Chapitre 14
Je me réveillai en sursaut. Je n'en revenais pas...C'était impossible. Pas lui... Seigneur, dites-moi que c'est une plaisanterie, je ne peux pas y croire. Je ne veux pas y croire. Moi qui avait une confiance aveugle en lui, il m'avait trahit.
Je devais en avoir le cœur net, je lui sonnai. Au même moment, il entra.
- Toi, dis-je en le pointant du doigt. C'était toi!
Son visage s'assombrit.
- Ashley...Ce n'est pas ce que tu crois.
Je me levai et titubais jusqu'à lui. Je lui arracha le bandage de sa main.
- Et ça c'est quoi Will? Dis-je en pointant ma morsure.
Instinctivement, je me reculai jusqu'à mon lit. Il me suivit me suppliant de le croire que c'était un accident.
- Tu te moques de moi Will? Un accident? Tu m'as jeté au-dessus du pont!
- Je voulais juste te faire peur. Crois-moi, je ne voulais pas... Mais tu m'as mordu et je t'ai lâchée.
- Tu n'as même pas appelé les secours! Tu te rends compte, j'aurais pu mourir!
- J'ai paniqué, je ne savais pas quoi faire.
- Et tu penses que c'est une raison pour m'avoir abandonnée à mon sort! J'ai cru que j'allais y rester! Je ne sais même pas comment j'ai fais pour être restée en vie. Pourquoi tu as fais ça?
- Je... J'en sais rien, j'étais tellement frustré. Je me suis dis que si je te faisais peur, tu aurais besoin de moi et me reviendrais...
- Tu es complètement cinglé, ma parole!
- Pardonne-moi, Ash.
- Sors d'ici, je ne veux plus te voir.
- Ashley...Dit-il en pleurant.
- Tu te rends compte Will, moi ta meilleure amie tu m'aurais laissé crever comme un chien! Dégage, tu me dégoûtes!
Il s'agenouilla devant moi.
- Je t'en supplie, excuse-moi, j'ai été un idiot. Je me rachèterai, promis.
- Pour l'instant, je veux que tu prennes la porte. Par respect pour notre ancienne amitié, je ne te dénoncerai pas à la police. Mais sache que je n'oublierai jamais ce que tu m'as fais.
Il se releva, essuya son nez dégoulinant avec sa main. Il me regarda un instant désespéré puis sortit. Je m'écroulai sur le sol. Je pleurai à chaude larme. Will, mon meilleur ami m'avait poignardé dans le dos. Qu'aurait-il fait si j'y étais resté? Son secret aurait bien été gardé. Il aurait fait un discours comme quoi je suis une fille géniale, qu'il n'aurait pu rêver une autre meilleure amie que moi, que des conneries!
Quand la haine a-t-elle prit dessus sur notre amitié? J'avais si mal, je n'aurais jamais cru Will capable d'une telle chose. Certes je l'avais blessé mais au point de me laisser mourir? J'avais mérité son indifférence et son détachement, mais pas la mort.
Lui sachant mieux que quiconque par où je suis passée, il s'en va me laissant pour morte. L'une des infirmières en entendant mes pleurs était venue me voir, j'étais hystérique. Elle n'eut pas d'autre choix que de m'injecter un tranquillisant. J'étais inconsolable. Le reste de mes murailles s'étaient écroulées lorsque la vérités'était imposée à moi. Je sentis un apaisement, une sensation de bien-être. Les effets fonctionnèrent rapidement sur moi.
Vu mon état, le médecin décida de me garder une nuit supplémentaire en observation. S'il savait, il comprendrait. J'avais envie de le dénoncer mais à quoi bon, je savais que je serais rongée par les remords. On m'apporta un plateau-repas infecte, je le picorai pour faire plaisir à l'infirmière.
La nuit venait de tomber, seule dans ma chambre je ruminais. Je pouvais regarder la télé mais je n'en avais pas envie. De mon lit, je pouvais voir la lune pleine par la fenêtre. Je soupirai de frustration. J'avais envie de m'évader, d'être n'importe où mais pas ici. Je fermai les paupières en pensant à une vie paisible que je n'aurai jamais.
Je sentis quelqu'un s'asseoir sur mon lit, une main chaude vint se poser dans mon dos. L'autre me caressa la joue. J'ouvris les paupières, Aiden. Il ressemblait à un ange avec ce halo lumineux l'entourant. Je caressais son visage, il ferma les yeux. On soupira de plaisir. Ça ne pouvait qu'être un rêve puisqu'il ne ferait jamais le déplacement pour moi.
Des larmes de joies coulèrent le long de mes joues.
- Pourquoi pleures-tu? Me demanda-t-il.
- Car tu n'es qu'un rêve... J'aurais tellement voulu que tu sois réel...
Il plissa les yeux.
- Qui t'a fais ça?
- Ça n'a pas d'importance. Dis-je le regard tendre.
- J'ai besoin de savoir...
Je soupire, ce rêve était en train de se transformer en mauvais film.
- Laisse-tomber, profitons...
Il me serra la main.
- Tu me fais mal, Aiden...
Il relâcha la pression mais ne me lâcha pas la main pour autant.
