Berius répondit donc :

« Le second... Il s'appelle Yorbun. En tout cas celui qui m'es affilié. Très carré, très pro, il a l'air extrêmement efficace, et fidèle à l'Union. Je vois difficilement comment il pourrait poser un quelconque problème, il sera même certainement d'une grande aide. Il a l'air determiné à servir notre cause.»

Tulsei retint un sourire devant cette description, trouvant cette description plus angoissante qu'autre chose. Puis il parla à son tour :

« Et moi on m'a affilié un robot, TK je ne sais plus combien. Il a l'air très pro et carré aussi, sûr de lui, tout ça. Et avec de l'humour en plus, et de l'esprit. Je pense que tu t'entendra bien avec lui, Zambasi. »

Zambasi sourit et répondit :

« Vous vous êtes bien trouvés on dirais, avec un second qui vous correspond. Ça sera plus simple pour les missions ! Même si je ne suis pas vraiment du genre à penser que Yorbun sera très ami avec moi. »

Le couple approuva, et la discussion emboucha sur la mission à venir et la préparation. Après cela, Zambasi repartit et chacun alla préparer ses affaires.

Le moment du départ arriva finalement. Ils partirent alors en direction de l'astroport, une nouvelle fois, mais ce jour là en tant que capitaines de croiseur. À l'astroport, ils constatèrent que peu de monde était déjà arrivé. Leur horaire de rendez-vous semblait être légèrement décalé par rapport à celui de l'ëquipage, afin de superviser efficacement l'arrivée de l'ëquipage. Avant de devoir se séparer pour entrer chacun dans son hangar respectif, Berius et Tulsei se regardèrent. Berius parla alors :

«Bon... C'est le moment alors.

- Ce n'est que le temps du voyage... On pourra quand même se voir sur Zankdal.

- Ça reste important. Ça va ?

- Je crois. Normalement la mission n'est pas des plus complexes. Et toi ?

- Je ne sais pas. J'espère qu'on arrivera pas au même résultat que la mission précédente... Je n'ai pas envie d'être responsable de la destruction d'une ville entière. Quand bien même ce serait le seul moyen.

- Ce n'est jamais le seul moyen, on va y arriver autrement.»

Une petite alarme sonna sur leur comlink individuels, signifiant qu'ils étaient attendus à leur poste. Tulsei prit la main de Berius, et ils s'embrassèrent plusieurs secondes avant de se reculer et de se souhaiter bonne chance, puis chacun partit de son côté.

Berius, arrivé dans l'Implacable, entra et alla jusqu'au pont de commandement. Là se trouvait déjà Yorbun, qui se mit immédiatement au garde à vous à son arrivée, précédant les autres membres d'équipage présents. Le capitaine les salua à son tour et chacun alla à son poste, afin de vérifier l'arrivée progressive des soldats, chasseurs, caisses de materiel et vivre. Une petite heure après, c'est Zambasi qui se présenta sur le pont et vint saluer Berius, qui salua en retour, se retenant avec un petit sourire de lui serrer la main, afin de reprendre les habitudes professionnelles au sein de l'armée.

De son côté, Tulsei arriva sur le pont du Rancunier, mais TK-782 ne s'y trouvait pas encore. Il n'arriva que vingt minutes plus tard et salua nonchalament Tulsei avant d'aller à son poste. Les croiseurs furent progressivement chargés, et les soutes remplies, les quartiers occupés, les chasseurs embarqués. Après plusieurs heures, le départ put enfin être déclenché. Tulsei dit alors :

« Second TK-782, enclenchez la procédure de lancement je vous prie.

- C'est parti les gars, lancez la machinerie. »

Dans l'Implacable, Berius donnait des ordres similaires à son équipage :

« Second Yorbun, procédure de lancement !

- À vos ordre capitaine ! Déclenchement des moteurs. »

Dans les deux croiseurs, les diverses rampes et portes furent verrouillées, et les moteurs se déclenchèrent. Dans un grand grincement, les hangars s'ouvrirent, laissant entrer la lumière du jour qui illumina les vaisseaux. Les deux bâtiments s'élevèrent de plusieurs mètres au dessus du sol, avant de rentrer leurs trains d'atterrissage dans un bourdonnement sourd. Puis la gravité artificielle fut activée, avant que l'autorisation définitive de lancement ne soit donnée. L'Implacable et le Rancunier sortirent alors lentement pour s'élever simultanément au dessus de l'astroport. Ils se tournèrent ensuite vers le ciel et montèrent, traversant les nuages, l'Implacable quelques centaines de mètres devant. Dans le poste de pilotage du Rancunier, TK-782 dit presque pour lui-même :

« Allez, on fait coucou par la vitre aux petits copains. »

Ils finirent par arriver en orbite de la planète centrale, en faisant le tour afin d'être dans la bonne direction pour le saut en vitesse subluminique. Une fois en place, ils s'immobilisèrent, observant les étoiles en direction desquelles ils allaient se diriger, lançant les calculs. Après quelques minutes, Tulsei déclencha alors les communications avec Berius. L'image de ce dernier s'afficha sur un écran sur la console de commande, et ils se sourirent mutuellement. Tulsei dit alors :

«Capitaine Berius, paré à lancer le saut ?

- Paré, capitaine Tulsei. En attente des ordres de l'amiral.

- Un problème à signaler au cours de votre décollage ?

- Aucun, et vous capitaine Tulsei ?

- Aucun non plus. Les personnes au poste de négociations se portent bien ?  »

Berius tourna la tête vers les négociateurs, et Zambasi en particulier, qui sourit en montrant un pouce en l'air. Le capitaine regarda à nouveau l'image de Tulsei sur sa console et répondit :

« Tout va bien au poste de négociation.»

Au même instant, les ordres de lancement furent envoyés dans les croiseurs, et Tulsei dit d'un ton solennel :

«Capitaine Berius, ordre de départ reçu.

- Ordres reçus également. Bonne chance pour le trajet capitaine Tulsei.

- Bonne chance pour le trajet ! »

Ils coupèrent alors la communication, faisant charger les moteurs. Après quelques secondes, le vortex bleuté s'ouvrit devant eux, et les croiseurs se lancèrent en vitesse subluminique en direction du front où ils allaient passer les prochaines semaines, possiblement les prochains mois. À l'intérieur des deux vaisseaux, Berius et Tulsei souriaient, peinant encore à réaliser le fait qu'ils étaient à la tête de croiseurs et avaient tout un équipage sous leurs ordres.