Chapitre 26

J'eus beaucoup de mal à me rendormir à cause de l'autre idiot. D'ailleurs ce matin, j'avais la tête dans le cul comme on dit. Aiden était avachi sur le bar avec un café fumant devant lui.

- Bonjour, lui dis-­je en passant à côté pour me servir un jus d'orange.

- Bonjour beauté, désolé pour hier soir... J'ai un peu forcé sur la bouteille.

- Ah bon? Ça s'est vu à peine, dis-­je d'un ton ironique.

Il souffle sur son café puis bu une gorgée.

- L'alcool te délie la langue, dis-­je pour entamer la discussion.


Son regard morne se fit vif.

- Qu'ai-je dis?


- Rien de bien intéressant.

Il me regarda d'un air suspect. Je ne pouvais pas lui en dire davantage puisqu'il ne m'avait réellement rien révélé de croustillant. Il hocha la tête puis prit une autre gorgée.

- Elie va venir passer la journée avec toi.

- Quoi? Dis­-je en recrachant mon jus d'orange dans l'évier.

- Elle est en déplacement.

- Comment tu sais ça?

- Parce j'ai fait appel à ses services pour une publicité.

- Oh, merci! Dis­-je en le serrant dans mes bras. J'ai hâte de la voir! Et puis un peu de compagnie ne me ferait pas de tort!


Il me sourit.

- Je vais me préparer, Dan va bientôt arriver.

- D'accord! On prendrait bien notre douche à deux, dis-­je en me frottant à lui.

Je sentis son membre gonflé instantanément.

- Je n'ai que quelques minutes alors allons-­y! Dit-­il en m'attrapant.

J'entourai mes jambes à sa taille. J'adore des réveils pareils!


 


 

Vers 9h, Dan sonna à la porte. Aiden m'embrassa tendrement puis sortit. Je mis une robe à fleur et des escarpins assortis. J'avais hâte de revoir Elie. Je me sentais bien seule dans cette grande maison.

De l'étage, j'entendis la sonnette de la porte d'entrée. Je couru lui ouvrir, je lui sautai au cou. Mon amie me serra dans ses bras.

- Bah! Tu es resplendissante! Dit­-elle en me relâchant.

- Toi aussi ma belle! Ça me fait plaisir de te voir!

- Moi aussi. Paris est bien morne sans toi!

- Et sans toi San Diego aussi!

- Alors raconte­-moi tout! Dit-­elle en s'installant dans le salon.

Je lui racontai mes péripéties, l'entrée fracassante de la mystérieuse Emy et la rencontre de la famille d'Aiden.

- Hé ben ma belle, tu n'es pas sortie de l'auberge!

- A qui le dis­-tu! Je te fais visiter?

- Bien sûr!

Je lui montrai la villa.

- Mais c'est quoi cette maison de dingue! Oh mon Dieu! C'est ta penderie? Dit­-elle en voyant mon dressing plein à craqué.

-­ Oui, dis-­je en sautillant sur place.

- AH!!! Dit­-elle en m'imitant.

On aurait dit deux adolescentes en surplus d'hormones! Elle entra et fouilla dans mes vêtements!

- Regarde-­moi ces Louboutins! Elles sont magnifiques! Dit­-elle en les agitant devant mon visage.

Je riais son enthousiasme me faisait chaud au cœur.

- Prends­-les si tu veux, elles sont un peu trop grande pour moi.

- T'es sérieuse?

- Si je te le dis.

Elle me sauta au cou en me criant dans les oreilles «Merci». Elle balança ses vieux talons et mit les nouveaux.

- Regarde-­moi cette cheville! Je vais en faire tomber plus d'un!


- Ca c'est sûr!

A l'étage du dessous, on s'installa sur la terrasse.

- Cette vue est à couper le souffle. Me dit­-elle en regardant l'horizon.

- Je sais... Dis­-je en l'imitant.

-J'ai été rendre visite à Will... Me dit­-elle.

