Dernière Soirée Avant Le Départ
Quelques heures plus tard, la fenêtre virtuelle de leur petit logement montra le soleil se coucher sur la ville, et peu après leurs amis arrivèrent. Ils étaient une demi douzaine, tous rencontrés dans l'armée de l'Union, et avaient chacun apportés quelque chose à manger ou boire. Ils s'installèrent autour de la table et se mirent à discuter, tout en consommant ce qu'ils avaient apportés. Berius et Tulsei avaient sorti tout ce qu'ils avaient de périssable, n'allant pas revenir avant un long moment. Leurs amis les félicitèrent pour leur montée en grade, et portèrent un toast, puis les interrogèrent sur le camps d'entraînement dans lequel ils allaient passer les prochaines semaines. De manière naturelle, la discussion finit par s'orienter sur la guerre qui se faisait de plus en plus certaine au fil des jours. Tulsei continua de maintenir sa position :
« Je pense qu'une solution sera trouvée pour éviter un conflit. J'ai confiance en l'Union.»
L'un de ses amis, à la peau bleue, rétorqua :
« Le Clan Cosmique, ce ne sont pas les mêmes. On est pas mal proche de la dictature, voire du fachisme. C'est pas les combats qui leur font peur, eux.»
Un autre, avec une étrange crête écailleuse multicolore poursuivit :
« C'est même l'inverse en fait. S'ils peuvent continuer leur conquête du territoire galactique, ça les arrange. Et puis vous connaissez, le culte de la violence, tout ça. »
Berius approuva :
« Si la capitale du Clan est dans le système de Maliots, c'est pas pour rien. La planète est pas connue pour son pacifisme.»
Un autre, insectoïde, intervint :
« Et puis quand même, ils ont vaincu l'Empire Galtinec ! Je sais que c'était il y a 120 ans, mais ils faut pas rigoler avec ces gens, je pense pas qu'ils aient particulièrement faibli depuis.»
Berius fronça légèrement les sourcils et répondit alors :
«L'Union, à la base, c'était des systèmes qui ont prit leur independance du Clan, et d'anciens systèmes Imperiaux. On vient littéralement de ces deux puissances, on est pas des petits nouveaux qui n'ont aucune chance ! »
Les autres approuvèrent. Tulsei parla à nouveau :
« Si la guerre ne se fait pas, il n'y a de toute façon pas de raison de discuter des différentes puissances de chacun.»
L'insectoïde se remit à parler :
« Tulsei, je sais que t'es un éternel optimiste. Mais quand même, admet le, si on évite le conflit, ça tiendra du miracle.»
Celui à la peau bleue continua :
« Même l'Union a l'air de s'être résolue à ça. Ils ont avancé votre envoi au camps d'entraînement. Moi, je suis affecté à la protection de l'astroport en ce moment, et bien crois moi, tout le monde s'affaire. Les croiseurs reçoivent de grosses cargaisons de munitions, de nouvelles armes sont intégrées, il y a même eu des commandes de destroyers.»
Un autre, avec des ailes vestigielles dans le dos, poursuivit :
« De toute façon c'est évident maintenant. Les relations commerciales ont commencé à baisser depuis des mois, d'ici une semaine maximum il n'y aura plus aucun échange entre les deux. Et je ne parle pas des civils, qui ne transitent presque plus entre les deux.»
Celui à la crête multicolore hocha la tête et conclut :
« Même les relations diplomatiques sont tendues. Ça ne passe plus que par des visio-conférences, alors qu'avant ils se rencontraient en personne, et leurs échanges se font de plus en plus rare. Les services de renseignements ont aussi confirmé des gros mouvements de troupes de leur côté.»
Berius vida son verre avec une mine sombre, et prit la parole :
« Des mouvements de troupe il y en a aussi de notre côté. Maintenant, c'est surtout à voir qui va tirer en premier, qui fera exploser le premier obus, qui versera le premier sang.»
Un amer grommellement d'approbation fit le tours de la table, tandis que chacun finissait son verre et que les derniers aliments étaient consommés. Les amis se levèrent alors, et firent tous une accolade à Berius et Tulsei, leur souhaitant bon courage pour le voyage et l'entraînement, mais également pour le probable conflit à venir, s'ils ne parvenaient pas à se revoir avant d'être affectés quelque part. Ils furent ensuite raccompagnés à la porte, et après les dernières salutations, le couple retourna dans le logement pour nettoyer un peu la table. Ils firent ensuite les dernières préparations pour leurs valises. Berius alla s'allonger sur le lit, fixant le plafond. Il sentait une tension de plus en plus intense grimper en lui, suivie d'une profonde angoisse. Tulsei le rejoignit pour se coucher, mais remarqua son état. Il se coucha sur le côté et posa doucement sa main sur la joue de Berius, qui tourna la tête vers lui, avant de parler, la voix légèrement tremblante :
« J'ai vraiment peur de ce qui va arriver. C'est pas les opérations habituelles là, on parle d'un conflit qui concerne des centaines de systèmes, de ce qu'on sait, il n'y a encore jamais eu tant de planètes impliquées dans un conflit avant. Et je suis vraiment pas sûr que l'Union puisse faire face.»
Tulsei lui caressa doucement la joue et tenta de lui faire un sourire rassurant, tandis que son conjoint se tournait à son tours vers lui avant de l'enlacer, toujours angoissé :
« On va vivre littéralement la plus grande guerre de l'Histoire connue, depuis que les premiers systèmes avec une technologie assez avancée sont entrés en contact.»
Tulsei lui caressa doucement les cheveux et parla :
« Je le sais bien Berius. Mais il faut essayer de voir ça différemment. On a une chance de faire triompher notre système démocratique. Pour la première fois depuis plus de mille an, la première puissance galactique pourrait être un système qui privilégie la liberté des individus.»
Berius hocha légèrement la tête, puis se recula légèrement, légèrement moins angoissé, pour poser son front contre celui de Tulsei qui continua :
« Et puis, on a déjà parlé de ça. L'Union a une puissance presque équivalente à celle du Clan. On a nos chances. Vraiment.»
Berius sourit légèrement et l'embrassa, avant de dire, à moitié pour se rassurer :
« De toute façon l'Union t'a dans ses rangs. On ne peut pas perdre.»
Tulsei sourit et se serra contre lui, l'embrassant à son tour avant de chuchoter à son oreille :
« Et avec toi dans ses rangs, on ne risque rien non plus. Tant que tu es là, il ne pourra rien arriver de mal.»
Ils s'embrassèrent à nouveau et leurs jambes s'entremêlèrent, tandis qu'ils passaient mutuellement leurs mains sous le haut de l'autre. De toute évidence, ils avaient envie de passer une dernière nuit agréable avant le début des opérations militaires qui prendraient d'ici peu tout leur temps.
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