Chapitre 15

-Salut

Paul accoudé à la porte fenêtre me sourit. 

-Je peux entrer dans le balcon de la dépression? pouffe t'il. 

Je détourne le regard et le pose sur l'horizon. Comme toujours, le Lahote n'a besoin de l'autorisation de personne pour agir. Il s'assoit sur le siège voisin, un silence s'installe. 

-Pourquoi es-tu venu?

Il lâche un rire. 

-Toujours aussi directe à ce que je vois

En constatant mon manque de réaction, il poursuit. 

 - Il fallait que je te parle

Il marque une pause. J'arque un sourcil.

Je me surprends à attendre des excuses tout en sachant pertinemment que ce ne sera pas le cas.
On s'observe un instant, il prend un air grave. Son hésitation ne me dit rien qui vaille. Il se tourne vers moi, je l'imite. Nous nous faisons maintenant face. 

-Des rumeurs circulaient ces derniers temps,

Le Lahote dévie le regard puis soupire. 

-Je doutais que ce soit vrai jusqu'à ce que Quil m'affirme les avoir vu 

-Qu'est-ce que tu racon... 

-Je ne sais pas ce qu'ils veulent exactement mais ça doit forcément avoir un rapport avec toi

-Paul...

- Je n'en ai pas parlé aux autres, je voulais te le dire avant et..

Je pose ma main sur sa bouche.
Je ne le suis plus.

-Je ne comprends pas un mot de ce que tu racontes, je l'interromps, de qui tu parles?  

Paul relève enfin le regard sur moi. Celui-ci est abattu et inquiet. Il prend doucement mon avant-bras droit qui, comme toujours, est recouvert d'un bandage afin de cacher, 

-Larry? 

Il acquiesce. 

Il me faut un instant pour percuter l'information.

-C'est ridicule, mon père est mort pourquoi  reviendrait-il?

-Je n'en sais rien Charlie mais... 

-Comment Quil a pu savoir que c'étaient eux? Ils ne les a jamais vu! 

Je me rends compte que ma voix à portée bien plus que prévue mais je n'ai pas tord. Seul Jake et moi avons-vu mes agresseurs ce jour là, comment Quil saurait? 

-Disons qu'il le sait grâce à Jacob

-Jacob?

Décidément ça n'a aucun sens!

-Je ne peux pas tout t'expliquer, nous le savons c'est tout. 

Son ton est ferme. Je connais ce ton. Aussi incroyable que cela puisse paraître Paul ne ment pas. 

-Je vais rester un peu ici, déclare-t-il  soudain.  Je ne veux pas que tu sois seule 

-Je t'arrête tout de suite, je n'ai pas besoin de ton aide 

Je me relève et il reste immobile. Je sens son regard peser sur mes épaules. 

-Charlie bordel tout ça est plus important que ta fierté! 

Pourquoi reviendraient-ils? Pour que je leur rende l'argent de mon père? Je suis fauchée ça ne servirait à rien. 

-Je sais que tu m'en veux mais je ne compte pas te lâcher 

-"Tu ne comptes pas me lâcher"? je m'esclaffe. 

Le Lahote soupire. Mes yeux me piquent, je ne sais pas pourquoi mon cœur se resserre autant. Toujours dos à lui je prie pour qu'il n'assiste pas à ce spectacle pathétique. 

-Je ne veux pas de ta pitié, je souffle, je me débrouillerais seule

Je me dirige vers la porte-fenêtre mais il ne semble pas être cet avis. Paul se relève enfin. 

-Tu veux te débrouiller seule? Vas y! Mais dis moi quel est ton plan petit géni, parce qu'à ce que je sache ça a mal finit pour toi la dernière qu'ils te sont tombés dessus!

Je me stoppe et lui fait à nouveau face. 

-C'était différent! 

-EN QUOI? 

-J'AI GRANDI

-TU ES TOUJOURS VULNÉRABLE!

-POURQUOI TU VOUDRAIS M'AIDER? 

-PARCE QUE JE... 

Il se coupe subitement. Paul fixe avec insistance une présence derrière moi. 

-Vous étiez là! S'exclame soudain Rachel. J'interromps quelque chose?

