Paysage De Guerre
Ils avancèrent alors parmis les bâtiments aux facades défoncées, montant parfois sur des restes de barricades et contournant des cratères. Quelques soldats arrivèrent en face, escortant une nouvelle colone de prisonnier marchants les mains sur la tête. À certains endroits, de petits feux brûlaient encore, parsemant les restes carbonisés d'un immeuble ayant été ravagé par les flammes. Finalement, guidés par le drone, ils arrivèrent vers le centre ville, qui avait été bien plus épargné par la bataille même si on pouvait remarquer de nombreux impacts de balle sur les murs et quelques traces d'explosion. De nombreuses tentes y avaient été dressées, gardées par des soldats de l'Union, protégeant un hôpital, un grand centre de restauration et quelques autres tentes servant d'habitations. Ils se dirigèrent alors vers la tente du milieu, où se trouvaient d'autres officiers, et parmi eux, la dignitaire qu'ils étaient venus escorter. Un général était en train de discuter avec elle, avant de les remarquer. Il arriva devant Berius et Tulsei, avant de les saluer et de leur indiquer d'un geste la personne qu'ils devaient emmener. Il parla :
« Voilà, assurez vous que personne ne lui porte atteinte ni ne cherche à lui porter secours, ramenez la simplement au capitaine du Stoïque. Il doit décoller dans quelques heures en direction de la planète centrale, où elle est attendue pour trouver un accord avec l'Union sur la rédition de la planète. J'ai cru comprendre que le Vif ne pouvait pas la prendre en charge, étant donné qu'il ne possédait pas de médiateur pour les négociations, rapport aux conditions de voyage. »
Berius hocha la tête et le général les salua à nouveau puis la dignitaire alla d'elle même vers les deux officiers avant de sortir de la tente, entourée par les soldats. Dehors, de plus en plus de civils affluaient vers les tentes afin d'y trouver des vivres, de quoi être soignés ou simplement un endroit où dormir après la destruction de leur logement. Tulsei serra légèrement les mâchoires, avançant derrière les autres, au même niveau que Berius. Ce dernier remarqua le visage fermé de son compagnon et demanda :
« Tulsei ? Il y a quelque chose qui te tracasse ?
- Le payasage disons. J'ai beau savoir que c'est le prix à payer, le tribut pour n'importe quel conflit, ce n'est pas vraiment très agréable.
- C'est normal de penser comme ça, tout le monde préfère de jolies villes en paix.
- J'essaie de relativiser... Mais c'est difficile. J'ai bien envie de dire à tous ces gens que maintenant ils ont rejoint l'Union, ou vont la rejoindre, qu'ils n'ont plus à craindre l'opression du Clan, qu'ils seront maîtres de leurs choix. Mais regarde les. Certains ici ont certainement tout perdu. Objectivement, évidemment que la situation pout Mudrizyl sera meilleure une fois dans l'Union, mais qu'importe qui les dirige... Ces civils ont pour certains perdu leur famille, leur foyer, tout ce qui faisait leur vie. Ce n'est pas réparable. »
Berius hocha la tête, approuvant, mais répondit :
«Mais si nous ne faisons pas ça, tu sais ce qui va se passer. C'est le Clan qui nous le fera subir, et il n'aura pas la bonté d'installer des hôpitaux et des restaurants pour les désœuvrés lui. Et ce genre de chose peut encore totalement arriver, la guerre est loin d'être finie. Ce genre de sacrifice est le prix malheureux à payer.»
Terminant sa phrase, il marcha sur un papier qu'il regarda, s'arrêtant. Tulsei s'arrêta également et observa l'affiche rouge et noire, légèrement brûlée. Berius la prit dans sa main et lui montra :
« Une affiche de propagande militaire du Clan. Mis à part les quelques publicités pour s'engager, relativement éparses, tu vois souvent ça dans l'Union ? Depuis qu'on est entrés dans la ville, c'est facilement la quinzième que je vois, et je pense que beaucoup ont brûlés avant qu'on arrive.»
Il jeta l'affiche par terre, reprenant sa marche derrière l'escorte, en même temps que Tulsei, avant de continuer :
« Ces gens ont perdu beaucoup, mais si le Clan gagne, on perdra bien plus. Et il en a la possibilité.»
Tulsei hocha légèrement la tête, avant de pousser un soupir devant les bâtiments effondrés qui commençaient à nouveau à apparaître. Après quelques pas, il fronça les sourcils avant de se tourner vers l'un des bâtiments. Il lui avait semblé entendre un son, sans en être certain. Berius le regarda, avant d'observer l'endroit plus attentivement, ayant aussi entendu une voix. Ils donnèrent l'ordre aux soldats de s'arrêter quelques instants, en faisant venir cinq avec eux pour aller voir si une personne avait besoin d'aide. Arme en main, ils approchèrent de l'entrée. Berius fit un petit signe de tête aux autres avant de passer le pas de la porte en pointant son arme dans toute la pièce.
Il ne trouva personne ne pouvant représenter un danger, uniquement un enfant couvert de poussière pleurant parmi les décombres. Haussant les sourcils et verifiant qu'il n'y avait aucun piège, il dit alors :
« C'est un enfant seul. Pas de danger apparent. »
Tulsei entra également, tandis que Berius s'accroupissait devant l'enfant en parlant doucement :
« Salut toi... Qu'est-ce que tu fais encore là dedans ? »
Tulsei sentit une sensation très désagréable lui tordre les entrailles, remarquant une flaque de sang à demi séchée sous les décombres, ainsi qu'en y regardant mieux une main couverte de poussière en dépassant. Il inspira et chuchota ce qu'il avait vu à Berius qui inspira profondément avant de dire gentiment à l'enfant, qui avait cessé de pleurer et les regardait d'un air apeuré :
« Tu ne vas quand même pas rester ici dis moi... Viens, n'aie pas peur. Il y a des gens qui pourront s'occuper de toi dehors. On ne te fera aucun mal.»
L'enfant hésita un instant avant d'avancer, sortant avec eux en dehors. Tulsei regarda ailleurs, une petite boule dans la gorge, tandis que Berius faisait signe à des soldats se dirigeant vers le centre ville de prendre l'enfant avec eux. Quand cela fut fait, ils se remirent à marcher en direction de la sortie, regagnant après quelques dizaines de minutes la barge de débarquement qui les attendait, avant de repartir de la ville dévastée.
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