Le temps resta suspendu de longues secondes, tandis que les vaisseaux se jaugeaient et évaluaient leurs forces. Loin derrière, les défenseurs étaient en train de s'éloigner, emmenant avec eux l'Offensif et le Protecteur. Personne ne faisait un mouvement ou n'engageait une manœuvre. Soudainement, une énorme impulsion électrique jaillit du Céleste, et des arcs de foudres éblouissants d'une puissance incommensurable furent générés, heurtant de plein fouet les boucliers des attaquants. Berius demanda immédiatement :

« Diagnostique système ! Combien de boucliers restant ?

- Encore 25% capitaine. Ce tir nous a fait perdre 53% en un seul coup !

- On ne peut pas se permettre d'à nouveau prendre une décharge de ce type ! Baissez tous les systèmes, et allouez l'énergie restante à la régénération des boucliers. Épargnez les systèmes de visée, de survie et de gravité artificielle.

- Compris capitaine ! »

Immédiatement, chacun se mit en action, tandis qu'un canal de communication était ouvert entre les trois croiseurs. Tulsei prit la parole en premier :

« Je propose qu'on tire tous une salve en même temps, ppur évaluer l'état de ses boucliers. Si ils sont suffisamment bas, on tente des lasers coordonnés. Sinon, on continue l'attaque. Ça vous convient ? »

Les deux autres capitaines acquiescèrent, et les canons se mirent à viser. Cependant, en même temps, ceux du Céleste avaient déjà fait feu dans leurs directions, les forçant à esquiver. La capitaine du Colosse dit alors :

«Après la manœuvre, on tire immédiatement, pour ne pas leur laisser le temps de recharger ! »

Les trois bâtiments se mirent en mouvement, évitant la majorité des tirs, plusieurs exposants cependant dans une gerbe de feu contre leurs boucliers. Ils répondirent quelques secondes plus tard avec leur propre salve de tirs, qui fila dans l'espace en direction du croiseur ennemi. Ce dernier, à cause de son importante masse, ne put bouger assez vite pour les éviter, et en reçut la majorité de plein fouet, provoquant une large vague blanche contre ses boucliers. Zambasi affirma alors :

«Ses boucliers sont bas, et au bors de la surcharge ! Encore quelques salves et ça sera bon ! »

Ils ordonnèrent immédiatement le chargement des canons lasers, et la capitaine du Colosse les avertit alors :

« Importante vague d'énergie en chargement sur le Céleste ! Leurs générateurs de foudre vont bientôt créer une nouvelle décharge, et mon croiseur ne pourra pas tenir.»

Tulsei crispa ses doigts sur son accoudoir, et TK-782 affirma alors :

«Si nous tirons à nouveau une salve chacun au moment de l'impulsion, la foudre frappera nos obus et non nos vaisseaux, du fait de leur proximité.»

Son capitaine le remercia immédiatement et avertit les deux autres avant d'ordonner le chargement des canons. Quelques secondes plus tard, ils étaient à nouveau prêts à tirer, et la capitaine du Colosse les tint au courant :

« Prochaine impulsion chargée aux deux tiers... Aux trois quart maintenant.»

Ils attendirent, retenant leur souffle en espérant que la stratégie de TK-782 allait effectivement fonctionner, sans quoi ils allaient probablement devoir abandonner la poursuite au mieux, et n'en auraient pas l'occasion au pire. Rapidement, une communication venant du Colosse cria :

« Impulsion prête ! Tirez ! »

Les trois croiseurs lancèrent en même temps leurs salves de missiles, qui filèrent à toute vitesse dans les kilomètres qui séparaient les bâtiments entre eux. Dans le même temps, la foudre éblouissante venant du Céleste jaillit dans l'espace, et alla directement frapper les tirs, comme prévu. Dans une explosion coordonée, les vaisseaux furent illuminés d'une lueur orangée durant plusieurs secondes. Berius pesta. Depuis le début de cette confrontation, ils n'avaient eu l'occasion que de tirer une seule salve ayant touché sa cible, et les boucliers ne remontaient que bien trop lentement malgré l'énergie qui leur était allouée. Il ordonna immédiatement de charger les canons pour la salve suivante, se préparant à sommer l'équipage pour une nouvelle manœuvre d'esquive.

Le Céleste était selon ses diagnostics en train de recharger également ses canons, et la course était à celui qui arriverait à tirer le plus vite possible afin d'obliger l'autre à esquiver et donc annuler les calibrations de sa visée. Tulsei demanda :

« Je suis prêt à tirer, vous aussi ?»

Berius répondit à l'affirmative après une rapide vérification auprès de ses officiers, mais la capitaine du Colosse, visiblement angoissée, affirma n'avoir pas encore terminé :

« J'ai de nombreux problèmes techniques sur le vaisseau, les défaillances s'enchaînent et on arrive pas à les contenir. Le chargement prend plus de temps qu'il ne devrait, et les canons chargés ont du mal à verrouiller leur cible.»

Berius serra le poing, prêt à demander une esquive, cependant la confirmation de tir arriva enfin du Colosse, et la salve fut immédiatement tirée depuis les trois bâtiments vers le Céleste, qui ne put à nouveau effectuer qu'une manœuvre maladroite et lourde, ne lui permettant d'éviter qu'une minorité des tirs de l'Union. Ses boucliers s'illuminèrent à nouveau, montrant toujours plus une surcharge proche. Sans laisser le temps à ses attaquants de respirer, il envoya à son tour ses tirs. Ils esquivèrent alors, ne parvenant pas à tout éviter.

« Encore 19% ! »

Cria un officier de pont, tandis que chacun se retenait à sa console dans le tremblement du vaisseau. De nouvelles plaques métalliques tombèrent du plafond et des murs, révélant encore des fils électriques. Des étincelles jaillirent de certains circuits, tandis que le système d'aération filtrait efficacement la fumée provenant de petits feux s'étant déclenchés dans des générateurs locaux. La communication se brouilla quelques secondes, et Berius demanda :

« Combien de bouclier il vous reste à tous ? »

La réponse de Tulsei fut immédiate :

« Il me reste encore 25, 26% de mes boucliers, et toi ?

- Encore 19, bientôt 20. Colosse ? »

Seule une voix déformée et saturée leur provint de l'autre croiseur, ne leur permettant de discerner aucun mot. Le système de communication du Colosse avait visiblement subit d'importants dégâts, l'empêchant de leur fournir des indications. Berius dit alors, espérant être entendu malgré tout :

« Commencez à verrouiller la visée de vos canons ! Encore une salve et leurs boucliers devraient tomber.»

Aucune réponse ne provint du Colosse, les empêchant de savoir si tout était compris, tandis que Tulsei suivait immédiatement les indications.