Paul et moi nous échangeons un regard.

- Non, déclare t'il, la discussion est close







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-Tu aimes beaucoup trop ce balcon, souffle Jake. 

Je sursaute. Le Black rit et prend la chaise longue voisine à la mienne. Beaucoup trop de personne aime me rejoindre ici au beau milieu de la nuit ces derniers temps, ça en devient inquiétant. 

-Salut

-Salut? m'imite t'il.

-Tu t'attendais à quoi? 

-À mieux, s'esclaffe t'il.

Il reprend son sérieux et rajoute,

-Je suis désolé pour tout à l'heure

Tout à l'heure? Il s'est passé un truc tout à l'heure? 

-Je sais que je n'aurais pas dû esquiver la question de Paul

Décidément la présence de Paul fait toujours des ravages. Je reste tout de même incompréhensive face à ses propos. Paul lui a posé une question?

-Je ne voulais pas blesser Sarah en public tu comprends? 

Je capte enfin de quoi il parle. C'est vrai qu'il n'a pas répondu lorsqu'on lui a demandé ce qu'elle représentait. 

Il rit. 

-Qu'est-ce qu'il y'a de drôle? 

-Rien c'est juste que, 

Jacob continue de glousser tout seul ce qui me fait esquisser un sourire malgré moi. 

-c'est juste drôle de nous voir comme ça 

Pourquoi c'est drôle ? Parce que c'est drôle. Merci Jake, c'est sûr que c'est beaucoup plus clair maintenant. 

-Je veux dire, à ton arrivée à la Push Paul m'a demandé la permission de sortir avec toi et deux ans plus tard il semble s'intéresser à Sarah, vous n'êtes peut être pas si différentes toutes les deux 

-Retires toute suite ce que tu as dit! je peste. Je ne ressemble pas à cette...

-Charlie! me coupe t'il, on surveille son langage voyons!

Le petit sourire taquin qu'il aborde me fait sourire à mon tour. 

-Aller viens là, 

il tapote sur ses jambes comme si j'étais une enfant.

Je roule des yeux mais m'exécute tout de même.

Le garçon m'admire son sourire aux lèvres. Je cale ma tête au creux de son cou. Je me sens bien. 

-Tu es sûr que ça va? me murmure t'il. 
 

J'acquiesce.










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-Charlie réveilles toi!

Je pousse un grognement.

-Aller, tu es déjà en retard!

Chewbacca revient à l'assaut. Le grondement qui sort de ma gorge m'effraie moi même.

-Réveilles toi!

J'ouvre un oeil et pousse un cris.

-Mais qu'est-ce que tu fais là toi?

La minie Lena aux couettes blondes affiche un grand sourire. J'oubliai que Jared faisait encore du baby-sitting.
Je me tourne vers mon réveil et bondie. Effectivement, je suis plus qu'en retard!

Je chasse la petite de ma chambre et deux minutes plus tard je ressors habillée. Je file en trombe dans la salle de bains dans laquelle je reste autant de temps. Alors que je me précipite dans le salon, Jared m'appelle depuis le comptoir de la cuisine.

-Petit-déjeuner, râle t'il en me tendant une petite gamelle.

Je dépose un baiser sur sa joue.

-Je te revaudrais ça!




Pour être en retard, je suis en retard. La supérette aurait dû ouvrir il y'a une demi-heure, je ne parle même pas de notre partenaire dont la livraison  de produits prévue pour ce matin à dû être annulée. Mon boss va me tuer!

Essoufflée, j'arrive devant le petit commerce qui est...

ouvert?

Incrédule, j'entre et découvre Paul dans mon affreux haut jaune poussin du travail. Contente d'apprendre qu'il n'est pas seulement hideux sur moi.

Je l'interroge du regard mais il m'arrête avant que je n'ai le temps de poser la moindre question.
Il lève la main droite et fait tourner le double des clés avec son index.

-L'avantage d'avoir Rachel dans sa poche, dit il avec fierté, c'est qu'elle rapporte beaucoup de choses

Je n'en reviens pas.

-Super je sais comment tu es rentré, mais la vraie question c'est qu'est-ce que tu fais là?

