Chapitre 7
Après mon entretien, je rentrai directement chez moi. L'appartement était silencieux, Will n'était toujours pas rentré. Les heures passaient et je n'avais aucune nouvelle de mon amant et mon de ami. Je fis le premier pas.
« Tu es partis si vite tout à l'heure, est-ce que ça allait? Ashley.L »
Quelques secondes plus tard, mon téléphone bipa, Aiden.
« Oublie-moi »
Je dévisageai mon écran l'air bête. Se foutait-il de moi?
« Je ne pense pas que ça va être possible! »
« Il le faudra bien »
« Ton petit jeu ne m'amuse plus, donne moi une raison à ce changement abrupt de comportement » Écrivais-je en tremblant.
« J'ai eu ce que je voulais »
« Ce que tu voulais? Moi? »
« Mes réponses »
« Soit un peu plus clair que ça car je ne comprends rien! »
« Écoute mon conseil et évite-moi »
« Va te faire foutre Aiden! Tu me séduis, tu joues avec moi puis tu me jettes sans raison valable. Ne reviens plus, va faire ton baratin à une autre! »
De colère, je balançai mon GSM contre le mur, quel enfoiré! Je pris une bouteille de vin, l'ouvrit et la bu entièrement. Ma tête se mit à tourner, je voulais oublier, oublier ses yeux, sa bouche, son odeur, je voulais l'oublier. Je pris une seconde bouteille que je siphonna. Will rentra enfin. Il me dévisagea.
- Ash, tu vas bien?
- Oui, oui...
- As-tu bu?
- Juste un verre... à la fois.
Il secoua la tête. Il me rejoignit, prit une troisième bouteille et la siphonna à son tour. Nous étions tout deux ronds comme des queues de pelle.
- Pourquoi te mettre dans cet état? Bredouilla-t-il tant bien que mal.
- A cause de ce connard. Et toi?
- A cause de ce connard et de toi. On irait bien le faire chier?
- Tu as une idée? Dis-je en pointant mon doigt sur son front.
- On va jeter des œufs sur sa façade.
- Ce sont les ados puériles qui font ça, et on est des jeunes adultes raisonnables. Dis-je en articulant le mieux possible.
Il se mit a pouffer.
- Bon tu as raison, ce soir nous serons des ados. Dis-je en riant.
Une fois devant son hôtel avec nos sacs d'œufs, je me sentais minable. Je ne m'étais jamais rabaissée à ça, certes la diplomatie n'était pas mon point fort, mais quand même en arriver là était une première.
-On devrait y aller, Will.
A peine ai-je terminé ma phrase que Will avait déjà jeté un œuf.
- Tu ne vas pas te dégonfler, Ash ! Allez, éclate-toi! Ça fait un bien fou!
Je lui arrachai le carton! Et puis, Zut!
- Prends ça, espèce de coincé du cul ! Criai-je.
Mon ami ria. Le portier se rua sur nous. Will lui balança une dizaine d'œufs, il se réfugia à l'intérieur.
- Et le gagnant est... Will Blake! Dit-il en levant les bras et en envoyant des baisers à une foule imaginaire.
J'éclatai de rire. Au même moment, une armoire à glace sortit. Je déglutis. Il fonça sur moi. Je le canarda, rien ne l'arrêtait.
- Putain, ce truc c'est Terminator! Will aide-moi!
Lorsqu'il m'attrapa le bras, mon meilleur ami lui sauta sur le dos.
- Tu vas la lâcher, King Kong!
Je riais de plus belle. Il nous entraînèrent à l'intérieur. Un homme plus petit essaya de décrocher Will.
- Vous ne m'enlèverez pas, je suis pire qu'une sangsue!
D'un coup, il le mordit. L'armoire à glace, lui mit un coup de coude en plein visage. Il tomba.
- Will, dis-je en me précipitant sur lui.
Je le secouai.
- Vous l'avez tué, espèce de brut sanguinaire! Dis-je en pointant mon doigt dans sa direction. Je vais devoir utiliser la manière forte. J'allais utiliser mes cours de Kung-fu. Il est vrai que je n'étais pas douée, mais je me devais d'essayer.
Je me mis en «position de cavalier».
- Approche, jeune padawan, dis-je en prenant une voix ridicule.
Il souriait. Je me redressai sur un pied. J'avais oublié que l'alcool n'aidait pas à l'équilibre. Je fis alors «l'arc» puis le «tomber à terre». Je soupirai, aucune réaction de sa part.
-Bon gros lardon, tu vas les bouger tes fesses! Je suis chaud-bouillante! Dis-je en essayant tant bien que mal de sautiller sur place.
Il me fit une balayette. En moins de deux, j'étais à terre.
- Oh, pauvre de moi! J'ai mal aux fesses!
Je n'avais plus la force de me relever.
- Vous voudriez pas me porter, je suis fatiguée! Dis-je en faisant les yeux doux.
L'hommes'abaissa pour me hisser sur son épaule.
- Ah, non pas vous! Vous avez tué mon ami! Je préfère l'autre abruti!
Sans mon accord, il me mit quand même dessus tel un vulgaire sac à patate. Son acolyte nous suivait avec Will.
- Je ne savais pas qu'il y avait un nouveau moyen de transport, l'auto ça me va bien!
Je les entendis pouffer. On prit l'ascenseur.
- J'ai faim, dis-je en sentant mon estomac gargouiller. Vous n'auriez pas un Tuc ou n'importe quoi, j'ai la dalle! Au point où j'en suis,même votre godasse fera l'affaire.
L'armoire à glace regarda son ami. Ils souriaient.
- Tu te moques de moi, Porcinet? Dis-je en regardant hargneusement son ami.
Les portes s'ouvrirent, les deux singes nous déposèrent sur un divan moelleux. Je vis au loin une ombre familière, Aiden.
-Espèce de...
Je n'eus pas le temps de terminer qu'il m'avait fourré un sandwich dans la bouche. Il me regardait sévèrement. J'essayais de parler.
-Ne vous a-t-on jamais dit qu'on ne parle pas la bouche pleine, Mademoiselle Lowe?
-Je t'emm...
Il s'assit sur la table basse, un verre d'eau entre les mains. Une fois mon délicieux sandwich englouti, il me passa le verre. D'une traite, je le bu. J'essuyai ma bouche avec le revers de mon manteau.Plus glamour, tu meurs! Il m'examinait, toujours contrarié.
-Bonne nuit, Mademoiselle Lowe.
Il se leva et partit. Je regardai à côté de moi, Will s'était endormi. Je mis ma tête près de la sienne.
-Bonne nuit, Will. Dis-je en tapotant sa joue à l'aveugle.
Il grogna. En quelques secondes, le sommeil m'emporta. Avant de fermer les paupières, je pus voir son beau petit postérieur s'éloigner.J'étais au paradis!
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