Malgré leurs questionnements, Berius et Tulsei finirent par accepter le commandement de l'Implacable et du Rancunier. Après trois semaines de permission, durant lesquelles ils se reposèrent et virent quelques amis dont Zambasi, ils furent alors convoqués à l'astroport pour y rencontrer les seconds. Une fois arrivés, ils se dirigèrent vers la zone militaire, arrivant dans une salle de briefing où une gradée les attendait. Elle leur expliqua rapidement la situation :

« Capitaines, vos seconds arriveront dans un instant. Le capitaine Tulsei aura Téka affilié, et le capitaine Berius sera secondé de Yorbun. Vous êtes à jours sur les informations de vos croiseurs ? »

Après l'en avoir assurée, la militaire s'en alla, laissant la place à deux personnes. Un militaire plutôt jeune, aux traits taillés à la serpe et au regard sûr de lui, et un robot cyclopéen à la tête allongée, de couleur grise parsemée de zones rouges. Le soldat organique se dirigea vers Berius et lui tendit la main avant de dire d'une voix claire :

« Second Yorbun, capitaine.»

Berius lui serra alors la main, tandis que Tulsei s'approchait du robot qui lui tendit la main, disant d'une voix grave légèrement nonchalante :

« Second TK-782. Enchanté. »

Tulsei serra sa main métallique, comprenant que ce qu'il avait prit comme un nom habituel "Téka" etait en fait deux lettres à la suite parlant du modèle de droïde. TK-782 dit alors :

«Je préfère prévenir avant que vous vous posiez des questions : ce n'est pas parce qu'il n'y avait pas assez de candidats que j'ai été affilié. Je suis un modèle testé parfaitement capable d'assurer le commandement d'un croiseur et de vous assister.»

Tulsei hocha la tête, montrant qu'il avait compris, et répondit :

« Je me doute que la hiérarchie n'aurait pas confié le poste de second sur des croiseurs à la pointe de la technologie à un robot non testé et qui n'aurait pas prouvé son efficacité ! »

TK eut alors un petit rire :

« Je vous ai surtout dit ça afin d'éviter des problèmes ou accusations infondées sur mon compte durant des mission, capitaine. La hiérarchie militaire est parfaitement du genre à nommer des incapables à des postes prestigieux si ils ont fait le cursus adéquat et surtout qu'ils ont l'argent. »

Tulsei haussa les sourcils, surprit par la franchise du second, avant de répondre sans trop élever la voix pour éviter d'être entendu de Yorbun et Berius :

« Eh bien... Je suis surpris d'un tel franc parler de votre part, même si au fond je suis plutôt d'accord. Je ne pensais pas pouvoir me montrer d'une si grande honnêteté avec vous.

- On m'a programmé pour piloter un vaisseau, pas pleurer devant les drapeaux de l'Union et mettre une main sur mon générateur en en entendant l'hymne. »

Alors que TK et Tulsei se mettaient à discuter plus chaleureusement, la rencontre de Berius et Yorbun était bien plus protocolaire, presque froide. Yorbun parla le premier :

« Je suis sorti major de tous mes examens et ai un taux d'erreur de moins de deux pourcents lors de mes simulations de pilotages. Vous serez pleinement satisfait de mon service à vos côtés, capitaine.

- Je n'en doute pas, votre état de fait a l'air très impressionnant !

- L'Union Galactique mérite de ceux qui la servent un honneur et un mérite à la hauteur de sa grandeur.

- C'est tout à fait juste. Que pensez vous de l'évolution de la guerre ?

- Le résultat est encore incertain, et cela me fait mal de l'admettre. Mais je ne doute pas du fait que nous finirons par vaincre, rapidement ou dans des décennies. Nous ne cèderons pas face à l'idéologie du Clan Cosmique.

- Je vous félicite pour cette dévotion, soldat. J'aimerais avoir votre assurance, je suis malheureusement plus pessimiste. Mais il ne tiendra qu'à vous, durant nos missions, de me prouver que nous avons toutes nos chances.

- Je m'en ferais une joie, capitaine.»

Les discussions continuèrent durant quelques minutes, avant que la gradée ne revienne dans la pièce. Ils la saluèrent à nouveau, et elle prit la parole :

« Maintenant que vous avez fait connaissance avec vos seconds, je vais vous présenter la mission qui vous a été attribuée.»

Un hologramme s'afficha entre l'officier et eux, montrant une planète tellurique, avec quelques déserts mais principalement couverte de forêts et de quelques mers interieures.

« Voici Zankdal. Elle est située en zone clanique, il s'agit donc d'un front avancé. L'intervention est déjà bien amorcée, et une grande partie de la planète est dors et déjà sécurisée, cependant la capitale et ses environs, et donc le centre logistique ennemi, l'endroit d'où peuvent encore partir des ordres pouvant changer le cours de la bataille, nous échappe encore, ainsi qu'une zone d'une centaine de kilomètres de diamètres tout autour. Vos croiseurs feront partie d'une équipe de dix, chargés de la prise de cette capitale, permettant aux autres compagnies déjà présentes de sécuriser au mieux la planète sans avoir à se préoccuper des tentatives de résistance du centre. Le départ se fera dans trois jours, nous vous donnerons toutes les informations nécessaires afin que vous étudiez la situation durant le trajet.»

Ils hochèrent la tête, et la gradée conclut alors :

« S'il n'y a aucune question, il ne me reste qu'à vous souhaiter bonne chance pour cette mission.»

Elle leur fit un salut militaire, auquel ils répondirent, puis s'en alla. Eux même se dirent au revoir avant de partir du bâtiment. Berius et Tulsei rentrèrent donc dans leurs quartiers, puis décidèrent d'inviter Zambasi à passer afin de lui parler de la prochaine mission. Quand tous furent réunis, et que les explications furent faites, Zambasi dit alors :

«Ça ressemble encore à une mission de colonisation ces histoires.»

Berius haussa les sourcils, tandis que Tulsei parvenait alors à mettre un doigt sur ce qui l'avait dérangé en entendant les ordres. Zambasi continua :

« Arriver sur le lieu, supprimer l'autorité et la remplacer par une au service de l'Union, ou alors mettre la pression sur les autorités déjà présentes afin de négocier... Des dizaines d'équipes qui doivent "mettre de l'ordre" sur une planète, s'assurer que tout est sécurisé... Étrangement, je n'ai pas l'impression que l'Union donnera véritablement le choix à Zankdal, après la guerre, de rester indépendante. Ça va ressembler à un trophée de plus. »

Devant l'air sceptique de Berius, Zambasi préféra alors demander :

« Et sinon, ces seconds... Sympathiques ?  »