Exploration Du Réseau
« C'est énorme. » affirma Tulsei dans un souffle. Tous approuvèrent, y comprit Berius à contrecœur. Tous avaient conscience que la divulgation d'une pareille information pourrait faire un bruit incroyable, et mettre profondément à mal l'image de l'Etat-Major, en plus de plonger le Sénat dans un scandale difficilement évitable. Zambasi dit joyeusement, sur un ton revanchard :
« On a enfin de quoi leur faire ravaler leur égo, tous autant qu'ils sont. »
TZ-1719 hocha la tête avant d'affirmer :
« Je vais communiquer ces informations à des médias, doublées de mes identifiants et codes. Le temps que la fuite soit détectée, trop de fichiers auront été copiés pour pouvoir nier, et la fermeture de mon accès au réseau n'aura rien de grave. Je n'ai pas particulièrement peur de subir la justice, j'irais faire une copie de ma mémoire dans un ordinateur avant les sanctions, et si je suis puni, y comprit avec de la prison, je me désactiverais, laissant ma sauvegarde prendre le relai en secret. »
Tous le regardèrent avec de grands yeux, y comprit TK-782 malgré le fait évident que sa conception ne lui permettait aucune modification de ses expressions faciales. Bahara demanda :
« Tu es vraiment sûr que tu veux faire ça ? Les conséquences seront très importantes pour toi. »
Le droïde hocha la tête avant de répondre :
« En vérité ça fait un moment que je souhaite quitter l'armée, j'attendais juste une occasion de partir en beauté et de les faire se rappeler de moi. La voilà. »
TK-782 les interrogea alors sur un ton taquin :
« Est-ce qu'une seule personne ici n'est pas dégoutée par l'armée et ne souhaite pas la quitter après la guerre, ou même avant ?»
Ils rirent un instant mais furent alors interrompu par Berius, qui affirma :
« Moi. Moi je ne veux pas quitter l'armée, ni maintenant, ni après la guerre. Et je n'en suis pas dégouté. Ce que vous allez faire c'est de la divulgation illégale d'informations classées et limitées pour une bonne raison par l'Etat-Major, peut-être même par le Sénat. Ne comptez pas sur moi pour vous soutenir dans cette démarche.»
La gêne s'installa alors dans le groupe, mêlée d'un certain étonnement devant la ténacité de la loyauté de Berius envers l'Union, quand bien même de nombreux éléments lui avaient été présentés pour démontrer qu'elle n'était désormais plus digne de confiance. TZ-1719 assura alors :
« Oh mais personne n'a à me soutenir, au contraire. Aucun d'entre vous n'est au courant que j'ai cette intention, quand je le ferais, où, et à qui ces informations seront envoyées. Vous n'avez d'ailleurs jamais été vraiment proches de moi, et n'avez aucune connaissance de l'existence du programme de limitation. N'est-ce pas ? »
Dans un petit sourire, tous acquiescèrent à l'exception de Berius qui les regardait, effaré et outré devant leur comportement si déloyal envers l'Union, qui les avait pourtant protégés, élevés, et permettait maintenant d'apporter la démocratie au reste de la galaxie. Il serra la mâchoire avant de saisir Tulsei par le poignet d'une main de fer et de grogner :
« Toi, viens. Il faut vraiment qu'on discute. »
Ils s'éloignèrent sous le regard des autres avant d'entrer dans un petit local inutilisé. Berius s'exclama alors :
« Tu te rends compte de ce que tu es en train de faire Tulsei ? Que tu ruines ta carrière peut-être ta vie ?
- Car c'est juste.
- Il n'y a rien de juste à envoyer des informations confidentielles aux médias.
- Ce informations ne devraient même pas être confidentielles, la majorité sont des fichiers qui auraient dû être publics et connus de tous. Beaucoup l'ont même été à un moment avant d'être retirés de la consultation.
- Pour une bonne raison !
- Car ça tâchait l'image de l'armée, pas pour des raisons de secret ou de danger.
- Et qui tu es pour savoir juger sans avoir tous les éléments à disposition que ces fichiers étaient effectivement sans danger ?
- Une liste de pertes civiles n'est pas un danger pour l'armée, elle ne révèle pas la position de nos troupes, notre stratégie, nos technologies ou je ne sais quoi encore.
- On n'est pas des stratèges Tulsei, on est pas analystes, on ne sais pas l'intérêt que pourrait revêtir ces fichiers pour le Clan.
- Parce qu'ils n'en ont pas. Si ils étaient vraiment importants, ils seraient classés, ils seraient secrets, ils ne seraient pas "limités" par un programme spécialement codé à cet effet.
- Tu imagines des choses, il y a différents niveau de secret, celui ci est juste le premier.
- Mais ouvre les yeux Berius, tu ne vois pas que tu défends un cas désespéré ? L'Union fait tout ça dans son intérêt, pas dans l'intérêt de la poursuite des combats. Si ces fichiers étaient divulgués, la suite de la guerre ne changerait pas, mais l'image de l'armée, elle, en prendrait un coup.
- Arrête de dire n'importe quoi, ta colère pour ce qui est arrivé sur Zankdal biaise totalement ta vision, tu t'imagines des choses, tu diabolises l'Union.
- Et toi tu en es fanatique, j'en viens à me demander si tu défendrais un génocide si l'Union affirmait qu'il était nécessaire face au Clan.
- Tu t'entends parler ? Bien sûr que non, je veux bien que l'Union fasse des choses violentes face au Clan, mais un génocide dépasserait les bornes ! Tu me prends pour quelle espèce de monstre ? »
Tulsei se rendit compte qu'il était allé un peu trop loin dans sa colère et baissa légèrement le ton :
« Désolé, je ne le pensais pas.
- J'espère bien que tu le pensais pas. Tu vois, ta colère te fais dire n'importe quoi.
- Ne m'invente pas une analyse psychologique Berius, je sais très bien quand je dépasse les limites et quand je sais ce que je dis.
- Moi aussi, alors à l'avenir ne me prête pas d'intention fanatique comme ça.»
Ils se regardèrent, tendus, un mélange de colère et de frustration dans les yeux, puis Berius sortit de la pièce, suivit par Tulsei. Ce dernier retourna auprès des autres pour continuer d'explorer ces fichiers limites, tandis que Berius rentra dans leurs quartiers et ne sortit pas de la journée.
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