repoussant.
Il me mit une tape aux fesses, je sursautai.
- Tu ne perds rien pour attendre, dis-je en lui passant la langue.
Avec Will, j'étais une grande enfant. Il me permettait de m'évader. Après une bonne heure, exaspérée, je frappai à la porte de sa chambre.
- Tu es prêt? Dis-je en soupirant.
- Presque!
- Oh, allez Will! Tu ne vas pas faire ta diva!
Il ouvrit la porte rapidement, je sursautai. Je crus que mes yeux allaient sortir de leurs orbites. Will était carrément sexy! Il avait mit une chemise rouge, une veste de costume bleu foncé, un jeans bleu clair délavé et des bottines jaune moutarde. Il m'attrapa contre lui et m'embrassa fougueusement. Puis, il me poussa et sortit.
- Alors bébé, tu me trouves comment?
Les mots me manquaient. Premièrement, Will venait de m'embrasser. Deuxièmement, il venait de m'appeler «Bébé». Euh, j'ai raté quelque chose? Pensais-je.
- Tu verrais ta tronche, dit-il en riant.
Je me ressaisis.
- Je...tu...
- Je, tu, il, nous, vous, ils?
- Arrête de te foutre de ma gueule, Will. Le grondais-je.
- Ça va, Ash! Ce n'est rien qu'un petit bisou! Tu ne vas pas en mourir.
- Ça tu n'en sais rien! Je ne pas sais où tu as fourré ta bouche moi!
Il se décomposa. Je riais.
- Ouh toi si je t'attrape!
Il se mit à me courir après moi, je hurlai. Il me sauta dessus, on fut propulsé dans le divan. Il était à califourchon tenant mes mains au-dessus de ma tête. Je sentis un malaise naître en moi. Je vis le dilemme dans ses yeux, il hésitait à m'embrasser ou ne rien faire. Il se releva et m'aida à me remettre sur mes pieds.
- On devrait y aller, dit-il en ouvrant la porte d'entrée.
-Je pense bien...
Dehors, l'air frais me fit du bien. Je sentis à nouveau le picotement dans ma nuque. Je fis abstraction, je n'avais pas envie de me prendre la tête. Arrivé à hauteur du Pont des Arts, Will acheta un cadenas. Il me tira dessus. Il se mit en face de moi, prit mes mains et les serra.
- Ashley, j'en ai marre de faire semblant! Ne vois-tu donc pas lessentiments que j'ai pour toi?
- Will...
Je ne savais pas quoi dire. Aidez-moi, mon Dieu, pensais-je.
- Non Ashley, écoute-moi pour toi je serais prêt à tout! Tu es cette lueur qui me donne la force d'avancer, tu es ce cœur que j'ai envie de chérir. Je... Je ne sais plus quoi faire pour te montrer à quel point je t'aime. Je sais que je ne pourrais jamais t'offrir des diamants ou des choses de luxe, mais je peux te promettre de t'aimer chaque seconde de mon existence.
Il avait un air si fragile, sa déclaration d'amour me touchait droit au cœur. Que dire après une déclaration pareil?! Oh et puis zut! Tant pis pour Aiden, il avait laissé passer sa chance. Je pris son visage entre mes mains et l'embrassai fougueusement. À bout de souffle, on se sépara. Il mit son front contre le mien.
- Je t'aime, Ashley...
Je ne pus lui répondre car je n'en savais foutrement rien. Tout était confus. Je laissais les choses aller, je n'avais plus que ça à faire. Il prit un feutre et griffonna quelque chose sur le cadenas. Il le cadenassa. Je me penchai pour le lire.
- Ashley, mon amour pour toujours.
Que c'est mignon...Ta gueule, pensais-je. Je dois avoir les idées claires, mon esprit ne doit pas se disperser. On reprit bras-dessous bras-dessus notre balade, la morsure se dissipa, le taré qui me suivait venait-il de déclarer forfait?
****
Je les aient vu s'éloigner, je bouillonnais. Cet enfoiré m'avait volé mon Ashley. Je m'approchai du cadenas.
-Ashley, mon amour pour toujours.
Je sortis une clé passe-partout, je l'ouvris. Je fixai ce métal froid dans ma main. Je jetai un dernier regard glacial dans leur direction. Je le jetai à l'eau. Il coula instantanément. Vengeance,pensais-je. Oh que oui et elle sera terrible... Je partis dans la direction opposée, dans quelques temps mon plan sera mit en exécution. Il ne restera rien de ce cafard, je vous le garantis...
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