2 les oiseaux de Stymphale
Elles avaient transplané à l'aube et se tenaient devant une roche sombre, perdue au milieu de la campagne écossaise.
Depuis près d'un quart d'heure, Meredith Lestrange contournait et palpait la pierre.
Depuis leur départ, la veille,
Elle n'avait pas décroché un mot, et son silence pesait, sur l'esprit de Laia Abbott.
Au début, elle s'était sentie soulagée de ne pas avoir à tenir une conversation avec cette femme qu'elle haïssait, mais à présent, elle trouvait insupportable de n'avoir personne à qui parler.
- Alors ? Lança t'elle, avec exaspération Tu trouves ? Parce que sinon, je te rappelle que nous sommes des sorcières, il suffit de faire un trou dans ce rocher.
Meredith serra les points. Depuis leur départ, elle s'était murée dans le silence, redoutant que les paroles qui auraient pu lui échapper, ne mettent fin à leur alliance.
Elle s'était efforcée d'ignorer les soupirs, et les remarques acides de sa compagne de route, concentrée sur son seul but, trouver le moyen de sauver l'homme qu'elle aimait plus que sa vie.
Cela lui demandait un effort de tous les instants.
Elle serra les points si fort, que ses phalanges blanchirent.
- Puisque tu te crois si maligne, vas y, je t'en prie, montre moi combien tu es puissante. Répliqua t'elle.
Laia ne prit pas la peine de répondre.
Elle saisit sa baguette, effectua une rotation à 160°, et prononça à voix haute "
- Bombarda !
Une lueur jaune jaillit de sa baguette, et frappa le rocher, dans un fracas épouvantable.
L'explosion dégagea un gigantesque nuage de poussière noire et épaisse, qui recouvrit Laia.
Elle toussa, cracha, ses yeux la brûlaient, elle jura entre deux quintes de toux.
Meredith avait pris soin de s'abriter derrière un sort de protection.
Elle donna un coup de baguette, et la fumée se disperça.
Elle étouffa un gloussement devant le visage et les cheveux noircis de Laia.
- Oh ça va ! S'exclama celle ci. Mais pourquoi tu n'as rien toi ?
Meredith la toisa d'un sourire narquois.
- Cela s'appelle l'expérience chérie.
Laia tressaillit.
Merlin, ce qu'elle détestait cette femme, et sa façon de la regarder de haut.
- Très bien, alors vas y, puisque tu es si maligne. Montre moi de quoi tu es capable.
Répliqua t'elle avec hargne.
Sans un mot, Meredith contourna de nouveau la roche.
Elle s'arrêta à un endroit précis.
Pourtant, Laia ne voyait rien d'anormal, sur la pierre grise. Aucune marque, ou aspérités.
Meredith posa ses mains sur la pierre. Elle ferma les yeux, concentrée sur un point qu'elle semblait la seule à voir, ou à sentir.
Puis, elle saisit sa baguette, en posa l'extrémité sur la roche, et psalmodia une incantation d'une voix si basse, que Laia eut beau tendre l'oreille, elle n'en comprit pas un mot.
Une lueur bleutée, émanant de la baguette toucha un point precis sur la pierre lisse.
Rien ne se passa.
- Hum, pas très convaincant tout ça. Clama Laia, d'un ton moqueur.
Meredith ne répondit pas, mais elle arbora un sourire satisfait, lorsque la roche se mit à luire.
Des rhunes apparurent alors, dans un carré de vingt centimètres de diamètre.
Laia se crispa.
Pourquoi fallait il qu'elle ait réussi une fois encore ? Bon, bien sûr, c'était mieux ainsi, mais ce que sa suffisance pouvait l'énerver !
Sans se préoccuper de ce que pensait sa compagne, elle tenta de résoudre l'énigme.
Elle avait toujours été une élève brillante, elle était sortie majeur de sa promotion, exéco avec une autre élève, Laia Abott.
Laia était une serpentard, la plus brillante de sa génération, tandis que Merefith était à Serdaigle.
Toutes deux rivalisaient d'intelligence, et avaient tenté de dépasser l'autre, durant leur sept années d'études à Poudlard.
Pendant leur dernière année, elles s'étaient évertuées à prendre la tête du classement. Mais n'avaient pu se départager.
Elles n'avaient obtenu que des optimals à toutes les matières de leurs ASPIC.
Néanmoins, Meredith devait admettre que les runes n'étaient pas sa spécialité. Si elle était très douée pour jeter des sortilèges, et même en inventer, elle avait toujours eu un peu de mal, avec les énigmes et les contre sorts.
Au bout de dix minutes, elle poussa un soupir.
- OK, tu peux jeter un coup d'œil, ou tu préfères bouder dans ton coin ?
