Chapitre 29

Comment le savait-il? Je n'avais pourtant rien dit mais mon comportement m'avait sûrement trahit. Il me retourna lentement pour que je lui fasse face. Il me caressa la joue, je soupirai de plaisir. Savait-il combien ce contact m'électrisait comme l'onde de choc qu'utilise un défibrillateur pour réanimer un cœur?


- Mon amour... Commença-t-il.

Je frissonnais.

- Je sais ce que tu comptes faire mais je t'en supplie ne pars pas. Ajouta-t-il le regard triste.

- Tu ne me laisses pas le choix Aiden!

- Mais je t'aime! Dit-il l'air désespéré.


S'il savait que je mourrais pour lui, cela n'y changerait rien au fait que nous sommes néfaste l'un pour l'autre.


- Je t'aime aussi, lui dis-je la larme à l'œil.

- Alors pourquoi veux-tu partir? Me dit-il en prenant mon visage en coupe.

- Regarde ce qu'il s'est passé hier dans ta pièce de la torture! Et Le soir même quand tu as essayé de m'étrangler! Enfin, c'est brouillé dans ma tête concernant ça.

- Je suis d'accord pour la pièce mais je ne voulais en aucun cas t'étrangler, je peux te le jurer! Ce n'était pas vraiment moi...

- Ouvre les yeux, nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre...


Ma larme roula le long de ma joue.


- Et qui le dit? Toi? 

- Oui...

- Tu te trompes mon amour, je peux changer.

- Ce ne serait plus toi...tu me l'as déjà dit...

- Mais je ne veux pas te perdre... Je t'aime comme un fou.

- Si je te demandais de condamner cette maudite pièce le ferais-tu?

- Tout ce que tu voudras! Me dit-il l'air suppliant.

- Mais tu as besoin de ça, je ne peux pas t'interdire ce que tu aimes. Je serais égoïste et je m'en voudrais.

- Ce ne sont que des excuses! Laisse-moi te prouver...

- Aiden... Ces quelques semaines m'ont montré à quelle point ça te manquait... Ne te voile pas la face...

- Nous pourrions supprimer certaines choses et en garder d'autres. 

- Et quand bien même, il n'y a pas que ça...


Il se frotta le menton.


- Je ne peux plus supporter de vivre dans son ombre. Cette revenante n'aurait jamais dû réapparaître dans ta vie... Il faut laisser les tombes fermer...

- Je ne peux pas...

- Pourquoi? Dis-je à deux doigts d'éclater en sanglot.


Il me prit mon visage entre ses mains, si chaude. 


- Je dois m'en souvenir, je ne veux pas qu'il t'arrive la même chose...

- Ne comprends-tu donc pas? Tu me détruis d'une autre façon... 


Il se referma puis s'écarta.


- Je détruis tous ceux qui m'entoure, tu as peut-être raison, nous devrions en rester là...


L'entendre de sa bouche me comprima un peu plus le cœur. 


- Explique-moi, nous pourrions peut-être trouver une solution...


- Tu t'enfuirais, toi aussi...

- Je pars déjà... Qu'ai-je donc à perdre?


Il réfléchissait. 


- Faisons un deal, d'accord? 

- Si tu veux... Dis-je perdue.

- Tu me suis et je te dis ce qu'il s'était passé hier et peut-être quelque chose sur Emy....


J'acquiesçais.


- Mets des vêtements plus chauds car où nous allons le vent souffle. Me dit-il.


On se changea chacun dans nos chambres respectives. On en ressortit habillé par les mêmes vêtements: jeans, pull et baskets. On sourit tout deux. Il prit sa BMW dans le garage. 

La barrière s'ouvrit, on s'engagea sur la route. Les chemins défilèrent à une vitesse affolante, il ne devait sûrement pas respecter les limitations de vitesse. En ce mois de Novembre, il faisait plus frais. 

L'espoir en moi renaissait, s'il me disait enfin toute la vérité sur cette histoire peut-être que je pourrais faire un effort sur sa pièce... Et que notre relation pourrait continuer sur sa lancée.

Je savais que je me faisais plus d'espoir que j'aurais dû mais j'étais comme ça. Quand j'aime c'est sans restriction sans limite, je suis dévouée corps et âme à lui. J'en ai parfois peur mais le jeu en vaut la chandelle.

Je vis un panneau nous indiquant la réserve d'État des Pins de Torrey. Qu'allions-nous faire là-bas? Il avait piqué ma curiosité. Il s'arrêta dans un chemin de terre.

