Chapitre 30 - La fin
Je me réveillai dans l'auto, il faisait si bon. Je voyais Aiden faire les cents pas à l'extérieur. Je l'examinai attentivement. Il était au téléphone, il semblait anxieux, impuissant.
Lorsqu'il croisa mon regard, il répondit rapidement à son interlocuteur puis me rejoins à grands pas. Il ouvrit la portière et s'agenouilla à côté de moi.
- Comment te sens-tu ma chérie?
- Ça va mieux... Dis-je en lui faisant un petit sourire.
- Nous allons te faire examiner.
- Ce n'est rien, Aiden. Juste une petite chute de tension, ça m'arrive parfois. Il n'y a rien d'affolant.
Ma réponse ne parut pas le satisfaire.
- Il vaut mieux y aller pour rien car après si tu as quelque chose de grave...
- Aiden, je me sens bien. Je te l'assure! Dis-je pour le rassurer.
Au fond de moi, je me sentais encore nauséeuse mais j'étais à chaque fois dans cet état après une chute de tension. Le corps humain peut parfois être très étrange.
- Nous allons rentrer.
Je ne protestai pas. J'étais si fatiguée d'un coup que je n'avais pas envie de lutter ou de chercher à le contredire. Il remonta en voiture et on retourna chez nous. Pendant tout le trajet je somnolais. Il me jeta des œillades régulièrement pour voir comment j'allais.
J'avais très envie qu'on discute de cette fameuse soirée et d'Emy mais je n'en avais pas la force. Curieusement, cette histoire me rendait lasse. J'avais envie de savoir et d'autre part non.
J'hésitai à prendre l'avion demain. C'était difficile à expliquer mais en sa présence toutes mes craintes et mes doutes se dissipent et laisse place à mon amour inconditionnel.
Ce que je ressens pour lui est viscéral, je ne peux pas faire autrement. J'ai beau lutter rien n'y fait, mon cœur et mon corps vibrent pour lui. Il est comme l'adrénaline que produit mon corps et me fait sentir vivante. Sans lui, je suis une coquille vide, terne, morte.
Arrivés à la maison, il dû me porter jusqu'à notre chambre où je m'écroulai comme une masse. Je ne dû pas compter jusque cinq que je dormais déjà.
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Je me réveillai brutalement en panique. Je regardai l'heure sur le cadran de l'horloge digitale sur la table de nuit, 7h45. Je m'étirai lorsqu'une bribe de conversation vint me titiller les oreilles.
Une femme élevait la voix, le timbre m'était familier. Je me levai et entrouvris la porte.
- Où est-elle? S'évertua-t-elle à dire.
- Elle se repose.
- Où est-elle?
- À l'étage.
Je l'entendis se diriger vers les escaliers mais visiblement Aiden s'interposa car elle s'énerva.
- Laissez-moi passer.
- Elle a fait un malaise hier et elle a besoin de repos.
- Monsieur Stone je veux juste m'assurer qu'elle va bien.
- Mais voyons Elie, tu crois réellement que je lui ferais du mal?! S'énerva Aiden.
Que faisait Elie ici? Mince, L'avion! Je l'avais complètement oublié!
- Tout est possible avec vous, je sais de quoi vous êtes capable! Dit-elle froidement.
- Mademoiselle Fine, je ne pense pas que vous êtes en mesure de dire quoi que ce soit vu premièrement les informations que vous lui avez soutirées et deuxièmement n'oubliez pas que je suis votre employeur.
- C'est vrai qu'au début je faisais semblant mais elle devenue mon amie... Je sais que mon professionnalisme sera remis en cause mais qu'importe, je ne veux plus la trahir...
- Mais vous l'avez déjà fait en vous faisant passer pour son amie...
Je crus que j'allais défaillir sur place. Elie, ma soit disant amie travaillait pour lui... Je sortis de ma cachette et descendis en trombe. Ils me regardèrent tous deux surpris.
- Comment as-tu pu? Dis-je noir de colère à Aiden.
Ensuite, je me retournai vers elle.
- Et toi? Je pensais que tu étais mon amie... Je me suis bien voilé la face sur vous deux!
- Ashley, écoute-moi! Cria Elie pour avoir mon attention. C'est vrai qu'au début c'était un boulot comme un autre. Mais après tout a changé, on s'est rapprochée, on a partagé des choses et...
- Et tu m'as trahie! La coupais-je. Je te faisais confiance! Tu as très bien fait ton travail vu que tu m'as berné pour me soutirer des informations. Et toi! Dis-je en pointant du doigt Aiden. Tu n'es qu'un monstre! Tu n'avais pas besoin d'engager qui que ce soit pour apprendre des choses sur moi puisqu'on peut lire en moi comme dans un livre ouvert!
- Je ne pouvais pas t'approcher Ashley, comment voulais-tu que j'apprenne à te connaître sans te parler sans te voir ni te toucher?
