Sécurisation

Berius entra dans une maison qui semblait encore fermée en en défonçant la porte d'un violent coup de pied, couvert par d'autres soldats. Il activa la lampe se trouvant sur son arme et observa autour de lui, mais le bâtiment semblait vide. Faisant signe à quatre soldats de le suivre, il monta à l'étage, mais personne ne s'y trouvait non plus. Ils finirent par ressortir après quelques minutes, déclarant le bâtiment sûr, tandis que d'autres se faisaient inspecter, et que quelques petits drones de scan étaient envoyés sur les toits pour prévoir l'éventualité d'un tireur embusqué, sans rien trouver. Après plusieurs dizaines de minutes, ils avaient ainsi quadrillé et scanné tout un quartier, qui était vide de toute vie, à l'exception de quelques animaux de compagnie laissés en arrière et de faune urbaine sortant de ses cachettes habituelles. Tout le monde avait l'air d'avoir évacué, dans ce quartier du moins.

Cependant, ils savaient que plus ils auraient quadrillé de lieux sans y trouver d'ennemi, plus la confrontation se rapprochait, et restaient ainsi constamment sur leurs gardes, vigilants au moindre bruit, à la moindre ombre, au plus petit mouvement dans la ville fantôme. Comme toujours, de grandes affiches de propagande clanique étaient collées sur les murs, et quelques écrans holographiques laissés en marche promouvaient diverses denrées alimentaires ou le service militaire des institutions du Clan Cosmique. Les seuls sons qui s'élevaient de la ville étaient ceux de la brise et le bourdonnement des écrans et projecteurs holographiques. De nombreux véhicules abandonnés se trouvaient garés grossièrement sur les bords des routes, voire en barraient complètement le chemin. De façon régulière, les drones passaient au dessus des troupes en envoyant de petits sons stridents, mais ne semblaient toujours rien trouver.

Soudainement, une explosion sur le côté de la route provoqua une déflagration qui envoya voler contre un mur quelques soldats. La troupe entière se mit en position de combat, cherchant d'où le projectile avait pu venir, tandis que quelques uns courraient vers les blessés pour vérifier leur état. Heureusement, seul l'un d'entre eux semblait sérieusement blessé, les autres se relevaient déjà, simplement sonnés. D'autres explosions firent éclater des façades et voler des véhicules, et TK-782 cria :

«Vu la provenance des explosions, c'est un piège ! Des engins explosifs ont été placés sur le chemin, et quelqu'un doit les activer à distance ! On l'a forcément en visuel ! »

Tulsei ordonna alors :

« Arrosez les fenêtres, et détruisez tout ce qui ressemble à un dispositif de transmission visuelle qui pourrait permettre de nous voir à distance ! »

Les soldats se mirent à tirer sur toutes les fenêtres qu'ils pouvaient, faisant éclater les nombreuses caméras de surveillance qui parcelaient les murs de la ville, tandis que les déflagrations continuaient, faisant régner le chaos dans la rue. Après avoir arrosé une façade à quelques dizaines de mètres de là, les explosions cessèrent, et Zambasi y lanca une grenade anti-G, qui vola bien plus loin que ne l'aurait normalement permis ce lancer avec une grenade habituelle, et cette dernière atteignit le bâtiment suspecté d'abriter la personne activant les explosifs. Le bâtiment fut éventré, et rapidement, des tirs en provinrent, ne touchant aucun soldat. Une autre grenade fut lancée, faisant taire les tirs tandis qu'un corps tombait dans la rue et frappait violement le sol dans sa chute. Berius, toujours à couvert, dit alors :

« On sait que la ville est piégée. Rapellez les drones et changez leurs paramètres pour repérer les dispositifs qui provoquent les explosions, pour qu'on puisse les désactiver avant d'être atteint. On continuera à avancer une fois le paramétrage effectué.»

Quelques dizaines de secondes plus tard, les drones étaient de retour auprès d'eux, et les soldats spécialisés changèrent leurs dispositions avant de les renvoyer dans les airs. Ces derniers se mirent alors à soigneusement scanner les rues, tandis que les troupes les suivaient, sécurisant les bâtiments au fil de l'avancée et détruisant tout dispositif suspect signalé. Ils évitèrent ainsi plusieurs embuches, cependant ne purent jamais faire de prisonnier, les personnes chargées d'activer les explosifs opposant immédiatement une réponse armée une fois les dispositifs neutralisés.

Durant près de quatre heures intenses, le groupe militaire continua de quadriller la ville, progressant toujours plus et déjouant rapidement les attaques subies. Cependant, tous avaient conscience que la véritable confrontation n'avait pas encore commencée, et au fil de leur avancée, ils constataient que les bâtiments avaient toujours plus l'air de n'avoir été abandonnés que récemment. Quelques véhicules avaient même toujours leur moteur activé, ce qui n'était pas le cas dans les quartiers jusque là. Finalement, ils arrivèrent dans le dernier quartier à quadriller, sachant pertinement que le risque était plus présent que jamais. Berius et Tulsei se mirent à progressivement recevoir des informations sur le fait que quelques assauts s'étaient achevés. L'opération d'envergure tout autour de la capitale arrivait à son terme, alors que de plus en plus de villes étaient prises.

Brusquement, à la place des explosions attendues, des balles se mirent à fuser autour de la troupe, touchant quelques soldats qui furent rapidement mis à couverts par les autres. L'entièreté de la rue subissait une pluie de tirs, certainement motivés par la colère provoquée par l'échec total de la stratégie de piéger les rues avec des explosifs. La troupe n'avait que très peu diminué, et jusque là subit aucune perte, les blessés étant secourus par une arrière garde médicale envoyée une heure après le groupe d'attaque.

Se mettant à couvert de chaque côté de la route, les militaires de l'Union se mirent à riposter, sans véritablement savoir vers où tirer tandis que les balles fusaient autour d'eux, faisant éclater la chaussée. Berius cria pour couvrir le vacarme :

« Division par deux ! Zambasi et groupe un, avec moi ! TK-782 avec Tulsei, suivi du groupe deux.»

Tulsei hocha la tête et donna quelques précisions à son tour :

« Formation de défense. On sécurise bâtiment après bâtiment ! »

Durant les minutes qui suivirent, les deux troupes se mirent en position tout en restant à couvert des tirs qui continuaient, quelques grenades ouvrant des cratères sur la route. Finalement, ils commencèrent à avancer dans le véritable combat.

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