Chapitre 2
Je me réveillai le lendemain vers 9h30, une première pour moi. J'avais l'habitude d'être une lève tôt. Je remerciai silencieusement mon ami pour son silence radio, ce sommeil avait été réparateur. J'étais enfin d'attaque à arpenter les rues de Paris. Soudain, la nuit passée me revint en mémoire. Ces yeux, cette odeur, ce souffle chaud, sa veste trop grande... Mon regard s'attarda sur la veste déposé sur la chaise de mon bureau. D'un bond, je sautai du lit et couru jusque celle-ci. Je sais pertinemment que c'est mal de fouiller dans les poches d'un inconnu, mais cet homme n'était pas ordinaire, il avait je dirais un côté sombre, terriblement sexy.
Je fus déçue de ne trouver qu'une carte portant un numéro de téléphone et un « A ». L'écriture était sensuelle et à la fois ferme. Étrange. Peut-être pour ses conquêtes, pensais-je. Je soupirai. Cet homme m'exaspérait déjà. Finalement, je décidai de mettre une machine avec mon sweat puis d'aller prendre une bonne douche, histoire de calmer cette tension. Une fois apprêtée, je rejoignis Will.
- Salut Ash, tu vas bien ?
- Oui,pourquoi ?
- Tu fais grasse matinée uniquement quand tu es malade.
- Non, ne t'inquiète pas.
- Pourtant j'ai vu que tu avais vomis sur ton sweat...Dit-il gêné.
Je devins écarlate. Je n'allais quand même pas lui expliquer que j'avais sauvé un goujat terriblement sexy et intimidant.
- Oui, la pizza m'est restée sur l'estomac.
- On n'aurait pas dû commander ça si tard, j'avais oublié que tu étais fragile de l'estomac.
- Oh, ne t'en fais pas Will. Je me suis régalée, je ne regrette rien.
Je vis un rictus, j'avais échappé à l'interrogatoire.
- Tu viens déjeuner ?
- Bien entendu, je suis affamée.
- Une première ! S'exclama mon ami.
J'accumulai les premières fois, mais je n'allais pas lui préciser que c'était à cause d'un homme. Moins il en savait, mieux il se porterait. Je dévorai les friandises qui trônaient sur le bar de la cuisine. Une fois rassasiés, nous décidèrent d'imprimer nos CV et de nous inscrire pour trouver un job.
Dans l'après-midi, Will avait déjà un appel pour se présenter à un entretien. Je l'aidai à trouver la tenue idéale, sa penderie était pleine à craquer. Je lui fis remarquer.
-J'ai anticipé, simplement.
-C'est ça... Dis-je ironique.
Il opta pour un costume gris anthracite, une cravate bordeaux et des chaussures noir classique.
-Comment tu me trouves ?
-Tu es sublime !
-Pas autant que toi...dit-il timidement.
-Will...Dis-je mal à l'aise
-J'y vais, sinon je vais être en retard.
Il se précipita vers la porte mettant fin à notre discussion. Une fois partit, il régnait un silence désagréable. Je décidai d'aller faire quelques recherches sur ce mystérieux et énigmatique Monsieur Stone. Au moment d'appuyer sur « rechercher », mon téléphone sonna. Numéro inconnu. Peut-être quelqu'un pour un job, qui sait ?
- Allô, Ashley Lowe à l'appareil.
- Mademoiselle Lowe, quel plaisir de vous entendre à nouveau.
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
- Monsieur Stone ?
- Évidemment, à qui d'autre auriez-vous pu penser ? Dit-il sarcastiquement.
- A un éventuel employeur.
Je l'entendis soupirer, il avait l'air déconcerté.
- Que puis-je faire pour vous, monsieur Stone ? Dis-je après quelques secondes.
- Je ne sais pas encore, à vous de voir.
- Pardon ? Vous me prenez pour qui ? Vous êtes quoi ? Une sorte de psychopathe, un pauvre type à la recherche d'ami ?
- Ça fait beaucoup de questions à la fois, dit-il visiblement amusé.
- Ça ne me fait pas rire, Monsieur Stone.
- Vous êtes tellement divertissante, Ashley. Trêve de plaisanterie, j'ai quelque chose qui vous appartient.
- Quelque chose qui m'appartient ? Répétais-je sans comprendre de quoi il s'agissait.
- Oui, un de lecteur de musique.
- Mon Ipod ?
- Oui et visiblement vous me devez quelque chose ?
- Pardon ? A part mon éternel reconnaissance, vous n'aurez rien d'autre.
- Ce n'est pas ce qui est mit.
- Et qu'est-il mit ? Dis-je sceptique.
- Récompense à la clé.
Avais-je vraiment été si conne et naïve pour mettre ça ? Comment allais-je me dépêtrer de ce merdier ? Je ne veux rien de la part de ce narcissique.
- J'étais naïve à l'époque, je ne pensais pas que quelqu'un me rapporterait ce vieux bibelot.
- Ah,bon ? Dit-il une pointe de curiosité dans la voix. Alors je vais le garder.
- Non, criai-je machinalement. Enfin, je voulais dire, nous pourrions trouver un compromis.
Je l'entendis rire à pleine gorge.
