Voyage Et Débats

Le lendemain matin, Berius et Tulsei se levèrent, enfilèrent leurs uniformes d'un vert sombre ainsi que leurs protections, marquant une pause l'espace d'une seconde en observant leurs galons. Puis ils se saisirent de leurs sacs avant de sortir de leur logement et de le verouiller. Ils prirent ensuite le chemin de l'astroport, dans une navette de transport en commun. Les deux soldats passèrent d'abord au dessus des zones de décollage des grands vaisseaux commerciaux, apercevant bien plus loin les diverses navettes de transports civils. Ils finirent enfin par arriver dans la zone militaire de l'astroport. Le trajet continua plusieurs minutes encore, passant au dessus d'imposants croiseurs, avant d'arriver à une plus petite plateforme d'où repartaient d'autres navettes de transports. Ils descendirent et prirent le chemin indiqué sur les panneaux vers leur propre embarcadère, descendant dans les structures labyrinthiques des bâtiments. Après avoir traversé de nombreux couloirs, ils finirent par arriver dans un hangars dans lequel trônait une corvette grise à l'aspect robuste, longue d'une petite centaine de mètres, avec le symbole de l'Union Galactique sur ses flancs : un U - G blanc entouré de blanc, sur un fond bleu clair, agrémenté de plusieurs étoiles.

En dessous se trouvaient une centaine de soldats en rang, également habillés d'un treilli vert sombre. Un officier se trouvait devant eux et se retourna vers Berius et Tulsei quand ils arrivèrent. Il se mit au garde à vous en les saluant, imité par les soldats, tandis que les deux capitaines le saluaient également. Puis il se remit au repos et se retourna vers la compagnie.

« Soldats voilà donc les deux officiers qui assureront votre commandement durant la durée de l'entraînement, auquel il prendront également part. Je  vous épargne les présentations, vous aurez tout le loisir de les faire pendant le trajet. Au revoir.»

Il les salua encore et partit du hangars. Berius et Tulsei allèrent donc se placer devant la compagnie et se présentèrent.

- Salutations, je suis le capitaine Berius.

- Et moi le capitaine Jekotul'seimi, d'usage Tulsei. Nous assurerons donc votre commandement durant les semaines d'entraînement. Le trajet débutera dans une dizaine de minutes, donc nous allons pour l'instant nous installer dans la corvette et nous verrons le reste plus tard. En marche.»

Les soldats prirent alors le chemin d'une rampe située sous le vaisseau pour y entrer, suivits par Berius et Tulsei. Une fois tous rentrés, la rampe se referma, et les deux capitaines prirent le chemin du cockpit tandis que les soldats se rassemblaient dans la salle de conférence, où ils tenaient tous en se serrant légèrement. Quand les officiers leur eurent donné l'ordre, les pilotes commencèrent le décollage. Le toit du hangars s'ouvrit lentement, et les réacteurs s'enclenchèrent, tandis qu'un bruit sourd se faisait entendre dans le sol, alors que la gravité artificielle chargeait pour s'enclencher une fois que le vaisseau serait en vol. Finalement, il quitta le sol et monta vers l'atmosphère, avant de se placer perpendiculairement au sol après que la gravité artificielle se soit activée, pour sortir de l'atmosphère de la planète. Une fois en dehors, les calculs commencèrent pour le saut en vitesse subluminique, et les capitaines allèrent dans la salle où se trouvaient les soldats. Tulsei prit la parole :

« Vous avez tous reçu vos affectations, et savez donc en quoi consisteront vos entraînements : tir, parcours dans les marécages ainsi que dans des montagnes, et travail en équipe.»

Berius continua :

«Si vous avez des dispositions particulières quand à vos cultes ou traditions : heures de prières, régimes alimentaires, vœux, et cætera, veuillez nous le faire savoir afin qu'on puisse s'organiser en conséquence. Vous avez quartier libre.»