Il me prit la main et on monta un chemin. L'endroit était magnifique, c'était surréaliste. 

- Je vais d'abord te montrer quelque chose.


Je le suivis sans broncher, j'étais avide de découverte. Je sentis un air maritime me chatouiller les narines, je vis au loin la mer. On s'approcha encore un peu plus.


- Nous n'irons pas plus loin car après ce sont les falaises.


J'étais partagé encore mon angoisse et l'envie de m'approcher.


- Je veux voir, dis-je un peu nerveuse. 

- Tu es sûre? Me dit-il en plongeant son regard doux dans le mien.

- Avec toi je suis en sécurité... 


Il me sourit. On avança. Il se positionna derrière moi, m'encerclant la taille de ses bras. La vue était magique, je n'avais pas de mots pour décrire la beauté que je voyais. 

Je baissai les yeux, les rochers en bas ne m'inspiraient pas confiance. J'avais l'impression que j'étais attiré à eux. La peur soudaine de tomber me broya les boyaux. Je sentis qu'il resserra son étreinte. Il avait senti ma peur.

- Il ne t'arrivera rien, je te tiens mon ange.


Je pouvais lui faire entièrement confiance. On recula puis il prit ma main et on redescendit. A l'embranchement, nous avions pris à gauche maintenant nous tournions à droite. On descendit.

Un homme avec des kayaks nous attendait. J'interrogeais Aiden du regard, il me lança un sourire ravageur que lui seul savait faire. Il est vraiment adorable quand il se comporte ainsi. J'en oublierais presque les événements qui ont perturbé notre idylle.


- Bonjour, je m'appelle John et je serai aujourd'hui votre guide sur les eaux.

- Enchanté John, moi c'est Ashley. Dis-je en lui serrant la main.

- Enchanté, Aiden. Dit-il en m'imitant.

- Avant d'embarquer dans nos kayaks, il va falloir que vous mettiez des gilets de sauvetage. Nous expliqua John.


Il nous en tendit. Aiden m'aida à me le mettre comme le gentleman qu'il peut être. Je bouclai également le sien. Cette complicité me réchauffa le cœur. 


- Nous allons devoir les mettre à l'eau et s'installer directement. Je prendrai un kayak seul et vous prendrez celui de deux places. Lorsque nous serons sur l'eau, vous devrez me suivre et écouter mes instructions qui sont fondamentales pour le respect des mammifères marins que nous rencontrerons.

Nous allons rencontrer quoi?! Pensais-je. Des dauphins sûrement! La chance!

On embarqua dans nos kayaks respectifs. On pagaya suivant John. 

- Il ne faudra pas s'approcher de trop, elles sont forts craintives.


Soudain, je vis un énorme jet sortir de l'eau qui m'arrosa. Je poussai un petit cri manquant de nous faire chavirer.

- Mon Dieu, ce sont des baleines! Dis-je ébahie.

- Exactement Ashley. Ce sont des baleines grises. Elles fuient les eaux froides d'Alaska pour retrouver la chaleur des lagunes de basse Californie. On peut les voir de Novembre à Avril. Ce sont plus de 20 milles cétacés qui migrent dans nos eaux pour se reproduire. 

- Incroyable, dis-je ébahie devant tant de beauté.


L'une d'elle nous fit un show aérien. J'étais vraiment émue. Aiden connaissait mon amour pour les animaux, je le remerciais silencieusement pour ce merveilleux cadeau. 

Pendant une bonne heure, on put les voir de près. Je pris également de magnifiques clichés. J'avais pris en douce des photos d'Aiden. Il était souriant, il avait l'air insouciant. 

Quand on retrouva la terre ferme. Je fus déçue que cela s'arrête. On remercia chaleureusement John puis on partit. Sa main chaude dans la mienne froide m'incendia. 

Mon corps réagissait malgré moi. Je ne pouvais lutter, je lui sautai au cou. On s'embrassa comme si notre vie en dépendait. C'était profond, langoureux, passionné ... 

À bout de souffle, il me reposa sur le sol. Quand mes pieds touchèrent terre, je sentis mes jambes tremblotantes. Que se passait-il? Je me sentais soudainement fébrile.

- Ashley? Ça va?

-J'ai un vertige, ne t'inquiète pas.

Ma propre voix sonnait faux. La sensation ne s'estompa pas. Tout se mit à tourner, que m'arrivait-il? Je me sentie sombrer, je le voyais déjà plus.

- Ashley?!



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