Mission De Routine
Trois jours plus tard, les deux officiers furent envoyés en mission d'observation de la capitale avec chacun une dizaine de soldats. Zambasi choisit de les accompagner, mais les seconds Yorbun et TK-782 restèrent au camp pour s'occuper du reste des troupes. Le vaisseau de patrouille vint les chercher au petit matin et décolla alors rapidement, fonçant au dessus de la lande verdoyante en direction de la capitale de la planète, dernier bastion de résistance défiant toutes les prévisions à son encontre.
Ils finirent par arriver en vue de la capitale et le vaisseau s'arrêta alors derrière une colline avant de se poser. Les soldats en sortirent et commencèrent à installer les équipements de surveillance. En effet, à cause des canons à portée orbitale de la ville, la surveillance satellite était impossible, et le déploiement régulier d'équipes de surveillance devait être effectué afin de garder en permanence les données actualisées. La ville était surplombée d'un grand bouclier actif en permanence, n'étant que parfois éteint en certains endroits pour faire feu sur un objet suspect en orbite. De grands immeubles s'y élevaient et la majorité de sa périphérie et des villes de l'agglomération avaient été vidées, soit fuies, soit évacuées vers le centre. D'après les rapports, le lieu était auto suffisant, ou du moins pouvait générer suffisamment de nourriture et d'eaux pour tenir quelques années sans rapports avec l'extérieur.
Sous le bouclier, quelques vaisseaux du Clan volaient, surplombant la ville et surveillant la population. Les appareils de surveillance du petit groupe furent installés et la mission d'observation commença. Ils devaient ainsi rester durant deux heures afin de transmettre en permanence un flux vidéo doublé de leur propre expertise, dans le cas où une chose suspecte arriverait. Dans le vaisseau, un soldat les informa après avoir reçu une communication du camp de base :
« Les croiseurs de renfort sont arrivés en orbite de la planète.»
Berius lui fit un signe de tête pour lui faire comprendre qu'il avait reçu l'information avant de demander :
« Quelque chose à faire en conséquence ?
- Rien qui ne m'ait été transmis.»
Tulsei affirma, en observant la capitale :
« Rien qui ne modifie notre affectation donc. On va rester ici pour regarder en espérant qu'il se passe quelque chose.»
Zambasi sourit avant de dire :
« J'aurais tendance à espérer qu'il ne se passe rien, je n'ai que très peu envie de partir à l'assaut. Avec un peu de chance les prévisions vont finir par s'avérer vraies et la ville va finir par accepter de mener des négociations.»
Berius acquiesça mais rétorqua :
« Au vu de la façon qu'ils ont eu de rejeter les propositions depuis plusieurs semaines, je vois difficilement comment les choses pourraient changer.»
Tulsei soupira :
« Pourtant à l'Etat Major ils avaient affirmé qu'en moins de 10 jours ils allaient par eux-mêmes demander la signature d'un traité. Étonnant que rien ne se soit passé comme prévu, ils ont rarement tendance à se tromper. Encore moins à ce point.»
Zambasi eut un sourire en coin :
« À croire qu'il ne faut pas accorder trop de confiance à notre cher État-Major.»
Alors que Tulsei allait renchérir, le soldat dans le vaisseau les informa :
« Ce n'est pas clair, je reçois plusieurs informations contradictoires, mais il y a un risque qu'on doive évacuer la zone d'ici peu. On ne m'a rien dit sur les raison. Je vais essayer d'en savoir plus.»
Berius fronça les sourcils et s'approcha de la cabine tandis que son conjoint le regardait, cherchant à comprendre ce qu'il se passait. Les soldats utilisant les appareils d'observation les avertirent alors :
« La capitale active ses canons. Ils se mettent à pointer vers l'Ouest on dirait... Nord Ouest.»
Tulsei s'approcha d'eux et regarda à son tour sans comprendre ce qui arrivait. Il se tourna vers Berius et s'enquérit :
« Des nouvelles ? Il y a de l'agitation du côté de la capitale.»
Berius secoua la tête sous le regard inquiet de Zambasi et répondit :
« On nous dit de nous tenir prêts mais rien de concret. Il y a plusieurs sources d'émission radio, et des instructions contradictoires. Je ne sais pas du tout ce qui est en train d'arriver.»
Une certaine agitation prenait le groupe, tandis que dans la ville, les canons se mettaient à charger et qu'une sirène commençait à sonner dans le lointain. Zambasi pesta :
« Bon sang mais qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi on a aucune info ? »
Berius haussa les épaules, concentré sur les diverses informations qu'il écoutait, avant de se raidir et de se retourner vers eux :
« Je viens d'entendre les mots "Bombardement orbital". »
Tulsei avança d'un pas, les poings serrés avant de demander rageusement :
« Ils vont bombarder orbitalement la ville ? Elle est remplie de civils ! »
Zambasi tourna son regard vers les canons, qui avaient envoyé un missile en direction de l'atmosphère, tandis que de nouvelles alarmes se mettaient à sonner dans la capitale. Tulsei observait les événements, impuissant, serrant les poings et contenant la frustration intense qui le prenait. Berius cria presque :
« Le bombardement est confirmé ! »
Tulsei posa ses mains derrière sa tête, commençant à paniquer :
« Mais qu'est-ce qui leur prend ? Pourquoi ils font ça ? »
Le soldat dans la cabine les avertit alors :
« J'ai reçu un ordre d'évacuation ! »
Berius ouvrit grand les yeux et ordonna :
« Allez les gars on plie bagage, évacuation immédiate de la zone ! »
Dans la capitale, les canons avaient à nouveau fait feu, tandis que les soldats du petit groupe avaient rangé le matériel d'observation et allaient le disposer dans le vaisseau. Berius pesta :
« On retourne au camp. Ils vont m'entendre dans la hiérarchie.»
Tulsei hocha la tête tandis que tous entraient dans le vaisseau et renchérit :
« Tu ne vas pas être le seul qu'ils vont entendre.»
Zambasi observait encore la ville, semblant en pleine submersion par des sentiments contradictoires, avant de se décider à courir vers le vaisseau de patrouille, les yeux humides, murmurant en boucle :
« C'est pas possible. »
La rampe du vaisseau se ferma et tous se positionnèrent devant les fenêtres tandis que les moteurs se mettaient à gronder. Les canons de la ville firent feu une fois de plus, et le groupe commença à s'élever. Ils se mirent alors en route, tandis qu'une série éblouissante d'explosions suivies d'une déflagration qui fit trembler le vaisseau provinrent de la ville. Après que la lumière se soit dissipée, ils purent voir que la ville était encore intacte mis à part quelques colonnes de fumées commençant à s'en élever, et ses boucliers avaient disparu. Alors que l'équipage retenait son souffle, une nouvelle série d'explosions, encore plus puissante que la précédente, ébranlèrent la coque, tandis qu'au dehors tout n'était plus qu'une vive lumière blanche. Ils évacuèrent à vive allure, tandis que l'éblouissement se dissipait et qu'une immense boule de feu se distinguait à l'endroit où la ville était encore quelques instants auparavant, dévastant tout sur son passage et ne laissant aucun espoir à toute vie s'étant trouvée dans la capitale à cet instant.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top