Laia s'était assise sur une pierre, et jouait négligemment, avec sa baguette. Elle fabriquait une tour en cailloux.
Elle redressa la tête.
- Tu t'avoues vaincue ? Demanda t'elle, un éclair de triomphe dans le regard.
- Disons que je n'ai pas envie d'y passer la journée.
Laia se leva et jeta un coup d'œil aux rhunes.
- Hum, ça devrait pas être très compliqué, ça m'étonne que tu n'ais pas trouvé, tu es tellement intelligente.
Cette fois, elle était allée trop loin.
- Tes moqueries ne te mèneront nulle part, si ce n'est à te faire tuer. On est pas dans ton petit bureau du ministère, ni dans les rues tranquilles de Londres. Ici, tu es dans mon univers. Un faux pas, et tu meurs.
Laia serra les poings.
- Ça y est ? Tu as fini ?
Parce que pendant que tu pérorais, moi, je résolvais l'énigme.
Les contre sorts étaient la spécialité de Laia. Elle y excellait et en avait fait sa profession, au sein du département des maléfices et contre maléfices.
Mais Meredith avait raison sur un point, elle avait toujours travaillé dans son bureau, où à Londres, elle n'était pas à l'aise, dans cette campagne déserte.
Meredith lui adressa un regard surpris.
Elle s'approcha, au moment où un grondement sourd résonna.
Elles réculèrent d'un pas, tandis que la roche s'ébranlait.
- Et voilà ! S'exclama Laia, d'un ton triomphant.
Devant elles, s'ouvrait un passage étroit et sombre.
- Bien, après toi. Lança Laia en désignant l'ouverture béante.
Mery hésita un centièmes de seconde, puis, elle passa devant Laia, qui l'observait avec un sourire satisfait, et pénétra dans le tunel sombre.
Elle s'arrêta aussitôt, et se tourna vers Laia.
- Quelqu'un vient. Murmura t'elle.
Les deux femmes se retournèrent, leur baguettes pointées vers les buissons épaix qui s'étendait derrière les rochers.
Une silhouette apparut dans la brume matinale.
Un grand loup, à la fourrure noire et épaisse.
Laia soupira de soulagement.
- Ce n'est qu'un animal. Dit elle.
Mais Meredith fixait la bête.
Celle ci avança alors dans leur direction.
- Il est sûrement affamé, reprit Laia.
Elle braqua sa baguette sur l'animal, mais Mery lui fit baisser le bras.
- Non ! Ne le tue pas.
- J'avais pas l'intention de le tuer, je voulais juste lui faire peur.
Meredith ne répondit pas. Le loup s'était arrêté un instant, puis, il poursuivit sa route jusqu'aux jeunes femmes.
Meredith s'avança vers lui.
- Qu'est ce que tu fais encore ? On n'a pas le temps pour copiner avec les animaux sauvage. Amène toi.
Mais Meredith ne bougea pas. Le loup se frotta la tête contre sa hanche.
Meredith se baissa, et prit la tête de l'animal entre ses mains, elle planta ses yeux bruns dans les yeux gris du loup.
- Tu as bien failli être en retard. Dit elle, un large sourire aux lèvres.
Le loup se metamorphosa alors.
Laia observa le jeune homme qu'il était devenu, avec un mélange de surprise et de mécontentement.
- Tu savais que je viendrais. Dit celui ci.
- Évidemment. Il s'agit de ton frère après tout.
Il soupira.
- Je ne le fais pas pour lui.
Meredith ne répondit pas. Régulus et Sirius ne s'entendaient pas. Mais même s'ils ne l'avoueraient jamais, ils tenaient l'un à l'autre. Les frères Black étaient irreconciables, sur bien des points, mais ils n'hésiteraient pas à risquer leur vie, pour sauver l'autre. De cela, Meredith était certaine.
- Quand vous aurez fini de roucouler, on pourrait peut être y aller, le temps presse, si vous tardez, il n'y aura plus personne à sauver.
- Elle a raison, admit Meredith.
Elle bouscula Laia et s'enfonça d'un pas ferme et résolu dans le boyau étroit.
Laia lui emboita le pas, suivi de Regulus Black.
Trois jours, songea Meredith. C'était le temps qu'il leur fallait pour trouver le manticore et le tuer afin de sauver la vie de Sirius.
La quête du dernier espoir. S'ils échouaient, s'ils arrivaient trop tard, alors le poison atteindrait son cœur, et plus rien ne pourrait le sauver.
Ils arrivèrent dans une petite caverne dont l ouverture béante laissait passer une lumière blafarde.
Derrière eux, le rocher reprit sa place dans un grondement sourd.
Laia ne put s' empêcher de se demander s'ils pourraient en sortir aussi facilement qu'ils y étaient entrés.