- C'est un choix que tu as fait, Aiden. Tu aurais très bien pu faire comme les gens normaux et me dire la vérité. Mais tu as préféré te taire et être sournois. Regarde maintenant ce qu'il reste de nous? S'il y a vraiment eu un nous...
- Ashley! Je t'aime! Je n'ai pas joué la comédie avec toi!
- En es-tu vraiment sûr? Car je ne vois que des mensonges et de belles paroles.
Je me retournai vers Elie.
- J'avais cru qu'après ce qu'il s'était passé que j'avais eu droit à un peu de chance en trouvant une amie comme toi... Je ne veux plus jamais te revoir!
- Ashley... me dit-elle fébrilement.
- Il n'y a plus d'Ashley, elle est morte avec vos mensonges.
De petites billes salées roulèrent le long de mes joues. J'en voulais au monde entier, pourquoi n'avais-je pas droit à un peu de bonheur? Je les plantai là et montai.
- Ashley! Me supplia Aiden.
Je me retournai lentement.
- Je vais tout te dire!
- Garde ta salive pour qui veut t'entendre.
Je continuai mon ascension. Je pris des valises et fourrai maladroitement mes vêtements. Je dû m'asseoir sur l'une pour la fermer. Mon cœur saignait, j'avais été trahie. Où allais-je aller puisque je n'avais plus personne, plus rien.
Je n'avais plus de maison, plus de travail, plus d'amis, plus d'amour-propre et plus d'Aiden. Je pourrais toujours supplier la directrice de l'académie de danse de me reprendre. J'allais devoir aller dans des centres pour personnes en difficultés. J'avais vraiment touché le fond.
Je savais pertinemment que la descente allait m'écorcher mais je ne savais pas encore à quel point.
J'essuyais mon nez qui coulait rageusement avec mon bras, pour le côté glamour on y remédiera plus tard. Je ne savais plus sur qui je pouvais compter puisque tout le monde m'avait tourné le dos.
Je me sentais si isolé...un peu comme Emy... Contre toute attente, je me retrouvais en elle. Je pus ressentir le désespoir qui avait dû l'habiter puisque je le ressentais aussi.
Je regrettais les années d'insouciance où je n'avais qu'en tête de choisir une belle tenue pour ma poupée Barbie car elle devait retrouver son beau Ken au bal. Dans la réalité, cette blondasse était écervelée et aveuglée par l'amour tandis que son trou du cul de play-boy s'entichait de d'autres gourdes capable de gober ses mensonges.
La dure réalité de la vie, de cette vie pourrie.
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Je pris mes deux grosses valises puis descendis. Elie était partie, tant mieux, un parasite en moins. Aiden était assis sur les marches, je passai à côté sans lui prêter attention. J'enfilai ma veste qui était pendue au porte-manteau.
- "Tout a commencé lorsque j'étais enfant. Nous avions une voisine du même âge que nous, c'était une petite fille brillante. Nous jouions tous les jours ensemble, on a fait les quatre cents coups. Nous étions le trio infernal Dean, Emy et moi. A l'adolescence, nous sommes restés soudés. Nous étions tous les trois dans la même école.
C'était elle la plus douée dans toutes les matières, nous nous faisions passer pour des cancres à côté d'elle. Il n'y avait aucune rivalité. Quand j'ouvris avec Dean notre première entreprise, on l'engagea comme secrétaire. Tout se passait très bien jusqu'à ce que je découvre un monde fermé qui m'entraîna dans mes pires tourments. Je changeai rapidement, je devins froid, distant, calculateur, un vrai requin.
J'avais toujours eu des sentiments pour elle mais je n'arrivais pas à savoir si c'était de l'amour ou de l'amitié puisque la barrière qui les sépare est mince. Elle découvrit mon nouveau mode de vie lors d'une soirée de gala quand une brunette me susurra à l'oreille « Soyez en forme Monsieur Stone, votre soumise vous attendra de pied ferme». Les années passèrent et mon attirance pour Emy augmentait de jour en jour.
Je fis fuir tous ses prétendants, je la mis dans une bulle loin de la gente masculine. Un jour, elle en eu marre et elle déposa sa démission. J'avais beau lui proposer qu'on sorte ensemble, elle refusait catégoriquement. Elle ne voulait pas ce mode de vie. Sans m'en rendre compte, je la harcelais, je la traquai. Elle se sentait prise au piège et décida de partir en Australie.
Même là-bas, j'exerçais un pouvoir. Elle se referma puis tomba en dépression. Elle consulta régulièrement des psychologues, aucun ne purent l'aider. Elle ne supportait plus la pression quotidienne.
Plusieurs fois elle fut hospitalisée car elle se laissait mourir. Je sais pertinemment que j'aurais dû m'arrêter quand il était encore temps mais c'était impossible. J'avais l'impression d'être un drogué, j'avais besoin de la voir, de lui parler.
