Chapitre 23

-Oula, 

Rachel vient s'asseoir sur le comptoir à mes côtés. Il est 8 heures du matin, j'ai les cheveux en batailles et une humeur de chien. 

-c'est pas la grande forme toi dit donc

Je me tourne vers elle et elle arque un sourcil en découvrant mon visage. 

-Qu'est-ce qui ce passe?

-Rien, je soupire. 

Je me lève puis rejoins ma chambre. Au passage Jared me salue mais je ne lui réponds pas, je ne suis pas d'humeur aujourd'hui. 

Je n'ai pas de sentiments. Cette constatation m'afflige alors que ce n'est pas à moi d'avoir de la peine. Jacob est un ami. Un merveilleux ami soit dit en passant mais le fait est là, je n'aurais jamais de sentiments amoureux pour lui et imaginer sa réaction me piétine le coeur. J'enfile les premiers vêtements qui me viennent et part. Je n'attends personne, j'ai besoin d'être un peu seule. 

Enfin "seule" c'est un bien grand mot. C'est sans compter sur Paul qui me surveille comme une souffrante du cancer en phase terminale ces derniers jours. Je n'ai pas fait un pas dans le commerce que je l'entends déjà dire,

-Oula c'est pas la grande forme dit donc

Je roule des yeux, me dirige vers lui et prends la veste qu'il me tend. Alors que je croyais que cette journée ne pouvait pas être pire, Jessica l'appelle. Le Lahote s'apprête à répondre quand son regard croise le mien.  

-Je répondrais plus tard

-Fais comme tu veux, je grogne.

Il fronce les sourcils. Je vais m'occuper du rangement. Il me suit. 

-Je peux aussi ne plus l'appeler du tout si c'est ça qui te contrarie autant, mais ce n'est pas ça pas vrai?

-Rien ne me contrarie, ok?

L'étonnement traverse son visage un instant avant qu'il ne retourne calmement à la caisse. Les clients défilent, la clochette sonne et je les salue par habitude sans vraiment y porter attention.

Paul en drague certaines et laisse son téléphone sonner. Jessica apparaît sur l'écran pour la 19 ème fois, avec sa bouche en cul de poule et ses stupides couettes. En fin d'après midi, l'épicerie se vide. Alors que je range les dernières fournitures, il m'observe avec amusement.

-Je me demandais, 

-Qu'est-ce qu'il y a?

-Jessica tu ne la détestes pas tant que ça, pas vrai?

Il s'accroupi à côté de moi pour voir mes expressions de plus près.

-Qu'est-ce qui te fait dire ça?

-Si tu ne l'aimais vraiment pas je n'aurais pas donné cher d'elle, elle aurait finit contre un des murs de la boutique ou serait passer par l'une des fenêtres du foyer. Alors avoue le, tu ne la détestes pas tant que ça, je me trompe ?

-Elle pleurait, je souffle. 

-Quoi?

-Le jour elle était toujours exécrable et confiante  mais le soir elle pleurait toujours quand elle pensait que personne ne l'entendait, alors... 

Il sourit avant d'ébouriffer mes cheveux. 

-C'est bien mon suricate ça, pouffe-t-il, tu joues l'insensible mais tu t'inquiètes pour les autres 

J'enlève sa main et fais la moue comme une enfant. 

-N'importe quoi! 

On se regarde avant de sourire. 

-Et si tu me disais ce qui ne va pas?

Je dévie le regard mais il prend doucement mon menton, me forçant à le regarder. 

-Tu peux tout me dire Charlie Turner 

-Je... 

Il hoche la tête pour m'inciter à poursuivre. Mes yeux me piquent. 

-Je crois que je n'arriverais jamais à avoir des sentiments pour Jacob

-Quoi?

J'échange un regard avec Paul. Nous nous relevons précipitamment. Le Black se tient devant la porte du commerce. Ses yeux se plantent dans les miens. 

-Qu'est-ce que tu viens dire?


---

-Jacob est ici ? je m'écrie en rentrant dans l'appartement. 

J'ai balutier des paroles incompréhensibles avant que le Black ne fasse demi tour et monte sur sa moto.
Depuis j'ai complètement perdue sa trace.

Jared me souffle que non avant de me faire signe de me taire car Rachel est au téléphone dans le salon.

-Ils ont été libérés temporairement? Alors la police a réglé les quelques affaires urgentes qu'ils avaient laissés  en suspends avec eux mais pas celle pour laquelle mon père a porté plainte c'est inadmissible! Vous n'avez même pas encore proposé à la victime de s'exprimer !

J'interroge du regard le Cameron qui hausse les épaules. La Black quitte le canapé pour marcher nerveusement dans le salon.

-NON JE NE ME CALMERAIS PAS! hurle Rachel, ALLÔ? ALLÔ?

Elle pousse un cris avant de faire volte face et découvrir ma présence.

- Oh Charlie...

-Qu'est ce qui se passe?

Elle soupire.

-Jacob ne t'a rien dit pas vrai ?

Je reste incrédule alors elle poursuit.

-Mon père n'a pas lâché le poste de police de la Push pour qu'ils retrouvent tes agresseurs depuis tout ce temps. Et ils y sont arrivés il y'a quelques temps, alors...

-C'est pour ça qu'ils étaient de retour à la Push, je souffle pour moi-même.

-Leur retour a eu un effet boule de neige, des dossiers appartenant aux postes d'autres villes ont été réouverts alors ils les ont passé en priorité. Par manque de preuves ils les laissent tranquille et comme tu n'avais pas accepté de témoigner il y'a deux ans ils ne se sont pas intéressés à ton cas.

-Billy! je m'affole.

-Mon père? Répète Rachel.

- Je ne sais pas combien de temps Larry et les autres sont restés à la Push il y'a deux ans mais connaissant ces types ça n'a pas duré longtemps. Ils aiment les grandes villes, ils perdaient de l'argent en restant là. Alors si on estime que leur seul crime à la Push était le mien, seul Billy aurait insisté pour leur retour,  ça ne pouvait être que lui, et que crois tu qu'ils feront s'ils le retrouvaient ?

Sous la précipitation je prends les clés de voiture de Jared.

- Je t'accompagne! s'empresse de dire le Cameron.

- Je vous accompa... tente Rachel.

-C'est hors de question! Depuis combien de temps ont ils été libérés ?

-Une bonne heure.

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