Dernière Confrontation

Berius fut plaqué contre un mur, tandis que Yorbun serrait les dents et lui disait :

« Tu penses vraiment que tu vas t'en sortir comme ça ? »

Le capitaine le saisit alors par le col avant de le retourner à son tour contre le mur et de lâcher :

« Tu vas regretter d'avoir tué Zambasi.

- C'était entièrement mérité. Ce n'était qu'une petite vermine comme vous, dont personne ne se soucie. Sa mort ne changera rien au cours des choses.»

Berius lui cracha au visage, avant de tenter de saisir son arme. Yorbun la prit au même moment, et ils se retrouvèrent à nouveau en face à face, tentant de prendre le dessus, cette fois flottant dans un vaisseau toujours plus proche de la destruction. Le capitaine tenta de poser son doigt sur la détente, mais Yorbun prit à nouveau son élan pour lui donner un coup de tête. Cette fois cependant, Berius était préparé, et se recula au bon moment, profitant de la légère confusion de son adversaire pour appuyer sur la détente de l'arme à de nombreuses reprises. Cette dernière fit alors feu dans le vide, trouvant des tuyaux qui laissèrent échapper de la vapeur dans un sifflement strident. Après encore une dizaine de tirs pendant lesquels Yorbun tentait de reprendre le dessus, les déflagration firent place à un simple cliquetit, indiquant que l'arme était maintenant vide.

Le mutin poussa un cris de rage, donnant un violent coup de genoux dans le ventre de Berius, qui eut le souffle coupé, puis lui arracha l'arme des mains avant de le frapper avec la crosse. Le capitaine se propulsa alors vers l'autre côté de la pièce pour tenter de gagner un court répis, voyant son sang s'échapper en petites bulles de sa blessure au front, et se servit des fils électriques pendant partout autour de lui pour trouver de quoi avancer. Yorbun l'interpella d'un ton moqueur :

« Tu peux toujours essayer de fuir comme un lâche, à la fin je vais te rattraper et te tuer, comme je l'ai fait à Zambasi. Tu aurais dû le voir, à me supplier de lui laisser la vie !

- Menteur ! J'ai tout vu par les caméras, j'ai tout suivi, et il n'y a jamais eu de supplication, même pas de demande. Tout ce à quoi tu as eu droit, c'est des moqueries, et une invitation à aller mourir. »

Yorbun sembla un instant surprit, avant de rétorquer :

« Plus malin que je pensais. C'est vrai, j'ai menti. Mais le résultat est le même. Je lui ai mis une balle dans la tête.

- Et son invitation à aller mourir sera suivie, compte sur moi.

- Tente toujours, sale traître ! »

Il se lança alors sur Berius, les poings serrés, prêts à frapper, mais Berius tappa contre le plafond, se dirigeant vers le sol et lui permettant d'éviter l'attaque. Yorbun grogna avant de se retourner en s'accrochant aux fils, et se jeta à nouveau sur Berius, qui ne put pas l'éviter. Il se décala cependant suffisamment pour pouvoir lui attraper le bras, avant de le frapper violemment contre sa cuisse, faisant lâcher l'arme à son ennemi. Elle vola alors dans la pièce, sans qu'un des deux ne puisse l'atteindre, et ils recommencèrent alors à frapper, Yorbun tentant le plus possible d'atteindre la cuisse blessée de Berius pour lui faire perdre ses moyens, mais ce dernier arrivait toujours à bloquer ou éviter le coup. Le capitaine se saisit alors d'une plaque métallique qui passait et frappa immédiatement avec la tranche. Une large plaie s'ouvrit alors sur la joue de Yorbun, qui hurla avant de tenter de se propulser vers l'une de ces plaques à son tour, mais Berius lui attrapa le col, tout en s'accrochant aux fils pendant du plafond.

Yorbun eut le souffle coupé durant une seconde, tandis que Berius le ramenait vers lui et lui passait rapidement plusieurs des fils autour du cou, avant de violemment tirer. Étranglé, Yorbun porta les mains à sa gorge pour tenter de se dégager, agitant en vain les jambes dans le vide et ouvrant grand la bouche pour chercher de l'air. Berius serrait les dents, continuant de tirer de toutes ses forces tandis que l'énergie de son ennemi baissait progressivement et que ses gestes se faisaient plus rares et spasmodiques. Dans d'écoeurants bruits de respiration sonores, Yorbun continua de mouliner dans le vide, ne parvenant à rien. Les vaisseaux sanguins dans ses yeux se mirent à éclater, tandis que ses tentatives de chercher de l'air s'affolaient. Après plus d'une minute dans cette affreuse position, il cessa complètement de bouger, ses yeux morts fixant le sol sans le voir. Berius continua de serrer plusieurs secondes encore, avant de lâcher.

Il retourna alors le cadavre de Yorbun vers lui, afin de s'assurer de sa mort, et lui chuchota :

« Ça, c'est pour Zambasi, sac de pus.»

Puis il jeta le corps dans une autre direction, le faisant heurter un mur dans un impact sinistre. Autour de lui, le croiseur semblait tomber en ruine, et il se propulsa à nouveau vers la console de communication, où le visage de Tulsei figurait toujours. Ce dernier le vit et demanda :

« Ce n'est pas toi ?

- Non... C'était Yorbun, j'ai réussi à le tuer, mais je n'ai plus accès à quoi que ce soit. Je ne peux plus contrôler le croiseur, je ne peux plus communiquer pour donner des ordres, rien du tout. Je vais essayer de faire comprendre aux timoniers qu'ils doivent éloigner l'Implacable pour arrêter de tirer sur le Rancunier.

- Non, ce n'est pas la peine Berius.»

Ce dernier fronça les sourcils sans comprendre, avant de demander :

« Ce n'est pas la peine ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Le Rancunier a subit des dégâts critiques. On a fait évacuer le nombre de personnes qu'on pouvait, tous les autres pods sont détruits. Notre gravité artificielle a lâché, les systèmes de survie sont aussi en train de disparaître. Le croiseur est perdu, et les renforts n'arriveront pas à temps pour nous aider. Que tu fasses éloigner l'Implacable ne changera rien, la suite de l'histoire esr déjà écrite. Nous sommes condamnés.»

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