Je m'en rappellerai toujours, j'étais en Australie pour affaire. C'était la veille de Noël, je voulu lui parler mais elle refusa. Le soir même, elle s'était pendue laissant une lettre.
Je fus mis en garde à vue car elle écrivit que c'était mon harcèlement qui l'avait poussé à se suicider. Qu'elle n'en pouvait plus d'être confiné sans relation humaine puisque je l'avais écarté de tout. Je l'avais en quelque sorte tué à petit feu.
Au tribunal, je fus jugé. J'ai dû faire six mois de prison ferme. De plus, j'ai interdiction d'aller en Australie sous peine d'arrestation.
Tu comprends maintenant? Je ne dois pas refaire les mêmes erreurs.
J'ai donc construis des pièces fermées où Dean m'injecte une drogue dur comme piqûre de rappel pour ne plus jamais que cela se produise. Puisqu'en m'injectant ça, je la vois et je me souviens des douleurs que je lui ai infligé...
Ce que j'ai fait est impardonnable. Ashley, je t'aime tellement que parfois j'en deviens irraisonnable, je n'ai plus de limite, je suis incontrôlable. "
Je le regardai ébahie. C'était pire que ce que je pensais. J'avais besoin d'assimiler tout ça loin de lui. Malgré ses révélations, ma rancune ne s'estompa pas.
- Je comprends qu'elle t'a fui comme la peste car tu es aussi ravageur que le pire des cancers. Tu nous as rongé comme la gangrène que tu es, tu es nocif, toxique! Ne t'approche plus de moi car tu ne fais qu'abattre le malheur autour de toi.
Je pris mes affaires puis claquai la porte derrière moi. Une voiture m'attendait devant, il se doutait que j'allais prendre mes jambes à mon cou. Je montai, un billet d'avion m'attendait.
Un vol-aller pour l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle.
Je m'effondrai. Mes sanglots m'obstruaient les voies respiratoires. Dan, son chauffeur me donna un sac. J'inspirai et expirai pour me calmer. Je sentis la tension en moi se dissiper.
Cependant ma peine était bien présente. Devant l'aéroport international de San Diego, je descendis.
- Je vais vous escorter jusqu'au terminal.
- Non, merci Dan. C'est très gentil de votre part mais je préfère y aller seule. Portez-vous bien.
- Vous aussi Mademoiselle Lowe.
- Attendez donnez ceci à Monsieur Stone.
Je lui tendis le petit mot que j'avais griffonné à la-va-vite.
- Bien entendu.
Je cherchai du regard le hall où je devais me rendre pour enregistrer mon billet. Mon regard s'attarda sur une silhouette étrangement familière. Je m'approchai de lui. Dean.
- Que faites-vous ici? Dis-je méfiante.
- C'est à vous de me le dire.
- Je n'ai pas envie de jouer.
- Ne partez pas.
- Je n'ai plus rien à faire ici.
- Bien au contraire.
- Pourquoi un intérêt si soudain pour que je reste or que vous avez été si méprisant avec moi?
- Ce trait de caractère tient de famille.
- Je suis forcée malheureusement d'être d'accord avec vous.
Il me sourit. Il m'aida avec mes valises. On se dirigea vers la belle hôtesse blonde pulpeuse qui nous souriait. Il m'attrapa par le bras.
- Ne pars pas...
- Dean ouvre les yeux! Qu'est-ce que je ferais ici?
- Tu peux te reconstruire une nouvelle vie...
- Avec lui dans mon ombre? Non, merci. Je n'ai pas envie de finir comme Emy.
Je voulu tendre mes papiers à la dame mais il me les arracha des mains.
- Qu'est-ce que tu fou? Tu essaie de gagner du temps? Pourquoi? Je ne comprends pas.
Il passa sa main sur son menton comme son frère.
- Arrête, je n'ai pas envie de jouer. J'ai envie de rentrer chez moi. Lui dis-je lasse.
Il hésita puis céda et me rendit mes papiers. Je les donnai à la dame.
- Voilà Mademoiselle Lowe vous êtes enregistrée sur le vol. Vous pouvez avancer vers le terminal.
Je la remerciai. Au moment de partir, Dean m'attrapa le bras puis me plaqua contre lui.
Ses yeux sondèrent les miens. Je pu voir de l'hésitation, de la frustration, de l'amour...?
D'un geste désespéré, il m'embrassa fougueusement.
Mon cerveau se mit en stand by. Je ne comprenais rien à ce qu'il était en train de se produire. Mais dans quel pétrin venais-je encore de me fourrer?! Je sentis la morsure froide dans mon cou... Pitié...pas lui...
FIN
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Ainsi s'achève la fin de mon premier tome. Très bientôt, vous aurez le plaisir de lire le deuxième qui est en cours d'écriture! J'espère que vous avez aimez. En attendant, j'ai écris un nouveau livre et si vous désirez allez jeter un oeil c'est avec plaisir que je vous y invite ☺vous pouvez le retrouver sur mon profil ou directement en tapant heartbeat
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