- Vous êtes stupéfiante. Je ne m'en lasse pas, Mademoiselle Lowe. Disons, rendez-vous ce soir à 19h au restaurant de l'hôtel « Pavillon des Arts ».
- Je...J'ai quelque chose de prévu.
- Je n'accepterais pas que vous refusiez, dit-il calmement mais fermement.
J'avais l'impression d'être grondée. J'étais mal à l'aise.
- Bon, je m'arrangerai pour ce soir.
- Ne vous tracassez pas, je me charge de tout. Ma limousine viendra vous cherchez vers 18h30.
- Mais...Dis-je en protestation mais il m'interrompit.
- Il n'y a pas de mais, je ne serais pas un gentleman si je ne mettais pas à votre disposition l'un de mes chauffeurs. A ce soir, Mademoiselle Lowe.
Il me raccrocha au nez. Je ne lui avais même pas dis mon adresse ! Il l' avait sûrement demandé à l'un de ses hommes à tout faire. Ce type est un véritable malade ! Je pestais, je n'avais pas eu mon mot à dire, cet homme m'agaçait. Je n'allais quand même pas me plier au volonté de Monsieur le taré ! Je soupirai. Si je veux récupérer mon Ipod, il faut bien que je me sacrifie, non ? Je regardai l'heure 16h30.
Je couru jusqu'à ma penderie, j'hésitai entre une robe ou une jupe. L'une des options que j'aurai voulu choisir n'était pas dedans, un bon vieux jean à trous bien confortable. Il fallait être un minimum présentable, je ne voulais pas me faire passer pour une godiche. J'optai finalement pour une robe bleu nuit pailletée, ouverte jusqu'au bas du dos. Je pris des escarpins assortis.
Direction la salle de bain, je pris une douche bien chaude, ensuite j'appliquai une crème nourrissante à la coco sur mon corps en insistant sur le tatouage qui était sur ma première côté près de mon sein. Peu de gens savaient que j'avais un tatouage, je ne m'en vantais pas. Ça avait été un remède lorsque j'avais été mal, j'avais pu évacuer un peu de cette haine, cette peine. C'était mon jardin secret, le poids de ma souffrance et de mes souvenirs. Je ne laissais à quiconque entrevoir cette partie de mon intimité. C'était à moi.
La mélancolie me submergea, je chassai les quelques larmes qui ruisselaient de mes yeux. J'étais plus forte que ça, du moins je voulais qu'on le croit. Je pris une profonde inspiration et continua de me préparer, j'appliquai dans mes cheveux un chignon haut sophistiqué. Une dernière touche de maquillage léger, et le tour était joué.
Vers 18h, j'étais enfin prête. Je trépignais d'impatience, allais-je faire bonne impression ? Mais tu es complètement folle, ma pauvre fille? Que tu fasses bonne impression ou pas, ça n'a pas d'importance vu que tu ne le reverra plus, pensais-je. Mon regard s'attarda sur la page Google, j'appuyai sur « Rechercher ». Stupeur, l'homme sexy et narcissique que j'ai sauvé est un milliardaire américain qui possède diverses entreprises. Il n'est pas marié et n'est jamais accompagné de femme à son bras. Est-il homosexuelle ? Non, bien sûr que non, il ne m'aurait pas invité...Si ? Je suis désespérante.
Comment un homme de son envergure pouvait être attiré par une fille comme moi ? Je n'ai rien d'exceptionnel comparé aux mannequins qu'il peut avoir. Je me regardai dans la baie vitrée, je ne suis pas laide mais pas belle non plus, plutôt banale, passe-partout. A part mes yeux d'un bleu et ma peau blanchâtre, personne ne voudrait me ressembler. Les fois où je suis allée à l'hôpital voir ma grand-mère, on croyait que j'étais la patiente tellement ma blancheur me donne un air malade. Je soupirai, je ne faisais pas partie de ce monde, cet homme allait se jouer de moi puis m'abandonner comme une vulgaire chaussette. Cela en valait-il la peine? Après tout ce que j'avais traversé, les choses que j'avais apprises, je n'avais strictement rien retenu sinon j'aurai tout de suite annulé ce rendez-vous invraisemblable. Mais une partie de moi voulait savoir, pourquoi, pourquoi moi ?Qu'ais-je de si particulier pour que cet homme me voit, moi ?
La sonnette retentissant, je sortis de mes songes et partis ouvrir. Le chauffeur était arrivé et me priai de le suivre. Machinalement, j'écrivis un mot à Will, je mis ma veste, verrouillai l'appartement et partis rejoindre ce milliardaire américain complètement siphonné. Ou était-ce moi qui l'était? Installée dans l'immense limousine, je ne me sentais pas à ma place, j'avais l'impression d'être une autre, de jouer à un jeu malsain. Je vis mon reflet dans la fenêtre, j'avais les joues rosies, les yeux brillants d'impatience.
Habillée comme les gens de la haute société, au fur et à mesure des minutes, je sentais une assurance naître. Je fus surprise quand la porte s'ouvrit d'un coup et qu'une brise fraîche vint me fouetter le visage.
- Je vous en prie, Mademoiselle Lowe, Monsieur Stone vous attends, me dit le chauffeur en tendant sa main pour m'aider à sortir.
-Merci.
je sentis naître le trac en moi. N'avais-je pas fais une grosse bêtise en acceptant ce rendez-vous?
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