Je sentis une boule se former dans ma gorge.

- Comment va-­t-­il?

- Les médecins pensent qu'il va s'en sortir...

Je sentis un soulagement mais la tristesse ne se dissipa pas.

- Les résultats des scanners sont encourageants.

- C'est un bon début déjà.

- C'est sûr.

Un malaise était en train de naître.

- Tu veux boire quelque chose?

- Oui, volontiers.

- Un jus d'orange frais?

- C'est parfait!

Dans la cuisine, je dû me tenir quelques instants au plan de travail. Je m'étais efforcé de ne pas penser à Will et parler de lui rendait les choses dures. Je remplis deux verres puis rejoignit Elie. On sirota en silence nos verres admirant la vue splendide qui s'offrait à nous.

- Merci beaucoup d'être venue Elie, tu es vraiment une amie formidable! J'ai beaucoup de chance de t'avoir!

Je vis ses beaux grands yeux gris se ternirent. Pourquoi était-­elle soudainement triste?

- Elie, ça ne va pas?

- Si, si, ça me touche beaucoup.

Ses yeux la trahissaient. Je me forçais à croire qu'elle disait la vérité.

- Il faut que je te dise quelque chose Ashley...

Elle voulut me dire quelque chose mais Sam, l'homme à tout faire d'Aiden, nous interrompis.

- Mademoiselle Fine, Monsieur Stone à l'appareil.

J'arrive. On en parlera plus tard, me dit­-elle en s'éloignant avec Sam.

Après quelques minutes, elle revint l'air bouleversée.

- Il faut que j'y aille, Ash.

- Déjà? Dis-­je déçue qu'elle parte si tôt.

- Oui, le boulot m'appelle. Tu connais ton mec, il ne vaut mieux pas le faire attendre.

- Je sais, dis-­je en lui souriant tristement.

Je l'accompagnai jusqu'à l'entrée. Elle me serra dans ses bras.

- Ashley, promets-­moi d'être prudente.

Je le fronçai les sourcils, des plis se formèrent sur mon front.

- Elie...

-  Promets-­moi! Dit-­elle la larme à l'œil.

- Promis, dis-­je en la serrant contre moi.

Elle desserra notre étreinte puis partie sans se retourner. J'eus un pincement au cœur, pourquoi tout le monde me mettait en garde contre Aiden? Personne n'osait me dire pourquoi. Je commençais sérieusement à en avoir marre des silences.

Sur un coup de tête, j'entrai dans son bureau. Je me mis à fouiller dans ses affaires. Cette fille me fixait sur son bureau, je pris le cadre entre mes mains. Mais qui es­-tu?

Sam entra. Je sursautai.

- Vous ne devriez pas être là, Mademoiselle Lowe.

- Faites comme si vous ne m'aviez pas vu.

­

Il pinça les lèvres.

-  Je ne peux pas mentir à Monsieur Stone.

- Je ne vous demande pas de lui mentir mais de délibérément omettre certains détails inutiles.

Il fronça les sourcils, puis sortit en refermant la porte. Je continuai ma fouille. Je trouvai l'un de mes portraits lors de ma sortie d'hôpital quand le jeune homme m'avait demandé de poser pour lui. Il avait dû lui acheter l'exemplaire qu'il avait gardé. Je fus touchée.

Mes recherches furent un échec cuisant. A part cette photo, il n'y avait rien d'elle.

- Bon Dieu, elle va me rendre folle, dis-­je en lançant le cadre contre le mur.

Il se brisa. Merde! Qu'avais-­je fais? Ma colère avait pris le dessus. Comment allais­-je justifier à Aiden ça?

 Je me précipitai près des morceaux. Je retournai la photo, un nom était inscrit derrière... Emy Grow.

La porte s'ouvrit rapidement claquant contre le mur. L'imposante carrure qui se dressait dans l'embrasure ne me rassura pas. Je levai lentement les yeux. Aiden me regarda stupéfait.


 



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