Les soldats partirent alors entreposer leurs affaires dans leurs cabines, tandis que trois vinrent quelques minutes préciser des particularités religieuses. Finalement, le voyage commença véritablement. Après trois jours, Tulsei trouva Berius en train de fixer le vortex bleu par le hublot de leur cabine, les poings contractés. Il s'approcha doucement :

« Berius ? Ça ne va pas ? »

Berius sursauta légèrement et alla s'assoir sur le lit, Tulsei s'asseyant à côté. Il répondit :

« Je suis surtout anxieux. J'ai vraiment peur qu'on y arrive pas, je vois difficilement comment même on pourrait y arriver. »

Tulsei baissa légèrement les yeux en voyant que Berius n'avait pas changé d'avis. Ce dernier reprit :

« Et si on y arrive pas, qu'est-ce qui va se passer pour les citoyens de l'Union ? Elle est sensée nous protéger, apporter la paix dans nos familles, faire en sorte que ceux pouvant nous nuire soient gardés loin de nous. L'Union est sensée assurer le bien-être des citoyens à tout prix, par tous les moyens... Et cette guerre je la sens perdue d'avance. »

Tulsei soupira et prit les mains de son compagnon entre les siennes avant de dire d'un ton qui se voulait rassurant :

« Je te l'ai dit, ça va bien se passer. On a nos chances. Et j'espère bien que l'Union arrivera à vaincre le Clan, à défaut d'éviter le conflit. Si leur régime est défait, imagine la liberté qui sera accordée alors aux systèmes qui le composent ! C'est ça le but de l'Union, apporter la paix, la justice, l'égalité et la liberté au plus grand nombre d'individus.

- L'Union est créée pour être plus forts ensemble, et assurer la protection des citoyens avant tout. Le reste vient ensuite, si ce qui est notre premier but est le bien être des citoyens, la démocratie et la liberté suivent de toute façon.

- Si on supprime les libertés sous prétexte de protéger les citoyens, je ne vois pas ce qui nous différencie du Clan. Ils ne sont pas du genre à dire "Nous la protection de nos citoyens on s'en fiche, ils ont qu'à tous mourir". Alors que par contre, c'est au niveau des libertés que le Clan est à blâmer.

- Si les citoyens sont protégés et sereins, ils savent s'accomoder de la perte de quelques libertés pour une période qu'ils savent temporaire. Ils savent que c'est pour leur bien, et le Sénat n'est là que pour assurer cette sérénité d'esprit. Pas pour abuser de son pouvoir. Et si ils en abusent, alors ils savent qu'il y aura une révolte, notre Union s'est bâtie sur une révolte d'ailleurs ! Les sénateurs savent à quoi s'en tenir.

- Je considèrerais ça comme un échec, et une défaite, si cette guerre réduit les libertés et touche notre démocratie.

- Ça n'arrivera que si le Clan nous bat. La protection de nos citoyens par contre, tu peux avoir toutes les démocraties que tu veux, si la guerre arrive sur une planète, c'est qu'on a échoué. Et ça va arriver.

- On fera de notre mieux pour limiter les dégâts. L'essentiel à la fin c'est qu'on conserve notre liberté. Je ne me plierai jamais au Clan.

- Moi non plus tu peux me croire. »

La discussion s'arrêta là, et le voyage continua encore. Trois jours plus tard, après une semaine complète de vol, le vortex bleu disparu, remplacé par le noir de l'espace. En face du vaisseau, une planète couverte d'océan, avec quelques continents réduits, visiblement montagneux pour beaucoup, et couverts d'un vert clair et terne pour les autres. Ils commencèrent à descendre dans l'atmosphère nuageuse en direction du plus gros continent, amorçant leur arrivée. Tulsei alla au micro de communication générale et y parla, sa voix raisonnant dans toute la corvette.

« Arrivée sur Midrion d'ici une une demi heure, préparez vos affaires.»

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