Période Critique
Berius chercha alors les systèmes de sécurité, et trouva les caméras, puis chercha Zambasi. Il finit par trouver sa position, devant une console de contrôle des hangars, une arme à la main et surveillant les alentours. Alors qu'il activait le comlink, Zambasi se raidit soudain, pointant son arme en direction de quelqu'un. L'instant d'après, plusieurs tirs étaient échangés, dont Berius pouvait entendre le son de façon quelque peu distorue à travers le comlink. Plusieurs impacts firent éclater des morceaux de murs à proximité de Zambasi, qui prenait couverture tant bien que mal derrière la console. Alors que sa main dépassait, prête à tirer à nouveau, une balle lui traversa le poignet, l'obligeant à tout lâcher. Yorbun se montra alors, verouillant les portes autour d'eux et pointant son arme en direction de Zambasi, par terre, dos contre le mur. Le mutin ordonna alors :
« Donne moi les identifiants et les codes de ces hangars immédiatement.»
Zambasi eut un sourire crispé par la douleur et rétorqua :
« Fallait demander gentiment. C'est quoi le mot magique ?
- Je ne plaisante pas. Donne moi tout de suite les codes.»
Zambasi, la main tenant toujours son poignet ensanglanté, ne répondit pas, se contentant d'afficher le même sourire forcé et provocateur. Yorbun pencha alors légèrement son arme, tirant dans sa cuisse, avant d'à nouveau la lever. Zambasi hurla de douleur, lâchant son poignet inerte pour placer une main sur sa cuisse, puis posa doucement l'arrière de sa tête sur le mur, regardant le plafond en fermant les yeux, des larmes de douleur coulant sur ses joues. Yorbun répéta à nouveau sa demande :
« Donne moi les codes ! Je ne demanderais pas une quatrième fois. »
Zambasi, le souffle court et les dents serrées, tentait de reprendre sa respiration pour répondre, sous les yeux horrifiés de Berius qui continuait de regarder la scène par les caméras et de tout entendre par son comlink. Il se redressa comme il put, avant de se cramponner tandis qu'une nouvelle salve arrivait du Rancunier et les manquait de peu. À la console de contrôle des hangars, Zambasi parvint finalement à inspirer profondément, ouvrit la bouche, et parla en détachant bien ses syllabes, y plaçant toute la haine qu'il pouvait, et gardant son sourire forcé sur le visage :
« Je ne te donnerais pas un chiffre. Va mourir.»
Yorbun serra les poings avant d'appuyer sur la détente, abbatant Zambasi d'une balle dans le front. Berius plaça une main devant sa bouche alors que des larmes de colère se formaient dans ses yeux. Sur l'écran, Zambasi glissa sur le sol, les yeux ouverts et son sang pourpre coulant par terre, tandis que le second l'observait, son arme baissée, sans aucune expression de regret sur le visage. Il se tourna vers la console, ignorant la personne qu'il venait d'assassiner gisant près de lui, et tenta de déverrouiller les portes. Cependant, sans les identifiants de Berius ainsi que ses codes, lancers les chasseurs était impossible, et il frappa rageusement l'écran devant lui en constatant qu'il était incapable de trouver un moyen de contourner le système. Il déverrouilla alors les portes, retournant vers le pont afin de forcer Berius à lui donner ses codes.
Alors qu'il courait, suivit par le capitaine via les caméras de sécurité, une salve du Ranunier heurta de plein fouet le croiseur, désactivant presque ses boucliers, et faisant trembler l'ensemble du bâtiment. Les lumières clignotèrent, et certaines s'éteignirent complètement. Certains circuits dans les murs fumaient, et brûlaient parfois, tandis qu'une épaisse fumée blanche sortait de plusieurs grilles d'aération. Soudainement, dans un long grincement métallique ne présageant rien de bon, qui fut suivit par une nouvelle extinction des lumières durant plusieurs secondes, le système de gravité artificielle se désactiva. Les plaques métalliques tombées au sol se mirent à flotter dans les couloirs, tandis que les fils électriques tombant du plafond se mouvaient lentement, comme d'étranges algues multicolores. Autour de Berius, des morceaux de mousse venant du siège éventré s'élevèrent dans les airs, tout comme lui.
Prenant une profonde inspiration, il se propulsa alors avec sa jambe encore fonctionnelle, tentant de s'exercer rapidement au déplacement en apesanteur afin de retrouver les réflexes appris durant sa formation. Il garda un œil sur la porte, espérant que Yorbun n'allait pas arriver trop rapidement, puis retourna vers le fauteuil avant de tenter de trouver un moyen de l'arrêter. Il continuait de le voir progresser vers le pont, se propulsant efficacement au milieu des couloirs en s'accrochant aux divers tuyaux rendus visibles par la bataille, arme en main. Berius tenta alors de verrouiller les portes, mais comme pour le reste, il n'avait visiblement pas accès aux systèmes du contrôle du croiseur, l'empêchant d'effectuer une quelconque action et d'y communiquer. Seules les caméras, que Yorbun n'avait visiblement pas jugées dangereuses, étaient accessibles, ainsi que quelques autres sous systèmes inutiles comme les stocks disponibles, le menu du jour ainsi que les divers taux de gaz dans l'atmosphère artificielle du croiseur.
La communication longue distance afin de contacter l'Etat Major était également désactivée, et de toute façon, jugea Berius, ils n'auraient pas été d'une quelconque aide, peut-être même jugeraient-t-ils que la mutinerie de Yorbun était une bonne chose, au vu de sa désobéissance et du fait que le second avait accepté les ordres donnés, et à cause duquel le Rancunier était actuellement en train de recevoir des salves de missiles destructrices qui le mettaient visiblement aussi mal en point, et peut-être même davantage, que l'Implacable. Une idée lui vint alors, et il contrôla immédiatement les paramètres de communication. Si les canaux internes et longue distance étaient impossibles d'accès, les canaux inter-croiseurs semblaient eux toujours actifs. Peut-être trouverait-il une solution s'il parvenait à joindre Tulsei.
Il ouvrit alors immédiatement un canal de communication vers le Rancunier, mais seules des particules désordonnées s'affichèrent sur son écran. Il tenta à nouveau d'appeler, et cette fois le visage concentré et plein de colère s'afficha. Ce dernier demanda, une sévère haine dans la voix :
« Qu'est ce que tu veux ?
- Ce n'est pas moi ! Écoute, je n'ai pas beaucoup de temps, mais c'est Yorbun le responsable, il a tué Zambasi, il est en train de...»
Il ne put terminer sa phrase, heurté par son second qui s'était projeté sur lui afin de l'écarter de la console de commande.
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