-Je te l'ai dit non? Je ne compte pas te lâcher

Je passe à mon tour derrière la caisse et lui tend ma main. Il l'observe, étonné.

-Ma veste, je grogne.

-Ah oui c'est vrai,

Il me rend l'habit qui de plus près est vraiment trop petit pour lui.

-je ne veux pas passer pour un rabat-joie mais c'est vraiment un crime de te forcer à porter ça

Pour une fois qu'il dit un truc intelligent.








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Trois longues heures viennent de s'écouler. Je n'ai jamais autant espéré voir des clients. Evidemment aujourd'hui la superette est déserte. Qui a dit que le hasard faisait bien les choses?

-Ça fait longtemps que tu travailles ici?

Tu pourras demander à ta grande amie Rachel.

-Et du coup tu n'as pas répondu hier, pourquoi la photographie?

Un silence plane.

-Tu comptes m'ignorer encore longtemps?

Tu comptes rester encore longtemps?

La petite clochette de la porte résonne enfin. Je n'y croyais plus!

Madame Tournesol me salue avec sa gentilesse habituelle. La retraitée fait partie de mes clients fidèles avec monsieur Alberto. Lui et son fichu yaourt.

Paul propose son aide à la femme qui l'accepte avec joie. Je les regarde parcourir le magasin côte à côte comme deux vieux amis. Il ne compte pas me la piquer tout de même? J'étais là avant monsieur!

Non mais franchement, tu t'entends parler Charlie, quel âge as-tu sérieusement ?

La retraité passe enfin en caisse. Je lui souris tout en foudroyant du regard le garçon . Pas touche à ma madame Tournesol.

La femme vise discrètement le Lahote du regard et me fait un clin d'oeil.

-Décidément vous avez du succès ma petite Charlie! glousse t'elle.

-Comment ça du succès? souligne le Lahote.







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En rentrant à la maison pour ma pause déjeuner je pousse un long et fort soupire.
Le dos contre la porte d'entrée, je ferme les yeux et profite de la sensation de joie qui me parcoure.
J'ai cru que ça ne terminerait jamais.

Je rouvre les yeux, et à peine ai-je fait un pas dans le salon que je me stoppe à nouveau.

-Je pense que je vais regretté d'avoir posé cette question mais, qu'est-ce que vous faîte?

Emma sous la surprise retire son rouge à lèvres pétant des lèvres de mon meilleur ami. Celui-ci écarquille les yeux, il ne s'attendait pas à me voir.

-Je... je n'avais plus d'idée pour l'occuper... pleurniche t'il, les petites  sont redoutables Charlie ne me juges pas...

Je laisse échapper un rire. Jacob ne sait pas ce qu'il loupe.

-Charlie! S'indigne le Cameron.

Je tente de dévier le regard mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Je ne sais pas ce qu'elle a fait avec ce rouge à lèvres mais le pauvre ressemble à une victime de la rougeole.

-Désolée, je pouffe, mais il faut bien avouer que...

-CHARLIE?

Le cris appeurée de Rachel m'alerte.

-CHARLIE? C'EST TOI? hurle t'elle depuis la salle de bains.

J'échange un regard avec le Cameron puis accoure. Jared s'approche mais je lui fais signe que je m'en charge. Je toque.

Quelques secondes plus tard, je vois la porte s'entrouvrir légèrement. Je m'engouffre dans la pièce et referme derrière moi. Le visage de mon amie est dévasté, son mascara à bien coulé. Je la prends dans mes bras, tout en s'accrochant à mon tee-shirt, elle sanglote. Je la serre plus fort, nous restons un moment comme ça. Je la laisse pleurer comme elle le souhaite.
Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'elle peut avoir.

  Quand je la sens se calmer, j'interviens enfin.

-Ça va aller, je lui murmure, et si tu commençais par me dire ce qui ne va pas?

La concernée se décale doucement de moi. Ça me fait mal de la voir comme ça. Elle me tend un petit objet que je reconnais directement.

-Oh mon dieu,

Je vois à son regard que ma remarque ne l'aide pas. J'aurais peut être du être moins expressive.

-Rach, il est...

-Je sais, dit elle les yeux rivés sur le test de grossesse entre mes mains, il est positif





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