Une Grave Décision

Berius attendit patiemment que tout soit bien rattaché à la station avant de quitter son siège et de se rendre dans la station. Voyant le feu qui embrasait une partie de la structure par les vitres, il serra les poings, tandis qu'une colère sourde montait en lui envers le Clan, mais également envers ceux qui contestaient l'Union. Voyant les dégâts, la violence, et le nombre de victimes de cette attaque, soudainement aucune méthode ne lui semblait immorale ou extrême contre l'ennemi. Le visage heureux de Tulsei et ses amis devant la perspective de confronter l'Union à ses exactions lui revint, renforçant sa colère. Ces crimes de guerre étaient nécessaires. Plus que ça, ils étaient mérités. Zambasi le dépassa alors qu'il fixait toujours le brasier, et se retourna vers lui avant de demander :

« Berius ? Ça ne va pas ? »

Ce dernier ne répondit pas, serrant la mâchoire, l'incendie s'imprimant durablement au fond de sa rétine.

« Berius ? »

Le soldat sortit de sa rêverie et suivit Zambasi dans le long couloir, sa colère toujours aussi forte dans son cœur. Tulsei arriva en sens inverse avec un grand sourire avant de le serrer dans ses bras, soupirant de soulagement. Cependant, devant l'étreinte à peine rendue par son compagnon, il se recula et demanda, décontenancé :

« Ça ne va pas Berius ? »

Le concerné ne répondit pas durant quelques secondes avant de finalement émette une vague réponse :

« Si c'est bon.»

Ils marchèrent en direction de la station, précédés par Zambasi. Cependant Tulsei sentait bien que Berius n'était pas dans son état normal, et tentait de comprendre ce qui lui arrivait sans y parvenir, mettant son attitude distante sur l'émotion de la bataille qui venait d'avoir lieu. Ils rejoignirent alors les autres. Bahara avait une plaie sur la joue et expliqua lorsqu'ils la virent :

« Une plaque du plafond est tombée après un impact de missile et quelques fils se sont coupés. L'un d'entre eux a fouetté l'air et m'a entaillée.»

ZT-1719 demanda :

«Ça va tout le monde ? Pas trop de blessés ? »

Tulsei répondit :

«Berius a été incroyable dans sa défense, vraiment.»

Berius esquissa un sourire sous le compliment de Tulsei, tandis que Bahara racontait rapidement ce qu'elle avait vécu durant la bataille. Puis elle affirma :

« Je vais aller à l'infirmerie je pense, pour faire soigner cette plaie. Elle n'est vraiment pas belle et est douloureuse.

- Ils ne sont pas submergés par les blessés venant des niveaux touchés ? demanda Zambasi.

- Non, il y a quelques droïdes permanents qui sont là pour les interventions rapides.»

Tulsei demanda alors :

«Berius, tu ne voudrais pas y aller aussi ? Tu n'as pas vraiment l'air d'aller bien.»

Ce dernier secoua la tête avant d'affirmer :

« Non je pense que je vais simplement aller me reposer. Ça ira mieux ensuite.

- Tu veux que je vienne avec toi ?

- Non ne te dérange pas c'est bon.

- Sûr ? »

Berius ne répondit pas et s'éloigna, partant en direction des quartiers pour aller dormir. Les autres regardèrent Tulsei d'un air interloqué, tandis que ce dernier regardait son compagnon s'écarter d'un air perdu. Zambasi demanda :

« Tu sais ce qu'il a ? Il était déjà bizarre à la sortie du croiseur.

- Non je ne sais pas... Il va falloir que je le surveille bien, il n'a pas du tout l'air d'aller. On a vu pire pourtant, je ne pense pas qu'une bataille comme celle-ci puisse le mettre dans cet état.»

Bahara hocha légèrement la tête. TZ-1719 affirma alors :

« Je pense que je vais envoyer les informations dès aujourd'hui aux journaux d'opposition. On a pas le loisir d'attendre on l'a bien vu aujourd'hui. On ne sait jamais quand la station peut se faire attaquer, quand on risque la mort. Il n'y a pas de temps à perdre.»

Zambasi ouvrit grand les yeux :

« Tu es sûr de toi ? C'est très risqué."

Le droïde hocha la tête :

«Je vais télécharger ma mémoire sur le réseau galactique. J'ai quelques connaissances, je vais leur demander de la retélécharger dans un autre corps. Une fois fait, j'enverrais les informations aux médias et je me désactiverais, pour ne pas être retrouvé. Je tenterais de vous recontacter après la guerre, ma mémoire n'aura juste pas enregistré l'envoi des informations. Ce sera aujourd'hui la dernière fois que vous me verrez avant un long moment.»

Bahara le regardait, mitigée, et Tulsei affirma :

« Tu as notre soutient alors.»

TZ-1719 se leva et affirma :

« Je vais le faire immédiatement. Ne m'accompagnez pas, sinon vous pourriez être tenus complices. Je reviendrais vous voir ensuite.»

Il s'éloigna sous leurs yeux, et durant plusieurs dizaines de minutes ne revint pas. Finalement, il fut de retour et affirma :

« Ma mémoire a été téléchargée, mes connaissances vont voyager sur une planète voisine et utiliser un appareil lent et avec peu de valeur pour pouvoir le détruire ensuite. Le gouvernement n'aura aucun moyen de me retrouver. J'ai envoyé le nom du réseau, mes identifiants et codes et quelques indications sur quoi chercher et les portails auxquels accéder à trois médias d'opposition, en mettant clairement en avant mon grade de capitaine afin que la communication soit classée prioritaire. Maintenant... Il me semble que quelques étages au dessus il y a un incendie dévastateur... Il serait dommage que l'officier ayant communiqué des informations secrètes soit mort quelques minutes après son forfait dans un accident, n'est-ce pas ? »

Ils sourirent. Bahara alla vers lui et le serra dans ses bras, tandis que Tulsei lui serra la main et que Zambasi posait doucement son front contre le sien. Ils se rassirent alors, et le droïde les regarda une dernière fois avant de dire :

« On se revoit après la guerre. À la prochaine.»

Même en sachant qu'ils auraient l'occasion de le voir à nouveau, leur gorge se serra légèrement tandis qu'ils le regardaient prendre l'ascenseur. Le droïde monta plusieurs kilomètres en quelques dizaines de secondes avant que la machine ne s'arrête par sécurité. Il sortit avant d'empreinter les escaliers. L'air était rempli de fumée et de nombreuses personnes portant des masques s'affairaient à éteindre les flammes qui avaient réussi à dépasser les sas de sécurité avant leur fermeture. Il marcha au milieu, sous les cris des secours lui disant de revenir, puis ferma une seconde porte derrière lui afin que rien ne leur arrive. Après quelques instants, il activa l'ouverture du sas devant lui, et les flammes s'y engouffrèrent par la différence de pression. En quelques secondes, ses circuits furent carbonisés et il s'effondra dans le brasier.

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