- Dis-le moi! Son ton doux et tendre avait laissé place à une froideur et une dureté méconnue.
- Will...
Je vis la stupeur dans ses yeux.
- Tu en es sûr?
- Oui, dis-je tristement.
Ce rêve ne se passait pas du tout comme je le souhaitais, j'allais en changer le cours.
- Maintenant que tu es là, je n'ai besoin de personne, dis-je en me libérant de son emprise et en me relevant pour m'approcher de ses lèvres.
- Repose-toi, dit-il en me bloquant.
Foutu rêve même là je ne peux pas avoir droit à un peu de bonheur. Je croisais les bras, il s'installa à côté de moi et m'attira contre lui. Tout compte fait, il n'est pas si mal. Sa chaleur m'irradiait, je me sentais en sécurité avec lui. Il caressa mes cheveux, le Graal! J'espérais qu'il ne se termine jamais.
Le lendemain matin, je me réveillai. J'avais des courbatures mais je me sentais mieux. Je regardai la place vide à côté de moi, à quoi pensais-je? Ce n'était qu'un rêve. Un beau rêve.
Je me préparai sans grande conviction, j'allais devoir affronter le monde extérieur mais surtout Will. Il me faudrait du temps avant de reprendre la course à pied. Le médecin me signa la permission de sortir.
- Vous êtes sûr que ma commotion est passée? Il ne serait pas préférable de me garder un jour de plus?
- Oui mademoiselle, vous êtes en pleine forme. Je vous ai mis un certificat d'incapacité de travail pour une semaine, reposez-vous. Me dit-il en sortant de ma chambre.
Je rassemblai mes affaires dans mon sac de sport, je le mis à l'épaule et sortis. Je m'octroyais un arrêt au distributeur à café de l'hôpital pour prendre un chocolat chaud. Je le soufflais puis le sirotais. Quel délice!
Dehors, l'air frais me fouetta le visage. Je resserrais l'étreinte de mon manteau, je décidai d'aller à pied plutôt que de prendre le taxi. Rester enfermer me déprimais, je préférais un bon bol d'air .
Je flânais dans les rues, de nouveau je sentis la sensation de picotement dans ma nuque. Ça faisait un bout de temps que je ne l'avais pas ressentie. Étrange. Je n'y prêta pas attention, un homme m'accosta pour dessiner mon portait. J'acceptai.
Je m'installai sur une chaise près d'un magnifique arbre. L'homme s'activa à la tâche, il me rappela quelque fois de ne pas bouger. Lorsqu'il eut finit, il me tendit un exemplaire. Ce portrait me ressemblait comme deux gouttes d'eau.
- Qu'allez-vous faire avec le second?
- Je vais le mettre dans ma collection de portrait Madame, me dit-il avec un petit accent.
Je lui souris, si ça pouvait lui faire plaisir qu'il le garde. Je lui donnai de la monnaie qu'il refusa.
- Je n'ai pas besoin d'argent Madame, c'est pour le plaisir.
Une première, d'habitude il vous quémande une pièce. Enfin si c'est gratuit ce n'est pas pour me déplaire. Je déposai mon certificat à mon travail leur expliquant ce qu'il m'était arrivée. Ils étaient très compréhensif.
Avant de rentrer, je fis quelques courses car il ne devait sûrement plus rien y avoir dans le frigo. Je décidai de prendre quelque chose de rapide comme une pizza quatre fromages. Devant le rayon fruits et légumes, je me laissai tenter par un petit plaisir, une noix de coco.
Je rentrai vers 18h15, personne à l'horizon. D'habitude à cette heure Will était rentré. Faisait-il des heures supplémentaires? Mais tu es vraiment cinglé! Pensais-je, après ce qu'il t'a fait tu t'inquiètes pour lui! Qu'il crève ce fumier!
Je fis pré-chauffer le four et partis prendre une bonne douche. Lorsque j'eus finis je la mis à cuire. J'ouvris une bouteille de vin, je l'avais bien mérité. Je versais le liquide rougeâtre dans mon verre. Une dizaine de minutes plus tard, je sortis et coupai ma pizza.
C'était délicieux! C'est sûr qu'après la nourriture d'hôpital tout est bon. Quand j'eus finis, je mis mon assiette et mes couverts dans le lave-vaisselle.
- À nous deux, dis-je à la noix de coco qui traînait sur le bar.
Il allait me falloir un marteau, je cherchai dans la boite à outil sous l'armoire de l'évier. Bingo. C'est parti! Je frappai de toutes mes forces. Une première fissure. Continue comme ça, m'encourageais-je. Je tapai une deuxième fois. Au même moment on tambourina à ma porte.
Je m'avançai avec le marteau à la main. Avec ma dernière expérience, je me devais d'être prudente. Je regardai dans le judas de la porte. Quelqu'un avait mit sa main, je ne pus voir qui c'était. On frappa encore une fois.
Il ne pouvait rien m'arriver puisque j'avais un marteau dans la main droite. Je pris mon courage à deux mains et ouvris...
Je lâchai le marteau, le son résonna dans le couloir. Du sang, il en avait partout. Agenouillé devant moi, il leva les yeux en ma direction.
- Aide-moi...
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