Présentations

Le lendemain midi, leur service terminé, Berius et Tulsei allèrent manger au réfectoire. Berius passa un rapide appel dans son comlink, et quelques minutes plus tard, Zambasi arriva dans le refectoire avant de se diriger vers leur table après les avoir vu. Tulsei haussa légèrement un sourcil d'un air interrogateur et Berius prit la parole :

« On s'est rencontrés cette nuit. Je n'arrivais pas à dormir donc je suis sorti du Vif pour prendre un peu l'air et on s'est trouvés au niveau des barges de débarquement.»

Zambasi tendit alors sa main à Tulsei, qui la prit avant de la serrer avec un petit sourire.

« Je m'appelle Zambasi, et vous devez être Tulsei ! »

Tulsei hocha la tête et demanda à Berius :

« Tu lui as parlé de moi ?

- Oui, rapidement, pour dire que vous vous aimeriez bien. Vous avez des opinions assez proches, et des conceptions de la guerre très semblable. Pacifisme, ce genre de chose»

Tulsei se tourna alors à nouveau vers Zambasi avec une lueur nouvelle dans le regard, puis demanda, préférant cependant faire de meilleurs présentations avant de débattre :

« Et quel est votre poste sur le croiseur ?

- Je ne suis pas sur le Belliqueux, je suis dans les escouades de l'Insolent. En poste pour les négociations, mais les autres n'apprécient pas vraiment le fait qu'on puisse éviter un conflit juste en discutant. Vous imaginez un peu ? Vouloir faire en sorte de limiter la violence ? Quelle drôle d'idée. »

Tulsei vit son sourire s'agrandir, une certaine joie montant en lui. Il se présenta alors :

« Je m'appelle Tulsei, je suis commandant sur ce bâtiment avec Berius. Escouades jumelles. Vous avez participé à quels événements ?

- Quelques batailles du noyau en début de guerre, mais sinon principalement des conflits de bordure, où les habitants des planètes se rallient plus facilement à l'Union. Et vous ?

- On a commencé immédiatement avec les bordures extérieures du conflit, dont la bataille de Ramustaf. On étais dans le campement de Midrion au début de la guerre.»

Berius sourit devant leur cordialité, et proposa alors :

« Ça vous dise qu'on sorte un peu dehors histoire de discuter plus au calme ?  »

Tulsei finit rapidement son assiette et se leva. Ils sortirent alors du vaisseau, sentant la chaleur du désert autour d'eux malgré l'imposante ombre du croiseur qui les protégeait des soleils. Berius demanda alors à Zambasi, d'un air légèrement confu :

« Si vous êtes pacifiste, pourquoi avoir choisi de faire carrière dans l'armée ?

- Ce n'était pas vraiment un choix. »

Tulsei fronça les sourcils :

« Ce n'est pas illégal de forcer l'engagement ? »

Zambasi secoua la tête avant de répondre :

« Ce n'était pas forcé. Disons que la culture de mon continent, sur Olbia, n'est pas vraiment du genre à faire des odes à la paix intérieure et à la délicatesse physique. Ça ne me convient pas, mais je sais que si j'avais tenté de fuir, ils seraient parvenus à me retrouver et j'aurais passé un très mauvais moment. J'ai préféré m'engager dans l'armée, pour qu'ils pensent que j'ai suivi le glorieux chemin familial, et j'avais prévu de démissionner après quelques années. Mais bon... La guerre a éclaté, et je me voyais mal partir en plein milieu du conflit, surtout avec mon poste qui a comme but de limiter les dégâts. »

Tulsei, impressionné, déclara alors :

« Non seulement c'était intelligent de votre part, mais le fait de choisir de ne pas démissionner alors que vous en aviez l'occasion est vraiment courageux. »

Zambasi sourit avant de demander :

« Et vous, pourquoi vous être engagés ? »

Berius prit la parole :

« Par vocation. J'ai toujours vécu à proximité d'un mémorial des guerres ayant abouti à la création de l'Union, ça m'a inspiré. Je voulais faire en sorte d'éviter le plus que je pouvais d'autres morts. »

Tulsei parla à son tour, un arrière goût légèrement amer semblant pointer dans ses paroles :

« J'avais un amis dans l'armée. J'ai voulu suivre son chemin.»

Berius marqua un petit temps puis conclut :

« On s'est rencontrés pendant les entraînements, comme on étais affectés à la même compagnie, et on a fini par déposer une candidature de création de duo combattant. Ça a été accepté et depuis on a presque toujours des affectations dans les mêmes compagnies, ou au minimum sur la même mission quand on a pas le même croiseur.»

Tulsei hocha la tête et continua :

« On a fait en sorte de monter en grade en même temps, en suivant les mêmes cursus, et voilà, on se retrouve commandants sur le même croiseur.»

Zambasi sourit alors :

« C'est une drôle d'histoire ! Pour le moment je n'ai encore eu personne dans ma vie, peut-être que je trouverais aussi grâce à l'armée. Et sinon j'aurais tout le temps de trouver ensuite, quand j'aurais démissionné.»

Tulsei l'interrogea :

«Vous comptez faire votre reconversion dans quel domaine ?

- La science. Probablement l'ethnologie, je trouve ça vraiment passionnant. Il y a tant de cultures sur chaque planète, et tant de planètes dans cette galaxie ! Sans compter les civilisations et peuples disparus.»

La joie d'avoir rencontré une personne aussi singulière que Zambasi dans ce contexte militaire continuait de grandir en Tulsei, ainsi que son sourire. Une idée lui vint alors :

« Vous avez bien dit que votre poste était dans la négociation ?

- Oui, pourquoi donc ?

- Le Belliqueux n'est justement pas doté de cellule pour les négociations, on a réussi à trouver personne avant le décollage.»

Zambasi eut un petit sourire et un intérêt croissant se manifesta sur son visage. Tulsei continua :

« Est-ce que vous auriez envie d'un transfers de votre croiseur au notre ? Si nous nous positionnons en votre faveur cela devrait être accepté.»

Berius demanda alors :

«Vous êtes la seule personne à ce poste ou il y en a d'autres ? »

Zambasi avait alors un grand sourire peint sur ses traits et répondit avec un grand enthousiasme :

« Nous sommes quatre en me comptant... Vous feriez vraiment ça ?  »

Tulsei regarda Berius, qui approuva, avant de dire :

« Vous êtes particulièrement sympathique, cela vous aiderait, et aiderait également le croiseur. Tout le monde est gagnant sur tous les tableaux.»

Zambasi acquiesça alors vigoureusement, et Tulsei affirma, alors que le signal de la reprise de leur service retentissait :

« Dans ce cas on va voir ce qu'on peut faire !  »

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