La seconde salle était plus vaste, et éclairée comme par magie.
Elle ressemblait à une caverne comme toutes les autres.
Aucun danger ne semblait y récéler.
Laia devança Meredith, mais celle ci la retint.
- Pas si vite, à moins que tu ne veuilles mourir.
- tu vois bien qu'il n'y a rien.
Meredith soupira.
- Tu ne connais pas ces grottes comme je les connais. Aucune n' est sans danger.
- Ah oui ? Il me semble pourtant que la dernière dans laquelle tu t'es trouvée avec Sirius n' était pas aussi dangereuse que ça.
Meredith leva les yeux au ciel.
- Encore cette histoire ? La grotte était ensorcelée.
- Pratique hein ?
- Crois ce que tu veux, et puisque tu ne veux pas m'écouter, vas y, après toi, je t'en pries.
Laia lui adressa un regard peu amène, et pénétra dans la caverne.
- Tu es sûre qu'elle ne risque rien ? Demanda Regulus. Tu ne l'aurais pas envoyé s'il y avait du danger hein ?
- C est une grande fille, répliqua Meredith.
Regulus ne répondit pas. L'inamitie entre ces deux femmes risquaient de leur faire oublier leur but commun.
Au même moment, un cri strident retentit, semblable à des cris d'oiseaux.
Ils se ruerent au secours de Laia.
Une nuée d' oiseaux aux cris perçants, harcelaient Laia, qui se protégeait du mieux qu'elle pouvait, en se servant de son sac à dos qu'elle tenait au dessus de sa tête.
Meredith blémit.
- Des oiseaux de Stymphale. Murmura t'elle.
De grands rapaces noirs, aux plumes d' acier acérées et tranchantes comme des lames de rasoir, munis de griffes puissantes, aux extrémités de leurs ailes, et d'un bec tranchant comme un hachoir à viande volaient en piqué sur la sorcière.
Les bras et les jambes en sang, elle tentait de leur jeter des sortilèges, qui ne semblaient pas leur faire le moindre mal.
Regulus se précipita à son secours.
S'il n'appréciait pas Laia, lui reprochant, entre autre, d'avoir séduit son frère au détriment de Meredith dont il était très proche, il ne lui souhaitait pas de mal. Et puis, ils avaient besoin des uns et des autres, dans cette expédition.
Il se métamorphosa en loup, et fut surpris de constater que les volatiles ne lui prêtait aucune attention.
Il rejoignit Laia, attrapant d'un bond les montres ailés, et les déchiquetant de ses crocs puissants.
Laia s'accrocha à sa fourrure, et il tenta de la ramener à l'abris de la grotte qu'ils venaient de quitter.
Mais le passage était bloqué par un champ de force invisible.
On pouvait en sortir, mais pas y entrer de nouveau.
Meredith avait tenté de retenir Regulus, mais il avait été plus rapide.
Elle réfléchissait au moyen de tuer ou au moins de tenir les oiseaux à distance, le temps de traverser.
Elle se souvenait que Hercules avait tué les oiseaux avec un bouclier en cuivre sur lequel il avait frappé, jusqu'à ce qu' ils tombent un à un.
Elle n'avait pas de bouclier.
Mais elle pouvait peut être produire un sortilège, qui imiterait ce son.
Elle sortit de son sac une flûte de pan, et l'ensorcela d'un coup de baguette.
Elle fit plusieurs essais, à l abris du territoire des oiseaux.
Lorsque ceux ci réagirent, elle sut qu' elle avait trouvé.
Laia était collée contre les pierres rugueuses de la roche. Si son visage avait été épargné, le reste de son corps était ensanglanté.
Regulus tentait de faire un rempart de son corps, mais lui aussi subissait les attaques des monstres carnassiers, et ses flancs étaient déchirés par les coups de bec et les griffes.
Laia gronda.
- Qu'est ce qu'elle fiche bon sang ? Pourquoi elle vient pas nous aider ?
Elle attend qu'on soient morts ? Peut être que c'est ce qu'elle veut, que j'y reste pour récupérer Sirius.
Au fond d'elle même, elle savait que c'était faux, mais la douleur et la peur l'empêchaient de raisonner intelligemment.
Un son étrange, comme des tintements de cloche, retentirent soudain.
Les oiseaux effrayés s'éloignèrent alors, et Meredith avança vers laia et Regulus, sa baguette tendue laissait échapper des notes qui semblaient perturber les oiseaux.
Ils volaient dans tous les sens, se percutaient, et se jetaient contre les murs de pierre.
- Suivez moi. Leur enjoignit Meredith.
Ils longèrent la grotte, jusqu'à l'entrée de la caverne suivante.
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